Foi, savoir et travail sont donc les maîtres-mots d'un discours, et plus encore, d'une démarche que le président de la République veut imprimer à la société.
Le président de la République n'est pas allé par quatre chemins pour mettre les Algériens devant la réalité de l'heure. Dans un message adressé à la nation, le chef de l'Etat a tenu un langage franc sur ce qui attend le pays. Il n'a pas manqué de souligner avoir ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple. Il l'a fait à maintes occasions et, hier, à travers son message lu en son nom par Mohamed-Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, il a réitéré son «ordre» et appelé les Algériens à ne plus vivre au-dessus de leurs moyens. Il a, à ce propos, indiqué avoir instruit «le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques».
L'accompagnement de la société a des implications sur le terrain et se traduit par une loi de finances un peu plus musclée que les précédentes. Les premiers effets sociaux des mesures contenues dans le texte commencent déjà à poindre, à travers la grogne des transporteurs. Quant à la rationalisation, c'est certainement bien plus compliqué à mettre en oeuvre. Au niveau gouvernemental, si l'on a vu quelques «mesurettes» prises dans le courant de l'année dernière et qui avaient abouti à une baisse de plus de 10% des importations, l'essentiel des efforts à fournir est encore à venir. Le gouvernement doit, en effet, donner l'exemple à la société pour que celle-ci admette la nécessité d'éviter certains «superflus» qui grèvent déjà une bonne partie de la richesse nationale.
Le président de la République, qui a choisi une manifestation religieuse pour parler économie et niveau de vie, l'a certainement fait à dessein.
A travers son message, émaillé de citations religieuses, Bouteflika s'est voulu pédagogue et proche d'un discours de raison que d'injonctions en direction de la société. Il y a certes dans la démarche un côté «moralisateur», mais il est entendu que l'objectif du président de la République est de convaincre les Algériens sur l'importance de vivre son temps, mais avec les moyens du bord. En d'autres termes, le chef de l'Etat appelle les Algériens à ne plus faire cas de la rente pétrolière et à chercher à exister par la force des richesses créées hors hydrocarbures. Le message présidentiel est loin d'être catastrophiste, mais l'on y sent une détermination à tirer un trait sur un mode de vie qui a pour conséquence de conduire l'Algérie droit dans le mur. Les nombreuses références religieuses, inspirées de la vie du Prophète (Qsssl) n'ont pas détourné le chef de l'Etat de son message principal, notamment en direction de la jeunesse qu'il appelle «à se tourner vers le labour pour récolter les fruits et les richesses de la terre, mais aussi vers les ateliers, usines et entreprises afin de participer à l'édification de leur pays, à son progrès et à sa prospérité. Je les invite à présenter des oeuvres intelligemment élaborées et perfectionnées».
L'allusion est on ne peut plus claire. Le président de la République évoque explicitement «l'édification d'une société unie et solidaire, prémunie contre les appels à la discorde, au sectarisme, à l'avilissement, au désespoir, à l'extrémisme et au crime». Nous en sommes encore éloignés et Bouteflika le sait pertinemment, puisqu'il parle dans son message de «préceptes qui sont à même de guider les nouvelles générations sur la voie d'un avenir serein conciliant foi, savoir et travail». Foi, savoir et travail sont donc les maîtres-mots d'un discours, et plus encore, d'une démarche que le président de la République veut imprimer à la société pour qu'elle contribue elle-même à son propre épanouissement. Cela passe par la réhabilitation de la valeur travail, mais l'Etat de droit doit être aussi au rendez-vous. La proximité dans le temps du message présidentiel avec l'annonce de la révision de la Constitution, peut-il constituer un signe d'une volonté de faire faire au pays le saut qualitatif que tout le monde appelle de ses voeux?
L'opinion n'aura pas à attendre longtemps pour avoir la réponse. En tout état de cause, à quelques semaines d'un rendez-vous politique majeur, le président de la République semble prendre les devants, trace les nouvelles lignes et met le gouvernement sur une posture d'action. Il doit bouger, donner le change à la société et surtout dire toute la vérité au peuple.
l'expression
Le président de la République n'est pas allé par quatre chemins pour mettre les Algériens devant la réalité de l'heure. Dans un message adressé à la nation, le chef de l'Etat a tenu un langage franc sur ce qui attend le pays. Il n'a pas manqué de souligner avoir ordonné au gouvernement de dire la vérité au peuple. Il l'a fait à maintes occasions et, hier, à travers son message lu en son nom par Mohamed-Ali Boughazi, conseiller à la présidence de la République, il a réitéré son «ordre» et appelé les Algériens à ne plus vivre au-dessus de leurs moyens. Il a, à ce propos, indiqué avoir instruit «le gouvernement à accompagner la société pour bannir et lutter contre toute forme de gaspillage et de dilapidation et à prendre les mesures nécessaires en vue de rationaliser les dépenses publiques».
L'accompagnement de la société a des implications sur le terrain et se traduit par une loi de finances un peu plus musclée que les précédentes. Les premiers effets sociaux des mesures contenues dans le texte commencent déjà à poindre, à travers la grogne des transporteurs. Quant à la rationalisation, c'est certainement bien plus compliqué à mettre en oeuvre. Au niveau gouvernemental, si l'on a vu quelques «mesurettes» prises dans le courant de l'année dernière et qui avaient abouti à une baisse de plus de 10% des importations, l'essentiel des efforts à fournir est encore à venir. Le gouvernement doit, en effet, donner l'exemple à la société pour que celle-ci admette la nécessité d'éviter certains «superflus» qui grèvent déjà une bonne partie de la richesse nationale.
Le président de la République, qui a choisi une manifestation religieuse pour parler économie et niveau de vie, l'a certainement fait à dessein.
A travers son message, émaillé de citations religieuses, Bouteflika s'est voulu pédagogue et proche d'un discours de raison que d'injonctions en direction de la société. Il y a certes dans la démarche un côté «moralisateur», mais il est entendu que l'objectif du président de la République est de convaincre les Algériens sur l'importance de vivre son temps, mais avec les moyens du bord. En d'autres termes, le chef de l'Etat appelle les Algériens à ne plus faire cas de la rente pétrolière et à chercher à exister par la force des richesses créées hors hydrocarbures. Le message présidentiel est loin d'être catastrophiste, mais l'on y sent une détermination à tirer un trait sur un mode de vie qui a pour conséquence de conduire l'Algérie droit dans le mur. Les nombreuses références religieuses, inspirées de la vie du Prophète (Qsssl) n'ont pas détourné le chef de l'Etat de son message principal, notamment en direction de la jeunesse qu'il appelle «à se tourner vers le labour pour récolter les fruits et les richesses de la terre, mais aussi vers les ateliers, usines et entreprises afin de participer à l'édification de leur pays, à son progrès et à sa prospérité. Je les invite à présenter des oeuvres intelligemment élaborées et perfectionnées».
L'allusion est on ne peut plus claire. Le président de la République évoque explicitement «l'édification d'une société unie et solidaire, prémunie contre les appels à la discorde, au sectarisme, à l'avilissement, au désespoir, à l'extrémisme et au crime». Nous en sommes encore éloignés et Bouteflika le sait pertinemment, puisqu'il parle dans son message de «préceptes qui sont à même de guider les nouvelles générations sur la voie d'un avenir serein conciliant foi, savoir et travail». Foi, savoir et travail sont donc les maîtres-mots d'un discours, et plus encore, d'une démarche que le président de la République veut imprimer à la société pour qu'elle contribue elle-même à son propre épanouissement. Cela passe par la réhabilitation de la valeur travail, mais l'Etat de droit doit être aussi au rendez-vous. La proximité dans le temps du message présidentiel avec l'annonce de la révision de la Constitution, peut-il constituer un signe d'une volonté de faire faire au pays le saut qualitatif que tout le monde appelle de ses voeux?
L'opinion n'aura pas à attendre longtemps pour avoir la réponse. En tout état de cause, à quelques semaines d'un rendez-vous politique majeur, le président de la République semble prendre les devants, trace les nouvelles lignes et met le gouvernement sur une posture d'action. Il doit bouger, donner le change à la société et surtout dire toute la vérité au peuple.
l'expression
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