L’annonce d’une réorganisation des bureaux de change officiels, les tensions sur les devises sur le marché parallèle et l’érosion continue de la valeur du dinar laissent entrevoir des changements profonds dans la politique de change observée jusque-là par les pouvoirs publics.
Va-t-on vers un rapprochement des taux de change officiel et informel et, par conséquent, vers l’affaiblissement, voire l’élimination, du marché parallèle des devises ? La question est assurément à l’ordre du jour, même si les implications qu’elle suppose quant à la convertibilité du dinar semblent encore loin d’être tranchées.
L’annonce faite tout récemment à ce sujet par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, laisse entendre que le gouvernement prépare effectivement un véritable changement de cap dans sa politique de gestion du taux de change. Intervenant mardi dernier sur les ondes de la Radio nationale, le premier argentier du pays a ainsi annoncé que la Banque d’Algérie (BA) est désormais en train de travailler «pour changer les règles de fonctionnement des bureaux de change».
Dès que le nouveau système sera mis en place, la même institution «en informera les acteurs concernés», a-t-il dit, ajoutant que tous les enseignements ont été tirés du fait que la mise en place de bureaux de change officiels n’a pas fonctionné par le passé.
Et c’est là justement le point nodal de la question. Qu’est-ce qui a changé ou qu’est-ce qui va changer pour que le dispositif des bureaux de change officiels — qui n’a jamais fonctionné depuis près de vingt ans — puisse aujourd’hui devenir opérationnel ? D’ores et déjà, des sources proches des milieux bancaires évoquent l’amorce d’une démarche claire au sein de la Banque d’Algérie pour aller vers un rapprochement entre les taux de change pratiqués sur les marchés officiel et parallèle. Une telle option paraît en tout cas en cohérence avec les propos du ministre des Finances, qui évoquait «des enseignements tirés des échecs passés».
Il faut rappeler en effet que dès 1997, la Banque d’Algérie a agréé quelque 40 bureaux de change à l’échelle nationale sans qu’aucun d’entre eux ne voie vraiment le jour. Même après l’annonce, quelques années plus tard, d’une révision à la hausse de la marge fixée pour ces bureaux, rien n’a vraiment changé au royaume trouble du commerce des devises. Aussi, si des enseignements ont été effectivement tirés de ces expériences loupées, ils doivent forcément concerner le problème des marges et de la rémunération des bureaux de change que l’Etat envisage désormais de relancer.
Sauf que pour nombre d’économistes, une attractivité des niveaux de rémunération des bureaux de change officiels passe davantage par un alignement ou un rapprochement des parités que par la fixation de commissions plus ou moins appréciables.
En clair, il pourrait être question ou d’une double parité officielle — l’une commerciale et l’autre pour les particuliers — ou d’un rapprochement des taux de change parallèle et officiel de sorte à ce que le marché informel perde naturellement sa raison d’être. En l’état actuel des choses, en tout cas, le pays, confronté qu’il est à un grave problème de tarissement de ses ressources en devises, ne peut envisager d’alimenter un quelconque marché officiel où l’accès au change deviendrait plus libre et plus facile.
Bien au contraire, en œuvrant à favoriser l’installation de bureaux de change agréés, il chercherait plutôt à récupérer les fonds des émigrés et autres retraités qui profitent jusque-là au seul marché parallèle vu les taux qu’il offre.
Quoi qu’il en soit, alors que l’Etat commence déjà à manquer cruellement de ressources en raison de la chute des prix du pétrole, l’annonce d’une réactivation des bureaux de change officiels laisse augurer d’une réelle mutation de la sacro-sainte politique de change, restée figée depuis près de deux décennies.
Reste que dans un contexte où le dinar est en perpétuelle chute et où l’inflation repart fortement à la hausse, la problématique de la gestion du taux de change risque d’être diablement épineuse.
Akli Rezouali-el watan-
Va-t-on vers un rapprochement des taux de change officiel et informel et, par conséquent, vers l’affaiblissement, voire l’élimination, du marché parallèle des devises ? La question est assurément à l’ordre du jour, même si les implications qu’elle suppose quant à la convertibilité du dinar semblent encore loin d’être tranchées.
L’annonce faite tout récemment à ce sujet par le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa, laisse entendre que le gouvernement prépare effectivement un véritable changement de cap dans sa politique de gestion du taux de change. Intervenant mardi dernier sur les ondes de la Radio nationale, le premier argentier du pays a ainsi annoncé que la Banque d’Algérie (BA) est désormais en train de travailler «pour changer les règles de fonctionnement des bureaux de change».
Dès que le nouveau système sera mis en place, la même institution «en informera les acteurs concernés», a-t-il dit, ajoutant que tous les enseignements ont été tirés du fait que la mise en place de bureaux de change officiels n’a pas fonctionné par le passé.
Et c’est là justement le point nodal de la question. Qu’est-ce qui a changé ou qu’est-ce qui va changer pour que le dispositif des bureaux de change officiels — qui n’a jamais fonctionné depuis près de vingt ans — puisse aujourd’hui devenir opérationnel ? D’ores et déjà, des sources proches des milieux bancaires évoquent l’amorce d’une démarche claire au sein de la Banque d’Algérie pour aller vers un rapprochement entre les taux de change pratiqués sur les marchés officiel et parallèle. Une telle option paraît en tout cas en cohérence avec les propos du ministre des Finances, qui évoquait «des enseignements tirés des échecs passés».
Il faut rappeler en effet que dès 1997, la Banque d’Algérie a agréé quelque 40 bureaux de change à l’échelle nationale sans qu’aucun d’entre eux ne voie vraiment le jour. Même après l’annonce, quelques années plus tard, d’une révision à la hausse de la marge fixée pour ces bureaux, rien n’a vraiment changé au royaume trouble du commerce des devises. Aussi, si des enseignements ont été effectivement tirés de ces expériences loupées, ils doivent forcément concerner le problème des marges et de la rémunération des bureaux de change que l’Etat envisage désormais de relancer.
Sauf que pour nombre d’économistes, une attractivité des niveaux de rémunération des bureaux de change officiels passe davantage par un alignement ou un rapprochement des parités que par la fixation de commissions plus ou moins appréciables.
En clair, il pourrait être question ou d’une double parité officielle — l’une commerciale et l’autre pour les particuliers — ou d’un rapprochement des taux de change parallèle et officiel de sorte à ce que le marché informel perde naturellement sa raison d’être. En l’état actuel des choses, en tout cas, le pays, confronté qu’il est à un grave problème de tarissement de ses ressources en devises, ne peut envisager d’alimenter un quelconque marché officiel où l’accès au change deviendrait plus libre et plus facile.
Bien au contraire, en œuvrant à favoriser l’installation de bureaux de change agréés, il chercherait plutôt à récupérer les fonds des émigrés et autres retraités qui profitent jusque-là au seul marché parallèle vu les taux qu’il offre.
Quoi qu’il en soit, alors que l’Etat commence déjà à manquer cruellement de ressources en raison de la chute des prix du pétrole, l’annonce d’une réactivation des bureaux de change officiels laisse augurer d’une réelle mutation de la sacro-sainte politique de change, restée figée depuis près de deux décennies.
Reste que dans un contexte où le dinar est en perpétuelle chute et où l’inflation repart fortement à la hausse, la problématique de la gestion du taux de change risque d’être diablement épineuse.
Akli Rezouali-el watan-
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