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Voila un article que j'ai trouvé dans les archives d'El watan 
C.A
On l’aura tous remarqué. Le procès Khalifa, comme le monde, l’Algérie, la porte du garage, le cerveau humain ou la noix de coco, se divise globalement en deux. D’un côté les Kloufs, nombreux à défiler à la barre pour expliquer n’être que de petits soldats qui ont fait ce qu’on leur a demandé de faire sans savoir ce qu’ils faisaient. De l’autre, les Khalifes, ceux qui ont plus ou moins organisé l’ascension du groupe en lâchant les amarres bureaucratiques et gonflant le ballon au gaz de ville, qui en ont profité le plus et se sont servis le mieux et qui, s’ils ne sont pas à la barre, suivent sur leurs téléscripteurs le procès le plus suivi de l’Algérie indépendante après celui de Boumaârafi. Les observateurs ne s’y sont pas trompés d’ailleurs en faisant le parallèle entre les deux assassins. Le premier a tué le capitalisme algérien naissant en organisant un hold-up à l’envers c’est la banque qui braque le client, le second a tué le président Boudiaf et par-là même, la naissance d’une gouvernance civile en dehors des cercles habituels de décision. Quelle que soit l’issue du procès, celui de l’ex-empire du sans-papier, les Kloufs vont payer, c’est d’ailleurs là leur fonction. Quant aux Khalifes, c’est aussi leur fonction de déléguer les délits, de détourner les sanctions et d’échapper aux jugements de masse. Dans quelques jours, quand Abdelmoumen Khalifa sera condamné à vivre à perpétuité en Angleterre, sanction vue comme une récompense suprême par tous les harraga d’Algérie, on aura oublié l’essentiel : on aura oublié quelques ministres, des chefs du gouvernement et des hommes de l’entourage immédiat du Président. On aura oublié que rien n’est politiquement possible dans le domaine des finances sans l’appui des puissances politico-financières. On aura surtout oublié que le plus grand délit en Algérie est d’utiliser le système pour en créer un autre.
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