Soirmagazine :
ATTITUDES
Outrage
Lorsque Djamila me raconta ce qui lui est arrivé, je n’en revenais pas.
- A ton âge ?
- Eh oui, à 60 ans ! Lorsqu’on s’est présentés devant le réceptionniste de l’hôtel pour récupérer la clé de notre chambre qui a été réservée par l’organisateur de la manifestation, on nous a demandé le livret de famille. Je ne savais pas s’il fallait lui rire au nez ou hurler de colère. Sur le coup, je pensais qu’il plaisantait. Il avait en face de lui un homme aux cheveux blancs, une femme à la chevelure grisonnante, venus participer à une rencontre sur l’environnement et qui n’ont même pas tenté de lui expliquer la bévue qu’il venait de commettre. Bête et discipliné, notre préposé au comptoir n’en démord pas : «Je suis désolé, moi j’applique la règlementation, une chambre ne peut être occupée par un couple que s’il est muni de son livret de famille, la seule pièce qui prouve que l’homme et la femme sont unis par les liens sacrés du mariage.»
Confus, le responsable de la conférence a beau lui répéter que c’était lui-même qui a fait les réservations, qu’il connaissait le couple depuis plus de 20 ans, mais rien n’y fit.
«Les fiches vont au commissariat et je ne veux pas avoir d’ennuis.»
Quant à nous, le «couple incriminé», nous étions médusés. Comble de l’histoire, c’est que sur ma carte d’identité il était mentionné, noir sur blanc, mon nom de jeune fille, suivi de : épouse… Mais ça, ça compte pour du beurre. Non, il faut le livret de famille. Quel outrage !
- Et toi comment as-tu réagi ?
- J’ai fini par éclater de rire en lui rétorquant : «Ma parole ! la chasse aux couples et le non-respect de la liberté individuelle semblent encore de rigueur, mais je pensais qu’elle concernait les moins de vingt ans. Quant à moi, le livret de famille ne fait plus partie de mes bagages depuis que j’ai bouclé la cinquantaine.»
- Et Réda ?
- Lui, il avait le visage de celui qui a envie de vomir. Il n’a pas soufflé mot. Il a pris nos bagages, s’est adressé à l’organisateur en lui demandant de l’excuser auprès des participants, puis nous avons quitté les lieux sans nous retourner.
Le Soir D'Algérie
ATTITUDES
Outrage
Lorsque Djamila me raconta ce qui lui est arrivé, je n’en revenais pas.
- A ton âge ?
- Eh oui, à 60 ans ! Lorsqu’on s’est présentés devant le réceptionniste de l’hôtel pour récupérer la clé de notre chambre qui a été réservée par l’organisateur de la manifestation, on nous a demandé le livret de famille. Je ne savais pas s’il fallait lui rire au nez ou hurler de colère. Sur le coup, je pensais qu’il plaisantait. Il avait en face de lui un homme aux cheveux blancs, une femme à la chevelure grisonnante, venus participer à une rencontre sur l’environnement et qui n’ont même pas tenté de lui expliquer la bévue qu’il venait de commettre. Bête et discipliné, notre préposé au comptoir n’en démord pas : «Je suis désolé, moi j’applique la règlementation, une chambre ne peut être occupée par un couple que s’il est muni de son livret de famille, la seule pièce qui prouve que l’homme et la femme sont unis par les liens sacrés du mariage.»
Confus, le responsable de la conférence a beau lui répéter que c’était lui-même qui a fait les réservations, qu’il connaissait le couple depuis plus de 20 ans, mais rien n’y fit.
«Les fiches vont au commissariat et je ne veux pas avoir d’ennuis.»
Quant à nous, le «couple incriminé», nous étions médusés. Comble de l’histoire, c’est que sur ma carte d’identité il était mentionné, noir sur blanc, mon nom de jeune fille, suivi de : épouse… Mais ça, ça compte pour du beurre. Non, il faut le livret de famille. Quel outrage !
- Et toi comment as-tu réagi ?
- J’ai fini par éclater de rire en lui rétorquant : «Ma parole ! la chasse aux couples et le non-respect de la liberté individuelle semblent encore de rigueur, mais je pensais qu’elle concernait les moins de vingt ans. Quant à moi, le livret de famille ne fait plus partie de mes bagages depuis que j’ai bouclé la cinquantaine.»
- Et Réda ?
- Lui, il avait le visage de celui qui a envie de vomir. Il n’a pas soufflé mot. Il a pris nos bagages, s’est adressé à l’organisateur en lui demandant de l’excuser auprès des participants, puis nous avons quitté les lieux sans nous retourner.
Le Soir D'Algérie
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