Devant la juge du tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence, Samy Naceri s'est lâché en pleurnichant : «Je suis un ogre. Je suis un mauvais garçon. Même mon avocate a eu peur. J'en peux plus. Laissez-moi retrouver mon fils.»
Il est peut être temps pour lui de se soigner et de commencer à donner l'exemple comme le fait Zidane avec ses oeuvres humanitaires...
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Jugé hier à Aix pour violences et outrages, le comédien est apparu perdu.
Naceri, série B
Il a eu beau mettre la veste de survêt' de l'équipe de France de foot, ça ne l'a pas fait. Hier, devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence, Saïd, dit Samy Naceri, a été «pitoyable», comme a dit la procureure, Sylvie Canovas. Son avocate, Me Françoise Cotta, a acquiescé, ajoutant : «Lamentable». Grand acteur, petit délinquant, l'ami Samy, en taule depuis cinq semaines, se défend comme un pignouf. Pire : il s'enfonce.

Ce qui lui arrive, c'est la faute des autres : victime de la police qui ne l'aime pas, car il joue des rôles où il se moque d'elle, et d'une «fausse image véhiculée sur moi». Alors qu'il y a surtout, relève la procureure, «aucune tolérance à la frustration». «Et vous n'avez pas la politesse des grands : l'humilité. Vous ne parlez que "je", "je", "je".» C'est «l'hypersensibilité narcissique» qu'évoque l'expert psychiatre. Dans le box, Samy rigole. Jaune.
Le 3 janvier, Naceri, un peu bourré, mais pas trop (1,37 gr/l d'alcool dans le sang), arrive devant la boîte aixoise Le Mistral. On lui refuse l'entrée. Il sort un couteau de cuisine, fait «un mouvement circulaire» vers le physionomiste. Les videurs lui tombent dessus, sa tête défonce un capot. Quatre implants plus une dent cassée, Naceri a porté plainte. En attendant, c'est lui qu'on juge, pour violences volontaires. Personne n'a été blessé, à part lui. Affaire minable, comme la deuxième.
Pas de clope. Quinze jours plus tard, le 18 janvier, il a avalé trop de médocs en cellule, à cause de son mal de dents. On le transfère à l'hôpital. Lavage d'estomac. Il veut fumer, les policiers n'ont pas de clope, et c'est interdit. Il s'énerve : «Fils de **** ! Sales Français de ***** ! Sales collabos qui travaillent avec les Allemands !» Il dit qu'il ne se souvient pas. On le poursuit pour outrages. «Vous avez plusieurs casquettes», résume la présidente, Annie Blin.
Et avec ça, un casier judiciaire. Minable, également. Des faits d'outrages, de conduite sans permis ou en état d'ivresse, de stups. Six condamnations, plus une qu'on n'a pas eu le temps d'inscrire : six mois ferme, le 14 décembre, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, pour injures racistes contre un policier. Il est en train de la purger, à Luynes. Il dit : «J'en ai assez de voir ce mur devant moi.» Il dit encore : «Alcoolique, drogué, d'accord. Mais antisémite, raciste, jamais.»
«Impulsif». La procureure résume : «Vous souhaitez quelque chose, vous voulez l'obtenir immédiatement.» Sinon, c'est la crise. L'expert psychiatre a décrit un Naceri «impulsif et susceptible». Que le physionomiste du Mistral lui dise non, ça l'a «humilié, ramené à une condition précaire au regard de l'image surdimensionnée qui lui est renvoyée de lui-même». Pour l'expert, ses troubles psychiques altèrent sa responsabilité. D'où la relative mansuétude de la procureure, qui requiert douze mois dont neuf avec sursis, pour les violences au Mistral. Et trois mois ferme pour les outrages.
Son avocate soupire : «Ça aurait été plus facile de le défendre s'il avait essayé de vous charmer. Mais dans un box, il est nul. C'est le pire rôle de sa vie. Il monte au sommet, il dégringole, mais il n'a pas réussi à se détruire.» Lui aussi se trouve minable. «Je suis un ogre. Je suis un mauvais garçon. Même mon avocate a eu peur. J'en peux plus. Laissez-moi retrouver mon fils.» Il a un film à finir, aussi. Il y joue un policier. Jugement le 16 février.
source : Liberation
Il est peut être temps pour lui de se soigner et de commencer à donner l'exemple comme le fait Zidane avec ses oeuvres humanitaires...
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Jugé hier à Aix pour violences et outrages, le comédien est apparu perdu.
Naceri, série B
Il a eu beau mettre la veste de survêt' de l'équipe de France de foot, ça ne l'a pas fait. Hier, devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence, Saïd, dit Samy Naceri, a été «pitoyable», comme a dit la procureure, Sylvie Canovas. Son avocate, Me Françoise Cotta, a acquiescé, ajoutant : «Lamentable». Grand acteur, petit délinquant, l'ami Samy, en taule depuis cinq semaines, se défend comme un pignouf. Pire : il s'enfonce.

Ce qui lui arrive, c'est la faute des autres : victime de la police qui ne l'aime pas, car il joue des rôles où il se moque d'elle, et d'une «fausse image véhiculée sur moi». Alors qu'il y a surtout, relève la procureure, «aucune tolérance à la frustration». «Et vous n'avez pas la politesse des grands : l'humilité. Vous ne parlez que "je", "je", "je".» C'est «l'hypersensibilité narcissique» qu'évoque l'expert psychiatre. Dans le box, Samy rigole. Jaune.
Le 3 janvier, Naceri, un peu bourré, mais pas trop (1,37 gr/l d'alcool dans le sang), arrive devant la boîte aixoise Le Mistral. On lui refuse l'entrée. Il sort un couteau de cuisine, fait «un mouvement circulaire» vers le physionomiste. Les videurs lui tombent dessus, sa tête défonce un capot. Quatre implants plus une dent cassée, Naceri a porté plainte. En attendant, c'est lui qu'on juge, pour violences volontaires. Personne n'a été blessé, à part lui. Affaire minable, comme la deuxième.
Pas de clope. Quinze jours plus tard, le 18 janvier, il a avalé trop de médocs en cellule, à cause de son mal de dents. On le transfère à l'hôpital. Lavage d'estomac. Il veut fumer, les policiers n'ont pas de clope, et c'est interdit. Il s'énerve : «Fils de **** ! Sales Français de ***** ! Sales collabos qui travaillent avec les Allemands !» Il dit qu'il ne se souvient pas. On le poursuit pour outrages. «Vous avez plusieurs casquettes», résume la présidente, Annie Blin.
Et avec ça, un casier judiciaire. Minable, également. Des faits d'outrages, de conduite sans permis ou en état d'ivresse, de stups. Six condamnations, plus une qu'on n'a pas eu le temps d'inscrire : six mois ferme, le 14 décembre, devant le tribunal correctionnel de Nanterre, pour injures racistes contre un policier. Il est en train de la purger, à Luynes. Il dit : «J'en ai assez de voir ce mur devant moi.» Il dit encore : «Alcoolique, drogué, d'accord. Mais antisémite, raciste, jamais.»
«Impulsif». La procureure résume : «Vous souhaitez quelque chose, vous voulez l'obtenir immédiatement.» Sinon, c'est la crise. L'expert psychiatre a décrit un Naceri «impulsif et susceptible». Que le physionomiste du Mistral lui dise non, ça l'a «humilié, ramené à une condition précaire au regard de l'image surdimensionnée qui lui est renvoyée de lui-même». Pour l'expert, ses troubles psychiques altèrent sa responsabilité. D'où la relative mansuétude de la procureure, qui requiert douze mois dont neuf avec sursis, pour les violences au Mistral. Et trois mois ferme pour les outrages.
Son avocate soupire : «Ça aurait été plus facile de le défendre s'il avait essayé de vous charmer. Mais dans un box, il est nul. C'est le pire rôle de sa vie. Il monte au sommet, il dégringole, mais il n'a pas réussi à se détruire.» Lui aussi se trouve minable. «Je suis un ogre. Je suis un mauvais garçon. Même mon avocate a eu peur. J'en peux plus. Laissez-moi retrouver mon fils.» Il a un film à finir, aussi. Il y joue un policier. Jugement le 16 février.
source : Liberation
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