Plus d’importation de fruits frais à l’avenir. La banane n’obéira cependant pas à cette règle. Les six importateurs qui se partagent le marché continueront à approvisionner le marché. Pourquoi la banane et pas un autre fruit ? Fait-elle partie des habitudes alimentaires des Algériens au point de ne plus pouvoir s’en passer ?
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Dès le début de l’année prochaine, les fruits frais non produits localement devraient disparaître des étals, à l’exception des bananes. Le ministère du Commerce en a décidé ainsi. Le département de Benmeradi annonçait mardi que le consommateur algérien devait s’habituer à se passer de produits complémentaires, pas forcément vitaux. En maintenant la banane sur la liste des produits encore admis à l’importation, le ministère du Commerce lui reconnaît implicitement le statut de produit nécessaire. La banane l’est-elle vraiment ? il n’y a pourtant pas très longtemps, elle faisait partie des fruits exotiques auxquels ne goûtaient que ceux ayant la chance d’avoir un proche revenant d’un voyage. La banane faisait par la suite son apparition dans le Souk-el-Fellah. Les Algériens se ruaient dessus, en achetant des cartons entiers. Avec l’ouverture du marché, les bananes font désormais partie des fruits régulièrement consommées. A certaines périodes de l’année, le kilo de bananes pouvait être inférieur à celui des fruits produits localement. En règle générale, le prix du kilo ne dépassait jamais les 200 dinars. Les consommateurs ont alors été surpris l’année dernière de constater, dans un premier temps, la raréfaction du produit avant de le voir carrément disparaître pour être proposé à nouveau à 700 dinars le kilo. Que s’était-il passé ? En décidant de s’attaquer aux importations tous azimuts, le ministère du Commerce avait décidé d’instaurer les licences d’importation pour plusieurs produits dont la banane. Résultats : le nombre d’importateurs a drastiquement baissé, induisant une quasi-disparition du produit. Une situation qui avait laissé grandes ouvertes les portes à la contrebande. Des bananes étaient alors introduites via les frontières est et proposées entre 400 et 500 dinars le kilo. Il aura fallu attendre mars 2016 pour que le processus d’octroi des licences soit mis en place. Le ministre du Commerce de l’époque affirmait que ces licences allaient concerner un premier quota de 90 000 tonnes ajoutant que ne seront autorisés à en importer que les opérateurs disposant de moyens nécessaires de stockage et de froid. C’est ainsi que la commission technique chargée de l'examen des demandes des opérateurs économiques activant dans le domaine de l'importation de bananes a donné son accord pour l'octroi de la licence d'importation à 6 opérateurs : cinq privés et une entreprise publique. Ils ont été sélectionnés parmi un total de 44 opérateurs ayant déposé des demandes. Ladite commission avait ainsi exclu 14 opérateurs pour ne pas avoir exercé l'activité d'importation de bananes au cours des cinq dernières années. Dix autres pour avoir proposé des prix non conformes au prix de référence alors que dix autres opérateurs n’ont pas été retenus pour avoir proposé d'importer de petites quantités et ne disposant pas d'entrepôt de stockage, de mûrissage et de froid. Parmi les critères de sélection figuraient l’obligation d’importer la banane du pays d’origine sans intermédiaire, avec obligation d’assurer le transport via des navires aménagés et de s’assurer de la qualité du produit importé et de sa conformité aux normes phytosanitaires, sans compter l’obligation de proposer le produit à la consommation à des prix raisonnables. Les six opérateurs retenus continueront donc à fournir le marché dans les mêmes conditions. Leur activité est ainsi maintenue puisque la banane, au contraire du chocolat ou des autres fruits exotiques, a été considérée comme nécessaire par ceux ayant le pouvoir de décision.
N. I.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Dès le début de l’année prochaine, les fruits frais non produits localement devraient disparaître des étals, à l’exception des bananes. Le ministère du Commerce en a décidé ainsi. Le département de Benmeradi annonçait mardi que le consommateur algérien devait s’habituer à se passer de produits complémentaires, pas forcément vitaux. En maintenant la banane sur la liste des produits encore admis à l’importation, le ministère du Commerce lui reconnaît implicitement le statut de produit nécessaire. La banane l’est-elle vraiment ? il n’y a pourtant pas très longtemps, elle faisait partie des fruits exotiques auxquels ne goûtaient que ceux ayant la chance d’avoir un proche revenant d’un voyage. La banane faisait par la suite son apparition dans le Souk-el-Fellah. Les Algériens se ruaient dessus, en achetant des cartons entiers. Avec l’ouverture du marché, les bananes font désormais partie des fruits régulièrement consommées. A certaines périodes de l’année, le kilo de bananes pouvait être inférieur à celui des fruits produits localement. En règle générale, le prix du kilo ne dépassait jamais les 200 dinars. Les consommateurs ont alors été surpris l’année dernière de constater, dans un premier temps, la raréfaction du produit avant de le voir carrément disparaître pour être proposé à nouveau à 700 dinars le kilo. Que s’était-il passé ? En décidant de s’attaquer aux importations tous azimuts, le ministère du Commerce avait décidé d’instaurer les licences d’importation pour plusieurs produits dont la banane. Résultats : le nombre d’importateurs a drastiquement baissé, induisant une quasi-disparition du produit. Une situation qui avait laissé grandes ouvertes les portes à la contrebande. Des bananes étaient alors introduites via les frontières est et proposées entre 400 et 500 dinars le kilo. Il aura fallu attendre mars 2016 pour que le processus d’octroi des licences soit mis en place. Le ministre du Commerce de l’époque affirmait que ces licences allaient concerner un premier quota de 90 000 tonnes ajoutant que ne seront autorisés à en importer que les opérateurs disposant de moyens nécessaires de stockage et de froid. C’est ainsi que la commission technique chargée de l'examen des demandes des opérateurs économiques activant dans le domaine de l'importation de bananes a donné son accord pour l'octroi de la licence d'importation à 6 opérateurs : cinq privés et une entreprise publique. Ils ont été sélectionnés parmi un total de 44 opérateurs ayant déposé des demandes. Ladite commission avait ainsi exclu 14 opérateurs pour ne pas avoir exercé l'activité d'importation de bananes au cours des cinq dernières années. Dix autres pour avoir proposé des prix non conformes au prix de référence alors que dix autres opérateurs n’ont pas été retenus pour avoir proposé d'importer de petites quantités et ne disposant pas d'entrepôt de stockage, de mûrissage et de froid. Parmi les critères de sélection figuraient l’obligation d’importer la banane du pays d’origine sans intermédiaire, avec obligation d’assurer le transport via des navires aménagés et de s’assurer de la qualité du produit importé et de sa conformité aux normes phytosanitaires, sans compter l’obligation de proposer le produit à la consommation à des prix raisonnables. Les six opérateurs retenus continueront donc à fournir le marché dans les mêmes conditions. Leur activité est ainsi maintenue puisque la banane, au contraire du chocolat ou des autres fruits exotiques, a été considérée comme nécessaire par ceux ayant le pouvoir de décision.
N. I.
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