Le fait est suffisamment grave pour préoccuper au plus haut point des pans entiers de la société. La ministre en poste a donné le quitus à un ancien élément du FIS dissous pour tenter de désamorcer la crise qui secoue le secteur de l’éducation. Un dérapage extrêmement dangereux qui ternit l’image et la notoriété d’une responsable jusque-là engagée dans un combat pour une école moderne.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les soupçons ont commencé à peser en début de semaine lorsque la ministre de l’Education annonce que la grève affectant l’éducation depuis de longues semaines allait prendre fin dimanche prochain. La tension est, pourtant, extrême dans le secteur. Les refus répétés de toutes les offres de dialogue lancées pour apaiser la situation n’ont pas eu effet de la détermination des syndicats autonomes.
Pour tenter de désamorcer la crise, de nombreuses stratégies ont, pourtant, été mises en place. Celles de Nouria Benghabrit ont toutes échoué.
Auprès des syndicats, la voix de cette dame œuvrant pour débarrasser l’école de son côté obscurantiste ne passe pas du tout.
Acculé, le pouvoir opte alors pour l’intervention du ministre du Travail. Il échoue à son tour. D’autres personnalités tentent de prendre le relais. Les syndicats font la sourde oreille, défient la tutelle, le gouvernement et les parents qui craignent pour la scolarité de leurs enfants.
Bizarrement, la ministre de l’Education maintient ses propos. Dans les heures qui suivent cette déclaration, une proposition étrange est faite lors d’une émission diffusée par une chaîne privée. Ali Aya et un avocat, Nadjib Bitam, offrent leurs services et se disent prêts à intervenir pour ramener les grévistes à la raison.
Le premier (Ali Aya) est membre fondateur du FIS dissous, parti intégriste sous la coupe duquel œuvraient les groupes du GIA qui brûlaient les écoles, assassinaient les enseignants, femmes en particulier et les écolières qui refusaient le port du foulard. En 2017, il affirmait encore face aux caméras d’Ennahar que le niqab était une obligation pour les femmes. L’avocat qui l’accompagnait lorsque son appel a été lancé est proche de la mouvance.
Bizarrement, sa proposition est immédiatement acceptée par Benghabrit. Et c’est à lui qu’est laissé le soin d’informer l’opinion qu’une rencontre s’est déroulée ce mardi au siège de la tutelle et que la ministre recevra les membres des syndicats en grève dimanche prochain. Une photo de Benghabrit posant aux côtés des deux individus circulait, hier, sur tous les réseaux sociaux. L’évènement a choqué et remis en cause toutes les belles promesses d’une responsable qui se disait engagée pour débarrasser l’école algérienne de l’obscurantisme et la transformer en outil capable de véhiculer des programmes modernes.
De ce point de vue, l’échec est consommé. Les promesses se sont envolées, et avec elles l’aura d’une dame en laquelle parents et partisans du projet de modernité plaçaient leur confiance. Les «explications» fournies par cette dernière dans des entretiens accordés, hier, à plusieurs médias n’ont fait qu’enfoncer le clou.
Pour Benghabrit, Ali Aya et son compagnon sont des «personnes respectables» qui ont proposé leur aide et ont été reçues au même titre que le FFS, le RND et d’autres partis politiques. Pourquoi donc avoir accepté avec une telle rapidité ?
Cette décision lui aurait-elle été imposée ? Dans un tel cas, pourquoi ne pas avoir claqué la porte du ministère ? Car d’une manière ou d’une autre, sa rencontre et l’acceptation de cette médiation sont interprétées comme n’étant rien d’autre qu’un consentement pour une démarche qui renvoie un signal grave à la société, aux parents et aux élèves.
Comment expliquer dès lors à ces enfants qui étudient en histoire et en éducation civique les répercussions de la décennie noire que c’est grâce à l’un des responsables de cette période, qu’ils ont pu retourner sur les bancs de l’école ?
A. B.
Abla Chérif - Alger (Le Soir) - Les soupçons ont commencé à peser en début de semaine lorsque la ministre de l’Education annonce que la grève affectant l’éducation depuis de longues semaines allait prendre fin dimanche prochain. La tension est, pourtant, extrême dans le secteur. Les refus répétés de toutes les offres de dialogue lancées pour apaiser la situation n’ont pas eu effet de la détermination des syndicats autonomes.
Pour tenter de désamorcer la crise, de nombreuses stratégies ont, pourtant, été mises en place. Celles de Nouria Benghabrit ont toutes échoué.
Auprès des syndicats, la voix de cette dame œuvrant pour débarrasser l’école de son côté obscurantiste ne passe pas du tout.
Acculé, le pouvoir opte alors pour l’intervention du ministre du Travail. Il échoue à son tour. D’autres personnalités tentent de prendre le relais. Les syndicats font la sourde oreille, défient la tutelle, le gouvernement et les parents qui craignent pour la scolarité de leurs enfants.
Bizarrement, la ministre de l’Education maintient ses propos. Dans les heures qui suivent cette déclaration, une proposition étrange est faite lors d’une émission diffusée par une chaîne privée. Ali Aya et un avocat, Nadjib Bitam, offrent leurs services et se disent prêts à intervenir pour ramener les grévistes à la raison.
Le premier (Ali Aya) est membre fondateur du FIS dissous, parti intégriste sous la coupe duquel œuvraient les groupes du GIA qui brûlaient les écoles, assassinaient les enseignants, femmes en particulier et les écolières qui refusaient le port du foulard. En 2017, il affirmait encore face aux caméras d’Ennahar que le niqab était une obligation pour les femmes. L’avocat qui l’accompagnait lorsque son appel a été lancé est proche de la mouvance.
Bizarrement, sa proposition est immédiatement acceptée par Benghabrit. Et c’est à lui qu’est laissé le soin d’informer l’opinion qu’une rencontre s’est déroulée ce mardi au siège de la tutelle et que la ministre recevra les membres des syndicats en grève dimanche prochain. Une photo de Benghabrit posant aux côtés des deux individus circulait, hier, sur tous les réseaux sociaux. L’évènement a choqué et remis en cause toutes les belles promesses d’une responsable qui se disait engagée pour débarrasser l’école algérienne de l’obscurantisme et la transformer en outil capable de véhiculer des programmes modernes.
De ce point de vue, l’échec est consommé. Les promesses se sont envolées, et avec elles l’aura d’une dame en laquelle parents et partisans du projet de modernité plaçaient leur confiance. Les «explications» fournies par cette dernière dans des entretiens accordés, hier, à plusieurs médias n’ont fait qu’enfoncer le clou.
Pour Benghabrit, Ali Aya et son compagnon sont des «personnes respectables» qui ont proposé leur aide et ont été reçues au même titre que le FFS, le RND et d’autres partis politiques. Pourquoi donc avoir accepté avec une telle rapidité ?
Cette décision lui aurait-elle été imposée ? Dans un tel cas, pourquoi ne pas avoir claqué la porte du ministère ? Car d’une manière ou d’une autre, sa rencontre et l’acceptation de cette médiation sont interprétées comme n’étant rien d’autre qu’un consentement pour une démarche qui renvoie un signal grave à la société, aux parents et aux élèves.
Comment expliquer dès lors à ces enfants qui étudient en histoire et en éducation civique les répercussions de la décennie noire que c’est grâce à l’un des responsables de cette période, qu’ils ont pu retourner sur les bancs de l’école ?
A. B.
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