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Faire une retraite spirituelle chez soi

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  • Faire une retraite spirituelle chez soi

    Faire une retraite spirituelle chez soi





    S’aménager une pause « hors du monde » n’est pas réservé aux moines ou aux croyants. Nous pouvons tous, sans sortir de notre cadre de vie, nous retirer pour mieux nous relier. À notre dimension intérieure, mais aussi aux autres.

    Par Flavia Mazelin Salvi - Mis à jour le 19 Février 2018


    Se retrouver

    Se retirer de l’agitation du monde, seul, chez soi, pour quelques heures ou quelques jours : la retraite spirituelle n’est pas une nouvelle façon de pratiquer l’art du cocooning régressif, mais bien une occasion de se relier à la dimension spirituelle de notre être. Cette part de nous si souvent négligée dans nos quotidiens chahutés, qui se manifeste parfois en présence du sacré ou du beau et nous donne l’impression d’être pleinement vivant. La retraite spirituelle est un outil – parmi d’autres – pour en faire l’expérience consciente. « Chez soi ou dans une communauté, la retraite est une respiration du corps et de l’esprit qui nous permet d’aller vers un horizon qui nous dépasse,



    vers un vide et un silence habités par autre chose que le faire ou l’avoir, explique Patrice Gourrier, prêtre et psychologue conscient, auteur avec Jérôme Desbouchages de 40 Jours avec Maurice Zundel et les Pères du désert (Presses de la Renaissance).
    Alain Gamichon, psychologue et psychothérapeute, souligne l’intérêt de la gratuité de cette démarche : « Faire une retraite spirituelle est un acte que l’on pose par rapport à soi-même et dont les résultats ne sont pas immédiatement visibles. Il se peut même que le ressenti sur le moment soit inconfortable, physiquement et psychiquement. Le silence, l’acte conscient, la lecture d’un texte spirituel, une nourriture frugale..., tout cela constitue une véritable ascèse pour nous qui sommes habitués aux gratifications immédiates et dopés aux performances sociales ! » Et c’est justement parce que nous subissons tous les mêmes contraintes et courons derrière les mêmes leurres que cette retraite n’est pas réservée aux seuls croyants. Même si ces derniers peuvent évidemment trouver, dans cette pratique « hors cadre », une occasion de vivre pleinement leur foi.


    Se préparer

    Une retraite nécessite un état d’esprit particulier. « Il faut avant tout avoir le profond désir de vivre quelque chose de différent, de s’aménager un temps d’arrêt qui ne soit pas un “cesser de faire”, précise Patrice Gourrier, mais un “faire autrement”, en partant de l’intérieur de soi, le contraire de ce que la majorité d’entre nous vit tous les jours. » C’est pour cela que cette pause exige une rupture nette avec nos gestes, nos pensées et nos réflexes habituels. Ni téléphone, ni visite, ni radio, ni télévision, ni personne d’autre chez soi, mais un silence choisi, pour entrer symboliquement dans un nouvel espace-temps. Pour être féconds, ce silence et cette solitude doivent être encadrés. À la manière de la journée monastique, scandée par les temps d’activité et les temps de méditation ou de prière.
    « Il est essentiel de s’impliquer totalement dans ce projet, de se donner les moyens de faire de la place pour laisser advenir l’inconnu de soi, cette dimension de son être que nous ne soupçonnions peut-être même pas », affirme Alain Gamichon. Choisir ses vêtements (très confortables), sélectionner des citations, des poèmes ou des textes spirituels, disposer des bougies, de l’encens, composer un petit autel ou s’aménager un lieu de méditation… Chacun de ces actes, qui modifie imperceptiblement notre état d’esprit, nous prépare à entrer, en conscience, dans un univers différent.
    Apprendre à s’arrêter

    Nous sommes peu habitués à expérimenter cette suspension de la pensée et de l’action ordinaires. Aussi, ne nous étonnons pas si des sentiments d’impatience, d’agacement ou d’ennui surviennent. Contentons-nous de les remarquer, de les accueillir et de les laisser se dissiper. La difficulté fait partie du voyage : il s’agit d’une ascèse et non d’un week-end «bulle » !
    Respirer
    « Tout commence par la respiration, constate Patrice Gourrier. C’est la meilleure façon d’apprivoiser ce que j’appelle le “temps d’arrêt du corps”. Un exercice très simple consiste à inspirer en pensant “J’inspire la vie” et à expirer en pensant “Je souffle ce qui m’oppresse”. » C’est aussi ce que Thich Nhat Hanh, maître zen vietnamien, appelle la « pleine conscience de la respiration » dans La Respiration essentielle, notre rendez-vous avec la vie (Albin Michel, “Spiritualités vivantes”). En position assise, le dos doit être droit, les épaules baissées, la mâchoire détendue et le ventre souple. Les yeux sont fermés pour favoriser la conscience corporelle. Les taoïstes préconisent des séries de trois respirations profondes et amples qui amènent une contraction du bas-ventre à l’inspiration et son relâchement à l’expiration. La respiration consciente Établir un programme est le préalable indispensable à une vraie retraite. Nous avons respecté ici les séquences communes aux différentes traditions spirituelles. Les temps de lecture ou de méditation durent, pour les débutants, entre un quart d’heure et une demi-heure. Chaque activité est précédée par une pause de respiration consciente. Une journée type et profonde (elle ne doit jamais être forcée) est recommandée pour faire le calme en soi, avant et après chaque activité du corps ou de l’esprit.
    Lire
    Une fois le corps apaisé et l’esprit calmé, nous pouvons goûter à des nourritures plus denses, comme la lecture de textes spirituels ou poétiques. « Je conseillerais un seul texte court dans la même journée (psaume, sourate, koan, poème ou sutra…) pour éviter de se disperser ou de trop solliciter le mental », poursuit Alain Gamichon. Le thérapeute préconise de lire et relire ces phrases, d’y revenir plusieurs fois. « Il s’agit de “mâcher” les mots et de les laisser cheminer en soi… Leur sens, leur musicalité, leur poésie, leur résonance vont évoluer au fil des heures et soulever en nous des questions, des émotions, ouvrir ou fermer des portes. » La lecture peut être faite à voix haute ou en silence. L’important est de bien ressentir le poids et la tonalité de chaque mot, puis de l’ensemble du texte.
    Méditer
    Cette pratique, dont le moine bouddhiste Matthieu Ricard dit dans L’Art de la méditation (NiL) qu’elle consiste à « se transformer soi-même pour mieux transformer le monde », continue à intimider ou à rebuter. Elle est pourtant d’une simplicité enfantine. Il est essentiel de commencer par choisir la plus simple des positions : assis sur une chaise, le dos droit, le menton légèrement rentré, les mains posées, paumes vers le haut, sur les cuisses, les pieds parallèles, bien à plat, distants de trois poings l’un de l’autre. Pendant une vingtaine de minutes, les yeux mi-clos, il s’agit de respirer amplement mais sans forcer par le nez, de laisser ses pensées traverser son esprit sans tenter de les chasser ni de les retenir. Nous pouvons également méditer à partir d’un thème spirituel. Matthieu Ricard en propose plusieurs, dont l’« impermanence » : « Pensons à la succession des saisons, des mois et des jours, de chaque instant, et aux changements qui affectent chaque aspect de la vie des êtres… »
    Pour les personnes croyantes, la retraite spirituelle offre aussi l’occasion de renouer avec la forme la plus intime de la spiritualité : la prière. « Chacun, avec ses mots, peut demander de l’aide, dire sa peur, sa colère, ses doutes, formuler sa gratitude, précise Patrice Gourrier. Nous pouvons tous ouvrir cet espace en nous pour entamer ce dialogue, nous alléger et trouver de nouvelles forces. » Il arrive d’ailleurs souvent que les prières de l’enfance resurgissent, nimbées d’une émotion, d’une saveur et d’une profondeur insoupçonnées.
    Agir en pleine conscience

    Au temps de la contemplation succède le temps de l’action. Revenir dans le mouvement nous ramène à notre dimension matérielle, incarnée, et nous rappelle que celle-ci est aussi importante que notre part spirituelle. L’unité du corps et de l’esprit ne peut se faire qu’en expérimentant en conscience les deux dimensions de notre être.
    Marcher
    Après chaque séance de méditation, la marche donne un coup de fouet à l’énergie vitale, qu’elle fait circuler dans tout le corps. Cet exercice est silencieux, lent et conscient. Faire quelques pas dans son appartement ou sortir dans son jardin (mieux vaut éviter la rue pour ne pas être distrait). Avant chaque marche, il est bon de procéder à une série de trois respirations nasales, profondes et amples. Pieds nus de préférence, amorcer le mouvement du pied sur l’inspiration et le poser sur l’expiration, tandis que les épaules restent basses et le dos droit. L’exercice se poursuit sur ce même rythme : inspiration (je lève le pied) et expiration (je pose le pied).
    Travailler
    La vie monastique associe contemplation et travail. Ranger, nettoyer, cuisiner…, ces actes devenus automatiques, lorsqu’ils sont faits lentement et en habitant ses sensations, sont une manière de célébrer la vie, Dieu ou l’univers. « Se connecter à ses sens remet le corps au centre, c’est une façon de le sortir de sa stricte fonctionnalité et d’en faire un outil d’éveil », analyse Alain Gamichon. Ranger peut clarifier l’esprit, balayer peut apaiser les émotions… Dans certaines communautés, les tâches les plus ingrates ou les plus dures sont effectuées en offrande. Pourquoi ne pas faire de cette pile de papiers en désordre son Himalaya personnel ?
    Manger


    « Quand vous faites la cuisine, ne regardez pas les choses ordinaires d’un regard ordinaire, avec des sentiments et des pensées ordinaires », écrit le maître spirituel japonais Dôgen dans Instructions au cuisinier zen (Le Promeneur). Il est conseillé de prévoir des repas simples, légers, végétariens de préférence. L’exercice consiste ensuite à prêter attention à la texture, la couleur, l’odeur des aliments que nous manipulons. Garder à l’esprit qu’un simple bol de soupe préparé avec attention, humé et dégusté est une célébration de la vie. Manger lentement, en silence, en ressentant de la gratitude pour ce que nous mâchons et avalons, de la compassion pour tous ceux qui sont dans le manque. Ce ressenti a valeur de partage, il renforce notre sentiment d’appartenance à la communauté des hommes, dès lors que nous nous y attardons et que nous nous efforçons de l’éprouver profondément.
    Revenir dans le monde







  • #2
    Hello Abdelhamid,

    Il faut essayer de le faire, ce doit être une super bonne thérapie de bien être, seul au monde, dans un endroit zen naturel aussi, ça le fait....^^
    Tu as essayer? et comment on se sent après cette séance?
    Apparenté au yoga.

    Merci pour le partage ^^
    ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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    • #3
      Bonsoir Nadi, à vrai dire ce genre de retraite est trop " voyante " pour moi, une veritable retraite ne doit surtout pas etre forcée par une volonté mais plutot inspirée par un besoin de solitude et / ou de dikr religieux. Les effets ne sont pas vraiment " mesurables " dans l'immediat, on ne commande pas un etat interieur sur demande, he he ! ça ne répond pas aux ordres, allé hops! je veux me sentir mieux dans un instant ! Non , ce n'est pas vrai ce que disent les psy qui repondent aux demandes de leurs portefeuilles ...ou pour acquerir une notoriete mondaine . On ne commande pas un etat d'ame comme on va chez le patissier s'offrir une gourmandise . Mais c'est un long travail qui s'etale sur plusieurs années, et les methodes sont nombreuses selon les aptitudes de chacun et ses aspirations soit religieuses ou autres .

      Voila , cette methode citée plus haut s'inspire effectivement du Yoga , et ce n'est pas celle que je pratique .

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      • #4
        Je ne savais pas qu'il existait plusieurs sortes de retraites, mais la tienne à l'air efficace sur du long terme, tu as du trouver une voie qui t'apaise, tu dois être un nerveux de nature ou à cause de ton environnement extra-cosmique.....non?
        ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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        • #5
          Ha ha ! vraiment très drole !!!!


          La nervosité n'est pas une nature indélébile à une personne mais depend des circonstances qui excitent un individu, enfin c'est ce que je pense ...
          Je pense qu'il n'existe pas une personne franchement nerveuse ou une autre plutot calme, mais c'est l'environnement qui influe sur l'etat reactif de telle ou telle personne .
          M'enfin , peut etre ! ...

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          • #6
            Ou peut être dans son flux sanguinaire....Si il est fluide ça peut le faire, sinon retour aux gênes et interprétations diverses..Peut être bien...

            C'est tout de même du bon sens logique, tu l'as ou tu l'as pas en toi, dès ta naissance et même avant elle était ancrée.

            Ou bien, les planètes influent dans la personne, à travers son flux propagé par le fantôme?
            ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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            • #7
              Juste une precision, la nervosité n'est pas une émotion comme la colère qui en est une . La distinction est très subtile. La nervosité est une réaction à un état donné et ne figure pas dans un tableau clinique psy. Mais la colère qui est une émotion , figure dans un tableau clinique d'un patient en thérapie . La colère est structurelle et la nervosité ne l'est pas, étant une reaction spontanée ou latente . La nervosité est donc aussi une conséquence mais pas innée.

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              • #8
                Hello Abdelhamid,

                Merci pour le sens précis des mots, je ne savais pas cela car pour ma part, je n'arrive pas à m’énerver. Si cela arrive, ce n'est que pour un laps de temps très très court...

                Je fais ma retraite pendant mon sommeil, je la loge dans de bonnes cases et de bonnes et belles cellules colorées...
                ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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                • #9
                  Il n'y a pas mieux qu'une retraite spirituelle en bord de mer... lors de la marée montante.

                  ...
                  « La voix de la mer parle à l'âme. Le contact de la mer est sensuel et enlace le corps dans une douce et secrète étreinte. »

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                  • #10
                    Merci pour le sens précis des mots, je ne savais pas cela car pour ma part, je n'arrive pas à m’énerver. Si cela arrive, ce n'est que pour un laps de temps très très court...

                    C'est parceque ce n'est pas structurel ....et parceque tu maitrises tes réactions conjonctuelles .




                    Je fais ma retraite pendant mon sommeil, je la loge dans de bonnes cases et de bonnes et belles cellules colorées...

                    Bonne idée !

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                    • #11
                      Il n'y a pas mieux qu'une retraite spirituelle en bord de mer... lors de la marée montante.

                      C'est vrai, c'est une des ....bonnes retraites .

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                      • #12
                        C'est parceque ce n'est pas structurel ....et parceque tu maitrises tes réactions conjonctuelles .
                        Cela demande un effort considérable, en effet pour une personne n'ayant pas cet atout, elle n'y arrivera pas.
                        En effet, une force intérieure m'interdit de faire ce "fight", mon conscient me dit de le faire, mais mon inconscient ne veut pas, donc y a conflit intérieur, je laisse gérer la situation en interne au plus équitable....
                        ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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                        • #13
                          Cela demande un effort considérable

                          C'est très souvent le cas, beaucoup n'y arrive pas et cèdent .

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                          • #14
                            Abdelhamid, je les laisse ce fighter en eux mêmes, et n'intervient pas au risque d'être contaminé de "mauvaises herbes", en même temps, ils ne veulent pas faire trop d'efforts et se plaisent dans ce cercle...
                            ❤️ ❤️ Two souls with but a single thought ❤️ Two hearts that beat as one❤️ ❤️

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