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L'immeuble confiné - العمارة المحجورة : feuilleton ramadanesque de FA
Allah yberk wech hazza had el3imara , plutôt ses auteurs a multiplumes multilangues , un vrai régal de vous lire, chacun a sa plume, chacun et son style _____
(je vous suit de loiiiin )
Argaz,
Je suis sure que tu peux tisser une histoire de dingue et que tu nous régaleras tous.
Aya stp, une kharbacha où tu laisseras ton imagination vagabonder dans notre immeuble confiné. Please....
Merci Frozen tu donne de la hauteur a mes simples kharbachatte ya mrra , je veut bien te faire plaisir par une ptite histoire qui sera effacé par la suite pour non pas trop polluer ces oeuvres, mais faut une autorisation de la Vanilla,
Oui comme dirait ma pierre de courbature, l'essentiel c'est de participer, tu sais c'est la chanson Better Sweet Symphony qui a de la Verve, oui je suis entrain d'essayer de comprendre comment survoler ce topic car j'ai un cervolant et un cerveau lent aussi comme dirait Ocy
Mais nooon! qu'est ce que tu racontes. Tu ne vas rien polluer!
Tu peux écrire en arabe comme PJ et être dans la continuité du récit. Imaginer un personnage et te fondre dans le paysage.
Je ne te flattes pas Argaz! Tu es vraiment talentueux et j'ai le flair pour ce genre de choses.
Prends ton temps Semsouma et régale nous
Dernière modification par FrozenRose, 01 mai 2020, 10h24.
Après le départ de Zohra, le calme était revenu dans l'appartement d' Aïcha.On entendait seulement les râles de souffrance du vieux frigo qui avait tant travaillé qu'il était au bout de sa vie.
Amoula était assise dans la cuisine sur une vieille chaise en plastique de mémoire blanc mais devenu grisâtre, ou alors jaunâtre, difficile de se décider. En tous cas ce plastique n'était plus blanc et personne ne pouvait contredire cette évidence.
Rien n'était plus blanc ici. Tout, du frigo à l'évier, de la gazinière aux 4 chaises+table, avait pris cette teinte indéfinissable que donne le temps.
Amoula poussa un long soupir.
Combien de temps encore devait-elle vivre ici avec sa mère, dans cet immeuble en cours d'écroulement depuis au moins 50 ans car les immeubles, si personne ne les aide, mettent fort longtemps à s'écrouler surtout ici à Alger et personne ne sait dire pourquoi.
Encore une question qu'on laissera résoudre aux futures générations, on leur laissera déjà celle de la faim dans le monde, celle de la survie des ours polaires et surtout on les laissera résoudre le mystère des coiffures de Donald Trump et Kim Jong-Un car les plus grands chercheurs se sont immolés pour avoir échoué et désormais plus aucune tête pensante ne veut prendre le risque.
Pauvres générations futures, pas encore nées et déjà surbookées.
A la fin de ses études, Amoula avait réussi un concours du ministère des finances, cela sans tricher et sans que sa mère ait dû verser un pot-de-thé car on ne boit pas de vin officiellement en Algerie. D'ailleurs sa mère n'aurait pas trouvé le moindre million si cela avait été nécessaire. Non, Amoula avait réussi par la seule force de ses compétences et depuis, elle occupait un poste directement auprès d'un chef de cabinet.
Elle avait un téléphone et un ordinateur de service ce qui aux yeux d' Aïcha était la preuve même de la réussite de sa fille.
Seulement voilà, il fallait garder le secret.
Les attributions d' Amoula étaient très mystérieuses et personne ne devait être au courant.
Et tant pis si tout l'immeuble la voyait comme une jeune femme insignifiante et effacée, si tout le monde parlait dans son dos de son sempiternel jean noir, de de son sweat à capuche et de son sac à dos.
Dernière modification par Nessy, 01 mai 2020, 10h44.
Je viens de te lire Benam c'est très passionnant, je te félicite mon ami, tu as mis la barre tellement haut que même les écrivains de renom seraient subjugués par ton style d'écriture, ta façon de narrer est très prenante, vraiment chapeau!
Une semaine déjà que Bachir habite à coté, une semaine que je ne dors plus. Même Abdou a fui le vacarme causé chaque soir. A croire qu’ils sont dix dans un même appartement.
Hier, c’était particulier. Pas de musique, pas d’aller-retours… Il a reçu Rachid, le célibataire endurci, aux environs de 2h du matin. Ils ont causé affaires une bonne heure et comptent devenir associés pour un projet de restauration. Il disait donc vrai…
Il a parlé au téléphone toute la nuit. Comment peut -on parler autant ! Il était pris d’une réelle diarrhée verbale !
Ce qui certain, il parlait à des filles. Une Nounou, puis une Mimi, et enfin une Sousou. Il les appelait avec ces surnoms et prenait au minimum une heure avec chacune. Lassé de plaquer le téléphone sur son oreille, il se décida un moment de mettre le haut-parleur. Pensant au début qu’il faisait un de ses monologues nocturnes, je compris enfin qu’il était au téléphone.
Nounou était la première à appeler, une voix d’une petite fille qui laissait sentir une grande fragilité. Elle se plaignait de sa solitude, de son mari absent et de son petit garçon hyperactif.
- Je commence à perdre patience Chouchou. Deux mois déjà que nous nous somme écrits sur facebook pour la première fois et je ne sais toujours pas à quoi tu ressembles ? Ce n’est pas sérieux…Je veux trop te voir ! dit-elle désespérée.
- Je te comprends ma chérie…Je t’avais prévenu dés le départ que ça sera ainsi jusqu’à notre rencontre physique. Rien ne vaut un face-face pour une première fois…puis je n’aime pas me prendre en photo. Je ne suis pas photogénique. Je ne suis pas James Dean, tu sais…Au moins avec un face-face, je pourrai me rattraper avec mon humour et ma tchatche…ahahaha !
- Mouai…c’est ça. Je m’en fiche si tu es photogénique ou pas, beau ou moche. Je te veux toi Bachir, comme tu es !... A la fin de ce confinement, tu viendras à Oran ? n’est-ce pas ? tu me promets ?
- Je te le promets ! Tu as ma parole ! quitte à ce que ça soit le dernier jour de ma vie…Je viendrai te voir et je mourrai après…
Tantôt subjuguée par son romantisme et sa gentillesse. Je me demandais comment un homme à l’allure de goujat peut-il être aussi mielleux ? tantôt j’étais intriguée par son histoire. Pourquoi, ne voulait-il pas se montrer à la femme qu’il dit aimer…
Ils se font des bisous baveux, se disent encore des mots d’amour et il se quittèrent.
Deux minutes après, le téléphone sonna encore. C’est Mimi.
La voix est plus grave cette fois-ci. On sent une femme déterminée au bout du fil.
- Depuis une heure que j’essaie de te joindre. Ta ligne était occupée. Tu parlais avec qui à cette heure-ci ?! demanda-t-elle.
- Ah oui…J’étais avec Rachid, mon associé. On parlait business ma chérie. Tu m’as manqué Mimiii, tu sais…On ne s’est pas parlé depuis deux jours.
La jeune femme se calma aussitôt. Ils se racontèrent leur confinement. La jeune fille dit être quelqu’un de solitaire et le confinement l’arrange bien. Moins elle voit de monde plus elle se porte bien. J’ai compris à travers leur discussion qu’elle vit seule dans un appartement légué par ses parents à Annaba et qu’elle travaille dans une banque. Elle rêve de quitter son job et émigrer en France.
Elle a beaucoup parlé de mariage et exprimait sa volonté de fonder un foyer et élever ses enfants à l’étranger.
Bachir ne semblait pas l’écouter avec intérêt, mettait du temps à répondre à ses questions et sautait du coq à l’âne pour dévier la discussion. Il dit être fatigué ce soir et s’excusa en lui demandant de le rappeler demain en journée. Le jeune fille s’écria :
- Ah ! toi ! toujours le même. A chaque fois que j’aborde le mariage, tu fuis le sujet et tu dis être fatigué. Si tu ne prends pas au sérieux cette relation, il faut me le dire ! Ne me fais perdre mon temps ! Ok ?! Et Bip…Elle raccrocha sèchement !
Bachir rigola comme un taré et soupira : quelle folle celle-là ! Bon débarras !
Je ne croyais pas mes oreilles, comment peut-il passer de l’homme galant et romantique à un goujat fini aussi vite !
Je l’entendais tapoter sur le clavier numérique de son téléphone et hop ! une Sousou au bout du fil.
- Heeey ma Sousou d’amour ! Je ne te réveille pas, j’espère ?! j’ai vu sur viber que tu étais en ligne.
- Oui, oui chouchou. J’attendais que tu m’appelles. Tu es enfin seul ? Ta femme est partie chez ses parents ?
- Oui, enfin ! Tu m’as trop manqué ya rassa ! J’étais impatient de te parler.
- Menteur ! je ne t’ai pas manquée ! si c’était le cas, tu serais passé me voir. Je t’ai attendu tous les jours depuis le début du confinement…tous les jours une excuse ! dit-elle en boudant.
- Mais non ma chérie… tu sais bien que je travaille beaucoup sur le nouveau projet et avec mes call à longueur de journée de mes amis de Wallstreet, je n’ai pas un moment pour moi. Tu sais bien que c’est la crise économique et les marchés financiers s’écroulent.
- Oui, je vois…Rabi iâwnek mon cœur. Je ne comprends rien à ton travail, tu sais bien, mais je peux imaginer que ça soit compliqué.
Elle lui parla alors de cuisine, de nouvelles recettes, de sa tante, de la cousine de son père en France, de tout et de rien. Il lui raconta des blagues vulgaires auxquelles elle rit aux éclats. Il lui demanda de lui envoyer les photos de sa nouvelle couleur de cheveux. Je l’entends s’extasier devant son écran et lui jeter des fleurs. La jeune fille était aux anges. Interrompus par le premier appel à prière qui raisonna dans tous le quartier, ils se quittèrent…Comme s’il leur fallait un rappel à l’ordre…
Toujours sous le choc de la mythomanie de Bachir qui s’inventait des vies et promettait lune et ciel à des filles qui ignorent même la couleur de ses yeux. Comment peut-on tomber aussi bas ? ...Comment ses filles peuvent être aussi naïves ?!
Je quitte mon lit, je fais mes ablutions et me décide de faire ma prière d'Elfajr…
Allah ! Je me réfugie dans Vos paroles accomplies contre tout mal que Vous avez créé.
Qu’Allah nous préserve…
Amen…
A suivre…
Dernière modification par FrozenRose, 01 mai 2020, 13h46.
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