Raphaël Anglade
samedi 5 mai 2007
Que les sondages aient raison ou tort (on le saura bien vite), il demeure que nous avons vécu depuis 48 heures la plus formidable tentative de déstabilisation jamais organisée sous la Ve République.
La matraquage de la certitude de la défaite de Ségolène Royal par les amis de M. Sarkozy, qui a commencé le 14 janvier dernier, s’est encore accéléré. Et sans entrer dans une théorie du complot (point n’est besoin de complot pour expliquer le grégarisme, la bassesse, les lâchetés, la connivence), il est clair que nous avons assisté en quelques jours à une offensive tactique délibérée.
Le but ? Décrédibiliser (Ségolène), démoraliser (les militants), démotiver (les électeurs).
Et, il faut bien le dire, ça marche.
Alors c’est le moment de le rappeler. Les enjeux ne se limitent pas au déplacement d’un curseur sur un axe gauche / droite. Il en va de la République.
M. Sarkozy est un homme violent et dangereux.
Il a pris son parti en neutralisant les haines recuites de Chirac, Juppé, Villepin et autres messieurs qui n’étaient pas nés de la dernière pluie... Il est fort dans la lutte au couteau.
Il a fait campagne grâce à la connivence unanime de la presse et des médias, au prix, parfois, de petites promesses de campagnes (MM. Elkabbach et Mougeotte, vous y croyez vraiment au maroquin ?), au prix, le plus souvent, d’amitiés anciennes et entretenues avec les patrons de presse, en envoyant ses sbires mener une campagne de caniveau qui a débutée dès le mois de janvier.
Il a récupéré les électeurs du Front national en déplacant les bornes de l’UMP fort loin à l’intérieur des terres frontistes.
Il a franchi des lignes jaunes (Shoah, moutons dans la baignoire, génétique) qui auraient du suffire à le disqualifier du jeu démocratique.
Il a débauché, par des moyens parfois fort peu avouables, tout de que la "gauche" comptait de peu structuré, de psychologiquement fragile ou de corruptible : Hanin, Besson, Tapie, Allègre, Séguéla, Sevran. Qu’il se les garde !
Il porte un projet de droite dure, proche des puissances de la finance, proche des néoconservateurs américains, belliqueuse, répressive, impitoyable.
Il porte une vision archaïque de la société, pleine de Monstres, d’Etrangers, de Terroristes.
Il surfe avec délice sur les petites peurs étriquées de Français vieillissants. Rejetté par les jeunes (jusqu’à 65 ans !), il n’est majoritaire que chez les plus de 65 ans. Mais quelle majorité ! 75 % au delà de 70 ans.
C’est pourquoi tout ce qui pense, lutte, respire, crée doit, demain, aller voter pour Ségolène Royal.
Si Sarkozy est battu, la France aura échappé de peu à la Berlusconisation, Aznarisation, Tatchérisation, Bushisation et retrouvera sa place singulière dans le concert des nations.
Si Sarkozy gagne, sa victoire doit être la plus courte possible, pour fonder les luttes de demain. Les députés, les syndicalistes, les éducateurs, les enseignants, les infirmières, les intellectuels, les juristes, les artistes, les blogueurs qui vont se battre dès lundi prendront appui sur chacune de ces voix de résistance.
Dans tous les cas, chaque bulletin "Royal" déposé dans l’urne sera un geste de fondation pour l’avenir.
Alors, puisqu’on nous promet l’inéluctable, montrons où est la vraie liberté.
Bon dimanche ! Et à lundi !
samedi 5 mai 2007
Que les sondages aient raison ou tort (on le saura bien vite), il demeure que nous avons vécu depuis 48 heures la plus formidable tentative de déstabilisation jamais organisée sous la Ve République.
La matraquage de la certitude de la défaite de Ségolène Royal par les amis de M. Sarkozy, qui a commencé le 14 janvier dernier, s’est encore accéléré. Et sans entrer dans une théorie du complot (point n’est besoin de complot pour expliquer le grégarisme, la bassesse, les lâchetés, la connivence), il est clair que nous avons assisté en quelques jours à une offensive tactique délibérée.
Le but ? Décrédibiliser (Ségolène), démoraliser (les militants), démotiver (les électeurs).
Et, il faut bien le dire, ça marche.
Alors c’est le moment de le rappeler. Les enjeux ne se limitent pas au déplacement d’un curseur sur un axe gauche / droite. Il en va de la République.
M. Sarkozy est un homme violent et dangereux.
Il a pris son parti en neutralisant les haines recuites de Chirac, Juppé, Villepin et autres messieurs qui n’étaient pas nés de la dernière pluie... Il est fort dans la lutte au couteau.
Il a fait campagne grâce à la connivence unanime de la presse et des médias, au prix, parfois, de petites promesses de campagnes (MM. Elkabbach et Mougeotte, vous y croyez vraiment au maroquin ?), au prix, le plus souvent, d’amitiés anciennes et entretenues avec les patrons de presse, en envoyant ses sbires mener une campagne de caniveau qui a débutée dès le mois de janvier.
Il a récupéré les électeurs du Front national en déplacant les bornes de l’UMP fort loin à l’intérieur des terres frontistes.
Il a franchi des lignes jaunes (Shoah, moutons dans la baignoire, génétique) qui auraient du suffire à le disqualifier du jeu démocratique.
Il a débauché, par des moyens parfois fort peu avouables, tout de que la "gauche" comptait de peu structuré, de psychologiquement fragile ou de corruptible : Hanin, Besson, Tapie, Allègre, Séguéla, Sevran. Qu’il se les garde !
Il porte un projet de droite dure, proche des puissances de la finance, proche des néoconservateurs américains, belliqueuse, répressive, impitoyable.
Il porte une vision archaïque de la société, pleine de Monstres, d’Etrangers, de Terroristes.
Il surfe avec délice sur les petites peurs étriquées de Français vieillissants. Rejetté par les jeunes (jusqu’à 65 ans !), il n’est majoritaire que chez les plus de 65 ans. Mais quelle majorité ! 75 % au delà de 70 ans.
C’est pourquoi tout ce qui pense, lutte, respire, crée doit, demain, aller voter pour Ségolène Royal.
Si Sarkozy est battu, la France aura échappé de peu à la Berlusconisation, Aznarisation, Tatchérisation, Bushisation et retrouvera sa place singulière dans le concert des nations.
Si Sarkozy gagne, sa victoire doit être la plus courte possible, pour fonder les luttes de demain. Les députés, les syndicalistes, les éducateurs, les enseignants, les infirmières, les intellectuels, les juristes, les artistes, les blogueurs qui vont se battre dès lundi prendront appui sur chacune de ces voix de résistance.
Dans tous les cas, chaque bulletin "Royal" déposé dans l’urne sera un geste de fondation pour l’avenir.
Alors, puisqu’on nous promet l’inéluctable, montrons où est la vraie liberté.
Bon dimanche ! Et à lundi !
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