Partir, quitter son pays en l’ayant plus ou moins choisi, ou bien poussé par la peur ou la faim c’est difficile. Faire des enfants en exil ou bien les faire venir c’est encore plus difficile parce que cela signifie ; je ne rentrerai plus ; je suis, je me suis condamné à vivre ici, loin des miens et de ce qui faisait mon existence.Cet exil même lorsqu’il est librement choisi est rendu d’autant plus douloureux dans le cas des sans papiers, parce qu’il est alors sans espoir de retour. Je ne sais plus qui disait que l’exil est la seule preuve que la mort ne tue pas mais il s’agit d’une mort lente, insidieuse, une mort à soi même. Difficile d’élever des enfants quand on n’est plus tout à fait vivant ou entier sans pouvoir jamais s’appuyer sur ses propres parents, restés au pays.
Les histoires d’immigrations ont toujours été des histoires de douleurs, de ruptures, d’aventure aussi mais surtout de pauvreté. Persécutés religieux, paysans fuyant des propriétaires terriens abusifs, opposants politiques… Autrefois on partait avec l’espoir d’une vie meilleure plus digne plus facile aussi peut-être, du moins, on pouvait l’espérer. Alors oui, on savait bien qu’il y aurait dix trains de losers pour un rockfeller, et s’ils ne sont pas tous devenus milliardaire ou ministre, les enfants d’italiens ou de polonais ont fini par s’intégrer dans les sociétés qui les ont accueillis. Pas toujours aussi harmonieusement qu’on veut bien nous le faire croire, les massacres d’italiens à Marseille ou les heurs entre mineurs polonais et français pour ne citer que ceux là, témoignent de la violence qui précède l’intégration.
La précarité, l’insécurité ne sont pas synonymes de pauvreté ; la misère n’est pas seulement la non possession d’objets matériels. On peut être pauvre mais digne et respecté, pauvre mais aimé, de parents analphabètes mais qui vous poussent dans la vie. On peut grandir et s’élever dans un monde dont on comprend les règles et les codes auxquels on adhère au moins en partie si les parents font rempart ou filtre au monde et sont en mesure de remplir leur rôle de protecteur ou de guide. L’étayage social, ce qu’on appelait il y encore peu, « la culture ouvrière » ne fonctionne plus non plus ; les travailleurs précaires du nettoyage n’ont pas accès à cette culture ou de ce qu’il en reste, et puis, manier le chalumeau ou nourrir la gueule d’un haut fourneau ça nourrissait l’imaginaire ! Ça avait tout de même une autre allure que de jouer du balai ou de la serpillière.
Aujourd’hui, immigration rime avec précarité, immigration rime avec peur, immigration rime avec rafle, contrôle de police au faciès. Immigration rime avec sans papiers. Immigration rime avec arbitraire et incohérence. Et donc les petits enfants qui ne sont plus d’Afrique(pour ne citer que l'Afrique) grandissent au milieu d’adultes qui n’ont souvent jamais eu qu’un rapport ténu avec leur culture d’origine et qui, face à l’exclusion, aux discriminations et au racisme se replient sur un ersatz de culture, souvent des lambeaux de traditions ou de religions mal comprises.
Comment vos parents vos proches ou vous même avez vous vécu l'immigration ou vivez l'immigration quand les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont bafouées au nom d’une certaine conception de la tranquillité sociale?
Les histoires d’immigrations ont toujours été des histoires de douleurs, de ruptures, d’aventure aussi mais surtout de pauvreté. Persécutés religieux, paysans fuyant des propriétaires terriens abusifs, opposants politiques… Autrefois on partait avec l’espoir d’une vie meilleure plus digne plus facile aussi peut-être, du moins, on pouvait l’espérer. Alors oui, on savait bien qu’il y aurait dix trains de losers pour un rockfeller, et s’ils ne sont pas tous devenus milliardaire ou ministre, les enfants d’italiens ou de polonais ont fini par s’intégrer dans les sociétés qui les ont accueillis. Pas toujours aussi harmonieusement qu’on veut bien nous le faire croire, les massacres d’italiens à Marseille ou les heurs entre mineurs polonais et français pour ne citer que ceux là, témoignent de la violence qui précède l’intégration.
La précarité, l’insécurité ne sont pas synonymes de pauvreté ; la misère n’est pas seulement la non possession d’objets matériels. On peut être pauvre mais digne et respecté, pauvre mais aimé, de parents analphabètes mais qui vous poussent dans la vie. On peut grandir et s’élever dans un monde dont on comprend les règles et les codes auxquels on adhère au moins en partie si les parents font rempart ou filtre au monde et sont en mesure de remplir leur rôle de protecteur ou de guide. L’étayage social, ce qu’on appelait il y encore peu, « la culture ouvrière » ne fonctionne plus non plus ; les travailleurs précaires du nettoyage n’ont pas accès à cette culture ou de ce qu’il en reste, et puis, manier le chalumeau ou nourrir la gueule d’un haut fourneau ça nourrissait l’imaginaire ! Ça avait tout de même une autre allure que de jouer du balai ou de la serpillière.
Aujourd’hui, immigration rime avec précarité, immigration rime avec peur, immigration rime avec rafle, contrôle de police au faciès. Immigration rime avec sans papiers. Immigration rime avec arbitraire et incohérence. Et donc les petits enfants qui ne sont plus d’Afrique(pour ne citer que l'Afrique) grandissent au milieu d’adultes qui n’ont souvent jamais eu qu’un rapport ténu avec leur culture d’origine et qui, face à l’exclusion, aux discriminations et au racisme se replient sur un ersatz de culture, souvent des lambeaux de traditions ou de religions mal comprises.
Comment vos parents vos proches ou vous même avez vous vécu l'immigration ou vivez l'immigration quand les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité sont bafouées au nom d’une certaine conception de la tranquillité sociale?
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