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Affaire Mila : Treize personnes jugées à Paris pour le cyberharcèlement de l’adolescente

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  • Affaire Mila : Treize personnes jugées à Paris pour le cyberharcèlement de l’adolescente

    HAINE EN LIGNE Dix hommes et trois femmes, âgés de 18 à 35 ans, sont renvoyés devant la 10e chambre du tribunal judiciaire à Paris

    Les prévenus sont suspectés d'avoir participé à la campagne haineuse lancée sur les réseaux sociaux à l'automne 2020 contre Mila. — CELINE BREGAND/SIPA
    • Mila, lycéenne de 17 ans, a été victime d’un cyberharcèlement massif et a fait l’objet de menaces de mort et de viol après avoir publié à deux reprises, en 2020, des vidéos sur les réseaux sociaux dans lesquelles elle critiquait l’islam et le prophète Mahomet.
    • Treize personnes comparaissent jeudi pour avoir participé au cyberharcèlement de l’adolescente. Dix d’entre elles sont aussi poursuivies pour « menace de mort » ou « menace de crime ».
    • L’enquête a été coordonnée par le nouveau pôle du parquet de Paris chargé de la lutte contre la haine en ligne, créé par la loi Avia.

    « Depuis janvier 2020, j’ai reçu plus de 50.000 messages haineux. Même si des périodes ont été plus calmes que d’autres, je subis, sans interruption, une campagne de persécution. » En novembre dernier, confrontée à une deuxième vague massive de cyberharcèlement, Mila, adolescente iséroise de 17 ans, dénonçait sur son compte Twitter les « offensives d’une violence inouïe » lancées contre elle sur les réseaux sociaux, avec notamment des menaces de mort et des messages à caractère sexistes et lesbophobes... Brutalement sortie de l’anonymat il y a un peu plus d’un an après la publication d’une vidéo sur Instagram dans laquelle elle critiquait l’islam, la lycéenne est devenue le symbole d’un combat politique et judiciaire.
    Revendiquant son droit au blasphème et refusant de renoncer aux réseaux sociaux, Mila vit désormais « bunkérisée », selon les mots de son avocat, Richard Malka. Contrainte de quitter l’établissement scolaire où elle étudiait, elle fait depuis l’objet d’une protection policière. Sept mois après cette deuxième vague de cyberharcèlement la visant, treize personnes soupçonnées d’avoir participé à cette salve doivent, sauf renvoi du procès, comparaître jeudi devant le tribunal judiciaire de Paris.

    Des profils variés

    Ouverte initialement par le parquet de Vienne (Isère), l’enquête a été confiée au pôle national spécialisé sur la haine en ligne, créé récemment au parquet de Paris. À l’image du parquet antiterroriste, ce nouveau pôle dispose d’une compétence nationale en matière de répression des discours haineux. Dans le cadre de cette affaire, trois séries de garde à vue ont été menées entre février et avril 2021. Coordonnées par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) en lien avec des policiers mobilisés localement, elles se sont déroulées sur tout le territoire, de la Loire-Atlantique à la Gironde en passant par les Bouches-du-Rhône. Selon des sources proches de l’enquête, les plateformes – Twitter comme TikTok ou Instagram – ont activement collaboré avec les autorités judiciaires.
    Âgés de 18 à 35 ans, les treize prévenus sont tous poursuivis pour « harcèlement moral en ligne » pour lequel ils encourent deux ans de prison et 30.000 euros d’amende. Dix d’entre eux comparaissent également pour des « menaces de mort » ou « menace d’un autre crime », des faits pouvant être punis de trois ans de prison et 75.000 euros d’amende. Intérimaire, étudiant ou sans emploi, athées, musulmans ou catholiques, ces dix hommes et trois femmes aux profils divers ont tous été placés sous contrôle judiciaire dans l’attente du procès. Plusieurs mineurs sont également poursuivis dans ce dossier mais seront jugés ultérieurement, devant une juridiction spécialisée.

    Un enjeu judiciaire et sociétal

    Si ce n’est pas le premier procès dans le cadre de l’affaire Mila – deux personnes ont déjà écopé de peines de prison pour des menaces de mort – cette audience pourrait avoir « valeur d’exemplarité », estime Justine Atlan, directrice générale de l’association spécialisée dans la protection des mineurs sur Internet, e-Enfance. « C’est un moment important. Pour Mila, il s’agit d’être reconnue comme victime par la justice et que l’on reconnaisse que ce qu’elle a subi a eu des conséquences dramatiques dans sa vie d’adolescente », analyse-t-elle.


    Contacté par 20 Minutes, l’avocat de la lycéenne, Richard Malka, précise que cette dernière devrait être présente à l’audience, aux côtés de sa mère : « Toutes les deux tiennent à prendre la parole. Mila a besoin d’y être et de s’exprimer. »
    Enfin, souligne Justine Atlan, cette audience revêt un enjeu sociétal important : « C’est l’occasion de rappeler que les réseaux sociaux sont une sphère publique et qu’on ne peut pas y tenir des propos illégaux. L’action judiciaire peut avoir un rôle préventif dans la lutte contre le cyberharcèlement. » Un rôle préventif qui devrait s’intensifier dans les mois à venir, puisque depuis son entrée en vigueur le 4 janvier dernier, le pôle national de lutte contre la haine en ligne a d’ores et déjà été saisi de 140 affaires.

    Ce que vous faites de bien et de mal, vous le faites à vous
    Mahomet

  • #2
    Comme elle a si bien dit : "La peur doit changer de camp".

    Je n'approuve pas la teneur de son discours, mais je défends son droit de le dire, ce n'est pas aux musulmans de France de fixer les limites de la liberté d'expression, ceux qui s’estiment lésés, il y a des tribunaux pour ça, on doit surtout en finir avec la culture d'impunité qui sévit sur les réseaux sociaux et pas seulement pour ce cas.

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