Dans son livre à paraître le 24 juin, le philosophe canado-américain Edward Slingerland soutient que la consommation d’alcool, modérée, est un moteur de la civilisation et permet de développer la créativité. Une thèse résumée par New Scientist.
“En fin de compte, ce livre enivrant est une ode à Dionysos, le dieu grec du vin, et se savoure comme la vision rafraîchissante d’un sujet soumis à controverses.” Les hommages à la consommation d’alcool ne datent pas d’aujourd’hui. Les poètes romantiques du XIXe en usaient, voire en abusaient (de l’alcool et des hommages), et beaucoup d’artistes se placent sous le patronage de la boisson. Mais le bouquin que résume New Scientist est d’un autre genre.
Il s’agit d’un ouvrage écrit par le philosophe canado-américain Edward Slingerland intitulé : Drunk. How We Sipped, Danced, and Stumbled Our Way to Civilization. Une étude dont l’idée est venue à Slingerland il y a quelques années, après qu’il a donné “une conférence sur le campus de Google”. Ces hôtes l’ont mené dans la salle où les codeurs cherchaient l’inspiration à la liqueur. “Ce n’était pas une pièce où l’on se soûlait seul.”
C’est exactement ce qui intéresse le professeur de philosophie de l’université de Colombie-Britannique, au Canada. Des espaces où la proximité et l’alcool jouent le rôle d’“incubateurs de créativité collective”. Une observation qui mène à une thèse : l’alcool, utilisé depuis des millénaires par les humains pour planer, “stimule la créativité individuelle”, et cette créativité est décuplée lorsque la boisson est partagée.
À petites doses
Voilà pour le ciment de la société. Mais son étude se fonde aussi sur des connaissances en “histoire, anthropologie, sciences cognitives, psychologie sociale, génétique et littérature”. Alors pour ce qui est du développement de la créativité, des études viennent étayer son propos.
L’alcool cible le cortex préfrontal du cerveau. Or, cette région est le centre du raisonnement et de la concentration. Si l’on doit résumer, en inhibant cette partie, l’alcool développe ainsi la créativité. Une mécanique similaire à celle des enfants, “très créatifs car leur cortex préfrontal est tout juste développé”. “Un état d’esprit enfantin chez un adulte est la clef de l’innovation culturelle”, argumente l’auteur.
Mais, soyons clairs, Edward Slingerland précise que ces mécanismes se mettent en place avec une consommation modérée d’alcool. Attention “au côté obscur” du breuvage qui pousse, lui, à conduire en état d’ébriété ou à se montrer violent. Ce n’est “qu’à petites doses [que] l’alcool peut nous rendre joyeux et sociables” et qu’on peut l’utiliser “comme une force du bien”.
Courrier International
“En fin de compte, ce livre enivrant est une ode à Dionysos, le dieu grec du vin, et se savoure comme la vision rafraîchissante d’un sujet soumis à controverses.” Les hommages à la consommation d’alcool ne datent pas d’aujourd’hui. Les poètes romantiques du XIXe en usaient, voire en abusaient (de l’alcool et des hommages), et beaucoup d’artistes se placent sous le patronage de la boisson. Mais le bouquin que résume New Scientist est d’un autre genre.
Il s’agit d’un ouvrage écrit par le philosophe canado-américain Edward Slingerland intitulé : Drunk. How We Sipped, Danced, and Stumbled Our Way to Civilization. Une étude dont l’idée est venue à Slingerland il y a quelques années, après qu’il a donné “une conférence sur le campus de Google”. Ces hôtes l’ont mené dans la salle où les codeurs cherchaient l’inspiration à la liqueur. “Ce n’était pas une pièce où l’on se soûlait seul.”
C’est exactement ce qui intéresse le professeur de philosophie de l’université de Colombie-Britannique, au Canada. Des espaces où la proximité et l’alcool jouent le rôle d’“incubateurs de créativité collective”. Une observation qui mène à une thèse : l’alcool, utilisé depuis des millénaires par les humains pour planer, “stimule la créativité individuelle”, et cette créativité est décuplée lorsque la boisson est partagée.
‘Ces stupéfiants ont créé l’étincelle qui nous a permis de former des groupes de très grande taille.’ Pour résumer, sans eux, la civilisation n’aurait pas été possible.”
À petites doses
Voilà pour le ciment de la société. Mais son étude se fonde aussi sur des connaissances en “histoire, anthropologie, sciences cognitives, psychologie sociale, génétique et littérature”. Alors pour ce qui est du développement de la créativité, des études viennent étayer son propos.
L’alcool cible le cortex préfrontal du cerveau. Or, cette région est le centre du raisonnement et de la concentration. Si l’on doit résumer, en inhibant cette partie, l’alcool développe ainsi la créativité. Une mécanique similaire à celle des enfants, “très créatifs car leur cortex préfrontal est tout juste développé”. “Un état d’esprit enfantin chez un adulte est la clef de l’innovation culturelle”, argumente l’auteur.
Mais, soyons clairs, Edward Slingerland précise que ces mécanismes se mettent en place avec une consommation modérée d’alcool. Attention “au côté obscur” du breuvage qui pousse, lui, à conduire en état d’ébriété ou à se montrer violent. Ce n’est “qu’à petites doses [que] l’alcool peut nous rendre joyeux et sociables” et qu’on peut l’utiliser “comme une force du bien”.
Courrier International
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