HISTOIRE DE BULLES - Tandis que le mot "champagne" sera réservé aux vins effervescents produits en Russie, le véritable champagne français devra, lui, prendre l'appellation "vin pétillant". Moët-Hennessy va jouer le jeu.
LCI - Publié aujourd’hui à 13h37, mis à jour à 13h53
Cette décision a provoqué bien des remous en Russie et en France. Vendredi soir, le parlement russe a pris la décision que désormais, seuls les vins effervescents produits dans le pays pourraient utiliser le terme "champagne", portant un sérieux coup à l'appellation d'origine contrôlée française.
En effet, le "champagne AOC" est jalousement défendu dans l'Hexagone. Cette appellation, reconnue dans toute l'Union européenne, permet de rappeler que le vin doit provenir d'un périmètre précis dans la région du même nom pour avoir le droit de s'en prévaloir.
À la suite de ce changement de loi, le groupe LVMH, qui détient, entre autres, les célèbres maisons Moët et Chandon, Veuve Cliquot ou encore Dom Perignon a suspendu de manière "temporaire" toute exportation. Si certains distributeurs auraient trouvé légitime qu'ils cessent toute exportation en représailles de cette disposition, il n'en est finalement rien.
"Pour nous, ça ne va pas changer grand-chose", assure pourtant Irina Korbit-Daudin, réprésenante commerciale en vin et spiritueux en Russie. "On va mettre notre contre-étiquette d'origine. Et la contre-étiquette en russe avec la mention 'vin effervescent' va être collée par-dessus", explique-t-elle dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
La maison Moët-Hennessy, filiale dédiée aux spiritueux du géant du luxe, a indiqué dimanche qu'elle reprendrait "au plus vite" les livraisons de champagne en Russie, le temps d'effectuer des "ajustements". "Les Maisons de Champagne de Moët Hennessy ont toujours respecté la législation en vigueur partout où elles opèrent", a indiqué, dans un communiqué, la société.
La maison a souligné avoir prévenu "ses partenaires commerciaux de l’évolution législative en Russie sur l'apposition d’une mention 'vin mousseux/sparkling wines' sur l’étiquette au dos de la bouteille entraînant une suspension très temporaire des livraisons le temps de s'adapter d’un point de vue logistique et réglementaire". Les bouteilles de champagne distribuées sans changement d'appellation pourront alors être considérées comme de la contre-façon.
Les autres maisons de champagne qui exportent en Russie n'ont pas encore fait connaître leur position. Selon le quotidien économique russe Vedomosti, repris par Le Monde, 13% des 50 millions de litres de mousseux et champagne importés chaque année en Russie viennent de France. Moët-Hennessy représenterait 2% de ce marché.
Définie en 1936, l'AOC est notamment protégée par le Comité Champagne qui signe chaque année des accords avec de nombreux pays afin de faire respecter cette reconnaissance. Cependant, si l'appellation est respectée au sein de l'Union européenne à travers son équivalent européen, l'AOP (appellation d'origine protégée), elle est menacée dans le reste du monde où le terme "champagne" est largement utilisé pour toutes sortes de vins à bulles.
LCI - Publié aujourd’hui à 13h37, mis à jour à 13h53
Cette décision a provoqué bien des remous en Russie et en France. Vendredi soir, le parlement russe a pris la décision que désormais, seuls les vins effervescents produits dans le pays pourraient utiliser le terme "champagne", portant un sérieux coup à l'appellation d'origine contrôlée française.
En effet, le "champagne AOC" est jalousement défendu dans l'Hexagone. Cette appellation, reconnue dans toute l'Union européenne, permet de rappeler que le vin doit provenir d'un périmètre précis dans la région du même nom pour avoir le droit de s'en prévaloir.
À la suite de ce changement de loi, le groupe LVMH, qui détient, entre autres, les célèbres maisons Moët et Chandon, Veuve Cliquot ou encore Dom Perignon a suspendu de manière "temporaire" toute exportation. Si certains distributeurs auraient trouvé légitime qu'ils cessent toute exportation en représailles de cette disposition, il n'en est finalement rien.
"Pour nous, ça ne va pas changer grand-chose", assure pourtant Irina Korbit-Daudin, réprésenante commerciale en vin et spiritueux en Russie. "On va mettre notre contre-étiquette d'origine. Et la contre-étiquette en russe avec la mention 'vin effervescent' va être collée par-dessus", explique-t-elle dans le reportage de TF1 en tête de cet article.
La maison Moët-Hennessy se plie à la nouvelle réglementation
La maison Moët-Hennessy, filiale dédiée aux spiritueux du géant du luxe, a indiqué dimanche qu'elle reprendrait "au plus vite" les livraisons de champagne en Russie, le temps d'effectuer des "ajustements". "Les Maisons de Champagne de Moët Hennessy ont toujours respecté la législation en vigueur partout où elles opèrent", a indiqué, dans un communiqué, la société.
La maison a souligné avoir prévenu "ses partenaires commerciaux de l’évolution législative en Russie sur l'apposition d’une mention 'vin mousseux/sparkling wines' sur l’étiquette au dos de la bouteille entraînant une suspension très temporaire des livraisons le temps de s'adapter d’un point de vue logistique et réglementaire". Les bouteilles de champagne distribuées sans changement d'appellation pourront alors être considérées comme de la contre-façon.
Les autres maisons de champagne qui exportent en Russie n'ont pas encore fait connaître leur position. Selon le quotidien économique russe Vedomosti, repris par Le Monde, 13% des 50 millions de litres de mousseux et champagne importés chaque année en Russie viennent de France. Moët-Hennessy représenterait 2% de ce marché.
Définie en 1936, l'AOC est notamment protégée par le Comité Champagne qui signe chaque année des accords avec de nombreux pays afin de faire respecter cette reconnaissance. Cependant, si l'appellation est respectée au sein de l'Union européenne à travers son équivalent européen, l'AOP (appellation d'origine protégée), elle est menacée dans le reste du monde où le terme "champagne" est largement utilisé pour toutes sortes de vins à bulles.
