À Madrid, le procès de la « mafia russe » s’est achevé. L’enquête a duré plus de 10 ans et le procès près de 2 mois. Le verdict sera prononcé en juin. Les écoutes de la police espagnole ont révélé que les accusés avaient des contacts réguliers avec des personnes influentes au Kremlin. Ces dernières se sont souvent subordonnées à leurs exigences. Et non des moindres...
Dans le cadre d’une opération dénommée « Troïka », la police espagnole a enquêté sur une vaste affaire de blanchiment d’argent, de trafic de drogue et d’armes. Des citoyens russes du gang « Tambov-Malyshev » sont impliqués. Des accusés sont issus du milieu de Saint-Pétersbourg des années 1990. À cette époque, Vladimir Poutine, maire adjoint de Saint-Pétersbourg, a tissé des liens d’affaires avec les bandits qui terrorisaient la ville. Les règlements de compte se terminaient trop souvent par des assassinats.
Six mille personnes ont perdu la vie ainsi dans la seule ville de Saint-Pétersbourg. À titre de comparaison, dix mille soldats soviétiques ont été tués au cours de la guerre en Afghanistan qui a duré 10 ans.
Parmi les accusés il y a Gennady Petrov et Ilya Traber. Tous deux se soustraient à la justice espagnole. Ils sont actuellement en Russie. Genady Petrov avait donné sa parole d’honneur de bandit qu’il reviendrait en Espagne pour le procès si on le laissait aller en Russie rendre visite à sa mère malade. Il a tenu sa parole de bandit et n’est pas revenu en Espagne.
Le gang de Tambov n’est pas une fiction des services spéciaux étrangers, comme la défense a tenté de le faire croire, mais une réalité, dont les Russes sont les premières victimes. La hiérarchie du milieu pétersbourgeois des années 1990 plaçait Ilya Traber plus haut que Vladimir Poutine. Traber faisait patienter le maire adjoint dans une arrière-salle de son magasin avant de le recevoir.
Poutine troquait des enveloppes avec le milieu par l’intermédiaire de Roman Tsepov. Ce dernier a fini par en savoir trop. En 2004, une dose de polonium l’a emporté dans l’autre monde. Poutine était devenu président de Russie. Aux funérailles de Roman Tsepov il y avait des représentants des deux parties dont il était le messager : 1/le général Zolotov, garde de corps de Poutine, 2/Kumarin, le chef de la mafia de Tambov, 3/Vanitchkin, chef de police de Saint-Pétersbourg.
Saint-Pétersbourg a été un terrain d’expérimentation des poisons. Depuis, le savoir-faire a été exporté. Deux ans après Roman Tsepov, Alexandre Litvinenko a été empoisonné avec le même polonium à Londres, alors qu’il s’apprêtait à témoigner devant la justice espagnole des liens unissant Vladimir Poutine et la mafia de Tambov.
En 1995, à Saint-Pétersbourg, le banquier Ivan Kivilidi et sa secrétaire ont été empoisonnés au « Novitchok », poison dont seuls les services secrets ont le secret. En 2018, un autre transfuge des services secrets russes, Serguey Skripal, et sa fille ont été empoisonnés au « Novitchok » en Angleterre.
Pour mener l’enquête, la police espagnole a placé les suspects sur écoute. Genady Petrov a été bavard avec le Kremlin depuis l’Espagne. Il s’est inquiété : « Le “Tsar” a-t-il déjà signé le document nécessaire ». D’Espagne, il obtiendra des nominations au plus haut sommet de l’État russe, dont celle d’Anatolie Serdioukov au poste de ministre de la Défense. Serdioukov a dévalisé sans vergogne le budget dont il avait la charge. Il a été contraint de démissionner. Il n’a bien sûr pas été poursuivi pour ces détournements.
À en juger par les écoutes téléphoniques, Petrov était en communication directe non seulement avec le député Reznik, mais aussi avec le général Nikolai Aulov, directeur adjoint du Service fédéral de contrôle des drogues. Pour s’adonner au trafic de drogue, il n’y a pas de meilleur parrainage.
Genady Petrov a aussi des liens privilégiés avec Herman Greff, directeur de la Sberbank. Greff l’a invité à un banquet le 12 novembre, à l’occasion du 160e anniversaire de son établissement. Le député de la douma d’État, Vladislav Reznik, est accusé d’avoir blanchir 7,3 millions d’euros pour Petrov en achetant des sociétés, des yachts, villas, un avion. Il a déclaré vouloir seulement optimiser la gestion du bien de son ami.
Les procureurs espagnols considèrent que l’existence du gang Tambov-Malyshev est une preuve avérée et prouvée, et non une hallucination des russophones. Selon l’enquête, le gang a légalisé plus de 50 millions d’euros en Espagne.
Dans le cadre d’une opération dénommée « Troïka », la police espagnole a enquêté sur une vaste affaire de blanchiment d’argent, de trafic de drogue et d’armes. Des citoyens russes du gang « Tambov-Malyshev » sont impliqués. Des accusés sont issus du milieu de Saint-Pétersbourg des années 1990. À cette époque, Vladimir Poutine, maire adjoint de Saint-Pétersbourg, a tissé des liens d’affaires avec les bandits qui terrorisaient la ville. Les règlements de compte se terminaient trop souvent par des assassinats.
Six mille personnes ont perdu la vie ainsi dans la seule ville de Saint-Pétersbourg. À titre de comparaison, dix mille soldats soviétiques ont été tués au cours de la guerre en Afghanistan qui a duré 10 ans.
Parmi les accusés il y a Gennady Petrov et Ilya Traber. Tous deux se soustraient à la justice espagnole. Ils sont actuellement en Russie. Genady Petrov avait donné sa parole d’honneur de bandit qu’il reviendrait en Espagne pour le procès si on le laissait aller en Russie rendre visite à sa mère malade. Il a tenu sa parole de bandit et n’est pas revenu en Espagne.
Le gang de Tambov n’est pas une fiction des services spéciaux étrangers, comme la défense a tenté de le faire croire, mais une réalité, dont les Russes sont les premières victimes. La hiérarchie du milieu pétersbourgeois des années 1990 plaçait Ilya Traber plus haut que Vladimir Poutine. Traber faisait patienter le maire adjoint dans une arrière-salle de son magasin avant de le recevoir.
Poutine troquait des enveloppes avec le milieu par l’intermédiaire de Roman Tsepov. Ce dernier a fini par en savoir trop. En 2004, une dose de polonium l’a emporté dans l’autre monde. Poutine était devenu président de Russie. Aux funérailles de Roman Tsepov il y avait des représentants des deux parties dont il était le messager : 1/le général Zolotov, garde de corps de Poutine, 2/Kumarin, le chef de la mafia de Tambov, 3/Vanitchkin, chef de police de Saint-Pétersbourg.
Saint-Pétersbourg a été un terrain d’expérimentation des poisons. Depuis, le savoir-faire a été exporté. Deux ans après Roman Tsepov, Alexandre Litvinenko a été empoisonné avec le même polonium à Londres, alors qu’il s’apprêtait à témoigner devant la justice espagnole des liens unissant Vladimir Poutine et la mafia de Tambov.
En 1995, à Saint-Pétersbourg, le banquier Ivan Kivilidi et sa secrétaire ont été empoisonnés au « Novitchok », poison dont seuls les services secrets ont le secret. En 2018, un autre transfuge des services secrets russes, Serguey Skripal, et sa fille ont été empoisonnés au « Novitchok » en Angleterre.
Pour mener l’enquête, la police espagnole a placé les suspects sur écoute. Genady Petrov a été bavard avec le Kremlin depuis l’Espagne. Il s’est inquiété : « Le “Tsar” a-t-il déjà signé le document nécessaire ». D’Espagne, il obtiendra des nominations au plus haut sommet de l’État russe, dont celle d’Anatolie Serdioukov au poste de ministre de la Défense. Serdioukov a dévalisé sans vergogne le budget dont il avait la charge. Il a été contraint de démissionner. Il n’a bien sûr pas été poursuivi pour ces détournements.
À en juger par les écoutes téléphoniques, Petrov était en communication directe non seulement avec le député Reznik, mais aussi avec le général Nikolai Aulov, directeur adjoint du Service fédéral de contrôle des drogues. Pour s’adonner au trafic de drogue, il n’y a pas de meilleur parrainage.
Genady Petrov a aussi des liens privilégiés avec Herman Greff, directeur de la Sberbank. Greff l’a invité à un banquet le 12 novembre, à l’occasion du 160e anniversaire de son établissement. Le député de la douma d’État, Vladislav Reznik, est accusé d’avoir blanchir 7,3 millions d’euros pour Petrov en achetant des sociétés, des yachts, villas, un avion. Il a déclaré vouloir seulement optimiser la gestion du bien de son ami.
Les procureurs espagnols considèrent que l’existence du gang Tambov-Malyshev est une preuve avérée et prouvée, et non une hallucination des russophones. Selon l’enquête, le gang a légalisé plus de 50 millions d’euros en Espagne.
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