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L’Algérie paradis viticole : l’histoire méconnue des crus algériens

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  • L’Algérie paradis viticole : l’histoire méconnue des crus algériens

    L’Algérie fut jadis l’un des premiers exportateurs de vin. Mais le pays a fini par arracher des milliers d’hectares de vignobles, pour des motivations idéologiques ou religieuses. Certains passionnés de cépages algériens tentent de faire renaître un patrimoine viticole oublié.

    Farid Aït Ouali m’emmène dans une tournée des vignobles de l’Ouest algérien. Après des études d’agronomie et d’œnologie en Algérie, en Grèce et en France, il travaille depuis vingt-cinq ans dans les métiers du vin. Cet homme est employé par la Société des grands crus de l’Ouest algérien (SGCO), première entreprise viticole du pays.

    Nous partons en direction de Mostaganem, puis nous bifurquons à l’est vers Achaacha, Ouillis et Sidi Lakhdar. Farid est très fier d’organiser cette visite privée – il n’y a pratiquement pas de touristes en Algérie, et moins encore de touristes vinicoles. Nous visitons des vignobles, discutons avec les exploitants, pénétrons dans des chais remontant à l’époque coloniale remis à neuf par la SGCO et, bien entendu, nous goûtons quelques crus. En l’espace d’une journée, un monde largement méconnu se déploie sous mes yeux.

    Dans ce pays où 85 % de la population est musulmane, le secteur viticole était autrefois un colosse qui produisait près de 23 millions d’hectolitres par an. Jusqu’en 1970, c’était le quatrième producteur et le premier exportateur mondial de vin.

    Une agriculture coloniale


    Il s’agissait néanmoins d’une industrie coloniale. Après la conquête de l’Algérie, amorcée en 1830, la France a mis en place un système de “complémentarité”, afin que les terres coloniales apportent un complément à l’agriculture française sans la concurrencer, en cultivant des produits qui n’existaient pas sur le territoire métropolitain. Des expérimentations ont été menées sur le tabac, le coton, la betterave sucrière et les fruits tropicaux, mais aucune de ces cultures ne prit suffisamment sur le sol algérien pour permettre une exploitation commerciale. La vigne s’est en revanche fort bien acclimatée, a pris pied dans le pays et s’y est profondément enracinée, s’ancrant à la terre – un peu comme les colons européens.

    En 1879, le phylloxéra, un parasite s’attaquant aux racines de la vigne, s’est abattu sur la France, ravageant ses vignobles. Pour la première fois, la production nationale de vin ne pouvait plus satisfaire la demande, et cette nouvelle réalité a poussé le gouvernement à abandonner officiellement le principe de complémentarité pour développer en Algérie une industrie viticole à part entière. Des parcelles de terre et des prêts furent accordés aux viticulteurs, qui surent en tirer pleinement parti : en 1880, l’Algérie produisait 1,15 million d’hectolitres ; en 1900, ce chiffre avait quadruplé, frisant les 4,5 millions d’hectolitres.

    D’interminables rangées de cépages indigènes de la rive nord de la Méditerranée et adaptés aux climats chauds et secs ont été plantées : du grenache, du cinsault, du carignan, de l’ugni blanc et de la clairette. Les colons européens, pour la plupart des ouvriers agricoles originaires des mêmes régions que ces variétés de raisins de cuve, sont également partis vers le sud pour travailler les vignes.

    Le vin est devenu la force vive de la colonie. La viticulture faisait même vivre les colons de la classe moyenne qui ne possédaient pas de terres : le père, l’oncle et le frère aîné du philosophe français né en Algérie Albert Camus travaillaient tous pour le secteur, dans la fabrication de tonneaux destinés au transport des vins.

    La vigne employait également de nombreux autochtones algériens : contraints de trimer sur des terres qui jadis leur appartenaient, ils touchaient de maigres salaires, qui leur suffisaient à peine pour acheter des produits de première nécessité comme le couscous. De plus, leurs conditions de travail n’étaient pas des plus enviables.
    CI
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

  • #2
    Dans l'Oranie d'ou je viens on m'a raconté qu'avant la colonisation c'était les agrumes qui étaient prédominant.
    J'aime surfer sur la vague du chaos.

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    • #3
      Il y en avait aussi beaucoup dans les années 60 dans la plaine de la Mitidja entre Blida et Boufarik, on allait à la maraude, mais on se faisait tirer dessus au grains de sel!

      Maintenant à la place de ces belles cultures, il y a des lignes de HLM.

      La réforme agraire fut une grande erreur.
      Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

      Commentaire

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