Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Sécheresse. L’Algérie en panne de céréales... et d’idées

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Sécheresse. L’Algérie en panne de céréales... et d’idées

    En Algérie, après deux mois de sécheresse, des pluies diluviennes se sont abattues sur le nord du pays fin mai et début juin, mais trop tard pour espérer sauver la récolte de blé. Les services agricoles de l’État manquent d’imagination pour revoir la stratégie de production céréalière.

    En Algérie, les incendies ne sont pas les seuls effets du réchauffement climatique. À la mi-mai, après deux mois de sécheresse, des pluies diluviennes se sont abattues sur le nord du pays. Des pluies trop tardives pour espérer sauver la récolte de blé. Les services agricoles restent incapables de revisiter le dry-farming (aridoculture)1. Aussi assiste-t-on à une fuite en avant, comme semer un million d’hectares de blé en plein désert.

    Traditionnellement c’est l’ouest du pays qui est touché par le manque de pluie, mais cette année c’est l’ensemble des régions céréalières qui sont concernées. L’année avait pourtant bien commencé, et à la sortie de l’hiver les pouvoirs publics pensaient possible de dépasser largement la moyenne nationale de 17 quintaux à l’hectare. « On dispose de 3 millions d’hectares destinés à la production de céréales. Multipliés par une moyenne de production de 30 quintaux l’hectare cela donne 9 millions de tonnes », avait déclaré fin 2022 le président algérien. De quoi s’affranchir des importations. Le manque de pluie aura réduit à néant ces espoirs.

    « IRRIGUEZ VOS PARCELLES ! »

    Aussi, la priorité a-t-elle été accordée à la production de semences, avec un recours massif à l’irrigation. Mais le manque d’eau est tel que les villes du littoral doivent leur approvisionnement à quatorze usines de dessalement d’eau de mer. Face au tarissement de nombreux puits, des autorisations de forage profond ont été accordées. Le président algérien a déploré les chiffres de l’administration2 : « La superficie des terres cultivées à travers le pays [a été] évaluée, alors, à 3 millions d’hectares, mais les enquêtes menées dans le cadre de la numérisation ont démontré que ce chiffre ne dépassait pas 1,8 million d’hectares ».

    Malgré les réserves de productivité des régions céréalières du nord, les espoirs se tournent vers les sables du Sahara où est prévue la mise en valeur d’un million d’hectares3. En 2022, à plus de 1 500 km au sud d’Alger, les régions d’Adrar et de Menéa ont produit près de 2 millions de quintaux de céréales sur les 42 millions de quintaux produits au niveau national. Des céréales produites sous d’immenses rampes pivots. Face à la sécheresse au nord, début mai l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC) a envoyé une armada de camions et de moissonneuses-batteuses vers le sud avec le mot d’ordre de récolter le moindre grain. Le sud aura assuré les semences des prochains semis du nord mais au prix de subventions publiques et d’une forte consommation d’eau.

    Les autorités clament qu’au Sahara l’eau ne manque pas, avec les 50 milliards de m3 estimés de la nappe albienne. Une eau fossile qui ne se régénère que très peu4. À Menéa, s’il y a vingt ans l’eau affleurait en surface, elle se trouve aujourd’hui à 30 mètres de profondeur.

    Un office de développement de l’agriculture saharienne est chargé de l’attribution de concessions agricoles. Alléchés par l’accès à la terre et de généreuses subventions, les candidats se pressent pour tenter l’aventure.

    DES SERVICES AGRICOLES AUX IDÉES COURTES

    Au nord, suite à la sécheresse, des agriculteurs n’ont rien récolté et n’ont pas les moyens de réensemencer leurs champs ; aussi demandent-ils que l’État efface leurs dettes. Les services agricoles sont en panne d’idées. Ils tardent à reconsidérer les techniques de culture et s’accrochent à un mode d’encadrement administratif des fellahs. Les semis se font avec un mois de retard. Le semis direct représente une alternative. Il permet de mieux valoriser l’humidité du sol et concilie rapidité d’exécution, réduction des charges de mécanisation et assure un minimum de récolte même en cas d’année sèche. De quoi permettre à l’agriculteur de rentrer dans ses frais et relancer un nouveau cycle de culture la saison suivante. C’est l’OAIC qui détient le monopole de la collecte des céréales, aussi les minoteries se trouvent-elles coupées des agriculteurs. Depuis quarante ans, les experts français et australiens de passage à Alger plaident pour une agriculture de conservation, mais les services agricoles restent sourds et préfèrent miser sur la seule utilisation de variétés nouvelles et d’engrais. Il est ainsi question de transférer une partie de l’eau de la nappe saharienne vers les zones céréalières situées à 1000 km du nord.

    LA PAILLE POUR LE MOUTON DE L’AÏD

    Les pratiques actuelles correspondent à une agriculture minière sans restitution des pailles au sol, seul moyen d’améliorer sa fertilité et d’emmagasiner plus d’eau. Pour les agriculteurs, élever le plus grand nombre de moutons pour la fête de l’Aïd est prioritaire, et le moindre brin de paille leur est réservé. Malgré le relèvement à 6 000 dinars (DA, soit 40,54 euros) le quintal de blé acheté par l’OAIC, l’élevage du mouton reste plus rémunérateur. L’orge est massivement utilisé pour l’engraissement des agneaux, et sur le marché libre il atteint jusqu’à 7 000 DA (47,30 euros) le quintal.

    Une partie du blé meunier importé est détourné. Des minoteries trouvent plus avantageux de le vendre à 3 500 DA (23,65 euros) le quintal au lieu de le céder à prix réglementé à 2 200 DA (14,87 euros) sous forme de farine aux boulangers. Le prix des issues de meuneries est en partie libre, aussi des minoteries n’hésitent pas à frauder sur le taux d’extraction de la farine en le réduisant à sa plus simple expression. Un moyen qui leur permet de disposer d’un plus grand volume d’issues de meunerie vendues aux éleveurs. Leur prix au quintal a plus que doublé et a atteint 5 000 DA (33,79 euros) le quintal.

    Aujourd’hui, l’Algérie s’intéresse aux blés de la mer Noire. Un programme de renforcement des capacités de stockage des céréales vise à assurer la consommation locale au-delà de six mois, la durée estimée des « stocks stratégiques » du pays.
    XXI
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

  • #2
    ACAPULCO

    Ta réaction face à ce désastre !
    Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui.

    Commentaire


    • #3
      Traditionnellement c’est l’ouest du pays qui est touché par le manque de pluie,

      C'est le paradoxe de de l'agriculture en Algérie. L'Ouest c'est la région des plaines par excellence. Les Plaines de l'Ouest s'étend du Sud d'Oran jusqu'au Saida et El Bayadh.

      Mais le stress hydrique est plus important à l'Ouest qu'au centre et à l'Est.

      En Algérie il faut semer des souches de blé résistante comme l'Einkorn qui est résistant et qui ne cause pas de probleme chez les malades atteintds de coeliaque.

      @Chouan

      Avec le changement climatique et les températures records, meme la france serait touchée par la famine et les pénuries. Rien qu'aujourdhui, le prix du riz a doublé dans les bourses internationales pour les ventes en gros à cause de trés mauvaise révolte en Inde, en Chine et aux États-Unis.

      l'Espagne produit de moins en moins d'olives et d'huile d'olive à cause de la séchesse et les températures extremes qui brulent les feuilles de l'olivier.
      Dernière modification par Issabrahimi, 04 septembre 2023, 17h26.

      Commentaire


      • #4
        un article d'extrême droite, pur jus...
        ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

        Commentaire


        • #5
          Il oublie de dire que c'est en France ou les boulangeries ferment à cause des factures de l'électricité trés salée.

          Cette idée que vous etes à l'abri en France ou en Belgique à cause des éffets du changement climatique quand des pays du Sud souffrent est fausse. Tout le monde paiera la facture du changement climatique. Les gens du sud et du nord. Personne n'est à l'abri.
          Dernière modification par Issabrahimi, 04 septembre 2023, 17h30.

          Commentaire


          • #6
            c'est pas fin octobre pour parler labour semailles avant l'heure

            Commentaire


            • #7
              Envoyé par Chouan
              ACAPULCO

              Ta réaction face à ce désastre !
              mdr, wallah je ne vois aucun désastre , c'est toi qui l'invente de toute piéce en dénigrant ton pays de sang et de naissance , hachma a3lik ; commence d'abord par donner la source de ton désastre , ensuite on discutera, au fait , raconte-nous un peu de ces multiples problèmes que rencontre en ce moment ton pays d'adoption la france
              Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
              (Paul Eluard)

              Commentaire


              • #8
                un article d'extrême droite, pur jus...
                le pauvre chouan, tous ses problémes qu'il rencontre en france il les rejette sur l'Algérie en l'a critiquant , mdr, comme si c'est l'Algérie qui est responsable de leurs malheurs
                Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
                (Paul Eluard)

                Commentaire


                • #9
                  C'est le paradoxe de de l'agriculture en Algérie. L'Ouest c'est la région des plaines par excellence. Les Plaines de l'Ouest s'étend du Sud d'Oran jusqu'au Saida et El Bayadh.
                  C'est la région la moins peuplée d’Algérie, et pour cause, toutes les tribus qui habitaient ces plaines à vocation agricole ont été exterminées ou déportés pendant la révolte de l’Émir Abdelkader au début de la colonisation.

                  Le décret d'expropriation des terres et du séquestre de 1872, a complément achevé le reste..., l’Algérie a perdu à tout jamais sa paysannerie.

                  l’Etat doit redistribuer ces milliers d'hectares, mais malheureusement les jeunes ( comme partout ailleurs) ne veulent plus travailler la terre,

                  l’Algérie possède 48 millions d’hectares de terres arables , seuls 10 millions sont exploités.

                  Commentaire


                  • #10
                    sako

                    Mon arriere grand pere Allah yarhmah ( grand pere paternel de mon pere) a perdu une terre entre Bel Abbes et Timouchent. Elle était pris par les colons pendant le colonialisme. Aprés l'indépendance, mon grand pere a fait l'impossible pour la récupérer mais c'était une peine perdue. La terre est devenue un bien vacant qui appartient à l'état.

                    Commentaire


                    • #11
                      Issabrahimi
                      Toute l’Algérie a été impactée et la paysannerie algérienne bouleversée à jamais.

                      Suite à ces dépossessions et spoliation des terres, beaucoup de gens ont migré vers les villes et changer définitivement de métier, un processus irréversible et destructeur de la structure sociale traditionnelle. Un métier qui ne se transmet pas entre générations est un métier perdu pour toujours.

                      Plus tard, les camps de regroupement ( SAS ) ont éloigné les paysans de leurs villages d’origines, certains de ces paysans n’ont jamais regagné leurs terres.

                      Sans oublier la parenthèse socialiste de Boumediene, le dernier clou dans le cercueil du monde agraire.

                      Commentaire

                      Chargement...
                      X