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Migration : l’Italie installe un centre d’accueil en Albanie

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  • Migration : l’Italie installe un centre d’accueil en Albanie

    L’Albanie a accepté d’accueillir sur son sol des sites d’accueil de demandeurs d’asile, gérés directement par les Italiens.


    Les faits -

    Un navire de la marine italienne a débarqué, mardi, seize premiers migrants dans le port albanais de Shëngjin. Ils ont été accueillis dans les installations italiennes construites dans le pays. Il s’agit de dix migrants bangladais et de six migrants égyptiens, tous de sexe masculin et ne se trouvant pas en situation de vulnérabilité, qui ont été secourus en mer après avoir quitté la Libye, selon les autorités italiennes.


    Pour la première fois, l’Europe - l’Italie en l’occurrence - externalise la gestion des demandeurs d’asile dans un pays tiers. Lundi, seize migrants originaires d’Egypte et du Bangladesh, secourus en Méditerranée, ont été transportés en Albanie par le Libra, un bâtiment de la Marine italienne. D’autres devraient suivre, à la suite d’un accord conclu entre les deux pays.


    « Il s’agit d’une décision politique du Premier ministre Edi Rama, par amitié pour l’Italie et en reconnaissance de l’accueil par les Italiens de milliers de réfugiés albanais dans les années 90 », assure Dritan Tola, ambassadeur d’Albanie en France. Le chef du gouvernement albanais l’a redit, lundi à Bruxelles : pas question d’offrir la même possibilité à d’autres pays. De nombreux autres Etats membres de l’UE regardent cette procédure avec intérêt, dénoncée par les ONG pro-migrants.


    « C’est une voie nouvelle, courageuse, inédite, qui reflète parfaitement l’esprit européen », a en revanche déclaré mardi la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. L’Albanie est candidate à l’adhésion à l’UE et l’Italie y est très favorable. Lundi, l’Albanie a ouvert un nouveau chapitre de négociations avec l’UE, portant notamment sur le respect de l’Etat de droit.

    Les liens entre l’Italie et l’Albanie sont très étroits et de longue date. Plus de 600 000 Albanais - soit l'équivalent d’un quart de la population du pays - résident sur l’autre rive de l’Adriatique. La dirigeante italienne d’extrême droite Giorgia Meloni entretient d’excellents rapports avec Edi Rama, un socialiste. Meloni a même passé quelques jours de vacances, en août 2023, dans la villa officielle du Premier ministre. Selon le journal Il Foglio, elle envisagerait d’y acquérir un pied à terre sur la côte.

    En novembre 2023, l’Albanie a accepté de mettre gratuitement à la disposition de l’Italie deux sites dans le nord du pays pour y accueillir des demandeurs d’asile. Il s’agit de pouvoir y transférer les hommes (mais pas les femmes et les enfants) interceptés par la Marine dans les eaux internationales, alors qu’ils tentent de traverser la Méditerranée. Les personnes recueillies par les bateaux des ONG ne sont pas concernées - celles-ci refusant l’accord entre Rome et Tirana.

    Après avoir été sélectionnés sur un bateau au large de Lampedusa, pour s’assurer notamment qu’ils viennent d’un pays jugé « sûr » (1), les migrants sont débarqués dans le port de Shëngjin, - un « hotspot » - avant d'être transférés à Gjadër, à quelques kilomètres à l’intérieur des terres. Sur une ancienne base aérienne, l’Italie a construit deux installations : un centre de premier accueil pour les migrants demandeurs d’asile, avec 880 places, et un centre de séjour et de rapatriement (CPR) avec 144 places. Ce dernier comprendra également une petite prison de 20 places. À terme, la capacité des deux centres pourrait monter jusqu'à 3000 places. L’Italie a décidé d’envoyer 46 agents de la police pénitentiaire pour gérer ces centres. L’Italie a alloué 65 millions d’euros pour la construction des centres, mais à partir de 2025, les coûts de fonctionnement devraient s’élever à environ 136 millions par an.

    Compte tenu du faible nombre de place et des difficultés de rapatrier les refusés du droit d’asile dans leur pays, il est probable que les centres soient vite saturés. Dans ce cas, les personnes seront transférées en Italie, pour y être détenus et expulsés. Au cours des douze derniers mois, 75 000 personnes ont débarqué en Italie

    Le traitement des dossiers de demandes d’asile se fera à distance, dans un délai de 28 jours, indiquent les autorités italiennes. Que deviendront-ils ensuite ? « Ils ne peuvent pas sortir du centre et n’entreront donc pas en Albanie », assure l’ambassadeur Dritan Tola. En Albanie, lors de sa conclusion, l’accord avec Rome avait suscité quelques polémiques politiques, une partie de l’opinion étant réticente à l’accueil de migrants. Toutefois, les autorités albanaises défendent leur tradition d’accueil - la « besa ». Durant la Seconde Guerre mondiale, ce pays à majorité musulmane a sauvé de nombreux Juifs qui y avaient trouvé refuge. Plus récemment, en2021, lors du retour au pouvoir des Talibans en 2021, deux mille Afghans - essentiellement des femmes et quelques intellectuels - avaient été transférés en Albanie par l’armée américaine.

    (1) Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Géorgie, Algérie, Maroc, Tunisie, Egypte, Bangladesh, Sri Lanka, Cameroun, Cap-Vert, Côte d’Ivoire, Gambie, Ghana, Nigéria et Sénégal.

    Jean-Dominique Merchet
    Francesco Maselli
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2

    Bienvenu dans une nouvelle ère de traite migrière ( au nom des droits de l'homme ). .
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

    Commentaire


    • #3
      "L’Albanie est candidate à l’adhésion à l’UE et l’Italie y est très favorable. Lundi, l’Albanie a ouvert un nouveau chapitre de négociations avec l’UE, portant notamment sur le respect de l’Etat de droit."

      Corruption, chantage, hypocrisie, il faut imaginer combien les corrompus en Albanie vont toucher.

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