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Kamel Daoud : « Un petit geste pour Al-Joulani, un grand pas en arrière pour la Syrie »

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  • Kamel Daoud : « Un petit geste pour Al-Joulani, un grand pas en arrière pour la Syrie »

    CHRONIQUE. En acceptant sans broncher que le « rebelle » de Damas refuse de serrer la main à la ministre Annalena Baerbock, l’Occident révèle son éternel aveuglement vis-à-vis de l’islamisme.

    Ahmed al-Chareh (anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammed al-Joulani), le chef « libérateur » de la Syrie et patron des « rebelles » islamistes, a refusé de serrer la main à la ministre des Affaires étrangères allemande, lors de sa visite cette semaine. Cette séquence a suscité une vive réaction internationale, divisant les opinions entre ceux qui défendent un prétendu particularisme culturel et religieux et ceux qui dénoncent une douce talibanisation de la Syrie.
    La newsletter débats et opinions


    En matière de courtoisie, une poignée de main suffit en effet à exprimer l'amitié ou le rejet. Selon la rumeur propagée sur Internet, ce geste aurait été inventé en l'an mil pour une raison spécifique : on tend la main droite à la main droite de l'adversaire pour montrer qu'elle ne porte aucune arme. Alors, dans la Syrie « libérée », est-ce le signe d'une méfiance, voire qu'une arme est cachée ?

    Malheureusement, c'est un acte très révélateur.

    Ségrégation et sexisme


    En face d'Ahmed al-Chareh ne se tenait pas un adversaire de chevalerie, ou le simple ministre d'un pays étranger, mais une femme, ce sexe qui affaiblit, cette faute biologique. Que peut-on dire du regard que porte cet islamiste sur les femmes, sinon qu'il leur dénie toute humanité ? La femme : le lieu du péché, une tentation, un champ de perdition, un crime, une nudité, la fin du monde ou de la vertu. La liste des interprétations et des diagnostics de névroses est abyssale.


    Toucher la main d'une femme est « haram », interdit par Dieu. Pourtant, dans le Coran, la liste des choses interdites est courte : jeux de hasard, sacrifices autres que ceux offerts à Allah, porc, consommation d'animaux non égorgés… Ce sont les éléments du « haram », l'opposé du licite, devenu « halal » et étiquette alimentaire francisée par le communautarisme.

    Qu'en est-il de la poignée de main avec une femme ? Elle n'est pas mentionnée dans le texte sacré ou les paroles sacrées du Prophète, mais convoque un mélange de machisme, de méfiance et de mépris, de ségrégation et de sexisme, de peurs ou de pouvoir.

    « Kuzina ! Kuzina ! » s'écriaient les islamistes en Algérie dans les années 1990, comme en Tunisie récemment, en manifestant dans les rues pour s'emparer du pouvoir politique. Traduction : la femme à la cuisine (« kuzina » signifie « cuisine »). Cela résoudrait donc les aléas de météo (« on » croit que la pluie devient rare à cause des cuisses nues des femmes qui portent des jupes) et le chômage (on libère ainsi des postes d'emploi). Le péché sera moindre (on fera l'amour dans le noir et sous contrat de mariage, polygame si possible), la sexualité tentatrice (le péché est la femme, il n'est pas dans le regard de celui qui la réduit à la poupée gonflable de ses frustrations). « Les femmes à la cuisine ! » et le monde sera racheté.

    Des utérus muets pour adoucir les météos nocturnes


    Au plus fort de la résurgence des talibans après le retrait américain, on a cru à l'ouverture d'esprit des mollahs afghans. Il n'en fut rien. Il y a peu, les chefs de Kaboul décrétaient même qu'il fallait murer les fenêtres des cuisines pour « sauver » la « vertu » des femmes et le pays entier. Des robots de cuisine, mais en chair, des utérus muets, du plastique « bio » pour adoucir les météos nocturnes. Voilà ce qu'est la femme. Qui irait donc toucher la main d'un robot culinaire ?

    Ahmed al-Chareh semble bien tenté par une image internationale policée, une doctrine encore floue de la « modération », mais cela ne fonctionne qu'en politique, face aux minorités syriennes dans la rue libérée, dans les discours, dans le choix des cravates. Face à la femme, l'islamiste reste intraitable : ce n'est qu'un sexe, de l'auriculaire jusqu'à la respiration.


    Qu'est-ce qui ne change pas chez l'islamiste qui, pourtant, prétend apporter le changement ? La matrice des textes sacrés, la galaxie des hadiths et des interprétations moyenâgeuses justifiant une ségrégation préhistorique qui a démontré sa faillite pour les pays qui l'embrassent. La vision du monde de l'homme « rebelle » du XXIe siècle s'arrête, en réalité, aux textes d'Ibn Taymiyya, un théologien radical du XIIIe siècle. L'islamiste porte un casque de réalité virtuelle datant de huit siècles.

    Le vice de l'égalité face à la vertu de la ségrégation naturelle


    Le refus d'Ahmed al-Chareh de serrer la main d'une femme, ministre d'un pays qui a accueilli un grand nombre de réfugiés syriens au pire moment de la guerre civile, est le signal lancé aux islamistes du monde qui l'admirent ou attendent de lui un « califat d'ambiance ». C'est aussi un réveil brutal pour ceux qui, en Occident, confondent enthousiasme, révolution et se bercent d'illusions narcissiques à propos du modèle démocratique universel. Encore une fois, la scène du ratage inaugural se rejoue dans le monde dit « arabe », comme aux premiers jours des indépendances après les colonisations : on libère la terre, les hommes, le pays entier, mais pour les femmes, ce sera de vagues réformes du Code de la famille, de lointaines réflexions sur les droits et les « valeurs » autochtones, le vice de l'égalité face à la vertu de la ségrégation naturelle. « Ce n'est pas le moment ! » dit-on à chaque virage raté.


    Pour l'heure, de la « révolution » syrienne, on ne retient que ce geste de refus de serrer la main à une femme, geste qui, sur le plan de la respectabilité internationale, n'est pas compensé par le port de la cravate par le « rebelle ». Cela est bien regrettable, dans un pays libéré de la dictature des Assad, où les bourreaux, dans les prisons, ne faisaient pas de différence entre hommes et femmes quand ils violaient, torturaient et assassinaient.

    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Ahmed al-Chareh (anciennement connu sous le nom d'Abou Mohammed al-Joulani), le chef « libérateur » de la Syrie et patron des « rebelles » islamistes, a refusé de serrer la main à la ministre des Affaires étrangères allemande,
    c'est tout ce qu'a retenu Kamek Daoud? Un pays en ruine et qui menace de partir encore en vrille. Un régime asssassin qui chute, un peuple qui se cherche. Des pays alentour qui veulent le dépecer. Et notre goncourt ne retient que la main pas serré d'une petite nazie allemande.
    du coup. on se demande qui souffre d'aveuglement.
    ce qui se conçoit bien s'énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément

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    • #3
      En matière de courtoisie, une poignée de main suffit en effet à exprimer l'amitié ou le rejet.
      Non, Annalena Baerbock n'est pas venue en Syrie par amitié, elle est venue dicter et imposer sa propre feuille de route au nouveau pouvoir à Damas , à savoir les minorités ...les minorités ....et rien que pour les minorités ...les feministes ..les Lgbt +++..les kurdes , les maronites..dreuzes...bref : elle propose une recette explosive..

      De plus , elle n'avait pas respecté sa propre fonction de MAE , puisque est venue, sans y être invité, avec une tenue d'adolescente !
      Dernière modification par sako, 11 janvier 2025, 17h23.

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      • #4
        Vous avez voulus les sunnites soufianiste

        Hé bien mangez, grand bien vous fasse

        L'islam politique crasse de yazid muwawiya, ibn thaymia.
        Dernière modification par hmida, 11 janvier 2025, 19h20.
        J'aime surfer sur la vague du chaos.

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        • #5
          Et toi PETIT Kamel, qu'as tu fait pour l'Algérie, ton GRAND pays?
          Dernière modification par akilou, 13 janvier 2025, 08h39.
          KechMarra centrum

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