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Le fléau des mines antipersonnel , L’héritage maudit de la guerre de libération

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  • Le fléau des mines antipersonnel , L’héritage maudit de la guerre de libération


    Les mines antipersonnel, ces dispositifs meurtriers enfouis dans le sol, ont laissé une empreinte tragique sur le territoire algérien depuis la guerre de libération nationale (1954-1962). Utilisées de manière systématique par les forces coloniales françaises, ces mines ont provoqué de nombreuses victimes, dont de nombreux civils, et continuent d'affecter des générations d'Algériens aujourd'hui. La ligne Morice, mise en place en 1957, constitue l'un des symboles de cette tragédie. Elle a été conçue comme une ligne de défense, mais elle a surtout servi de périmètre mortel.

    Massiva Zehraoui - Alger (Le Soir) – Lors d'une conférence organisée hier par le forum du quotidien El Moudjahid et l’association Machaâl Echahid, le professeur Messaoud Adhimi, qui était en charge du dossier des mines à la présidence de la République, a exposé l'étendue des ravages causés par ces mines dans le pays. Selon lui, la France a laissé à l'Algérie, à son indépendance en 1962, près de 11 millions de mines à ses frontières, tant à l'Est qu'à l'Ouest. «La première mine a explosé le 8 juillet 1962, tuant un enfant», a-t-il rappelé.

    Les mines antipersonnel, en particulier celles de la ligne Morice, ont été conçues pour entraver l'avancée des moudjahidine de l'Armée de libération nationale et pour protéger les positions françaises. Le professeur Adhimi a précisé que ces mines, souvent de petite taille et fabriquées en plastique, sont difficiles à détecter. «En effet, les outils de détection classiques échouent face à ces engins légers, rendant leur déminage d'autant plus complexe et dangereux.»

    Le professeur a également indiqué qu’après l'indépendance, deux types de nettoyage ont été mis en œuvre : «Un nettoyage mécanique en 1963, avec l'aide de l'Union soviétique, suivi d'un nettoyage plus humanitaire après l'adhésion de l'Algérie à la Convention d'Ottawa.» Cette convention, rappelle-t-il, qui interdit l'utilisation et le transfert des mines antipersonnel, «vise aussi à garantir le soutien aux victimes et à promouvoir la sensibilisation internationale». Evoquant les conséquences des mines antipersonnel, l’intervenant dira qu’elles sont dramatiques, avec environ 50 victimes par an signalées. «Elles sont liées entre elles par des fils, ce qui amplifie les risques en cas de contact», a-t-il ajouté.

    Il a, par ailleurs, estimé que la France, lors de son départ, a fait preuve de condescendance en ne fournissant que des cartes limitées et superficielles de la ligne Morice, omettant des informations importantes sur l'emplacement exact des mines, ce qui complique encore la tâche de déminage. Les chiffres avancés par le professeur, qui évoquent l'enfouissement de 0,8 à 3,5 mines par mètre linéaire le long de certaines lignes, illustrent l'ampleur du défi.

    Des zones sensibles ont également été minées, rendant difficiles la reconstruction et la sécurité dans certaines régions. L'héritage des mines antipersonnel en Algérie reste une problématique majeure, avec des conséquences à long terme pour les populations locales. Alors que le pays continue de travailler pour nettoyer ses terres et soigner les blessés, le souvenir de ces événements tragiques ne doit pas être oublié. Le professeur Messaoud Adhimi appelle à une prise de conscience collective et à un soutien international dans les efforts de déminage, afin de garantir un avenir sûr et libre de cette épineuse question des mines antipersonnel. Lors de la conférence, des victimes encore en vie des mines antipersonnel ont pris la parole, partageant leurs expériences tragiques et les conséquences dévastatrices qu'elles ont subies.

    M. Z.
    Il ne faut pas de tout pour faire un monde. Il faut du bonheur et rien d'autre.
    (Paul Eluard)
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