Annonce

Réduire
Aucune annonce.

ll est de plus en plus difficile de se loger à Paris, même pour des jeunes qui gagnent très bien leur vie

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • ll est de plus en plus difficile de se loger à Paris, même pour des jeunes qui gagnent très bien leur vie





    Témoignages

    Si la crise du logement dans la capitale frappe en premier lieu les plus précaires, elle est devenue si aiguë que même des jeunes salariés avec un revenu de 3 000 euros par mois doivent batailler.
    Cela aurait dû être du gâteau. Avec un contrat à durée indéterminée (CDI), un revenu net de 3 000 euros par mois et deux parents pour se porter garants, Lucas (tous les prénoms ont été modifiés), 26 ans, abordait confiant sa recherche de logement à Paris. Originaire du Sud-Ouest, ce diplômé d’une école d’ingénieurs a été embauché, début 2023, à sa sortie d’école, à un poste de développeur Web dans une start-up. Il avait alors trouvé une chambre meublée dans une colocation, sans trop de difficultés. Mais un an plus tard, alors que son bail n’est pas renouvelé, c’est une autre histoire.

    « Je trouvais très peu d’annonces »,explique le jeune ingénieur, qui décide alors d’élargir sa recherche. Avec un ancien camarade de promotion, qui, comme lui, peut mettre jusqu’à 1 000 euros par mois dans un loyer, il regarde aussi les appartements vides. Sans succès. « On a fait des visites mais les propriétaires préféraient toujours louer à des couples », témoigne Lucas. A partir du mois de mai, les offres se raréfient encore, les propriétaires préférant réserver leur bien pour les louer à des touristes pendant les Jeux olympiques.

    A court de solution, Lucas finit par rentrer chez ses parents dans le Sud, où il télétravaille pendant deux mois. Depuis mi-novembre 2024, il est revenu à Paris, où il sous-loue la chambre de bonne qu’occupait son frère : 500 euros par mois pour 14 m2. « Au moins, j’ai un truc stable. Ça m’évite d’être chez mes parents ou de squatter le canapé d’un pote »,souligne le jeune diplômé, qui trouve la situation un peu « dingue ».

    Si la crise du logement frappe en premier lieu les plus fragiles (étudiants, familles monoparentales ou ménages à faibles revenus), elle est devenue si aiguë que même les jeunes actifs disposant d’un bon salaire doivent batailler pour se loger. « Dans les grandes villes, et notamment Paris, où le marché de l’immobilier est le plus tendu, des jeunes qui gagnent 2 000 ou 3 000 euros par mois ont désormais du mal à trouver », observe Antoine Dulin, vice-président du Conseil d’orientation des politiques de jeunesse, coauteur d’un récent rapport « Le logement des jeunes : une urgence sociale ! ».

    Allures de sport de compétition


    Plusieurs facteursl’expliquent : la raréfaction des biens mis à la location par les bailleurs privés, qui préfèrent se tourner vers les plateformes touristiques, le manque de logements neufs, la hausse des taux d’intérêt, qui a empêché une partie des locataires de devenir propriétaires, mais aussi des aspects spécifiques à cette catégorie de la population. « Quand les jeunes diplômés sortent d’études, ils sont 50 % à occuper des emplois précaires les premières années, rappelle Antoine Dulin. Ça va totalement à l’encontre des dynamiques d’insertion professionnelle. » Non seulement peu de biens sont disponibles, mais leurs propriétaires préfèrent se tourner vers des ménages ou des candidats installés dans l’emploi.

    Dans ces conditions, la recherche d’un appartement prend vite les allures d’un sport de compétition. « A Paris, il faut s’y mettre à temps plein », soupire Justine (le prénom a été modifié), 27 ans, diplômée d’une école de commerce, qui travaille en marketing dans le secteur de la presse. Originaire d’Orléans, elle vit dans un studio de 18 m2 dans le 11e arrondissement, qu’elle paie 800 euros par mois. Quand elle l’a trouvé en 2023, elle touchait 1 800 euros de salaire mensuel et était en CDD.

    Maintenant que son salaire a augmenté à 2 300 euros par mois et qu’elle est en CDI, Justine aimerait trouver mieux. Elle s’est réinscrite sur Jinka, une application qui recense les annonces d’une centaine de sites immobiliers. Elle a préparé son dossier sur DossierFacile, un site de l’Etat qui centralise toutes les pièces à fournir pour une location (fiches de paie, revenus des garants, etc.). Rompue à l’exercice, la jeune femme voit ce qui devrait être un projet de vie enthousiasmant comme une corvée. « J’ai déjà commencé à être recalée. Le pire, ce sont les visites collectives. Faire la queue avec 20 personnes pour visiter un appartement me décourage à l’avance »,avoue-t-elle.

    D’autres, voyant les difficultés s’accumuler, s’arrangent un peu avec la vérité, comme Vincent et Paul, camarades de promotion en école d’ingénieurs à Lille. En juin 2022, ils s’installent à Paris en colocation. Vincent y a effectué son stage de fin d’études, logé dans une chambre de bonne, et vient d’être embauché en CDI. Paul doit, lui, y faire sa prochaine rentrée en master spécialisé en alternance. « On s’est réparti les tâches : Paul appelait et moi j’allais visiter. Mais on s’est vite rendu compte qu’entre les propriétaires qui n’acceptent pas les colocations et ceux qui préfèrent louer à des filles, c’était mal parti, raconte Vincent. Pour augmenter nos chances, on nous a conseillé de mentir sur nos revenus – ce qu’on n’a pas fait – ou de se présenter comme un couple. »
    Le Monde Jeux

    C’est comme ça que les deux amis parviennent à louer un trois-pièces à Bastille, 1 700 euros par mois pour 56 m2. « Le jour de la signature du bail, on avait prévu tout un speech sur le besoin d’un bureau pour télétravailler pour justifier les deux chambres », se souvient Vincent avec humour.

    Refus de la garantie Visale


    Pour les jeunes qui ne sont pas sur place, c’est encore plus compliqué. « J’ai vite compris qu’il fallait être hyperréactif. Réactualiser toutes les deux heures les applis de recherche, sinon on arrive trop tard », dit Franck, 27 ans, qui a répondu à un appel à témoignages du Monde. Originaire de Nantes, ce diplômé de l’EM Lyon a été embauché par une start-up de la tech pour un salaire net de 2 500 euros par mois. Lorsque son employeur lui a proposé d’être muté à Paris, il a accepté. Pour sa recherche – 25 à 30 m2, idéalement dans le 13e arrondissement –, il s’est lui aussi inscrit sur les sites incontournables : Jinka, Gens de confiance, Leboncoin, Se loger… Il fallait réussir à grouper les visites pour un aller-retour à Paris. Et il a eu son lot de déconvenues : logements minuscules, toilettes sur le palier, isolation inexistante… Et des visites collectives : « 15 à 20 personnes pour un 20 m2, l’horreur. »

    Mais Franck s’est heurté à une autre difficulté : celle de la garantie, une condition qui crée des inégalités parmi les jeunes actifs ayant un bon niveau de revenus. A Paris, les propriétaires exigent des garants avec des revenus trois à quatre fois supérieurs au montant du loyer. Pour les moins de 30 ans et les jeunes salariés, l’organisme Action Logement a mis en place la garantie Visale : gratuite, elle assure les propriétaires en cas d’impayés. Mais bien souvent, à Paris, ces derniers ne connaissent pas le dispositif ou le refusent.

    Quand Franck a commencé à chercher un appartement, il présentait cette garantie Visale. Résultat : il n’avait même pas de retour à ses demandes de visite. « Tout a changé quand je l’ai remplacée par la garantie de mon père, qui est chef d’entreprise et gagne bien sa vie », explique-t-il. Franck a trouvé un appartement dans le 14e arrondissement : deux pièces, 30 m2, 960 euros par mois. Même constat : « Je ne pensais pas que ce serait aussi dur de trouver, avec un CDI et un bon salaire. »

    La tension sur le marché est telle que même les bons plans d’hier pour étudiants, comme les colocations, s’arrachent. Sur La Carte des colocs, un site spécialisé dans la colocation, la part des jeunes actifs ne fait qu’augmenter parmi les inscrits tandis que celle des étudiants diminue : en 2022-2023, à Paris, 50 % des profils créés sur le site étaient des jeunes actifs, contre 47 % d’étudiants. En 2024-2025, ils sont 53 % contre 45 % d’étudiants, cinq points de plus qu’à l’échelle nationale. L’âge moyen des inscrits pour Paris est de 29 ans, contre 27 ans pour toute la France.

    Annonces prises d’assaut


    Maxime André, 28 ans, vient lui aussi de Nantes, où il louait un appartement de 50 m2 pour 700 euros par mois, chauffage compris. Il est actuaire en gestion des risques, gagne 2 900 euros net par mois et dispose de la garantie de ses deux parents. Pourtant, quand il arrive à Paris en novembre 2024, il ne songe même pas à chercher un logement en solo. « J’étais en période d’essai, c’était perdu d’avance. Et puis l’idée de la colocation me plaisait bien. Ça permet d’avoir un logement plus confortable et de rencontrer des gens. Je pensais que ce serait rapide. »

    Mais les annonces sont rares et prises d’assaut. En attendant de trouver, il vit chez un ami qui a lui-même fait l’expérience de la pénurie de colocation, côté offre cette fois : en 2024, il avait reçu 70 demandes à une proposition de chambre. « Je suis bien à Paris pour l’instant : pour la carrière, les sorties, etc. Mais c’est clair que je ne vais pas y faire ma vie », reconnaît Maxime André, qui a fini par emménager dans une colocation en mars.

    La municipalité a bien conscience de l’enjeu, notamment en matière d’attractivité. « Les jeunes actifs parisiens ont des difficultés à se loger alors même qu’ils ont un revenu moyen plus élevé qu’au niveau national [22 930 euros selon l’Atelier parisien d’urbanisme], rappelle Barbara Gomes, conseillère déléguée chargée de l’encadrement des loyers, des plateformes locatives et de la protection des locataires à la Mairie de Paris. C’est pour eux, notamment, qu’on a créé la Foncière du logement abordable. »

    Lancée le 21 mars, l’initiative s’adresse à ceux qui gagnent trop d’argent pour être éligibles à un logement social (foyers de jeunes travailleurs et résidences sociales) mais pas assez pour se loger convenablement sur le marché locatif privé. « Un jeune actif qui gagne 2 500 euros par mois devrait payer 1 200 à 1 300 euros par mois pour un studio ou un deux-pièces, soit 50 % de ses revenus. C’est énorme. Ça veut dire faire des sacrifices sur tout le reste : l’alimentation, la santé, les loisirs, etc. Avec la Foncière, il paiera de 750 à 900 euros par mois, soit un taux d’effort de 30 % à 35 % par mois », détaille l’élue.

    Financé à hauteur de 50 millions d’euros, l’organisme permettra à la Ville d’acheter des immeubles pour les confier à des bailleurs sociaux qui loueront 25 % moins cher que les prix du marché. L’objectif est d’atteindre 350 logements par an.

    Propos recueillis par Charlotte Bozonnet
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر

  • #2
    Il manque le témoignage des beurs, blacks.... Ils trouvent très facilement.


    La demande est très forte. Il faut élargir son champ de recherche.

    Ils n'ont pas compris que ce n'est plus Paris mais le Grand Paris avec la petite couronne où c'est un peu moins cher. Ils veulent absolument louer à Paris, vu de loin les clichés. Les transports en commun sont encore plus nombreux et jusqu'à Paris Les Halles c'est 15-20 minutes de trajet, de nombreux métros ont été rallongés. Le premier périphérique ce n'est pas une frontière. Même les touristes sont de plus en plus en plus vislbles en petite couronne quand ils déposent leur valise.

    Des couples qui étaient à Paris achètent de plus en plus dans le Grand Paris Petite couronne vu les prix qui restent quand même chers et grimpent. C'est pas pour rien. Avec bientôt en 2027 l'arrivée du super métro 15-16 Grand Paris Express puis le métro 17-18 c'est la grande transformation de la mégapole.
    Dernière modification par panshir, 22 avril 2025, 21h36.

    Commentaire


    • #3
      Mais la banlieue c'est pas ouf
      N'a pas mérité ma confiance !

      Commentaire


      • #4
        Ils font une fixette sur la ville de Paris , alors qu'ils peuvent avoir un appart plus grand au même prix et parfois beaucoup moins cher en région parisienne . Dans leur petite cervelle de nouveaux petits bobos parisiens , Habiter en dehors de Paris peut etre mal perçu et dévalorisant et peut même nuire à leur image de petits bobos , ils préfèrent vivre dans une cage à poules plutôt que de sortir de cette ville pleine de rats .
        c'est cool de travailler sur Paris , par contre.. y' vivre ,c'est une autre histoire .
        On ne va pas les plaindre ...
        "N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe." Victor Hugo

        Commentaire


        • #5
          Space
          Ni Paris
          Ni IDF
          Pourtant j'suis née vers la Place de la Rep
          Et j'y ai grandi
          Suis souvent obligée d'y être
          C'est étouffant
          Rien d'mieux que les grands espaces loin de tout ça
          N'a pas mérité ma confiance !

          Commentaire

          Chargement...
          X