Nancy S. avait dénoncé des tags antisémites la visant dans son immeuble du XIe arrondissement de Paris l’an dernier. Elle avait accusé sa fille adoptive à l’audience, mais l’enquête a démontré qu’elle en était finalement l’autrice. Son avocat annonce à «Libération» qu’elle va faire appel.
Nancy S., 50 ans, a été condamnée ce mercredi 14 mai à deux ans et demi de prison, dont un an de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir dénoncé pendant de long mois des tags antisémites contre elle alors qu’elle en était elle-même l’autrice.
Regrettant auprès de Libération une décision «trop sévère», l’avocat de Nancy S. a annoncé sa volonté de faire appel. «Le tribunal n’a pas tenu compte des éléments de doute sur la participation de ma cliente aux faits du début jusqu’à fin décembre 2024, date à partir de laquelle elle a reconnu qu’elle se doutait, puis qu’elle savait que c’était sa fille», a développé Me Philippe Sarda.

Au terme de plusieurs heures de débats pas toujours simples à suivre, le ministère public avait requis une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis, une obligation de soin, une interdiction d’entrer en contact avec sa fille pendant cinq ans ainsi qu’avec les victimes de l’immeuble et l’interdiction de paraître sur les lieux des faits.
Rapidement suspectée par les autorités
Alors que, depuis l’attaque du 7 Octobre, les agressions antisémites sont de plus en plus nombreuses, les derniers chiffres de l’Intérieur relèvent un triplement des actes antijuifs entre 2022 et 2024, passant de 436 à 1 570, cette mère adoptive de trois enfants avait fait le tour des médias pour dénoncer des tags injurieux et menaçants dans son immeuble. Des croix gammées, menaces de mort - «meurs sale juives (sic)» – et des lettres anonymes avaient été constatées par des policiers après 17 plaintes déposées entre le 19 septembre 2024 et le 21 janvier 2025.
Mais celle qui se disait «de plus en plus abandonnée, isolée», avait rapidement été suspectée par les autorités, notamment après la pose d’une caméra de surveillance dans un ascenseur. Dans une vidéo diffusée à l’audience, on voit Nancy S. accompagnée de sa fille adoptive de 16 ans, un feutre à la main, dans la nuit du 17 au 18 janvier. Si c’est la fille qui écrit des inscriptions sur la porte de l’ascenseur, les images laissent penser qu’elle exécute des ordres de sa mère.
Après avoir avoué devant les enquêteurs, Nancy S. a plusieurs fois changé de version. A la barre, la mise en cause a finalement accusé sa fille d’avoir dessiné les tags et envoyé les courriers anonymes pour se venger d’une voisine qui aurait signalé leur foyer au service national pour l’enfance en danger.
La mère a pointé les «problèmes identitaires» de sa fille adoptive, née au Sénégal. Lors de son audition, l’adolescente s’était d’abord accusée avant de pointer la responsabilité de sa mère : «Elle disait comment faire, et moi je faisais.»
.liberation.fr
Nancy S., 50 ans, a été condamnée ce mercredi 14 mai à deux ans et demi de prison, dont un an de prison ferme, par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir dénoncé pendant de long mois des tags antisémites contre elle alors qu’elle en était elle-même l’autrice.
Regrettant auprès de Libération une décision «trop sévère», l’avocat de Nancy S. a annoncé sa volonté de faire appel. «Le tribunal n’a pas tenu compte des éléments de doute sur la participation de ma cliente aux faits du début jusqu’à fin décembre 2024, date à partir de laquelle elle a reconnu qu’elle se doutait, puis qu’elle savait que c’était sa fille», a développé Me Philippe Sarda.
Au terme de plusieurs heures de débats pas toujours simples à suivre, le ministère public avait requis une peine de trois ans de prison dont deux avec sursis, une obligation de soin, une interdiction d’entrer en contact avec sa fille pendant cinq ans ainsi qu’avec les victimes de l’immeuble et l’interdiction de paraître sur les lieux des faits.
Rapidement suspectée par les autorités
Alors que, depuis l’attaque du 7 Octobre, les agressions antisémites sont de plus en plus nombreuses, les derniers chiffres de l’Intérieur relèvent un triplement des actes antijuifs entre 2022 et 2024, passant de 436 à 1 570, cette mère adoptive de trois enfants avait fait le tour des médias pour dénoncer des tags injurieux et menaçants dans son immeuble. Des croix gammées, menaces de mort - «meurs sale juives (sic)» – et des lettres anonymes avaient été constatées par des policiers après 17 plaintes déposées entre le 19 septembre 2024 et le 21 janvier 2025.
Mais celle qui se disait «de plus en plus abandonnée, isolée», avait rapidement été suspectée par les autorités, notamment après la pose d’une caméra de surveillance dans un ascenseur. Dans une vidéo diffusée à l’audience, on voit Nancy S. accompagnée de sa fille adoptive de 16 ans, un feutre à la main, dans la nuit du 17 au 18 janvier. Si c’est la fille qui écrit des inscriptions sur la porte de l’ascenseur, les images laissent penser qu’elle exécute des ordres de sa mère.
Après avoir avoué devant les enquêteurs, Nancy S. a plusieurs fois changé de version. A la barre, la mise en cause a finalement accusé sa fille d’avoir dessiné les tags et envoyé les courriers anonymes pour se venger d’une voisine qui aurait signalé leur foyer au service national pour l’enfance en danger.
La mère a pointé les «problèmes identitaires» de sa fille adoptive, née au Sénégal. Lors de son audition, l’adolescente s’était d’abord accusée avant de pointer la responsabilité de sa mère : «Elle disait comment faire, et moi je faisais.»
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