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Au Royaume-Uni, comment le «roi de l’asile» est devenu milliardaire grâce à l’augmentation de l’immigration

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  • Au Royaume-Uni, comment le «roi de l’asile» est devenu milliardaire grâce à l’augmentation de l’immigration

    Les peuples auront droit à " c'est une chance pour l'Europe " .

    Fils d’un vendeur de cabanes et de caravanes, Graham King reprend avec son frère les affaires familiales avant d’entendre parler à la fin des années 1990 d’un hôtelier qui louait des chambres au gouvernement pour des demandeurs d’asile. Il flaire le marché juteux. Clearsprings Ready Homes Group

    RÉCIT - Grâce à l’afflux de demandeurs d’asile, Graham King, fondateur de Clearsprings Ready Homes, une société fournissant des logements aux migrants, est entré dans le club des milliardaires britanniques.

    Correspondant à Londres

    On l’a surnommé le « Roi de l’asile ». Graham King, fondateur de Clearsprings Ready Homes, une société fournissant des logements aux migrants, a vu sa fortune bondir ces derniers temps. Grâce à l’afflux de demandeurs d’asile, l’homme d’affaires vient d’entrer dans le club des milliardaires britanniques.

    L’entrepreneur de 58 ans, originaire du Sussex, avait fait son entrée dans la liste annuelle des personnes les plus riches du Royaume-Uni établie par le Sunday Times l’an dernier. Il y occupait la 221e place, avec une fortune de 750 millions de livres. Il vient de faire un bond spectaculaire, se hissant cette année à la 154e place avec une fortune de 1,015 milliard de livres, soit une augmentation de 35%.

    La courbe de ses gains a suivi celle de l’immigration. Sur la dernière année, le solde migratoire a atteint les 728.000 personnes, après avoir tutoyé le million en 2024. Et le nombre de demandeurs d’asile a grimpé de 91.811 à 108.138, un record. Plus de 11.500 personnes ont traversé la Manche à bord de petites embarcations cette année, un record également. En raison d’un système engorgé qui provoque de lourds retards dans le traitement des demandes d’asile, quelque 38.000 migrants sont hébergés dans 222 hôtels, tandis que 66.000 sont accueillis dans d’autres types d’hébergements.

    Le coût de ces logements est lui aussi en train d’exploser. Selon le NAO (National Audit Office), la Cour des comptes britannique, il va tripler sur dix ans, pour atteindre 15,3 milliards de livres. Les contrats signés par le gouvernement conservateur en 2019 prévoyaient le versement de 4,5 milliards de livres d’argent public à trois entreprises sur une période de dix ans. Mais le nombre de demandeurs d’asile dans des logements payants est passé d’environ 47.000 en décembre 2019 à 110.000 en décembre 2024.

    Des caravanes aux hôtels pour migrants


    Fondée en 1999, Clearsprings est la grande bénéficiaire de l’afflux de migrants. Son contrat actuel avec le ministère de l’Intérieur, courant jusqu’en 2029, porte sur la fourniture de logements dans le sud de l’Angleterre et au Pays de Galles. Alors qu’il avait été évalué à 1 milliard de livres, il est aujourd’hui estimé à 7,3 milliards de livres. Les bénéfices de la société de Graham King - qui fournit logement, nourriture et transports aux demandeurs d’asile - ont ainsi augmenté de 60 %, passant de 74 à 119 millions de livres.

    Fils d’un vendeur de cabanes et de caravanes, Graham King reprend avec son frère les affaires familiales, qui comprennent une entreprise de mobile homes, une compagnie de taxi, un concessionnaire automobile et des boîtes de nuit. À la fin des années 90, il entend parler d’un hôtelier qui loue des chambres au gouvernement pour des demandeurs d’asile. Il flaire le marché juteux. Il va acheter ou construire des hébergements, puis en assurer la gestion sous contrat avec le ministère de l’Intérieur. L’activité ne va cesser de prospérer. Selon le Daily Mail, Graham King mène aujourd’hui une vie dorée de jet-setteur avec sa jeune compagne lettone, entre le quartier huppé de Mayfair et Monaco.

    Des coûts qui explosent


    Ces dernières années, la qualité des services offerts par Clearsprings a été mise en cause à plusieurs reprises. Selon le Times, en 2021, des inspecteurs ont décrit deux des sites hébergeant des demandeurs d’asile - Napier Barracks dans le Kent et Penally Camp dans le Pembrokeshire - comme étant insalubres et présentant des conditions d’hébergement « délabrées ». Et en 2023, plus de 70 personnes ont dormi dans la rue en signe de protestation contre les conditions d’hébergement dans deux hôtels gérés par Clearsprings à Londres. En sus de Clearsprings, le gouvernement a passé des contrats avec deux autres entreprises, Serco et Mears. Selon le NAO, ces trois sociétés ont réalisé un bénéfice cumulé de 383 millions de livres sur les contrats d’hébergement des demandeurs d’asile entre septembre 2019 et août 2024.

    Le sujet est politiquement très sensible. Le coût de ces hébergements comme leur impact sur les communautés suscitent la colère d’une partie des Britanniques. Fort de sa récente percée électorale, le parti Reform UK vient de déclarer qu’il explorerait toutes les options - y compris les recours juridiques - pour empêcher l’utilisation d’hôtels dans les municipalités et régions dont il contrôle désormais le conseil. La montée en puissance du parti anti-immigration de Nigel Farage rend le sujet migratoire, déjà au cœur des préoccupations des Britanniques, encore plus sensible.

    Pour y répondre, le premier ministre a dévoilé hier un livre blanc sur l’immigration, promettant de faire baisser très significativement les chiffres. Symbole fâcheux pour Keir Starmer, le coût annuel moyen de l’hébergement des demandeurs d’asile devrait désormais être supérieur au montant que le gouvernement espère économiser grâce à la réduction de l’aide pour le chauffage en hiver pour les retraités. Une mesure qui a suscité un tollé et coûté cher dans les urnes au Labour.

    Par Arnaud De La Grange
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
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