Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pour Jean-Marc Jancovici, l’IA est un gadget pour riches Américains

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pour Jean-Marc Jancovici, l’IA est un gadget pour riches Américains


    ARTICLE. Fidèle à sa ligne décroissante, le médiatique ingénieur, écologiste assumé, a fustigé l’intelligence artificielle, ne lui trouvant aucun mérite. De quoi relancer le débat ?

    Auteur : JEANNE ACCORSINI/SIPA



    « La version moderne du petit train miniature  ». Voilà comment Jean-Marc Jancovici a qualifié ce lundi 19 mai sur France Inter l’Intelligence artificielle (IA), qu’il ne porte vraisemblablement pas dans son cœur. « Ce sont des gens qui ont déjà plein à manger, plein de pouvoir, plein de ceci, plein de cela. Il leur reste quoi ? D’être immortels et de dominer le monde », a expliqué l’ingénieur et président du Shift Project, dont il est venu faire la promotion, à propos des riches Américains dont on devine facilement qu’il s’agit de Bill Gates, Elon Musk, Jeff Bezos et autres magnats de Big Tech.

    Pour Jean-Marc Jancovici, c’est avant tout une question de priorité. Elle va à ses yeux à l’écologie et à la décroissance contrainte par la contraction des matières premières, notamment — surtout — en Europe. « Quand je vois 109 milliards [d’investissements] pour l’IA » annoncés par Emmanuel Macron lors du sommet sur l’intelligence artificielle à Paris en février 2025, « alors que pour gérer 10 % du territoire français, l’Office National des Forêts n’a qu’un milliard par an »et « alors que la forêt est en train de crever, moi, ce que je me dis, c’est qu’on n’est peut-être pas en train de gérer les priorités dans le bon ordre. »

    Autre problème soulevé par le médiatique écologiste, la destination de l’utilisation de cette IA qui bénéficierait seulement à une partie de la population. « Elle est essentiellement promue par les 5 % de la population qui n’ont pas de problèmes et qui sont encore les gagnants de la mondialisation », estime-t-il, quand « pendant ce temps-là, on ne s’occupe pas des problèmes qui concernent 90 % de la population ». Et de conclure : « on est en train de se tromper de combat en partant sur ce genre de choses. »



    Inutile, l’IA ?



    Le malthusianisme de celui qui conseillait en 2022 de ne plus prendre l’avion si ce n’est seulement quatre fois dans une vie a vivement fait débat sur les réseaux sociaux. La question de l’IA reste un sujet qui divise. D’aucuns lui reprochent un pas de trop fait en direction du transhumanisme, d’autres s’agacent des dérives éventuelles sur la sécurité des individus, notamment en matière de données privées, ou bien s'inquiètent des conséquences sociales potentiellement terribles de l'outil sur le marché du travail. Enfin, l’IA est accusée d’être un monstre antiécologiste. La demande énergétique provoquée par l’IA devrait progresser de 30 à 40 % par an les dix prochaines années, alors que les centres de données consomment près de 1,5 % de l’électricité mondiale. À ceci près que l’IA ne pèse pour le moment qu’autour de 24 TWh — l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité en Azerbaïdjan — sur les 460 TWh des centres de données.

    Coûteuse énergétiquement, donc responsable d’émissions de gaz à effet de serres non négligeables, l’IA serait-elle à cantonner, comme l'affirme Jancovici, au rôle de « petit train miniature », sorte de jouet générateur d’images plus ou moins comiques ou de moteur de recherche amélioré ? Ce serait oublier les gains apportés par cette technologie dans de nombreux domaines. La santé l’utilise depuis une dizaine d’années dans le cadre des traitements d’image, grâce à l’apprentissage automatique (appelé deep learning) qui permet de mieux repérer les mélanomes sur les photos de peau ou bien encore le dépistage de maladies sur la rétine ou les anomalies cardiaques. L’IA est également utilisé dans le cadre de la Robotique chirurgicale qui permet des gains de précisions non négligeables.

    Paradoxalement, l’IA est également un outil d’aide à l’environnement. En Alaska, elle est par exemple utilisée pour identifier et suivre les loutres de mer, espèce protégée, à partir d’images aériennes. Elle surveille également le pergélisol, couche de sol gelé en permanence et qui protège le pays de gaz à effet de serre piégés. Elle sert aussi à la protection des récifs coralliens, à la prévention de feu de forêt et la simulation d’évolutions météorologiques. Des innovations en partie financées par des entreprises comme Google ou Amazon.

    Entre la gestion humaine des forêts et de leur biodiversité, et l’utilisation de l’IA uniquement à but récréatif, sans doute existe-t-il un juste milieu d’analyse. Mais le malthusianisme de Jean-Marc Jancovici s’accommode mal de nuances à ce sujet.

    FP



    [






    Dernière modification par HADJRESS, 15 juin 2025, 12h45.
    وألعن من لم يماشي الزمان ،و يقنع بالعيش عيش الحجر
Chargement...
X