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Une amante demanda à son amant : « Qui aimes-tu davantage, toi ou moi ? »

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  • Une amante demanda à son amant : « Qui aimes-tu davantage, toi ou moi ? »

    Une amante demanda à son amant : « Qui aimes-tu davantage, toi ou moi ? »

    Il répondit :

    « Je suis mort à moi-même et vivant par toi ; je suis devenu non existant en ce qui concerne moi-même et mes attributs, et existant par toi ; j’ai oublié ma propre connaissance et suis devenu connaissant par ta connaissance ; j’ai perdu toute idée de mon propre pouvoir et suis devenu puissant par ta puissance.

    Si je m’aime moi-même, je dois t’avoir aimée, et si je t’aime, je dois m’être aimé moi-même. Quiconque possède le miroir de la clairvoyance voit Dieu en se voyant lui-même. » Dieu dit à Bâyazîd : « Va avec Mes attributs vers Mes créatures. Quiconque te verra Me verra et quiconque aura recours à toi aura recours à Moi. »










    l’heure de la boisson matinale, une amante demanda à son amant, pour le mettre à l’épreuve : « Ô Untel, fils de Untel, « Je me demande si c’est moi que tu aimes davantage ou toi-même. Dis- moi la vérité. »

    Il répondit : « Je suis tellement anéanti en toi, que je suis rempli de toi de la tête aux pieds.

    « De mon existence ne demeure en moi rien que le nom ; en mon être il n’y a que toi, ô toi dont les désirs sont exaucés.

    « De la sorte, je suis devenu anéanti comme le vinaigre, en toi qui es un océan de miel.

    « Ainsi de la pierre qui est transformée en un rubis pur : celui-ci est rempli des qualités du soleil. »

    La nature de la pierre ne reste pas en lui ; tout entier, il est rempli de soleil.

    Ensuite, s’il s’aime lui-même, cet amour est l’amour du soleil, ô jeune homme ;

    Et s’il aime le soleil de toute son âme, c’est sans nul doute amour de lui-même.

    Que le pur rubis s’aime lui-même ou aime le soleil, Il n’y a en réalité pas de différence entre ces deux amours : tous deux ne sont que la clarté du soleil levant.




    Jusqu’à ce que la pierre devienne un rubis, elle est l’ennemie d’elle-même, car elle n’est pas un seul « Je » ; il y a deux « Je » ; Car la pierre est sombre et aveugle à la lumière : l’obscurité est

    essentiellement opposée à la lumière. Si elle s’aime elle-même, elle est une infidèle parce qu’elle oppose une vive résistance au Soleil suprême.

    C’est pourquoi il ne convient pas que la pierre dise « Je », car elle est essentiellement ténèbres et mort.

    Un pharaon dit : « Je suis Dieu » et fut abaissé ; un Mansûr (Hallâdj) dit : « Je suis Dieu » et fut sauvé.

    Le premier « Je » est suivi de la malédiction de Dieu, et le second « Je » de la Miséricorde de Dieu, ô amoureux ; Car celui-là (le pharaon) était une pierre noire ; celui-ci (Hallâdj), une cornaline ; celui-là était un ennemi de la Lumière et celui-ci en était passionnément épris.

    Ce « Je », ô présomptueux, était « Lui » (Dieu) dans la conscience la plus profonde, par union avec la Lumière, non par la doctrine de l’incarnation.

    Efforce-toi de diminuer ta nature de pierre, afin que ta pierre puisse resplendir des qualités du rubis.




    Témoigne de la constance dans la mortification et le combat spirituel ;

    contemple sans cesse la vie éternelle en mourant à toi-même.

    Alors ta dureté de pierre diminuera à chaque instant ; ta nature de rubis sera fortifiée en toi.

    Les caractéristiques de l’existence quitteront ton corps, les qualités de l’extase augmenteront en ton esprit.

    Deviens tout entier ouïe, comme une oreille, afin de pouvoir obtenir un anneau d’oreille en rubis.

    Si tu es un homme véritable, creuse la terre, comme un foreur de puits, en ce corps terrestre, afin de pouvoir parvenir à l’eau ;

    Et si l’inspiration de Dieu t’arrive, l’eau vive jaillira de la terre sans que ton puits ait été creusé.

    Travaille continuellement, ne fais pas attention à autre chose ; ne cesse pas de gratter la terre du puits, petit à petit.

    A tout homme qui subit une épreuve, un trésor est révélé ; quiconque fait un effort sincère parvient à la fortune.

    Le Prophète a dit qu’accomplir les génuflexions et les prosternations (de la prière rituelle), c’est frapper à la Porte de Dieu avec le heurtoir de l’être.

    Si quelqu’un continue à frapper de ce heurtoir, la Félicité se montre à lui en entrouvrant la porte.




    Mathnawi-Tome-4-à-6-rumi-djalal-din
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