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Qu'est-ce qu'être québécois?

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  • Qu'est-ce qu'être québécois?

    Pour nos amis quebecquois.


    Fraîchement débarqués ou natifs de la province, ils se sentent tous porteurs d'une identité propre. Neuf Québécois nous expliquent leur sentiment d'appartenance.
    EMMANUELLE LANGLOIS
    LIBERATION.FR : jeudi 3 juillet 2008


    "Le terreau de tout ce que je suis"
    Véronique Nguyen-Duy, universitaire
    «Je suis québécoise sans jamais y penser. J'ai été élevée dans un quartier de Montréal où toutes les couleurs, les odeurs et les confessions se confondaient en une même pauvreté. La quête collective du Québec, tour à tour triomphante et désenchantée, n'a jamais porté atteinte à ma confiance identitaire. Rien, ni mon sexe, ni mon âge, ni mes origines vietnamiennes, ne m'ont empêchée d'avancer sur le territoire immense de ce pays imaginé. Quand on décide de vivre au Québec, le plus important est de s'intégrer à la société. S'il faut pour cela édulcorer la culture d'origine, alors élaguons. Je comprends que la première génération n'abandonne pas tout, mais elle doit accepter l'identité québécoise de laquelle se réclameront leurs enfants. Ceux qui le refusent ne devraient pas s'expatrier. Notre identité est celle que nous nous forgeons. Je ne suis pas québécoise parce que j'aime le Québec mais par ce que j'aime au Québec. Le Québec, sa culture, sa langue, ses particularités charmantes ou exaspérantes, ses possibilités et ses limites, est le terreau de tout ce que je suis, de tout ce pour quoi je vis et, aussi, de tout ce pour quoi je pourrais peut-être mourir.»
    «Les valeurs judéo-chrétiennes»

    Geneviève Bergeron, mère au foyer

    «Etre québécois n’est pas une identité politique, c’est une identité culturelle : nous sommes les seuls à parler français dans un océan d’anglophones. Qu’on ait la peau foncée ou les yeux bridés importe peu. Le Québécois n’est plus seulement un descendant des colonisateurs français. Nous accueillons les nouveaux arrivants les bras ouverts et nous respectons leur culture. Ils doivent faire la même chose avec la nôtre. La religion catholique reste omniprésente au Québec. Les valeurs judéo-chrétiennes font partie de nous et refuser de voir le crucifix trôner sur le mur de l’Assemblée nationale, c’est manquer de respect au peuple québécois. Le gouvernement du Québec favorise l’immigration francophone, je ne vois pas en quoi cela peut-être discriminant. Les anglophones au Québec sont québécois. Mais leur langue n’est pas en péril et c’est ce qui fait toute la différence.»

    «Vivre dans une société tolérante»

    Roggy Drouinaud, chimiste, d’origine haïtienne

    «Certains immigrants, qui ont épousé un(e) enfant du pays ou qui vivent en immersion totale, ont adopté les références du Québec. Ce n’est pas mon cas. Mes parents ont toujours veillé à me transmettre leurs valeurs haïtiennes. Il me manque plusieurs références culturelles : aucun de mes oncles ne va chasser le caribou et mon père ne m’a jamais emmené pêcher des saumons sauvages dans le Nord du Québec... Mais être québécois, c’est vivre dans une société tolérante où la couleur de peau n’a aucune importance. J’ai du mal à croire qu’on puisse avoir des difficultés à s’intégrer dans cette société.»

    «Avoir tous les mêmes droits»

    Emmanuelle Péquin, administratrice artistique au sein de l’orchestre Les Violons du Roi
    «Je vis au Québec depuis dix ans, et j’ai obtenu la nationalité canadienne il y a quelques années. Je me sens bien dans ce pays, mais je reste très attachée à la France. J’y retourne une à deux fois par an pour voir ma famille. Au Québec, lorsque j’ouvre la bouche, les gens savent immédiatement que je ne suis pas québécoise. Je reste perçue comme une Française qui vit au Québec et c’est sans doute ce que je suis. Je suis venue ici pour finir mes études. Mon diplôme en poche, j’ai tout de suite trouvé un emploi que j’aime toujours autant. C’est ici que sont mes amis et que j’ai rencontré ma compagne. Tout me semble plus facile au Québec, notamment en ce qui concerne l’homosexualité. Le Québec offre les mêmes droits à tous en terme d’union, de procréation assistée, etc. La grande liberté et la grande tolérance qui règnent au Québec sont quelque chose d’extraordinaire.»
    «Etre étrangère sur ma propre terre»

    Caroline Nepton-Hotte, journaliste
    «Je me sens écartelée entre deux identités, deux "moi". Je suis métisse, membre de la communauté innue (deuxième communauté autochtone du Québec en terme de population, ndlr). Je ne m’inclus pas quand j’évoque les Québécois, je parle d’"eux". J’ai davantage d’amis autochtones et étrangers, comme si nous partagions une sensibilité au déracinement. Être québécois, ça veut peut-être simplement dire que j’habite dans cette province, qu’on partage une même langue et que certaines de mes références culturelles sont communes avec celles des Québécois. J’ai le sentiment d’être une immigrante sur ma propre terre. Je peux comprendre l’attachement des Québécois à la forêt, lié à leur histoire. Mais pour les autochtones, le territoire c’est ce lieu de ressourcement et de guérison qui a assuré leur survie. Les Innus et la communauté dont je suis membre, Mashteuiatsh, revendiquent certaines terres dans la région du Lac Saint-Jean afin d’assurer leur développement social et économique. Des familles québécoises pourraient alors perdre certaines terres ou voir leurs droits restreints.»
    «Vivre en communion avec la nature»

    Donovan Moses, animateur à Radio-Canada

    «Je suis Cri, et j’en suis fier, et je le suis aussi de vivre dans cette province. Les Cris et les Québécois ont des points communs : ils veulent sauvegarder leur langue et leur identité. La bataille du français au Québec est quelque chose de très important ici. Les Cris ont une approche similaire avec leur culture et leur langue. Nous avons préservé nos traditions. Je vis à Montréal, mais chaque fois que je retourne dans ma communauté d’Eeyou Istchee (territoire de la nation Cri de la région de la Baie James - Nord québécois), je vais à la pêche ou à la chasse et je vis en communion avec la nature. C’est un ressourcement nécessaire. Nous parlons cri ainsi que le français et l’anglais. Mais nous avons pris l’habitude de parler anglais, même entre nous, et nous devons veiller à ce que notre langue ne disparaisse pas.»

    «Il faut veiller à protéger l’anglais»

    Geoffrey Kelley, député
    « Je ne suis pas seulement québécois, je suis canadien. L’un ne va pas sans l’autre. Il serait plus simple de dire que j’habite à Montréal. La communauté anglophone du Québec est très hétérogène : à Montréal, il y a des anglophones de la communauté juive, mais aussi des descendants des Anglais ou des Irlandais. Sans oublier les nouveaux arrivants anglophones. Si on mettait tous les anglophones du Québec sur un bateau en direction de la Louisiane, il resterait toujours des anglophiles pour parler la langue de Shakespeare. Il faut distinguer la vitalité de l’anglais dans le monde de la force de l’anglais au Québec. Ici, l’anglais est menacé dans les régions. Les communautés sont tellement fragiles qu’il est difficile de trouver des livres en anglais, de rencontrer un médecin maîtrisant cette langue ou d’aller dans une école anglophone. La situation est très inquiétante. Le gouvernement doit absolument veiller à protéger les services essentiels en anglais pour que les anglophones du Québec puissent continuer à vivre dans leur langue.»
    «J’ai voté deux fois oui à l’indépendance»

    Richard Lacroix, artiste peintre et graveur
    «Je suis un des descendants de Louis Hébert, reconnu comme le premier cultivateur d’Amérique du Nord, arrivé sur les rives du Saint-Laurent en 1608 pour fonder Québec. Ma famille a toujours été enracinée sur ces terres ancestrales. A 22 ans, j’ai fait le choix de voyager. Mon regard s’est tout naturellement tourné vers la France d’où venaient mes ancêtres normands. En 1961, je suis allé vivre à Paris. Marié à une Française, j’avais envisagé d’y rester. Mais, en 1963, l’appel de «La révolution tranquille» au Québec a été le plus fort. Le retour à Montréal fut un choc. Tout était à faire. La souveraineté du Québec m’est une évidence souhaitable. On ne doit y parvenir ni par la violence ni par un quelconque procédé anti-démocratique. J’ai voté oui lors des deux référendums sur l’indépendance du Québec (en 1980 et 1995) et si on devait le refaire je continuerais dans cette voie. Pour certains, cela peut paraître utopique, mais je suis persuadé qu’une reconnaissance formelle de la souveraineté va finir par s’imposer avec le temps comme une évidence.»

    «Nous sommes tournés vers le reste du monde»



    Denys Boucher, ingénieur dans le secteur de l’aluminium
    «Je suis déçu que le mot Américain désigne uniquement les habitants des Etats-Unis car c’est celui que j’utiliserais pour me définir. A défaut, je suis québécois : je suis canadien mais je possède une valeur ajoutée, car je vis en français. Mais les Québécois sont tournés vers le reste du monde : tous les jeunes de mon âge maîtrisent l’anglais. Au sein de mon entreprise, nous avons moins de hargne à l’égard de nos collègues anglophones que nos parents. Mais il n’est pas certain que nous réussirons à défendre notre langue. Pourrons-nous faire face si le raz-de-marée anglophone continue ? Je n’en suis pas sûr. En revanche, certaines de nos valeurs me paraissent immuables, notamment notre attachement à la nature : la puissance de nos rivières, les forêts de sapins qui s’étendent à perte de vue sont une fierté. Si on s’éloigne d’une centaine de kilomètres d’un centre-ville, on se retrouve au milieu de nulle part et on touche à la virginité de l’espace. Je m’enorgueillis d’être québécois et de pouvoir vivre des émotions aussi intenses.»

  • #2
    Merci Hellas

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    • #3
      Merci Hellas,,,,,,,, je suis fière d'être une québécoise épanouie!
      Dernière modification par absente, 29 juillet 2008, 04h50.

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      • #4
        Un jour, je fus québécois... mais j'ai été sauvé.
        La mauvaise langue n'est jamais à court d'inventions !

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        • #5
          Je rejoins la définition de Denys Boucher mais je trouve intéressant d'exposer tous les points de vue. Ca montre bien la mutiplicité des identités .
          Perso, je me définis comme québécoise vivant en Amérique.Ma culture est française mais mon comportement est américain( ce qui inclut les canadiens)(dans le sens d'amérique et non Etats-Unis).

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          • #6
            Le Québecois selon moi...immigrante;

            Depuis des années et en me basant sur mon experience en tant qu'immigrante, je dirais que le québecois, c'est d'abord la simplicité, décontractés pour la pluspart, ils aiment rire, profiter des moments de la vie, des week end et des vacances de la constructions tant attendues, de Noel et d'atres jours fériés! d'une bonne bierre autout d'un feu de camp ou en face d'un match de Hokey, bref, je trouve que le québecois est un bon vivant!.
            Le québecois est quelqu'un de profondement discipliné, parfois un peu trop dans le sens ou il bascule parfois dans le "bete et discipliné", les lois sont les lois et c'est comme cela! (au fond, ca devrait etre comme cela ).

            J'ai eu le plaisir, aprés tant d'années de vie au Québec, de croiser des québecois tolérents, ouverts d'esprit, curieux de savoir ce qui se passe au dela de leurs frontieres, mais j'ai aussi connu des québecois désesperement bouchés! completement ignorants et parfois meme xénophobes (de par leur ignorance finalement).

            Le québecois est fier d'etre québecois! c'est toujours un réel plaisir de le voir afficher sa fierté d'appartenance le jour de la Saint Jean Baptiste, mais paradoxalement, beaucoup d'entres eux ignorent l'origine de l'appelation de leur fete nationnale ...enfin bref, c'est juste un constat...mais dans toute cette fierté (paradoxalement toujours), il y a un rejet du passé! une forte rancune face au role de l'église et son ingérance dans la vie sociale (surtout), une periode d'obscurantisme durant laquelle l'église jouissait d'une autorité totale et ca, le québecois "ne veux plus rien savoir"...crise identitaire? passé encore frais?...je ne sais pas!

            Le québécois reste politiquement correcte dans n'importe quel situation, que se soit pour te dire les 4 vérités en face, pour te manifester son mécontentement ou pour te balancer un "NON" a la gueule...mais au moins c'est clair .

            J'ai tant d'autres choses a ajouter...mais vu l'heure, je poursuiverai peut etre demain...
            kikoz un jour, koz toujours.

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            • #7
              Belle analyse....j'attends la suite.

              Tu exprimes bien ce qu'on est vraiment. Souvent sur ce forum, j'ai croisé le fer avec des intervenants car on prenait pour de l'arrogance ou de l'effronterie le fait que j'exprime sans trop de restrictions ce que je pense. Comme tu le décris si bien: c'est nous tout craché, on dit ce que l,on pense , sans mesquinerie ni amertume. On aime l'auto-critique voire l'auto dérision, on respecte la vie privée des gens et on est, culturellement et politiquement, ...très minimaliste pour ne pas dire plutot ignorants parfois.

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              • #8
                interessent article, tous les points de vues relates un coté deja vécu, c'est tres instructif comme disscussion

                Merci hellas

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                • #9
                  Qu'est-ce qu'être Montréalais plutôt que Québécois dans cet article...
                  Le Québécois est bien plus que ça.
                  C'est d'abord l'amour des espaces et de la liberté du courreur des bois.
                  D'une simplicité aussi limpide que l'eau des rivières d'ici...
                  Boqué ( têtu) comme le roc.
                  Extrêmement indépendant...

                  Etc...

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                  • #10
                    hein ..qui ..quoi ..

                    c'est pas celui qui à un accent horrible !!
                    Je vis de sorte que personne ne se réjouisse de ma mort ..
                    .................................................. .................................
                    Llah yerhmek notre rico.

                    Commentaire


                    • #11
                      horrible par rapport à qui Revanche? Et vlan pour l'orgueuil des québécois, c'est tout ce qu'elle retient de nous....ouais!

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                      • #12
                        par rapport à l'agacement que ça provoque chez toute oreille normalement constituée
                        Je vis de sorte que personne ne se réjouisse de ma mort ..
                        .................................................. .................................
                        Llah yerhmek notre rico.

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                        • #13
                          Les Montréalais et les Québécois ( de la ville de Québec) parlent de mieux en mieux le français et avec de moins en moins d'accent.

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                          • #14
                            llah iberek bachi ,voilà une bonne nouvelle
                            Je vis de sorte que personne ne se réjouisse de ma mort ..
                            .................................................. .................................
                            Llah yerhmek notre rico.

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                            • #15
                              @la revanche

                              tu es sans pitié et meme le choix du pseudo n'etait fait au hasard. j'ai aimé bien ta combativité mais pas contre ceux qui n'ont rien fait aux algeriens. tu dois revoir ta réponse ma chère.

                              par contre moi je trouves leurs accents beaucoup plus romantique que l'accent parisien ou marseillé. Donner cet accent a une asiatique comme par exemple une coreenne et tu va voir comment elle le sortira.
                              il faur apprendre a parler en ecoutant les coreennes c'est du phantasme

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