la dernière ,servez vous ,elle est encore chaude .
Trois terroristes déchiquetés par leur bombe.
Mmmmmmmmmmmmm !
5 693e acte. 7 481e scène. Le public — c'est-à-dire nous — sommes parqués dans la salle, la tête surmontée d’un bonnet d’âne. Sur la scène, eux. C'est-à-dire… eux ! Et dans cette scène faisant elle-même partie d’un acte prémédité, ils vont tenter de faire ce qu’ils ont déjà essayé de faire dans les scènes et les actes précédents. C'est-à-dire nous prendre pour des buses. L’ex-second rôle, Abdelaziz 2, entre sur scène aux trois coups… de force. La barbe taillée au sabre pas très clair, la pastille en avant et l’œil inquiet vissé sur une meute de dobermans assis au premier rang, il lance sa tirade : «Dans le cas où Abdelaziz 1er n’est pas convaincu, nous ferons tout pour le convaincre ! Wallah ! Juré promis !» Applaudissements dans les premiers rangs. Les dobs apprécient. Derrière, dans les travées, fou rire du public. C'est-à-dire nous ! Et oui ! Rideau ! Fin de la scène. Fin de l’acte. Hou ! Hou ! Fuera ! Remboursez ! Chiqué ! Même au catch, ils n’auraient pas osé les mecs ! Qui Abdelaziz 2 compte-t-il berner ? Les dobermans, peutêtre. Et encore, j’ai des doutes. Nous, ça m’étonnerait ! Convaincre Abdelaziz 1er de se représenter pour un 3e festival du vaudeville ? Le dire, l’affirmer, c’est comme tenter de convaincre un accroc aux crèmes glacées de manger une «Häagen Dazs» offerte, mise sous son nez gratuitement par un glacier généreux. Le dire, l’affirmer, c’est comme essayer de convaincre un collectionneur de disques de Brel d’accepter un enregistrement studio de la chanson Amsterdam, un truc théoriquement introuvable, puisque jamais fait. Le dire, l’affirmer, c’est comme tenter de convaincre Benbouzid qu’il figurera dans le prochain gouvernement remanié. Ça ne sert à rien ! Car tous sont déjà convaincus. Le bouffeur de glaces. Le collectionneur de disques. Benbouzid. Et bien évidemment, Abdelaziz 2. Je ne vous parle pas du degré d’intensité de la conviction chez Abdelaziz 1er. Mais si tout ce beau monde est convaincu, il faut aussi qu’ils sachent que nous – c'est-à-dire nous — sommes autant sinon plus convaincus qu’eux. Convaincus qu’il nous faudra encore longtemps fumer du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.
Trois terroristes déchiquetés par leur bombe.
Mmmmmmmmmmmmm !
5 693e acte. 7 481e scène. Le public — c'est-à-dire nous — sommes parqués dans la salle, la tête surmontée d’un bonnet d’âne. Sur la scène, eux. C'est-à-dire… eux ! Et dans cette scène faisant elle-même partie d’un acte prémédité, ils vont tenter de faire ce qu’ils ont déjà essayé de faire dans les scènes et les actes précédents. C'est-à-dire nous prendre pour des buses. L’ex-second rôle, Abdelaziz 2, entre sur scène aux trois coups… de force. La barbe taillée au sabre pas très clair, la pastille en avant et l’œil inquiet vissé sur une meute de dobermans assis au premier rang, il lance sa tirade : «Dans le cas où Abdelaziz 1er n’est pas convaincu, nous ferons tout pour le convaincre ! Wallah ! Juré promis !» Applaudissements dans les premiers rangs. Les dobs apprécient. Derrière, dans les travées, fou rire du public. C'est-à-dire nous ! Et oui ! Rideau ! Fin de la scène. Fin de l’acte. Hou ! Hou ! Fuera ! Remboursez ! Chiqué ! Même au catch, ils n’auraient pas osé les mecs ! Qui Abdelaziz 2 compte-t-il berner ? Les dobermans, peutêtre. Et encore, j’ai des doutes. Nous, ça m’étonnerait ! Convaincre Abdelaziz 1er de se représenter pour un 3e festival du vaudeville ? Le dire, l’affirmer, c’est comme tenter de convaincre un accroc aux crèmes glacées de manger une «Häagen Dazs» offerte, mise sous son nez gratuitement par un glacier généreux. Le dire, l’affirmer, c’est comme essayer de convaincre un collectionneur de disques de Brel d’accepter un enregistrement studio de la chanson Amsterdam, un truc théoriquement introuvable, puisque jamais fait. Le dire, l’affirmer, c’est comme tenter de convaincre Benbouzid qu’il figurera dans le prochain gouvernement remanié. Ça ne sert à rien ! Car tous sont déjà convaincus. Le bouffeur de glaces. Le collectionneur de disques. Benbouzid. Et bien évidemment, Abdelaziz 2. Je ne vous parle pas du degré d’intensité de la conviction chez Abdelaziz 1er. Mais si tout ce beau monde est convaincu, il faut aussi qu’ils sachent que nous – c'est-à-dire nous — sommes autant sinon plus convaincus qu’eux. Convaincus qu’il nous faudra encore longtemps fumer du thé pour rester éveillés à ce cauchemar qui continue.
H. L.
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