Un article extrait de la Dépêche de Kabylie qui témoigne combien les infrastructures et les investisseurs freinent l'essor du tourisme à Béjaia, un dynamisme qui tarde encore à se manifester dans cette ville dotée d'une géographie exceptionnelle et d'un potentiel qui peut lui assurer une reconnaissance mondiale, mais hélas............
A. Béjaïa, 44 ans après l’Indépendance, on en est encore à chercher et à vouloir accoler une vocation dont on sait qu’elle sera à plus ou moins brève échéance battue en brèche.
Le tourisme, parlons-en !
Quinze ans après avoir fermement et définitivement affirmé et claironné urbi et orbi que la vocation la seule, de Béjaدa était le tourisme, voilà venu le temps des remises en cause, de l’aveu d’un échec patent et de l’incapacité à poser clairement, objectivement les perspectives d’avenir de toute une région. Même si c’est triste à rapporter il faut tout de même se risquer à établir la matérialité de faits bien identifiés et avérés.
A. Béjaïa, 44 ans après l’Indépendance, on en est encore à chercher et à vouloir accoler une vocation dont on sait qu’elle sera à plus ou moins brève échéance battue en brèche.
Le tourisme parlons-en ! Premier constat, ce sont ceux qui en parlent le plus qui en savent et font le moins. Sans revenir sur la mégalomanie d’une époque, la grosse tête que le premier choc pétrolier, celui de 1973 a gonflé démesurément, les tâtonnements, le repli sur soi même et une politique touristique désastreuse, entièrement tournée vers le tourisme populaire, peu rompu à la culture de vacances. Edifiés à coup de milliards des méga complexes sortis de l’imagination des meilleurs architectes de la planète comme Pouillon le célébrissime bâtisseur, ont été livrés à des gens simples qui commençaient à peine à découvrir maladroitement, les plaisirs du farniente. Pendant ce temps, nos voisins à l’Est, comme à l’Ouest, moins bien lotis que nous par la nature, ont clairement et concrètement investi dans un tourisme intelligent. Il faut dire que n’ayant pas de pétrole, ils ne pouvaient que se rabattre sur ce secteur porteur. La barre n’a jamais été redressée chez nous et pendant que nos décideurs ergotaient sur les nombreuses opportunités (ratées) dans un langage style carte postale, Maroc et Tunisie accueillaient tout au long de l’année des millions de touristes...
Le tourisme, et il semblerait que cela ne soit pas bien compris chez nous, n’est pas un secteur qui se développe en autarcie. Bien mieux, il s’intègre dans un développement global et intégré et fait appel à tous les autres secteurs de l’économie. Pour un touriste étranger d’arrivé, combien d’emplois directs ou indirects créés ?
A Béjaïa, on demande aux investisseurs, locaux comme étrangers de venir investir sur une côte malmenée, à proximité des lieux de rejets des eaux usées. Tout le monde a encore en mémoire le passage des Espagnols, accueillis en “Conquistadors”, en grande pompe et les petits plats dans les grands, subjugués le temps d’un clin d’œil par la beauté des sites, mais bien vite découragés par les nombreuses atteintes à l’écosystéme et les formalités administratives digne des 12 travaux d’Hercule.
Résultats des courses, il n’y a pas eu d’Espagnols, pas plus qu’il n’y aura d’Emiratis ou de pieds-noir investisseurs en l’état actuel des choses.
Le tourisme, c’est aussi et surtout un état d’esprit
Est-il inimaginable un jour de voir un Béjaoui endosser un uniforme de groom ou de porteur de bagages ? Côté investissement, hormis quelques bonnes volontés locales, le secteur n’a pas drainé un sou prévenant de l’étranger, pire certaines unités hôtelières sont à l’arrêt et peinent à trouver repreneur. L’hôtel des Oliviers, la carcasse bâti sur un site magnifique avec vue imprenable sur la baie n’intéresse personne. Le motel des Cimes est devenu le royaume du peuple macaque. l’hôtel Saket à l’arrêt vient de trouver preneur en la personne d’un gros ponte de la finance locale. Information toutefois à vérifier, car non confirmée. L’infrastructure demeure nettement insuffisante eu égard aux ambitions toujours affichées par les uns et les autres.
La wilaya ne dispose que de 69 hôtels qui totalisent 3 611 lits de standing inégal, desquels il faudrait retrancher 229 lits des 7 hôtels fermés. Parmi ces unités hôtelières, la plupart n’offrent même pas les commodités de base. Quant aux hôtels de qualité, ceux qui peuvent accueillir l’autre, l’étranger habitué à un confort standard ils sont à peine une douzaine.
Les autres formules que sont le camping et la location chez l’habitant contribuent avec respectivement 23 553 lits et 30 000, à augmenter les capacités d’hébergement de la wilaya. Mais tout cela demeure artisanal, archaïque, anachronique...
La wilaya compte 33 plages dont 28 sont ouvertes à la baignade. 5 demeurent pour raison de pollution aggravée interdites. Si le taux de fréquentation des plages a triplé entre 2001 et 2005, passant de 4033653 baigneurs à 15271150, il concerne pour l’essentiel le tourisme de proximité. Les touristes, les vrais ne représentant qu’une partie infime des visiteurs de la cité : 3899 à peine en 2004 selon les chiffres relevés dans l’annuaire statistique de la wilaya.
Bien peu de choses en vérité pour relancer un secteur qui n’a jamais recueilli toute l’attention voulue. Avec comme toile de fond une question lancinante : ne peut-on pas ou ne veut-on pas ?
Mustapha Ramdani
A. Béjaïa, 44 ans après l’Indépendance, on en est encore à chercher et à vouloir accoler une vocation dont on sait qu’elle sera à plus ou moins brève échéance battue en brèche.
Le tourisme, parlons-en !
Quinze ans après avoir fermement et définitivement affirmé et claironné urbi et orbi que la vocation la seule, de Béjaدa était le tourisme, voilà venu le temps des remises en cause, de l’aveu d’un échec patent et de l’incapacité à poser clairement, objectivement les perspectives d’avenir de toute une région. Même si c’est triste à rapporter il faut tout de même se risquer à établir la matérialité de faits bien identifiés et avérés.
A. Béjaïa, 44 ans après l’Indépendance, on en est encore à chercher et à vouloir accoler une vocation dont on sait qu’elle sera à plus ou moins brève échéance battue en brèche.
Le tourisme parlons-en ! Premier constat, ce sont ceux qui en parlent le plus qui en savent et font le moins. Sans revenir sur la mégalomanie d’une époque, la grosse tête que le premier choc pétrolier, celui de 1973 a gonflé démesurément, les tâtonnements, le repli sur soi même et une politique touristique désastreuse, entièrement tournée vers le tourisme populaire, peu rompu à la culture de vacances. Edifiés à coup de milliards des méga complexes sortis de l’imagination des meilleurs architectes de la planète comme Pouillon le célébrissime bâtisseur, ont été livrés à des gens simples qui commençaient à peine à découvrir maladroitement, les plaisirs du farniente. Pendant ce temps, nos voisins à l’Est, comme à l’Ouest, moins bien lotis que nous par la nature, ont clairement et concrètement investi dans un tourisme intelligent. Il faut dire que n’ayant pas de pétrole, ils ne pouvaient que se rabattre sur ce secteur porteur. La barre n’a jamais été redressée chez nous et pendant que nos décideurs ergotaient sur les nombreuses opportunités (ratées) dans un langage style carte postale, Maroc et Tunisie accueillaient tout au long de l’année des millions de touristes...
Le tourisme, et il semblerait que cela ne soit pas bien compris chez nous, n’est pas un secteur qui se développe en autarcie. Bien mieux, il s’intègre dans un développement global et intégré et fait appel à tous les autres secteurs de l’économie. Pour un touriste étranger d’arrivé, combien d’emplois directs ou indirects créés ?
A Béjaïa, on demande aux investisseurs, locaux comme étrangers de venir investir sur une côte malmenée, à proximité des lieux de rejets des eaux usées. Tout le monde a encore en mémoire le passage des Espagnols, accueillis en “Conquistadors”, en grande pompe et les petits plats dans les grands, subjugués le temps d’un clin d’œil par la beauté des sites, mais bien vite découragés par les nombreuses atteintes à l’écosystéme et les formalités administratives digne des 12 travaux d’Hercule.
Résultats des courses, il n’y a pas eu d’Espagnols, pas plus qu’il n’y aura d’Emiratis ou de pieds-noir investisseurs en l’état actuel des choses.
Le tourisme, c’est aussi et surtout un état d’esprit
Est-il inimaginable un jour de voir un Béjaoui endosser un uniforme de groom ou de porteur de bagages ? Côté investissement, hormis quelques bonnes volontés locales, le secteur n’a pas drainé un sou prévenant de l’étranger, pire certaines unités hôtelières sont à l’arrêt et peinent à trouver repreneur. L’hôtel des Oliviers, la carcasse bâti sur un site magnifique avec vue imprenable sur la baie n’intéresse personne. Le motel des Cimes est devenu le royaume du peuple macaque. l’hôtel Saket à l’arrêt vient de trouver preneur en la personne d’un gros ponte de la finance locale. Information toutefois à vérifier, car non confirmée. L’infrastructure demeure nettement insuffisante eu égard aux ambitions toujours affichées par les uns et les autres.
La wilaya ne dispose que de 69 hôtels qui totalisent 3 611 lits de standing inégal, desquels il faudrait retrancher 229 lits des 7 hôtels fermés. Parmi ces unités hôtelières, la plupart n’offrent même pas les commodités de base. Quant aux hôtels de qualité, ceux qui peuvent accueillir l’autre, l’étranger habitué à un confort standard ils sont à peine une douzaine.
Les autres formules que sont le camping et la location chez l’habitant contribuent avec respectivement 23 553 lits et 30 000, à augmenter les capacités d’hébergement de la wilaya. Mais tout cela demeure artisanal, archaïque, anachronique...
La wilaya compte 33 plages dont 28 sont ouvertes à la baignade. 5 demeurent pour raison de pollution aggravée interdites. Si le taux de fréquentation des plages a triplé entre 2001 et 2005, passant de 4033653 baigneurs à 15271150, il concerne pour l’essentiel le tourisme de proximité. Les touristes, les vrais ne représentant qu’une partie infime des visiteurs de la cité : 3899 à peine en 2004 selon les chiffres relevés dans l’annuaire statistique de la wilaya.
Bien peu de choses en vérité pour relancer un secteur qui n’a jamais recueilli toute l’attention voulue. Avec comme toile de fond une question lancinante : ne peut-on pas ou ne veut-on pas ?
Mustapha Ramdani
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