
Très belle à visiter…que cette taxe puise être acceptee.
Merci de votre visite. Payez, maintenant! C'est le message qu'ont décidé d'envoyer les électeurs de l'Alaska aux touristes, il y a quelques semaines, en votant en faveur d'une taxe de bienvenue de 50 $US imposée à tous les voyageurs arrivant dans cet état américain à bord d'un navire de croisière.
D'autres destinations touristiques populaires pourraient bientôt emboîter le pas en adoptant une taxe semblable pour les vacanciers. «Pour plusieurs gouvernements, les taxes de tourisme sont devenues une véritable vache à lait», affirme Steve Loucks de l'agence de voyages Carlson Wagonlit.
Les voyageurs paient déjà de nombreuses taxes à l'hôtel ou lors de la location de voitures, fait valoir M. Loucks. Certaines villes imposent aussi une taxe de départ qui affecte les touristes juste avant de prendre l'avion. Il indique que les voyageurs sont des cibles fiscales faciles parce qu'ils ne votent pas dans le pays visité. «C'est le nec plus ultra de la taxation sans représentation», dit-il.
À Venise, le maire Massimo Cacciari a laissé émerger cette idée le mois dernier en entrevue avec le magazine italien Panorama. Il n'a pas fixé de prix, mais la Fondation Venise en péril demande un tarif de 13 $US par personne.
L'archipel populaires des Îles Éoliennes, au large des côtes italiennes, songe à imposer un tarif de plus de 6 $US par personne l'an prochain afin d'éviter un surnombre de visiteurs.
En Alaska, la taxe de 50 $US s'ajoute au tarif de 7 $US par passager de croisière exigé par deux villes portuaires: Juneau et Ketchikan.
«La nouvelle taxe pourrait faire fuir certaines croisières de peur de perdre des clients, pense Melissa Baldwin, rédactrice adjointe du site web cruisecritic.com. Une famille de quatre personnes devrait débourser 200 $US de plus avant même de mettre le pied sur le navire.»
Autres taxes
Adoptée par 52 % des électeurs en Alaska, la mesure sera en vigueur dans 90 jours et pourrait engendrer d'autres hausses de prix si les compagnies de croisière refilent la facture à leurs clients. Parmi ces changements possibles; une taxe de 33 % sur les profits des casinos à bord des navires et une taxe sur les compagnies.
La mesure adoptée précise que les revenus seront versés aux installations portuaires afin d'améliorer la sécurité et l'efficacité du commerce interfrontalier, ainsi que pour répondre aux nouvelles règles environnementales touchant les navires. Les compagnies de croisière ont déjà indiqué qu'elles comptaient refiler la facture aux voyageurs.
Un analyste de la firme d'investissment ABS, Robin Farley, croit qu'une compagnie comme Carnival pourrait ainsi faire face à une hausse de coûts de 75 millions US par année. Elle offre 16 des 27 plus importantes croisières en Alaska, sous les noms de Holland America, Princess et Carnival.
Melissa Baldwin ajoute qu'il est trop tôt pour savoir si la mesure a un effet sur les réservations. Reste que ce sont les croisières qui amènent le plus de visiteurs en Alaska chaque année.
Déjà, l'enjeu soulève les passions sur le babillard Internet de cruisecritic.com. Certains membres affirment qu'ils iront ailleurs, soutient Mme Baldwin. D'autres, par contre, considèrent que «50 $US est un montant compensatoire équitable pour contrer les effets négatifs causés par l'industrie des croisières en Alaska».
AP
