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Crédit et refinancement en Algérie

dimanche 19 mars 2006, par Ahlem

Développer les offres de crédit et de refinancement en Algérie permettrait de soutenir le secteur du logement et de la promotion immobilière.

La très lente évolution des salaires a réduit la capacité d’épargne des algériens, et par conséquent, leur prétention à acquérir un logement.

La crise du logement n’a, de ce fait, pas perdu de son acuité pour des centaines de milliers de citoyens sans grands revenus en quête d’un toit que seul l’Etat peut mettre à leur disposition, moyennant un loyer ou un échéancier de remboursement qui leur est accessible. Sous les effets conjugués de la croissance démographique, de l’exode rural et de la dégradation du vieux bâti, les données du problème sont pratiquement les mêmes qu’en 1980, année durant laquelle l’Etat a décidé de se constituer en promoteur immobilier pour atténuer la crise.

Le Trésor public, l’argent des épargnants et d’importants crédits extérieurs avaient été mis à contribution pour porter à bout de bras une industrie de logements essentiellement publique, qui ne réalisera au bout du compte qu’environ 1,5 million de logements en 10 ans, une production à peu près similaire (1,4 million de logements) que réaliseront avec beaucoup moins de moyens les autoconstructeurs - quand bien même la qualité de leurs constructions est souvent contestable. En termes de satisfaction des besoins d’habitat, l’Algérie a peu évolué, pour ne pas dire, fait du surplace. A titre de rappel, et ces chiffres reviennent comme une litanie dans toutes les réunions bilans, il faut aujourd’hui encore construire au minimum un million de logements pour résorber les demandes en instance et faire face aux nouveaux demandeurs. Et si on ajoute à cette demande insatisfaite d’un million de logements les 400 000 habitations précaires (bidonvilles, immeubles insalubres), le déficit se creuserait encore davantage.

A la différence des programmes de construction passés que le Trésor public finançait directement, ceux du programme de soutien à la croissance économique seront financés par les banques, à l’exception des logements ruraux qui continueront à être à la charge de l’Etat. L’entrée en lice des banques sous-entend que les futurs acquéreurs devront cette fois mettre la main à la poche pour aider au financement de leur logement, l’Etat n’intervenant que pour les solvabiliser au moyen d’aides frontales que leur accordera la Caisse nationale du logement au gré de l’importance de leurs fiches de paie. Cette approche théoriquement séduisante bute malheureusement déjà sur un certain nombre d’obstacles.

La très lente évolution des salaires et la hausse généralisée des prix à la consommation ont réduit à la portion congrue leur capacité d’épargne et par conséquent, leur prétention à acquérir un logement aux conditions actuelles des banques et du marché. Il y a ensuite la cherté des logements qui résulte des coûts de la construction encore trop élevés et de la cherté du crédit immobilier. Pour qu’elle puisse à la fois être massive et répondre aux capacités financières du plus grand nombre, la promotion immobilière a plus que jamais besoin d’être reformée à travers notamment des politiques de crédit et de refinancement mieux adaptées.

Les banques qui ont, à l’instar du CPA, commencé à améliorer le processus d’octroi de crédits immobiliers, pourraient de leur côté envisager des montages financiers sur une durée d’amortissement plus longue, des taux d’intérêts moins lourds, un apport initial moins conséquent, une limite d’âge d’accès au crédit moins restrictive, mais aussi et surtout, l’élargissement de l’octroi du crédit logement aux cadres titulaires de contrats à durée déterminée (CDD) aujourd’hui totalement exclus.

Synthèse de Ahlem
D’après El Watan