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Fléchissement des importations en provenance de France

Commerce extérieur

samedi 20 mars 2004, par Hassiba

Cette baisse n’entame pas véritablement la part de marché globale de la France en Algérie, toujours située aux alentours de 25%.

Dans un contexte difficile pour l’ensemble du commerce extérieur français, la bonne tenue des échanges bilatéraux franco-algériens au cours de l’année 2003 mérite d’être soulignée. Les échanges, qui ont été multipliés par deux depuis 1994, semblent, après une période de forte croissance, avoir atteint un nouveau rythme de croisière : ils atteignent les 6,7 milliards d’euros, un chiffre légèrement supérieur à celui enregistré en 2002 (6,5 milliards d’euros). Les statistiques révèlent un léger fléchissement des exportations françaises vers l’Algérie (-0,4%), dans un contexte de relative stagnation des importations algériennes.

Cette baisse n’entame pas véritablement la part de marché globale de la France en Algérie, toujours située aux alentours de 25%, mais marque la fin d’une période de rattrapage qui avait vu les exportations croître de manière exceptionnelle depuis 1999 (+60% en 4 ans).
Les français sont tout de même optimistes. “Compte tenu de son potentiel de croissance, le marché algérien des prochaines années devrait rester attrayant pour nos entreprises”, souligne-t-on.

En effet, les produits-clés des exportations françaises continuent d’y enregistrer de bons résultats. C’est d’abord le cas des ventes automobiles, premier poste (725 millions d’euros), qui connaissent une croissance de près de 12% (contre seulement 2% sur le monde). C’est également le cas des produits pharmaceutiques (+11%) et surtout de plusieurs catégories de biens d’équipement, notamment les matériels pour le secteur de l’énergie, du BTP, les instruments de mesure et de contrôle, et surtout de l’ensemble des équipements électriques et électroniques, matériel de distribution et de commande ou équipements de télécommunications.
Reprenant les chiffres des douanes algériennes, exprimés en dollars, on explique que le fléchissement des exportations françaises vers l’Algérie en euros ne se traduit pas par une érosion des parts de marché de la France au profit de ses concurrents traditionnels, à savoir l’Italie, les États-Unis et l’Allemagne.

Au contraire, sa part de marché en 2003 semble, paradoxalement, meilleure par rapport à celle enregistrée en 2002 (24% contre 22,5%), et les exportations françaises, libellées cette fois-ci en dollars, progressent plus vite que celles de ses concurrents : +18% contre +10% pour l’Italie et surtout -40% pour les États-Unis, ce qui signifie que l’offre française reste performante sur le marché algérien.

Parallèlement au fléchissement des importations algériennes à partir de la France, les exportations d’hydrocarbures vers la France par l’Algérie ont progressé de plus de 12% en 2003. C’est-à-dire, beaucoup plus vigoureusement que la facture énergétique globale de la France. L’Algérie représente 10% des approvisionnements en hydrocarbures de France et 24% de ses achats de gaz.
En matière d’investissement, l’année 2003 se termine bien pour les grands groupes français en Algérie. Le montant des grands contrats signés en Algérie par les entreprises françaises en 2003 sera, de ce fait, pour la première fois depuis de longues années, supérieur à 1 milliard d’euros. Il avait été de 598 millions d’euros en 2002. Les grands groupes français poursuivent leur progression : total a remporté un succès avec l’obtention d’un permis de prospection pour 4 blocs de recherche dans la région de Béchar. Aventis a été choisi comme partenaire par Saïdal pour la fabrication de l’insuline en Algérie. Michelin va lancer la deuxième phase de son projet industriel de fabrication de pneumatiques.

Danone va également bientôt doubler son outil de production de produits laitiers. Castel, Pernod-Ricard, Schneider et d’autres encore ont également finalisé leurs investissements en 2003. “Le volume des grands contrats signés en 2003, qui a dépassé le milliard d’euros, devrait commencer à faire sentir ses effets à partir de 2005 dans l’aéronautique, les transports, ou la production d’électricité”, souligne-t-on. Autant d’éléments qui laissent augurer pour les années à venir une consolidation à un haut niveau des échanges entre les deux pays

M.Rahbi, Liberté