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Forte érosion du pouvoir d’achat en Algérie

Conséquence de la flambée de l’Euro

mardi 23 mars 2004, par Hassiba

“À l’instar des autres exportateurs d’hydrocarbures, l’Algérie valorise ses exportations en dollars et inversement importe en euros. Dans la conjoncture actuelle, cette situation est préjudiciable, car du différentiel de change résulte une forte érosion du pouvoir d’achat.”

C’est la conclusion de la note de conjoncture internationale, “l’euro et le dollar”, réalisée par les services de la division internationale de la Banque de l’agriculture et du développement rural (Badr), publiée dans le dernier numéro de Badrinfos qui vient de paraître.

Le document, très intéressant et instructif, souligne que la fin de l’année 2003 a été marquée par l’appréciation continue de l’euro face au dollar. Au cours de la seule période entre le mois de novembre et décembre 2003, l’euro a cumulé un gain de près de 9% face au dollar. Les services de la division internationale de la Badr affirment que la parité du dinar est conforme à la tendance internationale.
Vis-à-vis du dollar américain, la parité du dinar est demeurée stable puisque la marge de fluctuation des cours achat est en moyenne annuelle de 1,2 point.

En revanche, la parité du dinar par rapport à l’euro s’est nettement dépréciée. Les fluctuations euro-dinar sont beaucoup plus importantes et inégales que pour le dollar. En moyenne mensuelle, le dinar s’est échangé sur la base de 85 DA pour un euro. Du coup, les services de la division internationale de la Badr estime qu’“ il serait intéressant de rechercher un arbitrage euro-dollar pour nos exportations ou bien introduire davantage de transactions en dollars pour nos importations qui sont libellées à plus de 60% en euros”.

Par ailleurs, notent-ils, dans un contexte international caractérisé par une instabilité et une volatilité des cours, il devient indispensable de créer un marché à terme de la devise et un marché des dérivés. “Actuellement, les banques ne font que répercuter le risque de change sur la clientèle alors qu’il serait beaucoup plus performant et plus lucratif de le gérer pour le compte de celle-ci”, explique-t-on. Sur un autre registre, comme l’avait souligné la Banque d’Algérie, l’effet valorisation inhérent à la dépréciation du dollar, par rapport principalement à l’euro, a pour résultat une légère augmentation de l’encours de la dette extérieure à moyen et long terme à 23,2 milliards de dollars en fin 2003, après une stabilisation à 22,5 milliards de dollars en 2002.

Le document de la division internationale de la Badr explique qu’à travers la dépréciation du dollar, le gouvernement américain compte doper ses exportations, redresser sa balance commerciale et réduire ses déficits publics...

À noter que le dollar américain représente près de 80% des réserves de change dans le monde et 50% des transactions commerciales internationales.

Meziane Rabhi, Liberté