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L’Algérie mauvais élève de l’actionnariat salarial

jeudi 30 mars 2006, par Samir

A l’heure où l’Algérie envisage de privatiser plusieurs entreprises publiques, les experts déplorent la faiblesse de la culture d’entreprise et les nombreuses limites de l’actionnariat salarial.

Lors du forum El Moudjahid, le président de « l’Association des salariés » a énuméré une litanie d’insuffisances : les entreprises algériennes rachetées n’ont pas encore réussi à avoir leur acte de vente et qu’elles ont besoin d’un appui financier de la part des banques, d’un fonds d’accompagnement, que les salariés n’ont pas la culture de l’entreprise. Il parle le même langage que M. Lamraoui A., au sujet des sociétés reprises. Celui-ci estime que ces dernières ont besoin d’un fonds de roulement pour reprendre leurs activités dans des conditions normales, que le délai d’un mois -l’appel d’offres plus l’établissement de l’acte de vente- accordé à l’opération de rachat d’une entreprise est court.

Lamraoui A. a souligné qu’il n’est pas contre la privatisation en Algérie, parce que celle-ci a commencé, en vérité, en 1982, quand ont été privatisés les biens vacants, mais contre la façon dont elle se fait aujourd’hui. Il cite en exemple la reprise, dans des conditions intenables, par un collectif de salariés d’une unité de phosphate, rapportant que le véhicule du directeur de l’unité, les travailleurs se le passent, que les recettes, ils se les partagent en fin de journée. Il a ajouté que la loi se rapportant à la privatisation a peu de succès. Et, d’expliquer : elle met les salariés, candidats au rachat d’une société face à des concurrents, des privés nationaux ou étrangers.

Il estime que, dans de telles conditions, les prétendants repreneurs ne partent pas à chances égales, même si les travailleurs se font accorder un rabais de quinze pour cent en avantage par rapport à une offre favorable, même s’ils ne s’acquittent que de trente pour cent du patrimoine qu’ils on racheté, le reste, ils l’honorent sur deux décennies. C’est dire les limites de l’actionnariat salarial en Algérie. Lamraoui A. recommande qu’une reprise à hauteur de soixante-dix pour cent par les travailleurs dans une entreprise, ce serait intéressant, parce que, ajoute-t-il, les repreneurs peuvent, s’ils le souhaitent, vendre leurs actions à des banques, à la Bourse.

Synthèse de Samir
D’après la Tribune