Accueil > ECONOMIE > L’Algérie réfléchit à sa sécurité alimentaire

L’Algérie réfléchit à sa sécurité alimentaire

mercredi 18 juin 2008, par Kahina

La fragilité de l’Algérie dans le domaine de sa sécurité alimentaire impose une stratégie nationale efficace pour le développement du secteur agricole.

L’agriculture en Algérie et la sécurité alimentaire.

L’Algérie doit de ne pas connaître d’émeutes de la faim, comme il s’en produit ailleurs dans le monde consécutivement à la crise alimentaire mondiale qui sévit, à sa chance de disposer d’un pactole financier permettant à l’Etat de dégager des enveloppes nécessaires à la couverture des besoins nationaux en produits de consommation de première nécessité et d’en soutenir les prix à la vente. Mais il n’est nullement définitivement à l’abri d’une situation catastrophe, et cela pour la raison que sa sécurité alimentaire est par trop dépendante de la rente que lui procurent ses ressources en hydrocarbures. Pour que cela se produise, il suffirait que les cours pétroliers chutent. De cela, tout le monde en est conscient : pouvoirs publics, experts et citoyens lambda. L’unanimité est faite que l’Algérie ne peut et ne doit compter uniquement sur sa rente pétrolière pour assurer sa sécurité alimentaire. Il reste à savoir comment atteindre cet objectif, d’autant que même s’ils font le même constat, nos dirigeants ne semblent pas sur la même longueur d’onde quant aux stratégies à mettre en oeuvre pour arriver à ce but.

L’échec renouvelé des politiques économique et agricole expérimentées dans le pays depuis l’indépendance. Cette fois, le droit à l’erreur n’est plus permis : l’Algérie doit se doter d’une stratégie économique dont l’objectif clef devra être la mobilisation et la valorisation de ses propres potentialités industrielles et agricoles. Il y a urgence à définir cette stratégie. Tout comme Bouteflika a estimé, dans son message au sommet de la FAO organisé au début juin à Rome, que le « concept de sécurité alimentaire doit être réapprécié de manière consensuelle à la lumière des bouleversements qui semblent se dessiner et éventuellement à l’occasion d’un prochain sommet mondial de l’alimentation ». Les pouvoirs publics en Algérie devraient s’inspirer de sa recommandation en prenant l’initiative d’un débat national sur la question, ouvert à toutes les compétences, sans ostracisme à l’égard de personnes ou de courants de pensée. La sécurité alimentaire de la nation est un de ces problèmes fondamentaux qui concernent tous les Algériens, quels que soient leurs convictions doctrinales et leurs penchants politiques. C’est une préoccupation sur laquelle la réflexion la plus large est possible entre gouvernants, experts et professionnels. Il peut en sortir une vision et une stratégie d’actions consensuelles autour desquelles l’Etat et les citoyens se mobiliseraient pour atténuer la dépendance de la nation du marché extérieur concernant sa consommation en produits agroalimentaires.

Synthèse de Kahina, www.algerie-dz.com
D’après le Quotidien d’Oran