La France veut faire mieux en Algérie

La France et l’Algérie veulent renforcer le partenariat économique grâce aux accords conclus, hier, lors de la première visite à Alger de Thierry Breton, ministre français de l’Economie et des Finances, depuis son entrée au gouvernement De Villepin. Cette visite s’inscrit dans le cadre de la refondation des relations algéro-françaises.

Elle fait suite à celle effectuée, en juillet 2004, par Nicolas Sarkozy, son prédécesseur. Un déplacement qui s’était soldé par la signature d’un aide-mémoire en vertu duquel des concours financiers, totalisant environ deux milliards d’euros, doivent être accordés par la France. Ces apports financiers sont composés de 288 millions d’euros de conversion de dettes en investissements, 750 millions d’euros de crédits concessionnels et un milliard d’euros de crédits commerciaux garantis.

C’est surtout le volet des échanges commerciaux qui a, le plus, focalisé l’attention avec en toile de fond la signature d’un traité d’amitié entre l’Algérie et la France. A ce sujet, le ministre français, porteur d’un message de Jacques Chirac à Abdelaziz Bouteflika, a exprimé la volonté de son gouvernement à « tout mettre en oeuvre pour que les fonds baptismaux du traité d’amitié se concrétisent dans un délai proche ». La conclusion du traité est une des « priorités », précisera-t-il, du gouvernement français. Les « avancées importantes » de cette visite s’inscrivent parfaitement, selon lui, dans cette logique.

Pour Mourad Médelci, ministre des Finances, la visite de Thierry Breton atteste de « la volonté partagée des deux gouvernements, la première fois avec autant de clarté, d’une coopération qui concerne également le développement des capacités de production en Algérie ». Il s’agit, selon le grand argentier du pays, de « transformer une coopération qui se porte bien en coopération stratégique ». Thierry Breton veut impulser, à travers sa visite, un signal fort en matière de partenariat économique. Il a affirmé que la France souhaitait « vraiment inciter les entreprises françaises à travailler davantage » avec l’Algérie.

La création du comité mixte stratégique a pour objectif d’identifier les secteurs prioritaires. Ce comité se réunira au moins deux fois par an au niveau des experts et une fois par an au niveau ministériel. La première réunion ministérielle entre Mourad Médelci et Thierry Breton devrait intervenir, selon le ministre français, au cours du 1er trimestre 2006. « Il s’agit de permettre à l’Algérie de renforcer sa position industrielle tels que dans la pétrochimie, l’automobile, la santé et le médicament », précisera Thierry Breton. Ces axes de coopération et d’investissements éventuels seront définis et clarifiés, lors de la prochaine rencontre. « Nous sommes déterminés à aller de l’avant dans l’intérêt de l’Algérie et de la France », a-t-il souligné. D’ores et déjà, en plus des secteurs cités par le ministre français, l’agriculture et la pêche, l’industrie, ainsi que les services sont considérés comme prioritaires par Mourad Médelci.

Synthèse de Billal
D’après le Quotidien d’Oran