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La stratégie économique de l’Algérie en question

samedi 22 mars 2008, par Rédaction

L’Algérie dispose d’une stratégie économique qui ne fonctionne pas comme il se doit du fait des lenteurs bureaucratiques selon Hamid Temmar.

Un complexe économique en Algérie.

Le maillon faible est tout indiqué, même si c’est vague, diffus, l’administration recouvrant tout un éventail dans le secteur économique. Laquelle des administrations financière, douanière, domaniale a-t-elle le plus de poids, d’engagements dans l’acte d’investir en Algérie, de privatiser ? La responsabilité est en quelque sorte diluée dans un processus de réformes mené à la hussarde, chahuté, remisé, ponctué de blocages. Certes, l’administration est loin d’être irréprochable, mais la blâmer, la tenir pour seule responsable de tout ce qui va mal, c’est s’abriter dernière des arguments courts, se voiler la face, se justifier, ne pas dire les choses telles qu’elles sont. Il est vrai que l’économie nationale a hérité d’une administration socialisée, à l’opposé de ce que devrait être l’économie d’aujourd’hui. Est-ce possible d’innover avec du vieux, de faire évoluer les choses dans un environnement économique passéiste ? Ne fallait-il pas tout remettre à plat, à commencer par la formation dans le corps de l’administration d’agents à l’entreprise, à l’économique ? Aujourd’hui, la privatisation des entreprises publiques en Algérie, par exemple, est une des réformes qui traînent en longueur. Est-ce la faute à l’administration ? Indépendamment de l’option de privatisation retenue, la législation la sous-tendant, modifiée et remodifiée, ne révèle pas moins une incohérence dans toute la stratégie de réforme économique.

Et dans de telles conditions, le processus de privatisation ne peut être qu’atrophié, en panne. Ses promoteurs ne semblent cependant pas en avoir tiré les enseignements, tous les enseignements. Le processus de privatisation a été amorcé en 1994, dans le sillage des accords conclus avec le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale. Il l’a été dans une conjoncture difficile, l’Algérie disposant de maigres recettes pétrolières, une partie des entreprises publiques périclitant. Il a été relancé en 2007. Et il devait concerner mille deux cents sociétés nationales. Mais rien de changé ou presque, les prétendants repreneurs ne se bousculant pas encore au portillon. Les chargés de réformes reconnaissent d’ailleurs, dans un certain sens, que le rythme imprimé aujourd’hui à la privatisation est lent. Ce qu’ils projetaient, et c’était plus qu’un vœu, c’était de faire passer sous contrôle privé une entreprise par mois et par SGP (Société de gestion des participations). Ces structures, au nombre de soixante-neuf, avaient et ont encore mandat pour privatiser. Des privés nationaux, intéressés par la reprise d’entités publiques, et c’est de bonne guerre, estiment incohérente la formule de privatisation dans sa forme actuelle. C’est une opération qui n’est pas entourée de suffisamment de transparence, notent-ils. Autre exemple de réforme pendante, la stratégie industrielle de l’Algérie. C’est une stratégie pompeusement soumise à l’appréciation d’experts indépendants, à des privés, à des consultants, à des universitaires, à l’administration... Qu’en est-il advenu aujourd’hui ?

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après La Tribune