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Le rapprochement entre l’Algérie et la Russie inquiète

lundi 29 janvier 2007, par Rédaction

L’accord signé entre l’Algérie et la Russie pour un renforcement de la coopération dans le secteur du gaz naturel continue d’alimenter les craintes dans les pays consommateurs en Europe qui dedoutent la création d’une OPEP du gaz.

La coopération gazière entre l’Algérie et la Russie va se renforcer.

Le récent déplacement en Algérie du ministre russe de l’Industrie et de l’Energie, Viktor Khristenko, qu’il a effectué à l’invitation de son homologue algérien, Chakib Khelil, - ce qui n’a pas manqué de susciter de graves préoccupations en Occident - en est un bon exemple. Cette visite a été couronnée par la signature d’un mémorandum russo-algérien où les deux pays ont fixé les résultats accomplis et les perspectives de la coopération bilatérale dans l’énergie et le génie minier. A l’issue des pourparlers, les parties ont signé des accords portant sur l’exploitation de gisements d’hydrocarbures et ont convenu de coopérer dans l’électricité, de promouvoir un meilleur rendement énergétique et d’économiser l’énergie. L’Algérie a notamment sélectionné quatre des huit projets proposés par Gazprom.

La Russie et l’Algérie sont des partenaires idéaux : sans entrer en concurrence directe, elles disposent d’un réseau de gazoducs et de transports par mer qui embrasse pratiquement toute l’Europe. L’Algérie assure à elle seule plus de 10% de ses besoins en gaz naturel. Les deux pays contrôlent donc jusqu’à 40% du marché du gaz européen. Mais si les Algériens ravitaillent essentiellement les régions méditerranéennes, la Russie alimente, elle, le nord de l’Europe. Moscou et Alger ne cachent pas leurs intérêts dans des pays tiers. Le monopole gazier russe scrute notamment les voisins de l’Algérie (Libye, Mauritanie et Mali) et certains pays centrafricains où travaille l’équivalent algérien de Gazprom, Sonatrach.

Dans un premier temps, cette coopération (si une telle chose est possible) se limitera à des travaux de prospection géologique conjoints. Gazprom aurait intérêt à pénétrer, grâce à l’assistance algérienne, sur les marchés de l’Europe du Sud (Espagne, Portugal et sud de l’Italie). En retour, il promet à Sonatrach des débouchés dans le nord de l’Europe où les positions de Gazprom sont traditionnellement fortes. Il s’agit d’opérations de troc, car Gazprom pourrait desservir les contrats de Sonatrach dans le nord tout en recevant en échange la même quantité d’hydrocarbures pour ses fournitures dans le sud. Des arrangements au niveau du marketing et des prix sont donc inévitables. Ces nuances de la coopération russo-algérienne inquiètent tout particulièrement les analystes européens et américains.

Synthèse de Rayane
D’après RIA Novosti