Le textile chinois alarme les Etats-Unis

Washington commence à s’énerver sérieusement contre la Chine. Jeudi, parallèlement à la démarche de la Commission européenne, le gouvernement américain annonçait à son tour le lancement d’une procédure ouvrant la voie à une éventuelle réintroduction de quotas pour limiter les importations textiles de Chine. Puis, vendredi, les autorités américaines indiquaient avoir placé la Chine sur leur liste noire prioritaire pour la piraterie et la contrefaçon en menaçant Pékin d’une plainte devant l’OMC si rien n’était fait rapidement contre ce fléau qui occasionne des milliards de dollars de pertes aux industriels américains.

En 2004, le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine a atteint 162 milliards de dollars, et, en mars, les usines textiles américaines comptaient 14 000 emplois de moins qu’un an plus tôt. « Il y a eu une déferlante d’importations chinoises et ça a fait des dégâts », a déploré David Trumbull, un responsable de la National Textile Association, l’une des grandes fédérations de producteurs américains.

Face à l’ouverture des enquêtes par Washington, Pékin a rappelé être « fermement opposé aux limitations imposées » par l’étranger. Dimanche, le gouvernement chinois révélait avoir nommé Gao Hucheng, un francophone de 54 ans et vice-ministre du Commerce, comme négociateur spécial pour gérer les plaintes internationales sur les exportations de textiles et autres contentieux commerciaux.

Est-ce le signe de l’ouverture de discussions ? Pas si sûr. « Les enquêtes lancées ont déjà pollué l’atmosphère des négociations, je ne pense donc pas que ces négociations aboutiront à un résultat idéal », a déclaré le vice-président de la Chambre de commerce du textile chinois.

Source : AFP