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Les cours du pétrole soutenus par la météo

jeudi 13 janvier 2005, par Hassiba

La météo se rend maîtresse des marchés pétroliers. La forte tempête en mer du Nord risque d’engendrer des dommages sur les plates-formes. Ces craintes ont poussé les prix du baril à la hausse.

Ainsi, les prix du pétrole montaient hier matin lors des échanges électroniques avant la publication des chiffres hebdomadaires des stocks américains, alors qu’une forte tempête en mer du Nord fait craindre de nouveaux dommages sur les installations pétrolières.

Sur le New York Mercantile Exchange, le baril de pétrole brut pour livraison en février progressait de 40 cents à 46,08 dollars lors des échanges électroniques vers 11h00 GMT. Sur l’International Petroleum Exchange (IPE) de Londres, le baril de brent de la mer du Nord prenait 31 cents à 43,43 dollars en séance électronique.« Les cours sont en hausse en raison de dommages possibles en mer du Nord » sur les plates-formes pétrolières, a indiqué un opérateur à la maison de courtage GNI-Man Financial. « On a vu mardi soir la pire tempête jamais enregistrée en mer du Nord et on attend de voir si cela a causé d’autres dommages importants », a-t-il poursuivi. « Les plates-formes sont fermées depuis hier après-midi », a-t-il encore ajouté. Une forte tempête -la plus importante depuis de nombreuses années- souffle sur le nord des îles britanniques, la république d’Irlande et la côte est norvégienne depuis mardi. La production pétrolière norvégienne, perturbée par des incidents techniques aggravés par la tempête, risque d’être amputée de plus d’un dixième encore durablement, a-t-on appris hier auprès des compagnies pétrolières. Suite à la fermeture de trois plates-formes offshore, la production de la Norvège, troisième exportateur mondial de brut, est actuellement réduite de 345 000 barils par jour (b/j), soit 11,5% de la production normale du pays (près de 3 millions b/j).

Une reprise rapide de la production sur les trois installations n’est pas envisagée, ont indiqué hier leurs opérateurs à l’Agence France presse (AFP). Les investisseurs attendaient par ailleurs la publication des chiffres des stocks américains pour la semaine achevée le 7 janvier. Certains analystes de Londres s’attendent à une hausse d’environ un million de barils (mb) des stocks de produits distillés et une progression de 1,8 mb des réserves d’essence. En revanche, ils tablent sur une baisse de 1,5 mb des stocks de pétrole brut.Selon les analystes de la maison de courtage Sucden, les intervenants cherchent des indications sur ce que va faire l’Organisation des pays exportateurs de pétrole lors de sa prochaine réunion, prévue pour le 30 janvier à Vienne, Autriche. La crainte d’une nouvelle réduction est dans toute les pensées. « Une autre diminution de la production, qui s’ajouterait à la décision prise en décembre de réduire l’offre d’un million de barils à partir du 1er janvier, pourrait être nécessaire pour empêcher les stocks de se renflouer trop rapidement à la fin de l’hiver », ont-ils prévenu. Une réduction qui ne semble pas être réellement à l’ordre du jour de la réunion de l’OPEP.

Par ailleurs, des températures glaciales sont attendues dans le nord-est et le Midwest des Etats-Unis à partir de la semaine prochaine, et le mois de février devrait être plus froid que la normale saisonnière. Enfin, les cours étaient soutenus par les troubles en Irak à l’approche des élections générales du 30 janvier. Les exportations de brut par le nord du pays sont au point mort depuis le 18 décembre en raison de sabotages. Dans le sud, l’Irak pourrait réduire ses exportations de 10%, soit environ 160 000 b/j, à partir du 1er février, en raison de problèmes techniques. Le prix officiel du panier de l’OPEP, moyenne de sept bruts mondiaux, s’est établi à 39,45 dollars le baril mardi, contre 40,12 dollars lundi, selon le secrétariat du cartel.

L’Algérie produira 1,34 mbj début 2005
L’Algérie devrait produire 1,34 million de barils par jour (mbj) début 2005 contre 1,4 mbj fin 2004, a indiqué le ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, dans un entretien au journal spécialisé Pétrole et Gaz arabes daté du 16 janvier. « Compte tenu de la récente décision de l’OPEP [Organisation des pays exportateurs de pétrole], notre production pétrolière sera de 1,34 mbj au début 2005 contre 1,4 mbj à la fin 2004 », a-t-il indiqué.

« Notre capacité actuelle s’élève à 1,45 mbj », a précisé le ministre, qui confirme également que la capacité de production du pays s’approche de 1,5 mbj. « Avec la montée en puissance de la production du projet pétrolier situé dans le bassin de Berkine et opéré conjointement par la Sonatrach et l’australo-britannique BHP Billiton, nous serons à 1,5 mbj puisque le plateau de ROD sera de 80 000 barils par jour », détaille-t-il. Interrogé sur l’internationalisation des activités de la Sonatrach, le ministre estime que cet objectif est « clairement » dans son intérêt. Ainsi, « il est important de pénétrer le marché asiatique dont la croissance de la demande sera la plus forte », indique-t-il. « Autre objectif clé, le gaz. Notre marché principal restera l’Union européenne mais nous voulons accroître aussi nos exportations vers les Etats-Unis », selon le ministre, qui dit qu’il est aussi « très important pour Sonatrach de s’établir en Afrique », citant l’Angola, le Nigeria et la Guinée équatoriale.

Par Amine Echikr, LA Tribune