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Les pilotes d’Air Algérie s’expriment

mardi 22 août 2006, par Rédaction

Les pilotes d’Air Algérie ont dénoncé la dégradation des conditions de travail dans la compagnie aérienne nationale, lors d’un sondage réalisé par le Syndicat des pilotes de lignes algériens (SPLA).

Les pilotes d’Air Algérie s’expriment.

Si le crash de l’avion-cargo d’Air Algérie à Picenzia, en Italie, et qui a entraîné la mort des trois membres de l’équipage, a mis une nouvelle fois en évidence les tensions au sein de la compagnie, notamment entre le collectif des pilotes et la direction générale, les résultats du sondage réalisé par le syndicat des pilotes au mois de mai dernier et publié sur son site Web parlent d’eux-mêmes. Ils reflètent et mettent en exergue le malaise patent des pilotes de la compagnie nationale. Et ce, que ce soit sur leur relation avec la hiérarchie, la sécurité, la formation et bien d’autres raisons encore.

Les pilotes, qui ont répondu au sondage du SPLA, estiment à 76,6% qu’ils travaillent “sous la pression”. Ces derniers ne cachent d’ailleurs pas les causes de leur malaise. Celles-ci sont liées, pour eux, à 32,5% à “l’environnement”, à 25% à “l’employeur” et à 25% à “la nature des vols”. Il s’agit là de leurs conditions de travail. Par contre, 17,5% d’entre eux n’ont pas apporté de réponse à cette question. Les relations avec l’employeur, donc avec leur hiérarchie directe et la direction générale d’Air Algérie, sont qualifiées “d’inexistantes” pour 41,4% des pilotes. Elles sont “professionnelles” pour 27,6% d’entre eux. Un quart des personnes interrogées indique que leurs relations sont à la fois “professionnelles et amicales”. Le reste (6,5%) les juge “amicales”.

Interrogée sur la sécurité des vols, la majorité écrasante des pilotes, ayant répondu au sondage, pense que celle-ci est “à améliorer”. Si 13% du personnel navigant technique la juge “correcte”, 87% d’entre eux estiment néanmoins que la sécurité des vols est “à améliorer”. Les conditions de préparation des vols au niveau des opérations aériennes sont, selon les résultats du sondage, insuffisantes. Les pilotes précisent à 56,7% que ces conditions sont “à améliorer”. Près d’un tiers (33,3%) considère cependant que celles-ci sont “mauvaises”. Seuls 10% des personnes interrogées trouvent que les conditions de préparation des vols sont “bonnes”.

Les conditions de récupération ne satisfont pas les pilotes qui les jugent à 48,3% “mauvaises”, à 27,6% “à améliorer” et à 24,1% “moyennes”. Les terrains desservis sur le territoire national essuient également le feu des critiques. À la question “les terrains desservis sont-ils tous aux normes (balisage, SSIS, ATC, installations au sol) ?”, la réponse est catégorique : “Non”, à 100%. Concernant la formation, plus de la moitié (56,7%) estime que le niveau est “à améliorer”. Ce niveau de formation est “moyen” pour 26,7% d’entre eux. Seuls 16,7% des pilotes trouvent le niveau “standard”. Fait beaucoup plus préoccupant, il semble que pour la plupart des pilotes qui ont répondu aux questions du SPLA, la motivation de voler pour la compagnie nationale Air Algérie n’y est plus.

Synthèse de Mourad, algerie-dz.com
D’après Liberté