Les prix des billets Air Algérie ne baisseront pas

Il y a comme une résistance du monopole aéronautique qui refuse d’éprouver la fatalité du marché. Air Algérie en appelle à la primauté des “politiques publiques” dont “elle constitue un outil”, à la souveraineté sur l’espace aérien et même l’intérêt du client pour justifier la persistance des prix monopolistiques. Si Algérie Télécom avait invoqué la souveraineté sur les ondes nationales, on en serait encore à payer les puces GSM à vingt mille dinars et à fournir un dossier administratif pour prétendre à numéro de téléphone. La question se pose donc : pourquoi ce qui a prévalu pour la téléphonie, par exemple, ne vaudrait-il pas pour le transport aérien ?

En tout état de cause, et selon les rudiments de l’économie, on n’aurait pas encore trouvé mieux que l’épreuve du marché pour tester la qualité de la gestion d’une entreprise, la rentabilité d’une activité et l’optimalité d’un prix. Tout se passe comme si le voyageur en partance ou à destination de l’Algérie est sollicité pour compenser l’impréparation ou le refus de la compagnie nationale à affronter les conditions d’évolution en ciel ouvert. Ce conservatisme managérial qui pénalise l’usager algérien n’est socialement pas pertinent. Sur un plan politique, cette barrière tarifaire imposée par Air Algérie réduit forcément les contacts d’affaires et échanges touristiques et culturels.

En l’absence de marché, il est plus aisé d’accabler le client que d’aborder les problèmes de sureffectifs, d’actifs immobilisés ou des coûts des représentations à l’étranger. Sans le monopole de la compagnie nationale Air Algérie, aucun émigré ne serait contraint de subir les files d’attente nocturnes, rien que pour obtenir un numéro d’ordre, qu’on observe en hautes saisons devant certaines agences à l’étranger.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Liberté