Accueil > ECONOMIE > OMC : L’Algérie n’est pas pressée

OMC : L’Algérie n’est pas pressée

vendredi 24 mars 2006, par Bilal

L’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’est plus la priorité qu’elle était à l’époque d’un certain Abdelaziz Belkhadem, ex-ministre des Affaires étrangères.

Mohamed Bedjaoui avait averti que si l’adhésion de l’Algérie à l’OMC n’est pas effective d’ici à 2010, l’accord d’association avec l’UE deviendra nul.

C’est ce que l’on peut comprendre de l’intervention du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, sur ce sujet. L’OMC a tenté de faire annuler des décisions prises souverainement par le gouvernement algérien, tout simplement parce que ces mesures touchant au commerce international entrent dans le champ des « compétences » de cette institution.

L’interdiction d’importation en Algérie de véhicules de moins de trois ans - la khorda, ferraille, comme l’avait qualifiée Ahmed Ouyahia lui-même, en 1997 à la présentation de la loi de finances pour 1998 - ne plaît pas aux dirigeants de l’OMC. Cette interdiction sera maintenue. On se rappelle qu’il avait fallu l’intervention du président Bouteflika pour que la loi de finances complémentaire pour 2005, inclue cette disposition maintes fois rejetée par les députés et la fasse adopter à travers une ordonnance que ces mêmes députés ont dû voter. Autre mesure souveraine qui ne rencontre pas l’agrément de l’OMC : l’obligation, contenue également dans l’ordonnance portant loi de finances complémentaire pour 2005, faite aux sociétés d’importation de marchandises destinées à la revente en l’état de disposer d’un capital minimum de 20 millions de DA.

Ces deux mesures ont eu pour effet immédiat, l’une, de fermer la porte Algérie à une ferraille déguisée en voiture, l’autre de commencer à rendre inutiles les marchés parallèles de devises. N’en déplaise, donc, à l’OMC, ces deux mesures seront maintenues, quitte à ne pas adhérer à cette organisation, ajoute-t-on. Idem pour l’obligation faite aux entreprises publiques algériennes de placer leur argent dans les établissements financiers privés. Cette « hérésie » aux yeux de l’OMC ne sera pas levée. On sait que les dirigeants algériens avaient déjà déclaré, à propos de l’adhésion à l’OMC, que « rien ne presse » et que, dans tous les cas, il ne fallait pas y aller n’importe comment.

Cette position traduit une attitude du gouvernement qui, pour ne pas être nouvelle, est maintenant ouvertement affichée. Le report « à une date ultérieure », à l’initiative de la partie algérienne, du conseil d’association Algérie-UE - qui était annoncé pour mardi dernier - à cause du manque de préparation de la partie européenne, confirme la volonté des dirigeants algériens de ne pas être des figurants dans l’arène mondiale. Dans cette affaire, l’Algérie a estimé qu’ « il ne fallait pas faire dans la précipitation » et qu’« il va falloir prendre le temps nécessaire pour préparer cette rencontre dans de meilleures conditions ».

Synthèse de Billal
D’après la nouvelle république