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Retraite : L’Algérie à la traine

jeudi 25 août 2005, par Kahina

D’après un récent rapport de la Banque Mondiale, l’Algérie serait à la traine en terme de réforme de son système de retraite. Et pour cause, 60% des actifs algériens ne paient pas leurs cotisations.

David Robalino tire la sonnette d’alarme à propos du système de retraite en Algérie.

Le rapport de la Banque Mondiale, intitulé “Les régimes de retraite au Moyen-Orient et en Afrique du Nord : l’heure est au changement” est la première étude régionale portant sur plus de 30 régimes de retraite dans 13 pays et préconise une série de mesures qui permettrait aux gouvernements, notamment celui d’Algérie, de réformer progressivement des régimes de retraite dont ils ne peuvent assurer le financement à terme, et d’éviter ainsi des crises à l’avenir. Les problèmes des régimes de retraite de la région, note le document, tiennent à leur faible taux de couverture, à la fragmentation de leur administration et à la manière dont ces systèmes sont conçus, tous facteurs ayant des incidences négatives sur les incitations et sur l’équité.

Le rapport, rédigé par l’expert financier David A. Robalino, dont le journal Liberté a pu obtenir le document complet, fait ressortir que l’Algérie est à la traîne en ce qui concerne la réforme du système de retraite. Le texte indique que l’Algérie “n’a toujours pas pris conscience du problème et n’est pas disposée à agir”. Selon l’auteur du rapport, David A. Robalino, le total de cotisants en Algérie est estimé à 4,4 millions de personnes pour un total des bénéficiaires évalués à 1,6 million. La population active (main-d’œuvre), selon le calcul de l’auteur, est de 11 millions. Le taux de couverture serait de 40%. Les dépenses au titre des pensions tournent autour de 3,2% du Produit intérieur brut. La réforme du régime des retraites, explique le rapport de la Banque mondiale, “n’a pas progressé au même rythme dans l’ensemble de la région Mena”. Certains pays, comme l’Algérie, la Libye et la Syrie, en sont au tout début du processus de réforme ou n’ont pas encore commencé à en débattre.

Le document de la Banque mondiale estime que le gouvernement algérien, à travers les ministères des Finances, du Travail et des Affaires sociales, reconnaît que le problème du système de pension et celui de la Sécurité sociale sont des problèmes de recouvrement. “Cependant, il n’y a eu aucun mandat pour conduire une analyse détaillée des issues faisant face à la préparation de système de pension et d’initier un programme de réformes”, note le rapport. Récemment, selon la même source, des ressources ont été mobilisées pour préparer une évaluation de la situation financière des fonds de pension de retraite. Malheureusement, l’opération a été retardée. L’auteur du rapport affirme que suite à des discussions avec le personnel et les directeurs techniques, il en ressort “une tendance de sous-estimer l’importance des problèmes se posant à la Caisse nationale des retraites (CNR) et à la Caisse des non salarié”. “Il est difficile de discerner les raisons du manque d’intérêt pour la réforme de pension”, écrit David A. Robalino.

Le rapport de la Banque mondiale fait référence à l’existence, en Algérie, “de syndicats qui dominent les négociations de travail et des politiques de salaire”. Au Maroc, fait remarquer le document, “où les syndicats sont également importants, le processus de réforme est considérablement plus avancé”. En Algérie, souligne le texte de la Banque mondiale, “le système de pension est parfois perçu comme programme social d’aide”.

Synthèse de Kahina
D’après Liberté