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L’Algérie face à la baisse du pétrole

dimanche 21 septembre 2008, par Rédaction

Les finances de l’Algérie pourraient être pénalisées si la baisse du prix du baril pétrole se poursuivait.

L’Algérie fortement dépendante du pétrole.

La finance mondiale est en crise, ce n’est plus une nouveauté. Les dominos tombent les uns après les autres, dans la foulée de l’effet subprime et la contagion arrive doucement d’outre-Atlantique. L’épicentre de l’économie mondiale, Wall Street en l’occurrence, continue d’influencer le reste des places boursières. Qu’en est-il de l’Algérie ? D’une façon directe, il n’y a rien à craindre pour l’économie nationale, affirment les économistes. Par contre, les effets secondaires de l’actuelle crise financière pourraient hypothéquer sérieusement son avenir proche. L’Algérien a déjà ressenti, peut-être sans en être conscient, les retombées de cette crise mondiale, à travers la flambée des prix des matières premières, notamment ceux des denrées alimentaires. Ces derniers étaient, en effet, entrainés dans une spirale haussière à cause d’un des effets pervers de la crise des subprimes, les investisseurs trouvant refuge dans le pétrole. L’or noir, objet de spéculations tout azimut, a atteint des sommets sur les marchés mondiaux, ce qui avait provoqué un effet boule de neige sur d’autres matières telles les céréales, le sucre ou encore le café. Mais la crise a entamé une autre étape d’affolement, beaucoup plus grave que sa précédente.

Les pertes en cascades des plus grandes institutions financières mondiales ont conduit à une baisse de la demande en matière de pétrole. Résultat, l’AIE et l’OPEP, ainsi que d’autres analystes ont réduit, ce mois, leurs prévisions de demande de pétrole. Une telle situation n’arrange nullement les calculs du gouvernement algérien. Car une baisse de la demande, conjuguée au laxisme de certains membres de l’OPEP qui continuent de pomper au-delà de leurs quotas, ne feraient qu’abaisser les prix des hydrocarbures. Ces mêmes hydrocarbures qui assurent à l’Algérie 98% de ses recettes. Les responsables algériens en sont conscients : « L’économie algérienne risque de pâtir de la crise financière mondiale et notamment de la baisse de la demande sur le pétrole dont elle tire la quasi totalité de ses ressources en devises », avait affirmé Ahmed Ouyahia, s’exprimant en tant que secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND). « L’Algérie fonctionne à un baril de 67 dollars. A 70 dollars nous serions donc en danger, à 60 ça irait mal, à 50 ça irait très mal », a estimé M. Ouyahia à l’issue d’une réunion du conseil national de son parti. Ceci ne justifie évidemment pas la totale dépendance de l’Algérie à cette matière première, tout autant que la panique résultant des turbulences de la finance mondiale.

Synthèse de Mourad, www.algerie-dz.com
D’après Le Financier