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Iran : la "troisième révolution" ?

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  • Iran : la "troisième révolution" ?

    Iran : la "troisième révolution" ?

    LE MONDE | 15.06.09 | 10h25


    Commencée dans l'allégresse d'une grande mobilisation, avec des ouvertures inédites – femmes de candidats sur les podiums, débats télévisés en direct – la campagne "à l'américaine" pour la présidentielle iranienne s'est achevée, vendredi 12 juin, dans la contestation d'un score quasi "soviétique".

    Quelle que soit, en fait, la réalité des chiffres de ce scrutin officiel qui, avec plus de 63 % des voix, donne au fondamentaliste président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, les mains libres pour un second mandat, ce qui transparaît, dans la violence de la répression, le brouillage des communications et déjà les arrestations, c'est que l'Iran a peut-être lancé sa "troisième révolution".


    La première, en février 1979, a renversé le Chah. La deuxième, selon l'ayatollah Khomeyni, fondateur de la République islamique, a consisté, quelques mois après, à s'emparer de l'ambassade américaine.

    Que serait la troisième ? Les supporteurs de M. Ahmadinejad ont avancé le mot "Révolution", lui-même lui a donné un contenu durant la campagne.

    Jusque-là, le président surfait sur le populisme et le nationalisme, ses meilleurs alliés. Il vient de leur adjoindre un besoin de "justicialisme" sur lequel il compte mobiliser les classes défavorisées et les nouvelles élites révolutionnaires, notamment les milices islamiques (bassidji) pour tout à la fois endiguer cette société civile toujours plus jeune, plus évoluée et plus exigeante et se livrer à une "épuration" au plus haut de l'Etat de ceux qui voudraient "brader" les intérêts nationaux.

    Les signes avant-coureurs étaient là : appelant à voter, le Guide suprême, Ali Khamenei, mentor de M. Ahmadinejad, qui plus que tout craint, dit-on, "une contamination culturelle" occidentale, avait précisé il y a quelques jours : "Ne votez pas pour tous ceux qui veulent abdiquer au profit de l'Occident !"

    Aussitôt, le président sortant avait attaqué ses adversaires MM. Moussavi et Karoubi, soutenus par les réformateurs, et le conservateur M. Rezai, qui chacun à sa façon prônait une "détente" avec l'Ouest. Il avait même qualifié de "trahison" les accords de Saadabad, conclus en 2003 par le président réformateur Mohammad Khatami et les Européens qui avaient abouti, sur le dossier nucléaire controversé, à une suspension de l'enrichissement d'uranium.

    Reprenant le mot d'ordre de la rhétorique de l'âge d'or des débuts de la révolution, "Justice sociale pour les plus démunis", M. Ahmadinejad parle aussi de "couper les mains des corrompus et des profiteurs du régime". Et ce n'est pas un hasard si c'est l'un des personnages clés du régime, comme l'ex-président Ali Akbar Hachemi Rafsandjani, un des hommes les plus riches du pays, "rival" depuis toujours du Guide dans les sphères d'influence, qui est visé.

    D'autant que M. Rafsandjani, qui appuyait dans l'ombre la candidature Moussavi, a été élu en 2006 à la tête du Conseil des experts chargé d'élire, superviser voire démettre le Guide, en dépit des pressions des proches de M. Khamenei. Son "pragmatisme" envers l'Ouest est aussi bien connu.

    SPIRALE FONDAMENTALISTE

    C'est bel et bien d'une reprise en main du régime transformé en "bunker assiégé" par le petit groupe fondamentaliste au pouvoir qu'il s'agit. Les fils de la révolution vont à nouveau s'entre-dévorer. Qu'est-ce qui a déclenché cette nouvelle "crispation" qui a tout d'une "révolution culturelle à la chinoise" – le mot est de l'analyste Ahmad Salamatian ?

    Peut-être le fait que l'entourage du Guide qui, faute de crédit et de reconnaissance auprès des religieux, a tissé pour asseoir son pouvoir, en multipliant les charges d'Etat, un réseau complexe d'appui et d'influences basé sur les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique du régime et les services secrets, s'est senti menacé de l'intérieur.

    Non que la "vague verte" d'étudiants, d'intellectuels ou de femmes derrière l'ex-premier ministre Mir Hussein Moussavi, plus bruyante qu'efficace, ait été armée ou même organisée. Mais aux yeux d'un régime sur la défensive, elle faisait figure de potentielle "révolution de velours". Et les pancartes "A bas le dictateur !" ont été interprétées comme visant, au-delà de M. Ahmadinejad, le Guide lui même.

    M. Moussavi, ce nationaliste intègre avait déclaré entrer en campagne, car "l'Iran est menacé" en raison de "l'extrémisme contre-productif du gouvernement Ahmadinejad". Sans doute, le Guide ne l'a pas jugé "assez solide", ni même "assez fiable" pour entreprendre le grand "bargain", cette discussion globale avec les Etats-Unis dont l'Iran rêve depuis trente ans, pour que lui soient reconnus son statut de puissance régionale et la pérennité de sa République, sans rien céder ou presque en échange.

    Sentant le nouveau danger de radicalisation pour l'Iran, M. Moussavi ne plie pas pour l'instant. Et lui qui fut un des "poulains" du fondateur Khomeiny en appelle, par-dessus le Guide Khamenei, aux "sources d'imitation", ces grands ayatollahs Marjas, chargés de veiller à la morale islamique pour qu'ils endiguent les dérives de la "théocratie". L'un des plus respectés et apolitique, le grand ayatollah Golpayegani, a répondu favorablement, faisant part de son mécontentement devant le déroulement de l'élection, "ce grand mensonge qui porte atteinte aux fondements même de l'islam".

    Si, en dépit de tout, cette nouvelle révolution qui prône un retour aux valeurs de 1979 était effective, au moment où les équilibres mondiaux ont changé, ce serait une inquiétante "fuite en arrière". Alors même que le président Obama tend la main. Il ne la tendra pas toujours et si les "néo-cons" américains sont en perte de vitesse, les partisans de l'Israélien Nétanyahou sont là. Déterminés.

    La révolution avait trois mots d'ordre : "liberté, indépendance, République islamique". Qu'en est-il trente ans après ? L'indépendance est établie, mais l'Iran est encerclé et au ban des nations, sous le poids de trois séries de sanctions des Nations unies qui pourraient s'alourdir encore.

    La liberté ? La société se voit proposer comme seul avenir une plongée idéologique en milieu fermé, ce qui n'est pas à même de la calmer. A terme, c'est la République islamique qui sera menacée. M. Ahmadinejad a une chance à saisir, la main tendue de M. Obama. Saura-t-il la prendre ou préférera-t-il, seul contre tous, s'enfoncer dans une spirale fondamentaliste ?

    Marie-Claude Decamps
    Dernière modification par absent, 15 juin 2009, 20h22.

  • #2
    Des pronostics?
    La guerre, c'est la guerre des hommes ; la paix, c'est la guerre des idées. V. Hugo

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    • #3
      Khamanei semble se donner la possibilité d'éjecter Ahmadinejad, le recours de moussaoui peu lui servir dans le cas où son pouvoir personnel serait mis en danger.

      Les prochains jours vont être déterminants.
      « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

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      • #4
        Pronostic: si Ahmadinejad emprisonne son rival, ce sera une troisieme revolution au vu des masses dans les rues.

        S'ils trouvent un accord pour faire une enquete avec des observateurs, ca peut se terminer sans trop de casse.

        Si Moussavi appelle au calme sans contrepartie et Ahmadinejad est intronisé, il aura un gros probleme de legitimite interieure et sera affaibli dans ses positions internationales.

        Dans les 3 cas, l'Iran semble partir vers plus de moderation et c'est un tres bon signe.

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        • #5
          L'Iran bouge et c'est tant mieux !
          Je crois qu'Ahmadi, d'une manière ou d'une autre, est perdu...

          La fraude massive me rappelle celle de l'intronisation de Boutef. Les Iraniens de l'opposition semblent faire ce que nous n'avons pu faire.

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          • #6
            La fraude massive me rappelle celle de l'intronisation de Boutef. Les Iraniens de l'opposition semblent faire ce que nous n'avons pu faire.
            A nous d'apprendre et d'appliquer lors du prochain viol de la république.
            « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

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            • #7
              s'il y a des morts, par dizaines, ça peut être la fin du régime, le culte des martyrs chez les chiites ça ne rigole pas !

              le pouvoir a tout interêt à rester dans la mesure, en plus les pays étrangers sont là comme des requins à attendre que le régime s'éffondre pour prendre possession d'un des pays les plus riche d'orient !

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              • #8
                Je ne pense pas que la république islamique soit réellement menacée car les deux belligérants se donnent comme référence Khomeyni. Ce qui fait la force de ce mouvement c'est la structuration et la capacité de rassemblement des réformateurs qui restent tout de même des islamistes convaincus.
                « la libération de l'Algérie sera l'œuvre de tous », Abane Ramdane 1955.

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                • #9
                  Je ne pense pas que la république islamique soit réellement menacée
                  Moi, non plus...

                  Commentaire


                  • #10
                    pour les formatés des médias

                    pffffffffffffffffffff

                    Question?
                    Où est passé la grippe "halofine "?

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                    • #11
                      Moi non plus
                      Le système est tellement bien ficellé qu'il ne sera pas aisé de le démonter.
                      A la rigeur lui mettre des battons dans les roues, sans aucun effet sur le systeme.
                      La théocratie iranienne ressemble à une monarchie collegiale.
                      .

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                      • #12
                        non il n y aura pas de 3 eme revolution en iran.
                        ils ont renverse le shah d iran c etait leur revolution,il n y en aura pas d autres.
                        d ailleurs les mollahs sont tres puissants et controle tout le pays.et ils ont l appui d une majorite de la population par contre il y a une partie toute petite de la jeunesse qui est frustre mais elle ne pourra jamais mobiliser les iraniens pour renverser le pouvoir et le systeme actuel.
                        le systeme actuel restera au pouvoir au moins 1000 ans.
                        donc si il y aura une revolution en iran ce sera pour l an 3000 .

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                        • #13
                          le systeme actuel restera au pouvoir au moins 1000 ans.
                          donc si il y aura une revolution en iran ce sera pour l an 3000 .
                          C'est cela, tout comme l'URSS...

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                          • #14
                            ayoub @@

                            on ne peut pas faire le parralele entre l urss et l iran.
                            en urss c est un systeme qui s est ecroule.
                            en iran c est les mollahs et les chiites qui controlent un des pays les plus riche de la planete.

                            Commentaire


                            • #15
                              Article interessant:

                              C’est le choc. Une gifle assénée avec violence par un Mahmoud Ahmadinejad « the winner », aux occidentaux qui ont cru tenir leur victoire sur l’homme au look Tati. Echec et mat. C’est la gueule de bois. Certains ont passé une nuit blanche à surveiller les résultats de l’élection présidentielle iranienne qui arrivaient au compte goutte. Aux environs de 08h45, heure de Téhéran, 6h15 heure de Paris, plus de 87% des bulletins de vote avaient déjà été dépouillés. Le président sortant ne pouvant plus perdre, son adversaire a alors revendiqué la victoire, vieille méthode mise en place pour ne pas reconnaître sa défaite.

                              Les médias occidentaux comme d’habitude, dès les premières dépêches, lynchent encore et toujours l’homme fort de Téhéran. Bien sûr, si Mir Hossein Moussavi avait été donné vainqueur selon leur souhait, ces élections se seraient passées de façon démocratique et sans fraude. Or, c’est bien le cas. Coup dur et grosse claque pour tous ceux qui avaient déjà vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Surement, la machine infernale s’ébranlera, on accusera le régime d’avoir mis en place un système infaillible lui permettant de ne pas perdre alors que les mêmes disaient avant l’élection que tout était possible et que Moussavi était même donné favori.

                              Le taux de participation très élevé de cette élection, environ 75% voir 82% selon les estimations actuelles est un pied de nez à tous les bien-pensants convaincus qu’ils détiennent seuls les clés de la démocratie. C’est une bien mauvaise surprise, une vraie leçon démocratique que les iraniens envoient à tous leurs détracteurs. Oui, il y a une démocratie vivante en Iran et, aucune société occidentale à part les Etats-Unis lors de la dernière élection présidentielle n’a vu de mobilisation pareille, un appel sans précédent comme ce qui s’est passé en Iran. Des queues interminables. Un ministère de l’Intérieur qui se retrouve contraint de prolonger l’ouverture des bureaux de votes jusqu’à 22H dans certaines villes.

                              A 7h, heure de Paris, l’annonce de 87% des dépouillements représente plus de 28.909 689 bulletins favorables à Ahmadinejad contre 18.787 766 à Moussavi, soit une différence de plus de 9.500 000 voix sur environ 46 millions d’électeurs inscrits. Ce qui donnent à peu près au président sortant, un pourcentage de près de 65% des voix alors que son rival, lui, est crédité de 32% des suffrages. Ce qui donne in fine aux autres candidats inscrits, des miettes. Les deux autres postulants, le réformateur Mehdi Karoubi et le conservateur Mohsen Rezaï, obtiendraient respectivement, 0,88% et 2,3%. Un raz de marée de Mahmoud Ahmadinejad qui en dit long sur les filouteries occidentales. Toute honte bue, ils auront des explications alambiquées, pour encore une fois, nous entraîner dans une haine injustifiée contre l’Iran, pays pacifique qui ne peut se limiter à la dialectique guerrière de Ahmadinejad qui n’engage qu’un homme, et rien que lui, lorsqu’un tant soit peu, on s’informe sur la place réelle, le poids et l’influence d’un président en Iran.

                              Alors que de nombreux observateurs orientés juraient la main sur le cœur qu’on s’acheminait indubitablement vers un second tour incertain, cette victoire du docteur Mahmoud Ahmadinejad, 52 ans et toutes ses dents, marié et père de deux garçons et d’une fille, doit donner l’ulcère à certains. Vouloir parler au nom d’un peuple qu’on feint connaître en se cachant derrière une propagande malsaine est d’un ridicule abyssal. Vous ne serez pas surpris de revoir ces mêmes analystes et chroniqueurs de pacotille agrégés ès roulettes et docteurs ès frappes chirurgicales qui squattent sans compétence les plateaux de télévisions revenir nous asséner leurs sempiternelles contrevérités. Que vont-ils réinventer ? Nous dire sans doute que les iraniens sont cons et immatures, eux qui voyaient un peuple avide de changement ? Esbroufe.

                              Alors que certains porteront encore et toujours des œillères tout en jouant aux autistes, la nouvelle administration des Etats-Unis sous l’impulsion de Barack Obama, prudente, avait déjà fait savoir, tout en déclarant qu’il y avait espoir d’un changement à Téhéran, qu’il ne fermera pas la porte à un dialogue. Ceux qui ne rêvent que d’ennemis déclarés ou inavoués bénissent cette réélection de Mahmoud Ahmadinejad qui servira encore leurs basses besognes. N’en déplaise donc à tous les propagandistes, la révolution verte était de la poudre aux yeux. La réélection du président sortant, Mahmoud Ahmadinejad, est un plébiscite. Il a obtenu sans coup férir, la majorité absolue.

                              www.lejdd.fr

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