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Quand les Berbères avaient une reine juive...

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  • Quand les Berbères avaient une reine juive...

    En 647, Othman, ancien compagnon de Mohamed (SAW), proclamé khalife, ayant décidé la conquête de l’Afrique, ordonna la guerre sainte.
    Profitant de la mésintelligence régnant chez les Byzantins par suite de l’usurpation du Patrice Grégoire, le khalife envoya contre eux l`émir Abdallah à la tête de 120000 hommes.
    Abdallah défit et tua l’usurpateur et s’avançant jusqu’à Gafsa et au Djérid, lança ses bandes vers l’intérieur de la province romaine.
    Les Grecs n’eurent que le temps de se réfugier dans les forteresses de la Bysacène, et autour: de Carthage.
    (La Byzacène était un ensemble régional correspondant à l'actuelle Tunisie)
    Les Arabes manquant de matériel de siège, pressés d’autre part du désir de jouir des produits de leur immense butin, retournèrent au désert, se contentant après cette heureuse et courte expédition, d’une contribution de guerre de trois cents quintaux d’or.

    Vingt ans de guerre civile entre les fidèles de l’Islam, procurèrent une trêve aux populations africaines, dont les divers éléments : Grecs, Romains, Berbères et Juifs jusqu’alors hostiles, semblèrent se rapprocher en prévision du danger général.
    Mais les Berbères, mécontents des exactions du fisc impérial qui cherchait à se rattraper sur eux des sommes payées en tribut aux envahisseurs, finirent par se détacher de la cause byzantine, et mirent à leur tête Koceïla, chef de la grande tribu des Aoureba.
    Diverses expéditions des Arabes en Afrique eurent encore lieu avec des alternatives différentes de succès ; la principale est celle qui fut organisée par l’émir Okba Ibn Nafaâ.
    En 681, Okba renforçant son armée des Berbères convertis, s’empara de Gafsa et fonda Kairouan, des ruines des cités romaines environnantes ; puis il marcha sur l’Aurès à l’effet de réduire les populations Zénètes, lesquelles alliées aux Grecs et aux tribus juives, restaient indépendantes. Mais il échoua devant les forteresses où ces populations s’étaient réfugiées.
    Négligeant pour l’instant ces adversaires solidement retranchés derrière les murailles des forteresses byzantines, Okba traversant le Mzab, arriva jusqu’à Tiaret, où il défit les Grecs et les Berbères qui l’y attendaient en grand nombre. Puis il poussa jusqu’à l’Océan, où ayant fait entrer son cheval dans la mer, il Prit Dieu à témoin, qu’il avait accompli son devoir de bon Musulman, puisqu’il ne trouvait plus devant lui d’ennemi de sa religion à combattre.
    Revenu dans le M’zab, Okba, qui considérait toute l’Afrique comme soumise à l’Islam, renvoya ses troupes à Kairouan, ne conservant avec lui qu’une faible escorte.
    A la tête d’un petit groupe de cavaliers d’environ trois cents hommes, Okba voulut reconnaître les forteresses des environs de l’Aurès, devant lesquelles il avait échoué lors de son passage.
    Parvenu à Tehouda, au N.-E. de Biskra, l’émir, qui depuis quelques jours se sentait suivi pas à pas par les Berbères de Koceïla, se trouva tout à coup en face des tribus juives de l’Aurès, qui gardaient les passages.
    Entourés de toutes parts d’ennemis acharnés, il ne restait aux compagnons d’Okba qu’à vendre chèrement leur vie ; ils n’y manquèrent pas. Ayant fait leur prière, ils brisèrent les fourreaux de leurs épées et firent tête aux agresseurs. Mais que pouvait leur courage contre le nombre ! Ils furent anéantis.
    Le tombeau de l’émir conquérant de l’Afrique, enseveli sur le champ de bataille de Tehouda, est encore un lieu de pèlerinage pour les Musulmans à l’oasis qui porte son nom : Sidi Okba.
    Les Berbères, sous le commandement de Koceïla, aidés des tribus juives mises à la disposition du chef berbère par leur reine la Kahéna,renforcés des Chrétiens, chassèrent les Musulmans de leur nouvelle conquête.
    En 688, le khalife Abdel Malek reprenant les traditions de ses prédécesseurs, envoya de nouvelles troupes à la conquête de l’Afrique, sous le commandement de l’émir Zoheïr. Koceïla atteint aux environs de Kairouan, fût tué après une bataille acharnée et les Berbères et les Grecs avec les tribus juives, fuyant devant Zoheïr, se jetèrent en partie dans l’Aurès et dans le Mzab.
    Zoheïr, victorieux, ne sut pas tirer parti de ses succès. Pressé de revenir en Orient jouir de son triomphe et de son butin, il se heurta à Barka contre une troupe de Grecs qui venaient d’opérer une descente, et périt avec toute son escorte.
    An 690.
    Après la mort de Koceïla et le départ des Arabes, les indigènes de l’Afrique du Nord avaient reconnu l’autorité d’une femme : Daya bent Tabet, une Juive, plus connue sons le nom de la Kahéna ou devineresse. Ses intimes relations avec Koceïla, roi des Berbères et la part qu’elle avait prise au guet-apens de Tehouda, par elle organisé, où, Okba et ses compagnons avaient trouvé la mort, l’avaient mise en relief.
    Cette femme était issue de l’une des familles appartenant à ces tribus juives venues de la Cyrénaïque et de l’Égypte, réfugiées dans les Aurès après la dispersion ordonnée par Hadrien en 117, tribus fédérées entre elles, sous le nom de Djeraoua.
    Elle était la fille d’un nommé Tabet, fils d’Enfak, et appartenait à la tribu des Cohen, prêtres issus de la famille d’Aaron(1).
    Élevée dans la tradition de la science des mages de Chaldée, elle était initiée à toutes les pratiques de sorcellerie et de divination. Il lui avait été facile, grâce à, ses sortilèges, de prendre un empire considérable sur l’esprit peu cultivé des peuplades berbères.
    ____________________
    (1) Après la fuite des Arabes, les indigènes de l’Ifrikiya avaient reconnu
    l’autorité d’une femme Dihia, fille de Tabet, fils d’Enfak, reine des Djeraoua de l’Aurès. Cette femme remarquable appartenait, dit El Kaïrouani, à une des plus nobles familles berbères ayant régné en Afrique. Elle avait trois fils, héritiers du commandement de la tribu et comme elle les avait élevés sous ses yeux, elle les dirigeait à sa fantaisie et gouvernait par leur intermédiaire.
    Sachant par divination la tournure que chaque affaire importante devait prendre, elle avait fini par obtenir pour elle-même le commandement. Cette prétendue faculté de divination fit donner à Dihia par les Arabes, le surnom d’El Kahena (la devineresse). Sa tribu était juive, ainsi que l’affirme Ibn-Khaldoun, et il est possible que ce nom de Kahéna, que les Musulmans lui appliquaient avec un certain mépris, ait été, au contraire, parmi les siens, une qualité quasi-sacerdotale.
    Les relations de la Kahéna avec Koceïla et la part active qu’elle prit à la
    conspiration qui se dénoua à Tehouda, sont affirmées par les auteurs. Après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères se joignirent à elle.

    Par sa famille, elle appartenait à la caste des nobles de Judée ; et comme les tribus juives réfugiées, avaient pullulé depuis leur arrivée dans les Aurès ; qu’elles avaient fourni d’importants contingents aux prises d’armes des combattants pour l’indépendance de l’Afrique, elle avait fréquemment assisté aux conseils des chefs et souvent ses prévisions s’étaient trouvées réalisées.
    Elle avait organisé la résistance à l’Islam, et après avoir pris part avec ses gens au guet-apens dans lequel Okba Ibn Nafaâ avait trouvé la mort, elle avait contribué à repousser Zoheïr(1).
    Sa réputation de sorcière ou de devineresse était universelle dans toute l’Afrique ; elle avait su en tirer parti. Aussi, après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères s’étaient-ils joints à elle. Les Grecs eux-mêmes, demeurés isolés après l’évacuation définitive de l’Afrique en 698 par le Patrice Jean, espérant rencontrer un appui, se ralliaient autour d’elle ; et dans ses retraites fortifiées de l’Aurès, la Kahéna pouvait compter opposer un nombre considérable de combattants aux incursions arabes toujours menaçantes.
    ____________________
    (1) Au septième siècle de notre ère, quand les armées arabes entreprirent la conquête de l’Afrique, leurs généraux étaient accompagnés par des Juifs dont ils surent tirer un excellent parti en s’en servant comme intermédiaires avec les tribus berbères qui professaient le judaïsme. Parmi celles-ci, il s’en trouvait de puissantes qui défendirent vaillamment leur indépendance. Les envahisseurs eurent à soutenir contre elles des batailles et des combats d’où
    ils ne sortirent pas toujours vainqueurs. Exemple, la grande tribu des Djeraoua fixée dans les monts Aourès, commandée par une femme bien connue dans l’histoire nous le nom de la Kahéna. Il fallait qu’elle fût prépondérante cette tribu, qu’elle comptât dans son sein de bien braves guerriers pour que les autres tribus berbères se ralliassent à elle et que, par un effort commun, elles contraignissent les Arabes à se retirer après avoir perdu une sanglante bataille sur les bords de la rivière Nini.

    En 699 (79 de l’hégire), l’émir Hassan ben Nomân qui venait de s’emparer de Carthage abandonné par les Byzantins, se prépara à marcher contre les défenseurs de l’Aurès.
    Dès que la Kahéna apprit l’approche de l’ennemi, elle descendit du haut de ses montagnes et alla l’attendre aux environs de la ville de Baraï, située à peu de distance de la ville actuelle d’Aïn-Beïda.
    Elle commença par expulser les habitants de cette place forte et détruisit la ville, de peur que l’ennemi ne s’y fortifiât.
    Puis, elle établit dans la plaine, des lignes de défense, derrière lesquelles elle attendit l’attaque.
    Les deux armées se rencontrèrent sur les bords de l’Oued Nini.
    La bataille fut acharnée ; les Musulmans avaient à cœur de venger Okba, mais les Berbères commandés par d’anciens officiers de Koceïla, firent vers le soir une attaque impétueuse, qui décida du succès de la journée. Les Arabes culbutés, enfoncés de toutes parts, furent mis en pleine déroute.
    L’armée d’Hassan fût presque anéantie. Le massacre fut tel, que les eaux de la rivière étaient rouges de sang.
    Hassan, poursuivi l’épée dans les reins, ne s’arrêta que derrière les retranchements de Barka.

  • #2
    La devineresse profitant du prestige de sa victoire, établit aussitôt sa domination sur toute l’Afrique et se proclama reine sous le nom de Kahéna, qui signifie en hébreu aussi bien prêtresse, que sorcière. Son premier acte fut d’imposer le Mosaïsme dans son nouvel empire.
    Au nombre des captifs demeurés aux mains du vainqueur après la bataille de l’Oued Nini, se trouvait un jeune homme d’une grande beauté, nommé Khaled, fils de Yézid, de la tribu arabe de Kaïs. La reine s’éprit du jeune prisonnier, le combla de présents, et afin de le séparer de tout ce qui pouvait le distraire d’elle, de l’avoir ainsi bien à elle seule, elle rendit la liberté à tous ses compagnons de captivité.

    Emportée par la violence de son amour pour ce jeune étranger, elle publia sa liaison et l’affirma dans une fête donnée à cet effet.
    Ayant convoqué les généraux berbères, les chefs des Grecs et ceux des Juifs qui marchaient après elle, à une assemblée formant sa cour, elle se montra sans voiles, couchée, tenant Khaled enlacé dans ses bras, prodiguant à son amant les signes les plus manifestes d’une ardente passion.
    L’écrivain arabe Ibn-Hadari, rendant compte dans ses chroniques de cette scène d’amour, cherche à en atténuer l’effet dans les termes suivants :
    La Kahéna qui avait deux fils, dit un jour à Khaled :
    « Je n’ai jamais vu d’homme qui fut plus brave et plus
    beau que toi. Je veux t’attacher, pour que selon la coutume, tu sois le frère de mes enfants et que vous ayez le droit d’hériter les uns des autres. »
    Elle prit alors de la farine d’orge, la roula dans l’huile et la porta sur ses deux seins puis, appelant ses deux fils, elle leur dit : « Mangez avec Khaled sur, mon sein. » Cela fait, elle ajouta « Vous êtes frères. »
    Il serait inutile de faire ressortir ici l’invraisemblance de la scène décrite par Ibn-Hadari.
    De ses relations avec Koceïla, dont elle fut longtemps la conseillère et la maîtresse, la Kahéna avait des fils, deux fils, dit Ibn-Hadari ; trois fils, dit Ibn-Khaldoun. Or, Koceïla fût tué sous les murs de Kairouan en 688 ; ces faits se passaient vers l’an 700, le plus jeune de ses fils aurait approché à ce moment de la nubilité et il est impossible d’admettre que ces jeunes gens, hommes faits alors, auraient accepté, en présence du peuple, l’admission dans leur famille, et le partage au profit d’un ennemi, à titre, égal, de l’héritage de leur mère.
    Il est plus facile de penser que la reine, déjà âgée, était arrivée à ce moment de la vie où la femme qui aime, s’absorbant dans son amour, fait fi de toutes les conventions. Elle aimait de toute l’ardeur des femmes de sa race, quand ces femmes peuvent aimer ; et elle trouvait un bonheur nouveau dans la publicité donnée par elle à sa passion. Du reste, n’était-elle pas la reine incontestée, la reine triomphante, la puissante souveraine aux ordres de laquelle toutes les populations de l’Afrique du Nord obéissaient alors ?
    Aussi, pour être bien assurée de conserver Khaled, d’enlever à cet objet de son amour, tout moyen d’évasion ; d’empêcher qu’un retour toujours à prévoir des Musulmans, vint un jour lui enlever l’homme qui pour elle était toute la vie, elle prit une résolution, laquelle tout en servant les intérêts momentanés de sa passion, ne lui aliéna pas moins la fidélité
    de ses nouveaux sujets, lui réservant dans l’histoire de
    l’Afrique une page qui la met au rang des grands fléaux des peuples.
    Par ses ordres, les places fortes de l’Afrique du Nord furent démantelées, les édifices renversés et les villes détruites.
    Les troupeaux furent égorgés, les aqueducs rompus, les sources taries et les puits comblés. Les forêts furent incendiées, les jardins dévastés, les champs restèrent sans culture.
    Tout ce que la civilisation romaine avait mis 700 ans à cultiver et embellir ; tout ce que cette civilisation que nous nous efforçons d’essayer de copier, avait produit de beau et de durable, disparût en un jour.
    Cette admirable contrée du Nord de l’Afrique, si fertile et
    si belle, qui n’était des Syrtes à l’Océan qu’une succession non interrompue de bosquets ; où l’on pouvait cheminer de Gabès à Tanger, constamment abrité de l’ombre des grands arbres ; où les sources brillantes de partout jaillissantes, répandaient la fraîcheur de leurs clairs ruisseaux et la fertilité, fit place à un immense et sauvage désert.
    Mais la reine n’avait qu’un but : dévastant le pays, elle croyait enlever aux envahisseurs tout espoir de trouver à se ravitailler dans leurs courses nouvelles. Si elle conservait, en agissant ainsi pensait-elle, son amant, elle ne conserva pas ses peuples et ses alliés.
    En effet, les Berbères et les Grecs, forcés d’embrasser le Mosaïsme, religion détestée, voyant d’autre part disparaître en un jour avec leur fortune, le fruit de séculaires efforts, furent profondément irrités et se détachèrent de la souveraine, laquelle bientôt, demeura seule avec ses Juifs, enfermée, dans, ses refuges presque inexpugnables de l’Aurès, soumettant son amant à la surveillance la plus étroite.
    Mais, Khaled fatigué des marques d’expansion de sa vieille maîtresse, rêvait de son côté à des femmes plus jeunes ; il préférait la liberté aux faveurs dont la Juive le comblait. Aussi, parvint-il à gagner à prix d’argent des émissaires parmi les cavaliers des juifs des tribus employées à sa garde.
    Dans une expédition dont il avait le commandement
    contre les mécontents, rapidement réduits, il pût, au moyen de galettes dans lesquelles il avait enfermé avant leur cuisson, des messages secrets, informer l’émir, demeuré à Barka, de la situation précaire faite à la Kahéna. Il dépeignit l’abandon des alliés, les soulèvements partiels mais fréquents, le mécontentement des Berbères et des Grecs. Il traduisit les ferments de révolte chez ces populations ruinées et troublées dans leur foi, par les caprices de la sorcière le retenant captif.
    Hassan, qui ne songeait qu’à venger sa défaite, parfaitement renseigné par Khaled de la situation de son ennemie, profita bientôt de l’arrivée de renforts en hommes et en argent et se mit en campagne.

    Dès qu’ils purent apprendre la marche de l’ennemi, les
    Berbères et les Grecs, lesquels, dans un but de défense commune contre l’Arabe envahisseur, s’étaient autrefois groupés autour de la reine, devenus misérables par suite de ses dévastations, séparèrent leur cause de la sienne ; et la Kahéna se trouva à la veille du danger, réduite aux seules forces des gens de sa tribu.
    Hassan avait beau jeu ; il ne perdit pas son temps, et marcha directement sur l’Aurès, en passant par Gabès et Gafsa.
    La Kahéna connaissait trop l’ennemi auquel elle avait affaire, pour conserver la moindre illusion sur le sort qui lui était réservé. Dans le but de tirer vengeance des Berbères et des Chrétiens qui l’avaient abandonnée, elle fit des ouvertures à l’émir, lui offrant de passer avec ses forces au service des Musulmans.
    Elle envoya Khaled avec ses fils, en otages aux Arabes, mais l’émir n’accepta pas la soumission offerte et garda les otages.
    La Kahéna se vit alors obligée de se retirer dans ses retraites de l’Aurès, où bientôt atteinte, elle dût accepter le combat.
    La bataille fut longue, elle fut acharnée. Les Juifs, à la tête desquels quelques anciens officiers de Koceïla étaient encore restés, purent un moment espérer pouvoir repousser l’ennemi; mais leurs positions, imprenables de face, furent à la fin de la journée tournées par les Arabes guidés par Khaled et ils furent en partie massacrés.
    La reine cependant, avait pu échapper au désastre de son armée, à la ruine de sa fortune, à la trahison de son amant.
    Comme les Arabes tenaient à s’emparer de sa personne, sa tête étant mise à prix, la Kahéna envoya à l’émir la tête d’une femme avec laquelle elle avait quelque ressemblance, accréditant ainsi le bruit de sa mort.

    Entourée d’un petit nombre de compagnons demeurés fidèles dans l’adversité, elle put avant de mourir, pleurer au désert sa puissance disparue et son amour perdu.
    On montre son tombeau à Bir-el-Kahéna.
    Ceux de sa tribu épargnés embrassèrent l’Islam. Ils fournirent même à l’émir victorieux un corps de douze mille auxiliaires, à la tête desquels les fils de la Kahéna furent placés, sous le commandement immédiat de Khaled, investi de toute la confiance d’Hassan.
    Ces juifs convertis, firent à leur tour une guerre implacable aux Berbères et aux Grecs ; et c’est grâce à leur concours, que l’émir pût rapidement réduire les derniers éléments de résistance, qui tenaient encore en Afrique.
    An 705.
    La conquête de l’Afrique par l’Islam devint alors définitive.
    En 711, lorsque Tarik, ex-officier de Koceïla et berbère converti à l’Islam, passa le détroit avec douze mille guerriers, le chef musulman n’avait pas avec lui pour envahir la Péninsule, plus de trois cents Arabes ; le reste de son armée se composait de convertis à l’islam, après la défaite de leur reine(1).
    ____________________
    (1) Une autre grande tribu juive était celle des Médiouna dont le territoire s’étendait sur toute la portion centrale de la province d’Oran, occupée de nos jours par les Beni-Amer. Elle s’affaiblit considérablement en fournissant des contingents aux Arabes quand ceux-ci passèrent le détroit de Gibraltar sous la conduite du Berbère Tarek. Les autres tribus juives dont les noms nous ont été transmis par les historiens arabes, étaient les Nefouça de l’Afrique propre, les Fendelaoua, les Behloula, les Ghiatsa, les Fazaf de la Mauritanie ou Maroc actuel....
    Les Juifs parlent souvent avec enthousiasme de la reine juive des Aurès. La légende a grandi sa mémoire, l’entourant d’un merveilleux qui souvent inspira les poètes hébreux. On voit ce qu’il faut retenir de cet épisode de la conquête de l’Afrique par l’Islam.
    Certes, la Kahéna ne fut pas une femme ordinaire, et elle sut habilement tirer un moment avantage du prestige que lui avaient valu auprès des primitives nations berbères son don de divination, ses sortilèges et ses charmes.
    Mais, cette fille ardente de Judée, diseuse de bonne aventure, tout entière livrée à son amour sénile ; obéissant aux instincts de sa race que nulle force au monde ne pouvait alors tempérer, puisqu’elle était la reine, passa comme un fléau.
    La Kahéna fit plus de mal à l’Afrique, pendant les cinq années que dura son empire et surtout au cours des trois dernières années de son usurpation, que n’en avaient fait deux siècles auparavant toutes les excursions des Vandales, lesquels cependant, portent encore la triste renommée et la responsabilité devant l’histoire, des dévastations épouvantables de la Juive des Aurès.

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    • #3
      les arabes ont la certitude, en liant l arabe a l islam , qu ils detiennent la verité absolue. alors ils veulent ignorer l histoire d avant leur arrivée.

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      • #4
        Azul

        1- Il me semble que le choix du sous forum est loin d'être approprié.
        2- La source de ce "pelle-mêle" n'est pas indiquée (même si elle se retrouve aisément sur la toile)
        3- Les thèses d'Henri Garrot, manquent cruellement de substances anthropologiques.
        4- Aérer le texte de ne serait pas un luxe.



        Le reste, nous allons voir la suite du thread.


        ../..
        “La vérité est rarement enterrée, elle est juste embusquée derrière des voiles de pudeur, de douleur, ou d’indifférence; encore faut-il que l’on désire passionnément écarter ces voiles” Amin Maalouf

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        • #5
          D'autres sources, juives, affirment que la "Kahéna" n'est pas juive.

          Certains la pensent chrétienne, d'autres paiennes...
          'fin y'a un peu tout et n'importe quoi

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          • #6
            Kahina était juive et le Prophète avait aussi dans sa famille et son entourage des juifs. Certains furent même ses scribes. Replacer les choses dans leur contexte serait une très bonne chose pour ne pas induire en erreur ceux qui penseraient que cela était une faute de la part de Kahina. L'Islam était à sa naissance et pas toujours bien défendu ni très bien expliqué. C'est ce qui avait poussé Othman a faire un Coran qui serait le même pour tous et partout dans le monde. Tout en précisant que le Coran ne devait pas être interprété tel quel, qu'il y avait toujours le choix entre le bien et le mal. Le Bien triomphe toujours quand c'est Allah qui guide n'importe quel croyant et quel que soit le livre. Le Bien ne sera jamais de tuer pour obliger des peuples à se soumettre. Merci aux marocains de nous avoir débarrassé d'Okba, s'ils pouvaient faire la même chose avec Ali Belhadj, Layada, Belkhadem ou Soltani ça nous rendrait bien service encore une fois
            Dernière modification par zwina, 17 juillet 2009, 14h07.
            Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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            • #7
              C'est ce qui avait poussé Othman a faire un Coran qui serait le même pour tous et partout dans le monde

              ca veut dire quoi?

              Commentaire


              • #8
                @tmsn

                ... D'autres sources, juives, affirment que la "Kahéna" n'est pas juive ...

                Lesquelles ?

                ... Certains la pensent chrétienne, d'autres païennes ... fin y'a un peu tout et n'importe quoi ...

                A vrai dire, et en l'absence d'une indication claire et nettes, les trois options demeurent parfaitement possibles pour l'époque ou elle a vécu. Ce point restera donc encore longtemps obscur.
                "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                • #9
                  Harrachi,
                  Ca remonte à quelques années déjà et je ne me souviens plus de l'auteur, en gros l'auteur faisait reposer son argumentation sur le fait que la culture juive a une longue tradition d'écriture, et que si une telle résistante juive avait existé il y aurait dû avoir des écrits à son propos.. or là y'a rien.

                  Commentaire


                  • #10
                    Tmsn

                    Tout dépend de la forme de ce "Judaïsme" si vraiment la tribu maure d'al-Kahina était juive, car il se pourrait bien que la conversion ai été recente, ou alors qu'elle ai pris une forme tres locale ou tres particuliere.

                    D'autre part, le fait qu'elle ai ete juive (ou autre) ne signifie pas forcement que la resistance se soit faite en ce nom. Toute invasion etrangere provoque reaction aupres des populations locales, quelle que soit leur religion a la base.

                    Bref, toutes les options restent plausibles concernant cette question, bien que la piste juive soit a privilegier dans une certaine mesure puisque la seule attestee par des sources anciennes, bien que posteriures a l'epoque concernee.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

                    Commentaire


                    • #11
                      Oui, et surtout que même si elle était juive, ceci devait être un détail biographique, et c'est pourquoi, choucha, ça ne justifie surement pas un "les berbères avaient une reine juive", les berbères avaient une reine berbère ^^

                      Commentaire


                      • #12
                        Kahina était juive
                        personellement j'y crois pas, mon avis est qu'elle était Chretienne, les deux religions sont assez proches pour se tromper. Les Numides en ce temps là étaient essentiellement chretiens plutôt que juif, culte pratiqué seulement par quelques tribus specifiques, converti longtemps avant l'arrivée même du Christinaisme ou des romains ! l'essentiel des juifs residant à Cirta/Constantine...

                        une anecdote pour vous dire qu'il faut se mefier : un jour je suis aller visiter cnstantine avec deux amis. sur la place de la poste centrale il y avait une femme avec d'étranges ornements ! Un des amis surpris s'esclaffa "regardez une juive !"... je m'efforça de reperer la personne qu'il avait "reconnu" être juive (pour moi dans ma tête je me suis waooo comment il fait le gars pour reconnaître de visu une personne de confession juive surtout une femme !) ??? devinez quoi ! le femme portait des bijoux berberes, des croix targui !

                        Commentaire


                        • #13
                          Zwina

                          A ma connaissance, Okba a été tué en 683 par Koceila chef bérbére lors de la bataille de Tahouda, remporté par ce dernier.
                          Quelques dâtes: 656: année de naissance (présumée )de la Kahina à Thumar dans les Aurés .
                          670: 3 eme expédition des arabes en ifrikya.Okba ibn Nafii est nommé gouverneur de cette province et fonde Kairouan
                          675: Abou el-mohadjir succéde à Okba.Il fait prisonnier Koceila chef berbére .
                          681 Okba de nouveau gouverneur de l'Ifrikiya, entre dans l'Aurés.
                          683: Victoire de Tahouda remportée par le chef berbére, enfin libre.Mort de Okba.
                          688: Victoire arabe à Mems(remporté par Zoheir ibn Cais el-beloui.Mort de KoceilA
                          695:5 eme expédition des arabes en Ifrikiya.
                          Leonce, nouvel empereur byzantin(695-698)
                          Prise de Carthage par Hassan ibn Noman el-Ghassani, général arabe.
                          Victoire de la Kahina à oued Nini.Hassan vaincu est repoussé jusqu'en Cyranaïque
                          700: Mort de Kahina vaincue par Hassen ibn Noman el Ghassani
                          C'est un peu long, mais je pense necessaire .
                          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                          • #14
                            La Kahina

                            Je me permet de vous faire partager, l'introduction d'un livre sur la Kahina, écrit par Giséle Halimi, livre écrit en 2009(Janvier).
                            Je cite:
                            Mon grand-pére paternel me racontait souvent, par bribes, l'épopée de la Kahina.Cette femme qui chevauchait à la tête de ses armées, les cheveux couleur de miel lui coulant jusqu'aux reins.Vêtue d'une tunique rouge-enfant, je l'imaginais ainsi-, d'une grande beauté, disent les historiens.Veuve dans la force de l'âge, elle apprit à ses deux fils comment prendre le pouvoir sans jamais le céder.Devineresse, cette pasionaria berbére tint en échec, pendant cing années, les troupes de l'Arabe Hassan.(......).La Kahina était-elle juive? Personne ne le sut vraiment.
                            Grande stratége, elle inventa, au VIeme siécle, la tactique de la terre brulée.Quelques siécles plus tard, les Russes mirent ainsi Napoléon en déroute.
                            Elle régna, comme un chef militaire, sur une grande partie de l'Afrique du Nord, de l'Aurés à Bizerte, deConstantine à Tacapas.
                            Elle libéra tous les prisonniers arabes.Sauf un, Yesid ou Khaled.Cjeune homme superbe comme le désert, elle l'adopta.Selon le rite berbère, en faisant le signe de l'allaitement.
                            Il la livra aux arabes.
                            La Kahina pressentit sa fin.Elle sauva d'abord ses fils, en leur conseillant la soumission et la conversion à l'islam.
                            Je n'ai pas trouvé ce puits, Bir el-Kahena, sur la margelle duquel elle fut, dit-on décapitée.Amoins qu'elle ne mourût dans l'une de ces criques, limpides comme aux premiers jours, prè de Tabarka.


                            Je suis en treain de lire ce livre "La Kahina", il est captivant .
                            Dernière modification par Iska, 19 juillet 2009, 20h34.
                            " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                            • #15
                              Immaginé la force et le carrisme de la reine des Aurès pour s'imposer en chef incontestable sur les rudes hommes de son pays . Immaginé la fascination des conquérants juif-arabe venu d'orient quant ils virent des guerriers nord africains êtres commander par une vénérable femme majestueuse comme ses montagnes qui l'on vut naître .

                              { Depuis toujours les femmes de cette région avaient une liberté et un rôle considérable , nulle doute que les conquérants s'interrogèrent sur ces coutumes hors normes.....}

                              Il existe encore aujourd'hui des "kahinas" dans ces mêmes montagnes , Elles pratiquent toujours secrètement des us d'un autre age , celui de leurs ancêtres que l'Islam n'as jamais totalement éffacer , et c'est tant mieut, point de vue culturelles .

                              L'autre grand seigneur des Aurès, Koceyl ou Aksil , ( peau de guépard ou de bélier en Chawi ) n'as jamais vue de juif avant l'arrivé des Arabes, dont certains étaient des juifs islamisés , des chrétiens , et autres .

                              Je répète pour ceux qui voudrait nous faire croire qu'il y avait des juifs dans ces contrées auréssienne qu'ils nous en apporte des preuves authentique !, pour ce qui veulent des preuves de la judaïsation de plusieurs tribus Arabes même pendant la période islamique , ils n'ont qu'à demander,...des preuves écrites et des traces archéologiques existe à ce sujet .

                              Cette reine , "comme elle mérite qu'on l'appelle ", est une héroïne comme il y en a toujours eut dans ce pays . Elle est la digne héritière du tempérament rebelle de ses ancêtres tel que , Massnissa , Jughurta , Tacfarinas et bien d'autres qui furent oubliés, comme avait faillit l'être Jughurta justement, si ce n'été les écrits de Salluste qui le fit connaître au monde entier .

                              La reine des Aurès ne mérite pas que des crapauds l'a cite ,.... elle doit avoir son nom au côtés de ses aïeuls dans les endroits prestigieux de l'Algérie et la Tunisie réunie qui était encore son térritoire avant d'être vaincu .

                              L'administration algérienne préfèrera glorifiés et edifiés des statuts de pirates chrétiens servant des Turcs tel que raïs Morad plutôt que ses véritables seigneurs .

                              Halimi ce réfère à des légendes et son livre doit être lut comme tel . Bientôt on apprendra que Shaka zulu était en fait un marocain .
                              Dernière modification par sandaryo, 19 juillet 2009, 22h19.

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