En 647, Othman, ancien compagnon de Mohamed (SAW), proclamé khalife, ayant décidé la conquête de l’Afrique, ordonna la guerre sainte.
Profitant de la mésintelligence régnant chez les Byzantins par suite de l’usurpation du Patrice Grégoire, le khalife envoya contre eux l`émir Abdallah à la tête de 120000 hommes.
Abdallah défit et tua l’usurpateur et s’avançant jusqu’à Gafsa et au Djérid, lança ses bandes vers l’intérieur de la province romaine.
Les Grecs n’eurent que le temps de se réfugier dans les forteresses de la Bysacène, et autour: de Carthage.
(La Byzacène était un ensemble régional correspondant à l'actuelle Tunisie)
Les Arabes manquant de matériel de siège, pressés d’autre part du désir de jouir des produits de leur immense butin, retournèrent au désert, se contentant après cette heureuse et courte expédition, d’une contribution de guerre de trois cents quintaux d’or.
Vingt ans de guerre civile entre les fidèles de l’Islam, procurèrent une trêve aux populations africaines, dont les divers éléments : Grecs, Romains, Berbères et Juifs jusqu’alors hostiles, semblèrent se rapprocher en prévision du danger général.
Mais les Berbères, mécontents des exactions du fisc impérial qui cherchait à se rattraper sur eux des sommes payées en tribut aux envahisseurs, finirent par se détacher de la cause byzantine, et mirent à leur tête Koceïla, chef de la grande tribu des Aoureba.
Diverses expéditions des Arabes en Afrique eurent encore lieu avec des alternatives différentes de succès ; la principale est celle qui fut organisée par l’émir Okba Ibn Nafaâ.
En 681, Okba renforçant son armée des Berbères convertis, s’empara de Gafsa et fonda Kairouan, des ruines des cités romaines environnantes ; puis il marcha sur l’Aurès à l’effet de réduire les populations Zénètes, lesquelles alliées aux Grecs et aux tribus juives, restaient indépendantes. Mais il échoua devant les forteresses où ces populations s’étaient réfugiées.
Négligeant pour l’instant ces adversaires solidement retranchés derrière les murailles des forteresses byzantines, Okba traversant le Mzab, arriva jusqu’à Tiaret, où il défit les Grecs et les Berbères qui l’y attendaient en grand nombre. Puis il poussa jusqu’à l’Océan, où ayant fait entrer son cheval dans la mer, il Prit Dieu à témoin, qu’il avait accompli son devoir de bon Musulman, puisqu’il ne trouvait plus devant lui d’ennemi de sa religion à combattre.
Revenu dans le M’zab, Okba, qui considérait toute l’Afrique comme soumise à l’Islam, renvoya ses troupes à Kairouan, ne conservant avec lui qu’une faible escorte.
A la tête d’un petit groupe de cavaliers d’environ trois cents hommes, Okba voulut reconnaître les forteresses des environs de l’Aurès, devant lesquelles il avait échoué lors de son passage.
Parvenu à Tehouda, au N.-E. de Biskra, l’émir, qui depuis quelques jours se sentait suivi pas à pas par les Berbères de Koceïla, se trouva tout à coup en face des tribus juives de l’Aurès, qui gardaient les passages.
Entourés de toutes parts d’ennemis acharnés, il ne restait aux compagnons d’Okba qu’à vendre chèrement leur vie ; ils n’y manquèrent pas. Ayant fait leur prière, ils brisèrent les fourreaux de leurs épées et firent tête aux agresseurs. Mais que pouvait leur courage contre le nombre ! Ils furent anéantis.
Le tombeau de l’émir conquérant de l’Afrique, enseveli sur le champ de bataille de Tehouda, est encore un lieu de pèlerinage pour les Musulmans à l’oasis qui porte son nom : Sidi Okba.
Les Berbères, sous le commandement de Koceïla, aidés des tribus juives mises à la disposition du chef berbère par leur reine la Kahéna,renforcés des Chrétiens, chassèrent les Musulmans de leur nouvelle conquête.
En 688, le khalife Abdel Malek reprenant les traditions de ses prédécesseurs, envoya de nouvelles troupes à la conquête de l’Afrique, sous le commandement de l’émir Zoheïr. Koceïla atteint aux environs de Kairouan, fût tué après une bataille acharnée et les Berbères et les Grecs avec les tribus juives, fuyant devant Zoheïr, se jetèrent en partie dans l’Aurès et dans le Mzab.
Zoheïr, victorieux, ne sut pas tirer parti de ses succès. Pressé de revenir en Orient jouir de son triomphe et de son butin, il se heurta à Barka contre une troupe de Grecs qui venaient d’opérer une descente, et périt avec toute son escorte.
An 690.
Après la mort de Koceïla et le départ des Arabes, les indigènes de l’Afrique du Nord avaient reconnu l’autorité d’une femme : Daya bent Tabet, une Juive, plus connue sons le nom de la Kahéna ou devineresse. Ses intimes relations avec Koceïla, roi des Berbères et la part qu’elle avait prise au guet-apens de Tehouda, par elle organisé, où, Okba et ses compagnons avaient trouvé la mort, l’avaient mise en relief.
Cette femme était issue de l’une des familles appartenant à ces tribus juives venues de la Cyrénaïque et de l’Égypte, réfugiées dans les Aurès après la dispersion ordonnée par Hadrien en 117, tribus fédérées entre elles, sous le nom de Djeraoua.
Elle était la fille d’un nommé Tabet, fils d’Enfak, et appartenait à la tribu des Cohen, prêtres issus de la famille d’Aaron(1).
Élevée dans la tradition de la science des mages de Chaldée, elle était initiée à toutes les pratiques de sorcellerie et de divination. Il lui avait été facile, grâce à, ses sortilèges, de prendre un empire considérable sur l’esprit peu cultivé des peuplades berbères.
____________________
(1) Après la fuite des Arabes, les indigènes de l’Ifrikiya avaient reconnu
l’autorité d’une femme Dihia, fille de Tabet, fils d’Enfak, reine des Djeraoua de l’Aurès. Cette femme remarquable appartenait, dit El Kaïrouani, à une des plus nobles familles berbères ayant régné en Afrique. Elle avait trois fils, héritiers du commandement de la tribu et comme elle les avait élevés sous ses yeux, elle les dirigeait à sa fantaisie et gouvernait par leur intermédiaire.
Sachant par divination la tournure que chaque affaire importante devait prendre, elle avait fini par obtenir pour elle-même le commandement. Cette prétendue faculté de divination fit donner à Dihia par les Arabes, le surnom d’El Kahena (la devineresse). Sa tribu était juive, ainsi que l’affirme Ibn-Khaldoun, et il est possible que ce nom de Kahéna, que les Musulmans lui appliquaient avec un certain mépris, ait été, au contraire, parmi les siens, une qualité quasi-sacerdotale.
Les relations de la Kahéna avec Koceïla et la part active qu’elle prit à la
conspiration qui se dénoua à Tehouda, sont affirmées par les auteurs. Après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères se joignirent à elle.
Par sa famille, elle appartenait à la caste des nobles de Judée ; et comme les tribus juives réfugiées, avaient pullulé depuis leur arrivée dans les Aurès ; qu’elles avaient fourni d’importants contingents aux prises d’armes des combattants pour l’indépendance de l’Afrique, elle avait fréquemment assisté aux conseils des chefs et souvent ses prévisions s’étaient trouvées réalisées.
Elle avait organisé la résistance à l’Islam, et après avoir pris part avec ses gens au guet-apens dans lequel Okba Ibn Nafaâ avait trouvé la mort, elle avait contribué à repousser Zoheïr(1).
Sa réputation de sorcière ou de devineresse était universelle dans toute l’Afrique ; elle avait su en tirer parti. Aussi, après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères s’étaient-ils joints à elle. Les Grecs eux-mêmes, demeurés isolés après l’évacuation définitive de l’Afrique en 698 par le Patrice Jean, espérant rencontrer un appui, se ralliaient autour d’elle ; et dans ses retraites fortifiées de l’Aurès, la Kahéna pouvait compter opposer un nombre considérable de combattants aux incursions arabes toujours menaçantes.
____________________
(1) Au septième siècle de notre ère, quand les armées arabes entreprirent la conquête de l’Afrique, leurs généraux étaient accompagnés par des Juifs dont ils surent tirer un excellent parti en s’en servant comme intermédiaires avec les tribus berbères qui professaient le judaïsme. Parmi celles-ci, il s’en trouvait de puissantes qui défendirent vaillamment leur indépendance. Les envahisseurs eurent à soutenir contre elles des batailles et des combats d’où
ils ne sortirent pas toujours vainqueurs. Exemple, la grande tribu des Djeraoua fixée dans les monts Aourès, commandée par une femme bien connue dans l’histoire nous le nom de la Kahéna. Il fallait qu’elle fût prépondérante cette tribu, qu’elle comptât dans son sein de bien braves guerriers pour que les autres tribus berbères se ralliassent à elle et que, par un effort commun, elles contraignissent les Arabes à se retirer après avoir perdu une sanglante bataille sur les bords de la rivière Nini.
En 699 (79 de l’hégire), l’émir Hassan ben Nomân qui venait de s’emparer de Carthage abandonné par les Byzantins, se prépara à marcher contre les défenseurs de l’Aurès.
Dès que la Kahéna apprit l’approche de l’ennemi, elle descendit du haut de ses montagnes et alla l’attendre aux environs de la ville de Baraï, située à peu de distance de la ville actuelle d’Aïn-Beïda.
Elle commença par expulser les habitants de cette place forte et détruisit la ville, de peur que l’ennemi ne s’y fortifiât.
Puis, elle établit dans la plaine, des lignes de défense, derrière lesquelles elle attendit l’attaque.
Les deux armées se rencontrèrent sur les bords de l’Oued Nini.
La bataille fut acharnée ; les Musulmans avaient à cœur de venger Okba, mais les Berbères commandés par d’anciens officiers de Koceïla, firent vers le soir une attaque impétueuse, qui décida du succès de la journée. Les Arabes culbutés, enfoncés de toutes parts, furent mis en pleine déroute.
L’armée d’Hassan fût presque anéantie. Le massacre fut tel, que les eaux de la rivière étaient rouges de sang.
Hassan, poursuivi l’épée dans les reins, ne s’arrêta que derrière les retranchements de Barka.
Profitant de la mésintelligence régnant chez les Byzantins par suite de l’usurpation du Patrice Grégoire, le khalife envoya contre eux l`émir Abdallah à la tête de 120000 hommes.
Abdallah défit et tua l’usurpateur et s’avançant jusqu’à Gafsa et au Djérid, lança ses bandes vers l’intérieur de la province romaine.
Les Grecs n’eurent que le temps de se réfugier dans les forteresses de la Bysacène, et autour: de Carthage.
(La Byzacène était un ensemble régional correspondant à l'actuelle Tunisie)
Les Arabes manquant de matériel de siège, pressés d’autre part du désir de jouir des produits de leur immense butin, retournèrent au désert, se contentant après cette heureuse et courte expédition, d’une contribution de guerre de trois cents quintaux d’or.
Vingt ans de guerre civile entre les fidèles de l’Islam, procurèrent une trêve aux populations africaines, dont les divers éléments : Grecs, Romains, Berbères et Juifs jusqu’alors hostiles, semblèrent se rapprocher en prévision du danger général.
Mais les Berbères, mécontents des exactions du fisc impérial qui cherchait à se rattraper sur eux des sommes payées en tribut aux envahisseurs, finirent par se détacher de la cause byzantine, et mirent à leur tête Koceïla, chef de la grande tribu des Aoureba.
Diverses expéditions des Arabes en Afrique eurent encore lieu avec des alternatives différentes de succès ; la principale est celle qui fut organisée par l’émir Okba Ibn Nafaâ.
En 681, Okba renforçant son armée des Berbères convertis, s’empara de Gafsa et fonda Kairouan, des ruines des cités romaines environnantes ; puis il marcha sur l’Aurès à l’effet de réduire les populations Zénètes, lesquelles alliées aux Grecs et aux tribus juives, restaient indépendantes. Mais il échoua devant les forteresses où ces populations s’étaient réfugiées.
Négligeant pour l’instant ces adversaires solidement retranchés derrière les murailles des forteresses byzantines, Okba traversant le Mzab, arriva jusqu’à Tiaret, où il défit les Grecs et les Berbères qui l’y attendaient en grand nombre. Puis il poussa jusqu’à l’Océan, où ayant fait entrer son cheval dans la mer, il Prit Dieu à témoin, qu’il avait accompli son devoir de bon Musulman, puisqu’il ne trouvait plus devant lui d’ennemi de sa religion à combattre.
Revenu dans le M’zab, Okba, qui considérait toute l’Afrique comme soumise à l’Islam, renvoya ses troupes à Kairouan, ne conservant avec lui qu’une faible escorte.
A la tête d’un petit groupe de cavaliers d’environ trois cents hommes, Okba voulut reconnaître les forteresses des environs de l’Aurès, devant lesquelles il avait échoué lors de son passage.
Parvenu à Tehouda, au N.-E. de Biskra, l’émir, qui depuis quelques jours se sentait suivi pas à pas par les Berbères de Koceïla, se trouva tout à coup en face des tribus juives de l’Aurès, qui gardaient les passages.
Entourés de toutes parts d’ennemis acharnés, il ne restait aux compagnons d’Okba qu’à vendre chèrement leur vie ; ils n’y manquèrent pas. Ayant fait leur prière, ils brisèrent les fourreaux de leurs épées et firent tête aux agresseurs. Mais que pouvait leur courage contre le nombre ! Ils furent anéantis.
Le tombeau de l’émir conquérant de l’Afrique, enseveli sur le champ de bataille de Tehouda, est encore un lieu de pèlerinage pour les Musulmans à l’oasis qui porte son nom : Sidi Okba.
Les Berbères, sous le commandement de Koceïla, aidés des tribus juives mises à la disposition du chef berbère par leur reine la Kahéna,renforcés des Chrétiens, chassèrent les Musulmans de leur nouvelle conquête.
En 688, le khalife Abdel Malek reprenant les traditions de ses prédécesseurs, envoya de nouvelles troupes à la conquête de l’Afrique, sous le commandement de l’émir Zoheïr. Koceïla atteint aux environs de Kairouan, fût tué après une bataille acharnée et les Berbères et les Grecs avec les tribus juives, fuyant devant Zoheïr, se jetèrent en partie dans l’Aurès et dans le Mzab.
Zoheïr, victorieux, ne sut pas tirer parti de ses succès. Pressé de revenir en Orient jouir de son triomphe et de son butin, il se heurta à Barka contre une troupe de Grecs qui venaient d’opérer une descente, et périt avec toute son escorte.
An 690.
Après la mort de Koceïla et le départ des Arabes, les indigènes de l’Afrique du Nord avaient reconnu l’autorité d’une femme : Daya bent Tabet, une Juive, plus connue sons le nom de la Kahéna ou devineresse. Ses intimes relations avec Koceïla, roi des Berbères et la part qu’elle avait prise au guet-apens de Tehouda, par elle organisé, où, Okba et ses compagnons avaient trouvé la mort, l’avaient mise en relief.
Cette femme était issue de l’une des familles appartenant à ces tribus juives venues de la Cyrénaïque et de l’Égypte, réfugiées dans les Aurès après la dispersion ordonnée par Hadrien en 117, tribus fédérées entre elles, sous le nom de Djeraoua.
Elle était la fille d’un nommé Tabet, fils d’Enfak, et appartenait à la tribu des Cohen, prêtres issus de la famille d’Aaron(1).
Élevée dans la tradition de la science des mages de Chaldée, elle était initiée à toutes les pratiques de sorcellerie et de divination. Il lui avait été facile, grâce à, ses sortilèges, de prendre un empire considérable sur l’esprit peu cultivé des peuplades berbères.
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(1) Après la fuite des Arabes, les indigènes de l’Ifrikiya avaient reconnu
l’autorité d’une femme Dihia, fille de Tabet, fils d’Enfak, reine des Djeraoua de l’Aurès. Cette femme remarquable appartenait, dit El Kaïrouani, à une des plus nobles familles berbères ayant régné en Afrique. Elle avait trois fils, héritiers du commandement de la tribu et comme elle les avait élevés sous ses yeux, elle les dirigeait à sa fantaisie et gouvernait par leur intermédiaire.
Sachant par divination la tournure que chaque affaire importante devait prendre, elle avait fini par obtenir pour elle-même le commandement. Cette prétendue faculté de divination fit donner à Dihia par les Arabes, le surnom d’El Kahena (la devineresse). Sa tribu était juive, ainsi que l’affirme Ibn-Khaldoun, et il est possible que ce nom de Kahéna, que les Musulmans lui appliquaient avec un certain mépris, ait été, au contraire, parmi les siens, une qualité quasi-sacerdotale.
Les relations de la Kahéna avec Koceïla et la part active qu’elle prit à la
conspiration qui se dénoua à Tehouda, sont affirmées par les auteurs. Après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères se joignirent à elle.
Par sa famille, elle appartenait à la caste des nobles de Judée ; et comme les tribus juives réfugiées, avaient pullulé depuis leur arrivée dans les Aurès ; qu’elles avaient fourni d’importants contingents aux prises d’armes des combattants pour l’indépendance de l’Afrique, elle avait fréquemment assisté aux conseils des chefs et souvent ses prévisions s’étaient trouvées réalisées.
Elle avait organisé la résistance à l’Islam, et après avoir pris part avec ses gens au guet-apens dans lequel Okba Ibn Nafaâ avait trouvé la mort, elle avait contribué à repousser Zoheïr(1).
Sa réputation de sorcière ou de devineresse était universelle dans toute l’Afrique ; elle avait su en tirer parti. Aussi, après la mort de Koceïla un grand nombre de Berbères s’étaient-ils joints à elle. Les Grecs eux-mêmes, demeurés isolés après l’évacuation définitive de l’Afrique en 698 par le Patrice Jean, espérant rencontrer un appui, se ralliaient autour d’elle ; et dans ses retraites fortifiées de l’Aurès, la Kahéna pouvait compter opposer un nombre considérable de combattants aux incursions arabes toujours menaçantes.
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(1) Au septième siècle de notre ère, quand les armées arabes entreprirent la conquête de l’Afrique, leurs généraux étaient accompagnés par des Juifs dont ils surent tirer un excellent parti en s’en servant comme intermédiaires avec les tribus berbères qui professaient le judaïsme. Parmi celles-ci, il s’en trouvait de puissantes qui défendirent vaillamment leur indépendance. Les envahisseurs eurent à soutenir contre elles des batailles et des combats d’où
ils ne sortirent pas toujours vainqueurs. Exemple, la grande tribu des Djeraoua fixée dans les monts Aourès, commandée par une femme bien connue dans l’histoire nous le nom de la Kahéna. Il fallait qu’elle fût prépondérante cette tribu, qu’elle comptât dans son sein de bien braves guerriers pour que les autres tribus berbères se ralliassent à elle et que, par un effort commun, elles contraignissent les Arabes à se retirer après avoir perdu une sanglante bataille sur les bords de la rivière Nini.
En 699 (79 de l’hégire), l’émir Hassan ben Nomân qui venait de s’emparer de Carthage abandonné par les Byzantins, se prépara à marcher contre les défenseurs de l’Aurès.
Dès que la Kahéna apprit l’approche de l’ennemi, elle descendit du haut de ses montagnes et alla l’attendre aux environs de la ville de Baraï, située à peu de distance de la ville actuelle d’Aïn-Beïda.
Elle commença par expulser les habitants de cette place forte et détruisit la ville, de peur que l’ennemi ne s’y fortifiât.
Puis, elle établit dans la plaine, des lignes de défense, derrière lesquelles elle attendit l’attaque.
Les deux armées se rencontrèrent sur les bords de l’Oued Nini.
La bataille fut acharnée ; les Musulmans avaient à cœur de venger Okba, mais les Berbères commandés par d’anciens officiers de Koceïla, firent vers le soir une attaque impétueuse, qui décida du succès de la journée. Les Arabes culbutés, enfoncés de toutes parts, furent mis en pleine déroute.
L’armée d’Hassan fût presque anéantie. Le massacre fut tel, que les eaux de la rivière étaient rouges de sang.
Hassan, poursuivi l’épée dans les reins, ne s’arrêta que derrière les retranchements de Barka.
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