On prend les mêmes et on recommence.
Aujourd’hui, pendant la marche, les mêmes héroïques énergumènes qui nous ont hué et insulté la semaine dernière, sont revenus. Là où je ne comprends plus rien, c’est que la semaine dernière, à peu près vers 13H, ils ont fini par se rallier à notre cause et ont même été plus bruyants que les manifestants eux-mêmes par moments. Aujourd’hui, voilà que je revois exactement les mêmes têtes brandissant des portraits de Bouteflika et criant : « Bouteflika machi Moubarek », « ya lekbay’li welli lédouar », « zouj, aya chabbab, zouj », « Bouteflika eddana lé Soudane », etc. Paradoxalement, vers 13H aujourd’hui aussi, ils entament leur énième renversement et se mettent de notre côté ! Tout d’un coup, c’est « Bouteflika Ouyahya, houkouma irhabiya », « khawa khawa, s’kara fel houkouma ». La situation est d’autant plus absurde qu’ils mettent autant de hargne à crier d’un côté que de l’autre. Est-ce qu’il s’agit d’un forfait 11H-13H renouvelable tous les samedis ?
La progression de l’Etat en matière de répression est indéniable.
Forts de leur expérience de la semaine passée, les policiers ont renoncé cette fois-ci à se mettre entre les manifestants et les anti-manifestants. Du coup, il y a eu des bagarres à répétition, et des voles incalculables, sous les yeux des policiers, jamais très loin. Wellah jamais de ma vie je n’ai vu autant de pickpockets rassemblés en un seul endroit. Le mérite des policiers est que, par moments, ils se mettaient en rangs et ils compressaient les manifestants et les anti-manifestants, avec les pickpockets dans le tas ; ils ont provoqué une khalouta monumentale. C’était vraiment désolant à voir, cette ambiance m’a réellement déprimé. Pourquoi l’Etat se plait-il à gérer ce genre de mouvements avec autant de malice ? Les policiers étaient vraiment très nombreux et pouvaient largement encadrer la marche et la laisser aller jusqu’au bout. Tout cette khalouta n’aurait pas eu lieu. Ils ont vraiment géré la marche avec une intelligence crapuleuse des plus rares. Et ce n’est pas la seule originalité policière de cette semaine, l’agressivité aussi a changé de forme. Aujourd’hui, lorsque les policiers étaient en contact avec les manifestants, pendant qu’ils les repoussaient avec leurs boucliers, ils leurs donnaient des coups de pieds dans les tibias. Personne ne voyait rien, et je ne comprenais pas moi-même pourquoi tous ceux qui étaient au premier rang criaient « aye, aye », jusqu’à ce que je reçoive un coup moi aussi. Le gros soulier noir et dur d’un policier est le portrait le plus fidèle du système algérien.
Triste constat de la journée, qui n’a rien d’original par ailleurs : l’Etat est trop fort. L’intelligence de la répression, du discrédit, de la division, ont atteint un stade très élevé. Il sera très difficile de sortir de dessous la botte noire et dure qui nous écrase, il va sans doute falloir qu’on se tende la main, mais comment faire lorsqu’on doit justement garder ses mains dans ses poches pour éviter les pickpockets ?
Si le constat s’arrêtait là, on ne serait peut-être pas si mal lotis. Mais le pire, le plus triste et le plus affligeant, c’est de voir tous ceux qui, pour des raisons obscures, sont fiers et contents des incompétents qui les gouvernent, et de la botte qui les écrase.
Aujourd’hui, pendant la marche, les mêmes héroïques énergumènes qui nous ont hué et insulté la semaine dernière, sont revenus. Là où je ne comprends plus rien, c’est que la semaine dernière, à peu près vers 13H, ils ont fini par se rallier à notre cause et ont même été plus bruyants que les manifestants eux-mêmes par moments. Aujourd’hui, voilà que je revois exactement les mêmes têtes brandissant des portraits de Bouteflika et criant : « Bouteflika machi Moubarek », « ya lekbay’li welli lédouar », « zouj, aya chabbab, zouj », « Bouteflika eddana lé Soudane », etc. Paradoxalement, vers 13H aujourd’hui aussi, ils entament leur énième renversement et se mettent de notre côté ! Tout d’un coup, c’est « Bouteflika Ouyahya, houkouma irhabiya », « khawa khawa, s’kara fel houkouma ». La situation est d’autant plus absurde qu’ils mettent autant de hargne à crier d’un côté que de l’autre. Est-ce qu’il s’agit d’un forfait 11H-13H renouvelable tous les samedis ?
La progression de l’Etat en matière de répression est indéniable.
Forts de leur expérience de la semaine passée, les policiers ont renoncé cette fois-ci à se mettre entre les manifestants et les anti-manifestants. Du coup, il y a eu des bagarres à répétition, et des voles incalculables, sous les yeux des policiers, jamais très loin. Wellah jamais de ma vie je n’ai vu autant de pickpockets rassemblés en un seul endroit. Le mérite des policiers est que, par moments, ils se mettaient en rangs et ils compressaient les manifestants et les anti-manifestants, avec les pickpockets dans le tas ; ils ont provoqué une khalouta monumentale. C’était vraiment désolant à voir, cette ambiance m’a réellement déprimé. Pourquoi l’Etat se plait-il à gérer ce genre de mouvements avec autant de malice ? Les policiers étaient vraiment très nombreux et pouvaient largement encadrer la marche et la laisser aller jusqu’au bout. Tout cette khalouta n’aurait pas eu lieu. Ils ont vraiment géré la marche avec une intelligence crapuleuse des plus rares. Et ce n’est pas la seule originalité policière de cette semaine, l’agressivité aussi a changé de forme. Aujourd’hui, lorsque les policiers étaient en contact avec les manifestants, pendant qu’ils les repoussaient avec leurs boucliers, ils leurs donnaient des coups de pieds dans les tibias. Personne ne voyait rien, et je ne comprenais pas moi-même pourquoi tous ceux qui étaient au premier rang criaient « aye, aye », jusqu’à ce que je reçoive un coup moi aussi. Le gros soulier noir et dur d’un policier est le portrait le plus fidèle du système algérien.
Triste constat de la journée, qui n’a rien d’original par ailleurs : l’Etat est trop fort. L’intelligence de la répression, du discrédit, de la division, ont atteint un stade très élevé. Il sera très difficile de sortir de dessous la botte noire et dure qui nous écrase, il va sans doute falloir qu’on se tende la main, mais comment faire lorsqu’on doit justement garder ses mains dans ses poches pour éviter les pickpockets ?
Si le constat s’arrêtait là, on ne serait peut-être pas si mal lotis. Mais le pire, le plus triste et le plus affligeant, c’est de voir tous ceux qui, pour des raisons obscures, sont fiers et contents des incompétents qui les gouvernent, et de la botte qui les écrase.
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