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Tariq Ramadan à propos de la tuerie de Toulouse.

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  • Tariq Ramadan à propos de la tuerie de Toulouse.

    Au-delà de la couverture médiatique permanente et particulièrement intense, au-delà même de la gestion politique de la crise ; il convient de faire une pause et de considérer les choses à la lumière de leur priorité. A Toulouse et Montauban, comme dans toutes les situations de guerre et de violence, nos pensées doivent accompagner les chemins de notre cœur, naturellement en sympathie avec les victimes. A Toulouse et Montauban, ce sont des adultes et des enfants, des innocents, qui ont été assassinés. La mort et la désolation touchent des familles françaises, juives, catholiques, musulmanes ou sans religion : c’est à eux qu’il faut penser, loin des projecteurs, des commentaires, des hypothèses et des possibles jeux politiques. Une communion du cœur et de l’intelligence pour exprimer nos condoléances, et notre fraternité humaine. Perdre un enfant, un frère, un père, un mari, une sœur, un ami, dans de telles circonstances est une tragédie : à Toulouse et à Montauban, comme au chevet de toutes les victimes innocentes, en Occident de même qu’en Afrique ou au Moyen-Orient, nous sommes renvoyés à notre condition humaine, aux horreurs dont sont capables les hommes comme à la dignité de nos fragilités assumées et de nos résistances légitimes. Aux victimes, à toutes les victimes, vont nos pensées. Ce silence est notre premier commentaire.

    Mohamed Merah avait donc 23 ans. Il était connu de tous dans son quartier, et au-delà. Gentil, disaient-ils, serviable et ne correspondant en rien, selon eux, à cette image du « salafiste jihadiste extrémiste » prêt à tuer pour une cause religieuse ou politique. Son avocat l’a connu et défendu pour des délits allant du vol au brigandage et il n’avait décelé aucune inclinaison religieuse et encore moins salafiste. Il venait d’être condamné par la justice, il volait, conduisait sans permis et, deux semaines avant les faits, se trouvait en boîte de nuit tout sourire et, selon les témoins, d’humeur très joyeuse et festive. Il s’était rendu en Afghanistan et au Pakistan en 2010 et 2011 et il avait également essayé d’intégrer l’armée française mais sans succès compte tenu de ses antécédents judiciaires. A la lecture des faits et de sa courte biographie, Mohamed Merah apparaît comme un grand adolescent, un enfant, désœuvré, perdu, dont le cœur est, de l’avis de tous, affectueux, mais dont les pensées étaient brouillées, perturbées et particulièrement incohérentes, comme on s’en est rendu compte pendant les longues heures de son dialogue avec les forces de police alors qu’il était assiégé. Il était un peu équilibré, provocateur, assassin assumé sans, nous dit-on, être suicidaire. Il voulait, disait-il, « donner une leçon à la France ».

    Le problème de Mohamed Merah n’était ni la religion ni la politique. Citoyen français frustré de ne pas trouver sa place, sa dignité, et le sens de la vie dans son pays, il va trouver deux causes politiques pour exprimer son dépit : les peuples afghan et palestinien. Il s’attaque à des symboles, l’armée, et tue juifs, chrétiens, musulmans sans distinction. Il exprime une pensée politique d’un jeune adulte dérouté qui n’est habité ni par les valeurs de l’islam, ni par des pensées racistes ou antisémites. Jeune, désorienté, il a tiré sur des repères qui avaient surtout la force et le sens de leur visibilité. Ni plus ni moins. Un pauvre garçon, coupable et à condamner, sans l’ombre d’un doute, même s’il fut lui-même la victime d’un ordre social qui l’avait déjà condamné, lui et des millions d’autres, à la marginalité, à la non reconnaissance de son statut de citoyen à égalité de droit et de chance. Mohamed, au nom si caractérisé, fut un citoyen français issu de l’immigration avant de devenir un terroriste d’origine immigrée. Son destin fut très tôt enchaîné à la perception que l’on avait de ses origines. Dans la provocation, il a bouclé la boucle : il s’est perdu dans cette image, autant déformée que dégradante, pour devenir « l’autre » définitif. Pour les Français de France, il n’y a plus rien de français chez l’Arabo-musulman Mohamed.

    Il n’y a pas à excuser son acte. Espérons néanmoins que la France entende une leçon que Mohamed Merah n’avait ni l’intention ni les moyens de lui donner : il était français, comme toutes ses victimes (au nom de quelle logique étrange, d’ailleurs, les a-t-on différenciés et catégorisés sur la base leur religion ?), et s’est senti systématiquement renvoyé à ses origines par sa couleur et à sa religion par son nom. L’immense majorité des Mohamed, des Fatima ou des Ahmed des cités et des banlieues sont français et ce qu’ils veulent c’est l’égalité, la dignité, la sécurité, un travail et un logement. Ils sont culturellement et religieusement intégrés et leur problème est avant tout d’ordre social et économique. L’histoire de Mohamed Merah renvoit la France à son miroir : il finit jihadiste sans réelle conviction après avoir été un citoyen sans réelle dignité. Cela n’excuse rien, encore une fois, mais c’est bien là que se terre un enseignement crucial.

    On nous a annoncé que la campagne électorale s’était arrêtée pendant deux jours. Il n’en fut rien. Cet arrêt même fut politique. A un mois des élections, tous les analystes et les journalistes, se demandent qui saura le mieux rebondir, ou instrumentaliser l’affaire. Nicolas Sarkozy, en position de Président rassembleur, a dans les mains des atouts conséquents. Les meurtres de Toulouse vont naturellement déplacer le curseur des élections présidentielles sur les thèmes favoris de la droite et surtout de l’ extrême- droite, avec les débats sur la question de l’insécurité, de l’immigration, de l’islamisme violent, et bien sûr la scène internationale en relation avec l’Afghanistan, Israël et la Palestine. C’est dans ces domaines que le Président Sarkozy est le mieux à son aise : gestionnaire de crise, il pourra à la fois naturellement chasser sur les terres du Front National et exposer jusqu’à l’hypertrophie sa stature internationale où son bilan est moins mauvais. Les jeux ne sont pas faits et les prochaines semaines peuvent nous apporter leur lot de surprises. En France comme à l’étranger. Tous les autres candidats sont dans l’attente, comme tétanisés à l’idée de faire un faux pas : Nicolas Sarkozy est en position de force symbolique. Ce statut aura un poids certain même si rien n’est assuré.

    A l’observation de ces jeux et gesticulations, on se sent envahi par un malaise. Les victimes, les morts, les familles, les vraies questions sociales et politiques semblent être secondaires. Nous sommes dans le temps du calcul et des stratégies : les politiques jouent du pouvoir des symboles autant que Mohamed Merah visaient ces symboles dans son impuissance. Les thèmes s’invitent dans la campagne électorale au gré des émotions et du spectacle. On parlera de l’intégration, de l’islamisme, de l’islam, de l’antisémitisme, de la sécurité, de l’immigration, des banlieues perdues, des relations internationales et ce non comme des démocrates à l’écoute des peuples mais de plus en plus comme des populistes, qui instrumentalisent les événements et se jouent des peuples. Le Président joue au Président et ses opposants veulent prouver qu’ils sont de dignes prétendants. On aurait aimé de vrais débats politiques, on devra se contenter de numéros d’équilibristes, de mises en scène, de tentatives de récupération aussi habiles que malsaines.

    A Toulouse et Montauban, la France s’est effectivement retrouvée face à son miroir : cette crise a révélé, si besoin était, que les candidats ont cessé de faire de la politique, non pas seulement deux jours durant en hommage aux victimes, mais depuis bien des années. Cela fait bien longtemps en effet que les vrais problèmes sociaux et économiques ne sont pas abordés et qu’une partie des citoyens français sont traités comme des citoyens de seconde catégorie. Mohamed Merah était un Français (dont le comportement était aussi éloigné du message du Coran que des textes de Voltaire) : Est-ce donc si difficile à concevoir et à admettre ? Cela fait donc si mal ? Tel est bien le problème français.

    Tariq Ramadan
    Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

  • #2
    a lire tout ca .............:22:comme si il etait victime.........le pov chou.........

    une folie de plus dans ce monde de tarés!:22:
    on fait avec..........

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    • #3
      Je pense qu'une seconde lecture plus sérieuse, s'impose.

      Il n’y a pas à excuser son acte.
      C'est clair au moins.
      Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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      • #4
        Espérons néanmoins que la France entende une leçon que Mohamed Merah n’avait ni l’intention ni les moyens de lui donner : il était français, comme toutes ses victimes (au nom de quelle logique étrange, d’ailleurs, les a-t-on différenciés et catégorisés sur la base leur religion ?), et s’est senti systématiquement renvoyé à ses origines par sa couleur et à sa religion par son nom. L’immense majorité des Mohamed, des Fatima ou des Ahmed des cités et des banlieues sont français et ce qu’ils veulent c’est l’égalité, la dignité, la sécurité, un travail et un logement. Ils sont culturellement et religieusement intégrés et leur problème est avant tout d’ordre social et économique. L’histoire de Mohamed Merah renvoit la France à son miroir : il finit jihadiste sans réelle conviction après avoir été un citoyen sans réelle dignité. Cela n’excuse rien, encore une fois, mais c’est bien là que se terre un enseignement crucial.
        on va encore nous dire que tous ces delinquants,ces petites frappes de quartiers ces bons a rien,ces criminels ont été "obligé" de devenir comme ca................a cause du systeme..........a cause de la france et de ses idées.............allez allez.............on est responsable de nos actes.........un type qui tue des enfants pour se faire du bien merite de manger la terre.......de ramper jusqu'a mort s'en suive.........on en a rien a foutre de son passé...........
        on fait avec..........

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        • #5
          Momette,

          Je ne partage oas ton point de vue, à lire la description faite de Moahmed, c est un mec comme les autres avec des erreurs de parcours, comme il peut en arriver.
          Il n est pas excusé ni excusable, mais la récupération des precedents par les medias et les politiques fait â nouveau passer des messages anti immigration, anti difference ...anti une bonne partie de la France.

          L auteur precise à plusieurs reprises qu il n y a pas excuser son acte, coupable et â condamner...

          C est pas un pov chou mais un qmec qui a pété les plombs au sens propre du terme.

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          • #6
            On est responsable de ses actes c'est clair. Mais l'état à ses faiblesses ici, 5 ans ... 5 ANS QU'IL ETAIT SURVEILLE !! Ils sont sérieux, le type revient d'Afghanistan tranquille, les mains dans les poches ! Sans être inquiété.

            Le pire dans tout cela, il était en boite y'a 2 semaines et là il fait un multi-meutres. Vous êtes sérieux ? Mdrr
            Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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            • #7
              c est un mec comme les autres avec des erreurs de parcours, comme il peut en arriver.
              tous le monde fait des erreurs on n'en devient pas tueur d'enfants............

              un qmec qui a pété les plombs au sens propre du terme.
              il aurrait plaider "la folie "?domage qu'il soit mort...........des saloperies comme ca ne merite pas de mourir mais de payer doucement ........
              on fait avec..........

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              • #8
                trop de zones d'ombres dans cette histoire.

                histoire qui va faire remonter certains dans les sondages aussi.

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                • #9
                  un peut interloqué tout de même la dessus.

                  Il s’était rendu en Afghanistan et au Pakistan en 2010 et 2011
                  surement pour faire un trekking qui sait ?

                  Il voulait, disait-il, « donner une leçon à la France ».
                  sur ce coup il à plutôt terni l'image des Algériens et des Musulmans.

                  Le problème de Mohamed Merah n’était ni la religion ni la politique. Citoyen français frustré de ne pas trouver sa place, sa dignité, et le sens de la vie dans son pays
                  et bien evidemment tout les Mohamed les Karim qui ne trouvent pas de travail se mettent à tirer sur des innocents en prenant bien soins de filmer les scènes

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                  • #10
                    une erreur de parcours ???????

                    qui parle de récupération là ? quand je lis un article comme ça .... c'est vite vu !

                    PUNAISE ! c'est incroyable !

                    Citoyen français frustré de ne pas trouver sa place, sa dignité, et le sens de la vie dans son pays,
                    bin tiens ! on va le plaindre maintenant !
                    il est le seul ce cas peut être ?
                    on va aller dire ça au clodo du coin , qu'il fasse sa tuerie lui aussi ..!!!!



                    pffff ça craint ! c'est pitoyable trouver des arguments pour un psychopathe :22:....

                    c'est la pire espèce de l'humanité

                    Commentaire


                    • #11
                      Je ne conteste en aucun cas l atrocite de ses actes ni sa culpabilité.

                      L article lui meme est une recuperation qui va dans un sens, et ce n est que le début ...les explications et problematiques vont aussi etre utilisees dans l autre sens à des fins politiques.

                      Il n a aucune excuse.

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                      • #12
                        surement pour faire un trekking qui sait ?
                        ^^ Surement, en Afghanistan les montagnes sont idéales pour ça. Surtout quand les autorités pakistanaises eux-même disent qu'ils n'ont jamais eu de Mohamed Merah sur leur sol mais bon...
                        Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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                        • #13
                          Je savais des le début qu'il sera tue ,a chaque asseaux le GIGN fini par tue la personne d'une bal dans la tète ,

                          La question que je me pose est "pourquoi aucun d'eux n'a eux l’idée de posté des personnes de l’équipe, sous les diffèrent angles de fenêtre ( si lis l'ont fait ,en bas de la fenêtre qu'il a utiliser ,a 10 ils serais maitriser avant même qu'il fasse le moindre geste )

                          Je ne suis pas une spécialiste mais le dernier des con aurais penser a ça! (même starski et hutch)si il l'on fait il serais vivant

                          Le pire c'est qu'ont va parler d'eux comme des héros (tout un régiment contre un gosse de 23 ans tue d'une balle dans la tète âpres des heures de siège et aucun otage sans oublie ni électricité ni gaze ,prive de sommeil )Ont va avoir droit au chef de l’équipe sur les plateaux TV ,des documentaires sur l'entrainement des terroriste ,et les heros du GIGN ,Des images de synthèse sur l’opération (alors qu'ils ont surement filmé toute l’opération )par la suite des livres ,des conférences ,et peut être un film

                          .Bref ils vont nous pourrir la vie pour nous faire admettre a tout prie leurs statue de héros

                          Sans oublier l'image négative qu'ils vont coller a l'islam ,ont choisi-son des termes hypocrite ,des sous entendues pour accuser l'islam .

                          Alors que dans de tel situation on peux très bien s'abstenir d'utiliser le terme islam est dire tout simplement: terroriste ,extrémiste ,tueur en série ....

                          allah harhamhoum
                          Dernière modification par mikabi, 23 mars 2012, 00h00.
                          A force de parler de Mohamed qui fut prophète, on oublie les milliers de Mohamed qui vivent comme des esclaves sous des régimes qui se réclament du prophète Mohamed. (Kateb Yacine)

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                          • #14
                            Religion et politique

                            Il n'est pas question de contester l'expertise de Tariq Ramadan sur les questions religieuses mais s'agissant de la question politique et sociale en France, il se trompe.

                            Avec ce discours il accrédite les thèses de certains des intellectuels de droite sur la supposée alliance "islamo-gauchiste". Tariq Ramadan est un intellectuel suisse qui, semble-t-il, connaît mal la réalité sociale française.

                            S'il avait grandit en France il saurait que les quartiers sont devenus des ghettos sous la gauche et s'il vivait en France il saurait que ces quartiers sont réhabilités par la droite. De même il saurait que le Conseil Français du Culte Musulman a été installé sous Chirac. Ce même Jacques Chirac a opposé le veto de la France à l'intervention américaine en Irak en 2003 et en 2006 a mis fin à la guerre au Liban.

                            Il donne l'impression d'être manipulé par certains intellectuels d'extrême gauche comme ceux du Monde Diplomatique.

                            Tariq Ramadan ne devrait pas se risquer sur le terrain politique, tout du moins pas de façon partisane.

                            Redde Caesari quae sunt Caesaris, et quae sunt Dei Deo. — Rendez à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu.

                            C'est là une citation utilisée dans la tradition chrétienne et qui fonde un précepte fondamental : la division entre pouvoir temporel (politique) qui appartient au chef de l’État et pouvoir spirituel (religieux et théologique).

                            Les régimes politiques sont comme les modes, des phénomènes plus ou moins ponctuels mais la religion elle, doit persister.
                            Dernière modification par abdelbaki, 24 mars 2012, 02h46.

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                            • #15
                              S'il avait grandit en France il saurait que les quartiers sont devenus des ghettos sous la gauche et s'il vivait en France il saurait que ces quartiers sont réhabilités par la droite. De même il saurait que le Conseil Représentatif du Culte Musulman a été installé sous Chirac. Ce même Jacques Chirac a opposé le veto de la France à l'intervention américaine en Irak en 2003 et en 2006 a mis fin à la guerre au Liban.
                              C'est pour ça qu'il a fait des dizaines et dizaines de conférences, dans les quartiers ou avec des gens des quartiers mais bon...


                              Tariq Ramadan ne devrait pas se risquer sur le terrain politique, tout du moins pas de façon partisane.
                              C'est ce qu'il fait depuis 25 ans, faudrait se mettre à jour, abdelbaki.
                              Ya Allah, al Aziz, al Hakim. a7fadh jazair wa al maghareb al kabir

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