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L'Algérie demande la repentance de la France pour la colonisation

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    Lorsque la première nouvelle de cette épouvantable défaite fut connue à Alger, la populace indignée vint assiéger, en hurlant, les portes de la Casbah, demandant la déposition du dey, sa mort, son supplice, car elle rendait responsable le chef de l’odjak du désastre de la journée. En même temps une multitude de janissaires, débouchant par les petites rues qui avoisinent la Casbah, chargés de têtes, d’armes et d’uniformes de soldats français, venaient demander le prix de leurs trophées. Mais les portes de la Casbah ne s’ouvrirent ni pour les mutins ni pour les faux braves; Ibrahim Aga, seul, fut introduit. C’était lui qui avait conseillé au pacha de laisser débarquer les Français, « afin que pas un seul d’entre eux ne retournât dans sa patrie. » Un rapport adressé par lui à son beau-père, et qui fut trouvé parmi les papiers de ce dernier, atteste cette rodomontade. « Ces infidèles écrivait-il, veulent, je crois, nous attaquer par terre. S’ils débarquent, ils périront tous. » Maintenant, le front bas et la rougeur au visage, ce farouche exterminateur venait rendre compte de sa délaite. Il aborda le dey avec la contenance troublée et inquiète d’un criminel qui comparaît devant son juge.

    « Eh bien ! s’écria Hussein, d’une voix tremblante de colère, d’aussi loin qu’il aperçut son gendre, quelles nouvelles apporte notre invincible aga ? Les Français ont sans doute regagné leurs navires, à moins qu’il ne les ait précipités à la mer, ainsi qu’il nous l’a promis tant de fois. La Casbah sera-t-elle assez vaste pour contenir leurs dépouilles, et les bagnes assez grands pour enfermer tous les esclaves ? »

    Terrifié par cette sanglante ironie, l’aga gardait un morne silence.

    « — Parle donc ! Parle, lui disait le pacha. Est-il vrai que mon gendre, le généralissime de notre sainte milice, ait pris honteusement la fuite devant cette armée d’infidèles ?

    — Eh que voulais-tu donc que je fisse? répondit enfin l’aga avec effort. Trois fois je me suis précipité avec rage contre ces chrétiens maudits, et toujours ils sont restés inébranlables. Par Allah ! Il faut qu’un puissant génie les protège, ou qu’on les ait ferrés les uns aux autres. »(En effet, l’aspect de nos lignes toujours compactes, que ne pouvaient rompre ni le feu des tirailleurs, ni les charges de la cavalerie, firent dire aux Arabes que le sultan de France avait enchaîné ses soldats pour les empêcher de prendre la fuite. Le dey lui-même partageait cette croyance.)

    Loin de s’apaiser par cette excuse, la fureur du dey, jusque-là concentrée, éclata en terribles injures.

    « Chien, esclave, poltron! s’écria-t-il avec rage, en s’élançant contre l’aga, et en lui crachant au visage ; va t-en, sors de ma présence, misérable. Si tu n’étais l’époux de ma fille, je te ferais à l’instant précipiter sur les ganches. » Ibrahim, atterré, s’inclina respectueusement et alla cacher sa honte au fond de sa villa mauresque, où il ne tarda pas à recevoir l’avis de sa grâce, obtenue par l’intercession de sa femme, toute-puissante sur l’esprit du dey.

    Maîtres de la position de Staouëli, les Français s’empressèrent de la fortifier. Le général La Hitte avait résolu de concentrer sur ce point tout le matériel de siége nécessaire à l’attaque du château de l’Empereur; en conséquence, une route spacieuse fut ouverte pour relier le nouveau camp à la presqu’île de Sidi Ferruch ; des blockhaus et des redoutes, placés à de courtes distances, protégèrent à la fois le chemin et la station; enfin, un télégraphe, qui correspondait avec Sidi Ferruch et le vaisseau la Provence, compléta notre.

    Prise de possession. L’absence du matériel de siège, de la cavalerie et des chevaux de trait, imposait au général en chef la plus grande circonspection. En pénétrant plus avant dans le pays, sans cavalerie et sans moyens de transports, il craignait que ses communications avec la presqu’île ne fussent coupées et que l’armée ne se trouvât exposée à manquer de vivres et de munitions.

    Le 22 juin, l’artillerie de siège et tout ce qu’on avait embarqué sur la première et la seconde section du convoi était rassemblé dans la presqu’île, ainsi que les trois escadrons de cavalerie. Le 23, la troisième section, où se trouvaient les chevaux de parc, était en vue; mais une brise d’ouest et le courant, qui sur cette côte règne constamment dans la même direction, l’avaient poussée vers l’est et la tenaient à huit lieues du mouillage.

    Ces retards rendirent de nouveau le courage aux Arabes. Ibrahim Aga, qui malgré sa défaite avait conservé le commandement en chef des forces algériennes, se remit à la tête des troupes régulières, rallia les Bédouins qui s’étaient dispersés après la bataille de Staouëli, et se disposa à reprendre l’offensive. Pendant quelques jours, ce ne fut que tirailleries et escarmouches continuelles, qui fatiguaient au dernier point nos soldats. Enfin, le 24 au matin, on vit les Turcs, au nombre de huit mille environ, escortés d’innombrables bandes de Bédouins, couronner les collines qui terminent à l’est la plaine de Staouëli, puis descendre en assez bon ordre, et présenter une ligne de bataille fort étendue. Dès que les premiers feux d’avant-poste furent engagés, le générai en chef, voulant faire cesser ce genre de combat dans lequel nos pertes étaient presque toujours égales sinon supérieures à celles de l’ennemi, ordonna au général Berthezène de se porter avec ses trois brigades et une batterie de campagne sur la route d’Alger. L’attaque de la droite fut confiée au général Damrémont ; le général Loverdo resta dans le camp avec les deuxième et troisième brigades de sa division.

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    • vérité d'enfant

      je me permet de reprendre, je dis bien un regard d'enfant,l'histoire que je veut reprendre, avec les écoliers de mon enfance, qui étaient un mélange de touts,
      je souhaiterai qu'une discutions s'entame :sur un sujet les enfants des deux bords discutent ,ainsi sortir du psychotique; celà n'enléve pas de l'atrocité de ce que les peuples en souffert du colonialisme.A COMMENCER PAR MA FAMILLE.mais il faut être constructif.Merci mr klog KELAM......

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      • L’Histoire falsifiée de la conquête de l’Algérie

        L’histoire est, avec la tragédie et le roman, le genre littéraire que la France a cultivé avec le plus de réussite. Les beaux récits de Bossuet (1627-1704), de Montesquieu (1689-1755) et de Voltaire (1684-1778) émeuvent autant que ceux de l’historien grec Hérodote (V 484-V-420 av J.C.) ou de ceux des historiens romains tels que Tacite (V.55.v.120) et Tite-Live (64 en 59 av J.C.). Malheureusement, l’histoire bien que devenue très variée et très riche grâce à ses nombreuses sciences annexes n’a plus les mêmes qualités ni le même attrait qu’elle avait autrefois.

        De nombreux ouvrages ont été composés sur l’Algérie durant les cent-trente deux ans qui ont précédé son indépendance. Signalons deux livres qu’on lit beaucoup sur la conquête de l’Algérie. Le premier de Alfred Nettement, Histoire de la conquête d’Algérie, rédigé sur les informations du baron d’Haussez qui, ministre de la marine, organisa avec l’amiral Duperré et le maréchal de Bourmont l’expédition d’Alger. Le second de l’académicien Camille Rousset, la conquête d’Algérie, fait sur les documents de l’armée française.
        Frédéric de Godefroy et d’autres historiens de la littérature française ont eu tort à mon sens de vanter ces deux ouvrages. Ce que l’on sait, ce que l’on peut affirmer, c’est que toutes les lois de l’histoire ont été méprisées par ces deux historiens. Quand on lit leurs livres, on s’aperçoit qu’ils n’avaient cure de chercher et de dire la vérité. Tout en disant du mal des Algériens, ils ne se préoccupaient que de ce qui était avantageux pour la France. Ils ne tarissaient pas d’éloges sur les chefs militaires et les administrateurs français dont beaucoup étaient des interlopes et des criminels impitoyables. On est scandalisé et indigné lorsque l’on voit ces historiens — je ne suis pas sûr qu’ils méritent le titre d’historiens — qui non seulement ne se conforment pas à la vérité des faits mais vont trop loin dans le mensonge et la contradiction. Dans le chapitre premier de son ouvrage, Camille Rousset abordant l’étude des Turcs, des Arabes et des Kabyles se répand en invectives contre eux : « La France conquérante d’Alger, dit-il, n’attend pas qu’on la justifie. Quand elle à détruit, en 1830, non pas une société réglée, mais une association de malfaiteurs, il y a trois cents ans que cette association se perpétuait, avec la même audace et les mêmes crimes. Entre Baba Aroudj, mort en 1519 et Hussein Dey, proclamé en 1818, il n’y a pas de distance morale. On peut supprimer trois siècles et tenir le dernier dey pour l’héritier immédiat du premier pirate algérien. »

        Ces quelques lignes montrent à l’évidence la passion et la haine de cet auteur qui, on le voit bien, s’en moque, comme de l’an 40, des lois de la science historique. C’est cet ouvrage et d’autres écrits de la même veine qui ont été pris pour modèle par les Victor Piquet (La Colonisation française dans l’Afrique du Nord), Gabriel Escher (La prise d’Alger), Louis Vignon (La France dans l’Afrique du Nord) et d’autres prétendus historiens qu’on ne saurait citer tous ici, tant ils sont nombreux.

        Je me suis décarcassé pour lire quelques uns de leurs ouvrages. J’avoue que j’en ai personnellement une indigestion de leurs amas d’arguments fantaisistes qu’ils ressassent depuis près d’un siècle et demi. Je sais bien que beaucoup de gens en France n’aiment pas entendre parler de ce qui ressortit aux travers de ces historiens de la conquête de l’Algérie. On a longtemps mis la lampe sous le boisseau. Si nous voulons tisser une amitié sincère et durable avec les Français, soyons d’abord les uns et les autres, par le cœur et la foi, amis de la vérité et portons à Clio un amour réel et non pas feint ou désincarné. L’histoire de la colonisation de l’Algérie a encore aujourd’hui beaucoup d’importance pour nous algériens. Ce qui a beaucoup d’intérêt, c’est de connaître les causes réelles de la conquête de notre pays par les Français. Nous voulons que la lumière soit faite sur cette période douloureuse de notre passé.
        (رأيي صحيح يحتمل الخطأ، ورأي غيري خطأ يحتمل الصواب (الامام الشافعي

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        • L’Histoire falsifiée de la conquête de l’Algérie - suite

          Le mensonge
          On nous apprend que l’insulte du dey Hussein était la cause qui a déterminé Charles X à occuper l’Algérie : C’est un mensonge.
          Le chancelier autrichien Metternich Winneburg (1773-1859) qui ne fut pas la seule personnalité européenne à réfuter cette affirmation contraire à la vérité dira : « Ce n’est pas pour un coup d’éventail, qu’on dépense 100 millions et qu’on expose 40 000 hommes. »
          Rouire écrit dans la Revue des deux mondes (Tome cinquième 1901) pp 341-342 : « En envoyant un corps expéditionnaire prendre pied sur la terre africaine, le gouvernement du roi Charle X n’obéissait pas seulement, comme on l’a dit, à la nécessité de mettre fin à des contestations pécuniaires pendantes entre la France et le dey d’Algérie et à la tactique politique qui consiste à détourner les esprits des difficultés intérieures par une diversion à l’extérieur. Il y avait aussi la légitime ambition, qu’il ne craignait pas d’exposer avec une courageuse franchise au gouvernement anglais, de donner à la France, sortie affaiblie et diminuée des grandes guerres du commencement du siècle, un territoire qui fût une compensation aux prodigieux accroissements de l’Angleterre dans le monde et des autres grandes puissances sur le continent. Il entendait créer, par de là la méditerranée, une France nouvelle qui augmentât les richesses et la puissance de la mère patrie. Son intention arrêtée était d’implanter la race française sur le sol africain, en un mot de coloniser l’Algérie. » « Mais implanter la race française en Algérie, fit remarquer Rouire, n’était pas chose facile, parce que, dit-il, le peuple algérien avait pris contact depuis des siècles avec l’Europe et l’avait dominée en partie. Il avait une civilisation avancée, se rapprochant de celle de la France, une religion à laquelle il était opiniâtrement attaché, avait conscience de sa nationalité et répugnait par ses mœurs et ses idées à toute assimilation ou fusion. »
          L’historien Augustin Bernard affirme nettement « que ce qui était enjeu dans l’expédition d’Alger, c’était l’influence française dans la Méditerranée menacée par celle de l’Angleterre ». A la fin de juillet 1830, le journal des Débats disait : « Nous gardons Alger parce que nous l’avons prise et qu’elle n’appartient à personne. Nous y ferons un établissement de guerre et de commerce qui assure notre juste influence sur la Méditerranée. La Russie approuve et l’Angleterre, dans sa situation actuelle, se plaint sans s’opposer. »
          Des écrits de ce genre, qui ont le mérite de dire la vérité historique, auraient dû épargner à d’autres historiens le retour des récits mensongers. En effet, d’aucuns ont même prétendu que c’est seulement au mois de Janvier 1830 qu’il est venu aux Français l’idée de conquérir l’Algérie : cette thèse est controuvée. En réalité, cela faisait près de deux siècles que la France avait projeté l’expédition de l’Algérie. Le destin de Charles X était de l’entreprendre en juin 1830. Un concours de circonstances favorables lui a tissé un succès avec peu de tirage. Assurément, on attribue la paternité de l’idée de la conquête de l’Algérie à Louis XIV et surtout à Napoléon 1er. Qu’on ne croie pas cette affirmation poussée à l’exagération. Voici la preuve qui permet de prouver son exactitude. Cette preuve est mise en lumière par des faits historiques ayant trait aux expéditions de Louis XIV contre l’Algérie, notamment celle de Djidjelli (1664), de Duquesne (1682-1683) et de d’Estrées (1688). L’histoire du consulat et de l’Empire révèle que Napoléon 1er, à deux reprises en 1805 et en 1808, songea sérieusement à une expédition en Algérie. Il faut dire qu’il avait également dans ses vues la conquête du Maroc, de la Tunisie et de la Libye. Pour masquer son projet de conquérir l’Algérie, Louis XIV comme plus tard Napoléon 1er allégua comme prétexte la guerre contre les pirates et la restitution des captifs européens. Il faut repousser ce faux prétexte. Du XIIe au XVe siècles, Grecs et Latins opéraient sur mer contre les algériens. Jean Bart (1650-1702) qui était devenu corsaire de la marine française, Claude Forbin (1656-1773) Robert Surcouf (1773-1827) pour ne citer que ces trois célèbres pirates français écumaient la Méditerranée en toute impunité. « Nous croyons, dit l’historien Mas Latrie, que la statistique des forfaits dont la Méditerranée a été le théâtre du XIe au XVIe siècle, s’il était possible de la dresser, mettrait à la charge des chrétiens une quotité forte lourde dans l’ensemble des pillages et des détestations maritimes que nous rejetons trop facilement au compte des Barbares. » Deux lignes plus loin, cet auteur ajoute : « les témoignages des chrétiens révèlent eux-mêmes tout le mal imputable aux pirates d’origine chrétienne. » La plus grande entreprise armée dirigée au XVIe siècle contre l’Algérie fut, sans conteste, celle de Charles-Quint en 1541. Cette expédition échoua lamentablement et fut un désastre sans précédent pour l’armée espagnole. Dès le début du règne de Louis XIV, la France prit le relais de l’Espagne et engagea, sans interruption, une série d’expéditions contre l’Algérie. Le duc de Noailles a pu constater ce fait dans son histoire de madame de Maintenon : « la grande expédition d’Egypte, écrit-il, tentée depuis peu par Napoléon, n’avait même pas été étrangère aux vues de Louis XIV, non plus que la conquête de l’Algérie. » La première tentative pour implanter en Algérie le drapeau français avait été faite par Paul de Saumur, chef d’escadre de la marine française, connu sous le nom de Chevalier. Organisée et subventionnée par la duchesse d’Aiguillon, nièce de Richelieu, cette expédition privée échoua devant la fermeté et l’héroïsme du peuple algérien.
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          • L’Histoire falsifiée de la conquête de l’Algérie - suite 2

            Combattre les ennemis du christianisme
            Plus forte et mieux organisée fut l’expédition engagée dix ans plus tard, soit en 1660, contre Djidjelli par l’armée de Louis XIV. Tous les historiens connaissent le curieux mémoire publié vers 1660 sur le projet conçu par Louis XIV de s’emparer de l’Algérie. Parmi les prétendus motifs qui engagèrent Louis XIV à diriger cette expédition, ce mémoire en énumérait deux principales. En premier lieu, le souci du monarque français de mettre fin à la piraterie des corsaires algériens en méditerranée. En deuxième lieu, le besoin de combattre les ennemis du christianisme. Il est évident que le mémoire, s’il mentionnait le but déclaré avec un luxe de détails, il occultait en revanche l’objet réel de l’expédition qui était de faire main basse sur l’Algérie et ses richesses. Mais revenons à la tentative d’occupation de Djidjelli. Une flotte composée de soixante-trois voiles et présentant un effectif de près de cinq mille hommes sortit de Toulon le 2 juillet 1664 sous le commandement du duc de Beaufort, chef et surintendant de la navigation et du commerce de France. La flotte expéditionnaire arriva devant Djidjelli le 22 septembre 1664. A la nouvelle du débarquement des français, les Algériens accoururent en grand nombre et dirigèrent une attaque vigoureuse contre les assaillants, auxquels ils firent éprouver une perte de quatre cents hommes durant les deux premières journées de combat. Durant plus de dix jours, les soldats français ne pouvaient sortir de leurs retranchements sans se faire tuer. Le 5 octobre, les Algériens prirent de nouveau l’initiative de l’attaque et infligèrent de lourdes pertes à l’ennemi. Le marquis de Martel vint en renfort sur une dizaine de navires. Le 31 octobre, des milliers d’Algériens venus aussi vite qu’ils le purent, qui de Bône, qui de Bougie, qui d’Alger, se précipitèrent sur les troupes de Louis XIV qui se replièrent incontinents vers le rivage. Un nombre impressionnant de soldats français fut mis hors de combat. Ce désastre fut suivi d’une débandade complète. L’Armée française en déroute se rendit en grande partie et abandonna sur le rivage une importante artillerie dont trente pièces de canon de fonte, quinze de fer et plus de cinquante mortiers. Le lendemain, le corps expéditionnaire s’éloigna dare-dare des côtes algériennes en y laissant trois mille cadavres, en sus de la moitié de son artillerie. Chemin faisant, un événement aussi imprévu que catastrophique se chargea d’anéantir la flotte du duc de Beaufort. L’historien français Ernest Watbled écrit à ce propos : « Le malheur qui semblait s’être attaché aux Français, les suivit jusque sur les côtes de Provence. La peste, qui était à Toulon, empêchait d’y débarquer les troupes. L’escadre reçut l’ordre de les porter aux îles d’hyières. Un des plus grands vaisseaux, La Lune, périt corps et biens en vue de ces îles. Douze cents hommes du régiment de Picardie, quantité de volontaires et plusieurs des meilleurs du corps expéditionnaire, furent noyés. » A Saint Germain-En-Lay où le roi est installé, on trépigne de colère et on jure comme un charretier. Comme il fallait s’y attendre, on se mit en peine de mettre tout en œuvre pour venger le désastre de Djidjelli. Un an plus tard, Louis XIV envoya l’amiral Beaufort (1616-1669) faire une croisière devant Alger pour user d’intimidation. Bientôt des menaces sérieuses d’agression contre Alger se firent jour. En 1680, le lieutenant général des armées de mer, Abraham Duquesne (1610-1688), reçut l’ordre d’aller occuper Alger. La flotte française détruisit d’abord Tripoli puis se rendit à Alger où l’attendait un grand combat naval semblable à celui de Salamine où la flotte athénienne détruisit celle du roi perse Xerxès (480 av J.C.).
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            • L’Histoire falsifiée de la conquête de l’Algérie - fin

              La France perd ses possessions
              Au bout d’un mois, les bateaux français furent un tas de décombres en ignition. Malgré ce second échec, Louis XIV essaya à nouveau de s’emparer d’Alger. Le petit-fils de Louvois, le maréchal d’Estrées (1660-1737) fut chargé en 1688 de donner sa mesure. Au bout de quelques jours, il reçut une correction mémorable. L’échec de cette troisième entreprise fut le naufrage des espérances du roi de France. Installé depuis cinq ou six ans à Versailles. Louis XIV le Grand renonça à sa politique impérialiste et consacra ses dernières années à combattre les protestants et les jansénistes. De 1690 à 1792, l’instinct colonisateur de la France est en sommeil. Pis que cela, son empire colonial est abandonné. La France perd ses possessions de l’Inde et du Canada qui passent aux mains des Anglais. La Louisiane occidentale est cédée à l’Espagne. Vint alors de tour de cinq puissances européennes de prendre le relais de la France pour occuper l’Algérie. Ce fut d’abord l’Espagne qui débarqua 8000 hommes dans l’embouchure d’El Harrach. Mais son expédition échoua aussi misérablement que celle de Charles Quint en 1541. L’Angleterre entreprit trois expéditions en 1671, en 1749, et en 1804. Puis ce fut le tour du Danemark, de la Hollande et de la Vénitie dont les interventions furent également un désastre pour leurs hommes et leurs flottes. Décidément, Alger était inexpugnable. En juin 1798, sous la conduite de Bonaparte, la France entreprend l’expédition de l’Egypte. Sa flotte ayant été détruite à Aboukir, il conçut l’idée d’envahir l’Algérie, la Tunisie, la Libye et le Maroc pour y établir des colonies militaires françaises. Des renseignements en vue de l’expédition d’Alger s’avéraient nécessaires. Un Français du nom de Thédenat, qui connaissait l’Algérie, conseillait un débarquement dans les environs de Ténès. Ce projet n’ayant pas été retenu, on chargea le Capitaine Berge de procéder à une reconnaissance topographique d’Alger. A la même époque, le Capitaine Burel est envoyé auprès du sultan du Maroc. Officiellement, il va en mission diplomatique, mais sa vraie mission c’était de faire le relevé de la route de Tanger à fès. C’est ce que fera en 1883 Charles de Foucauld pour préparer l’occupation du Maroc par le commandant Lyautey. En juillet 1805, l’empereur envoie son frère Jérôme Bonaparte à Alger avec une division navale pour mettre le dey Mustapha sous la menace de la guerre. N’était 4e la victoire navale de l’amiral anglais Nelson sur la flotte Franco espagnole à Trafalgar, Jérôme Bonaparte aurait sans doute bombardé Alger. Il fut rappelé dare-dare en France. Le 9 mai 1808, le capitaine Berge fut remplacé par le chef de bataillon du génie Vincent Yves Boutin. A bord du brick, le requin, Boutin, se rend à Alger pour soi-disant rendre visite à son cousin M. Thainville, le consul français à Alger. Boutin consulte les archives du consulat et se met en quête de renseignements sur Alger, sa population, ses enceintes, ses fortifications et ses vaisseaux. Boutin entreprit un travail prodigieux d’agent secret durant les 53 jours qu’il séjourna à Alger. A la fin de son enquête, et à son retour en France, il se fait prendre dans les rets des Anglais. Mais il a jeté tous ses documents à la mer et n’a gardé que son petit carnet dont il fit un volumineux rapport intitulé Reconnaissance de la ville et des forts d’Alger. Ce document rappelle par quelques traits le rapport Reconnaissance au Maroc que Charles de Foucauld a composé à la fin de son exploration entreprise au Maroc. Le rapport de Boutin conclut que c’est à Sidi Fredj qu’il faudra débarquer. Boutin écrit dans son rapport : « Dans l’espace compris entre le cap Caxine, Sidi Ferruch et au dessous, et c’est vraiment là qu’il faut opérer... En débarquant à Sidi Ferruch, on n’aurait ni batteries à combattre, ni probablement d’ennemis en présence, ni de hauteur à gravir. On suivrait un chemin d’une pente presque imperceptible, tout à la fois éloigné de la vue des forts et de la plaine où la cavalerie est à craindre et qui conduit droit à l’emplacement du point qu’il faut attaquer le premier. La période favorable pour l’expédition était de mai à juin, en un mois on serait maître d’Alger. » Le 21 février 1809, Boutin est reçu aux Tuileries par Napoléon 1er. Son rapport est très apprécié mais l’expédition contre Alger fut remise à plus tard au motif que les préoccupations de la guerre d’Espagne et la faiblesse de la marine ne permettaient pas d’assurer le transport et la protection d’un corps expéditionnaire. Le 14 juin 1830, soit vingt et un ans plus tard, c’est précisément à Sidi Fredj que la flotte de l’amiral Duperré et l’armée de terre du maréchal de Bourmont débarquèrent. Pour la première fois de son histoire, Alger la brave guerrière, capitula. Ce fut le commencement d’une histoire terrifiante et douloureuse au cours de laquelle le peuple algérien refusa de passer sous les fourches caudines durant cent trente deux ans et ne lâcha pied que le jour où il reconquit sa liberté et son indépendance. Beaucoup de peuples ont suivi son exemple.

              L’auteur est avocat à la cour d’Oran, agréé près du tribunal suprême et historien.

              L’Histoire falsifiée de la conquête de l’Algérie
              El Watan 06/01/2006
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              • Zwina, je vois ça en effet, seulement vois-tu, il y a des sites qui ont recueilli des témoignages de gens qui y ont séjourné dans ces camps. Va voir leur témoignage tu verra bien. Je ne sais pas d'ou est-ce que les gens sortent qu'il y a eu des camps de concentration, c'est une déformation de l'histoire absolument enorme. Il ne suffit pas d'entourer un village avec du barbelé. Tu vois, tu compare les algériens aux juifs, en gros dans ton message, je vais schematiser, j'ai compris que tu disais "alors les juifs ont souffert et nous on a moins souffert que eux ?" Eh bien oui, fais toi une raison, les algériens ont été bien mieux traité par les français que les juifs par les nazis. J' ai l'impression qu'il y a (di moi si je me trompe) une espece de jalousie, tu jalouse leur douleur et leur souffrance, on dirait un espece de complexe. La prison c'est la prison, c'est dur, mais ce serait idiot de dire que fresnes et fleury merogis serait des camps de concentration, et surtout ce serait absurde.
                Tolkien, des récits très interessants, surtout la bataille, même si je ne suis pas d'accord avec tout.
                Hakkim, tu es peut être indigné de ce que tu lis, ma foi, les historiens ont fait de l'histoire leur métier, et pour pouvoir remettre en cause leur travaux, a mon avis il faut être encore mieux renseigné qu'eux. Pour le coup d'éventail, je n'ai aucun doute que c'était la bonne excuse. Après je te rapelle juste que la piraterie barbaresque au XIe siecle est inexistante. Elle commance a prendre du poid autour du XVI ou XVIIe siecle. Après tout, l'histoire de ton historien parle de la periode précédant 1830, donc ton historien n'établit aucun contre sens (si ce n'est l'histoire de l'éventail) avec les autres.

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                • Klod

                  Ce que tu ne veux pas comprendre c'est que l'encadrement de ces camps étaient le même avant et après la libération et les méthodes aussi, c'était des Français pas des allemands. La France n'a absolument pas révoqué tous les Vichystes qui étaient dans l'administration car ils étaient beaucoup trop nombreux et qu'il était impossible de tous les remplacer.
                  Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                  • tu es peut être indigné de ce que tu lis, ma foi, les historiens ont fait de l'histoire leur métier, et pour pouvoir remettre en cause leur travaux, a mon avis il faut être encore mieux renseigné qu'eux. Pour le coup d'éventail, je n'ai aucun doute que c'était la bonne excuse. Après je te rapelle juste que la piraterie barbaresque au XIe siecle est inexistante. Elle commance a prendre du poid autour du XVI ou XVIIe siecle. Après tout, l'histoire de ton historien parle de la periode précédant 1830, donc ton historien n'établit aucun contre sens (si ce n'est l'histoire de l'éventail) avec les autres.
                    Ce discours colonial, que tu perpétues par vos propos, méprisant l'histoire de mon pays et glorifiant le france coloniale, est, encore une fois, indécent et indigne de la France et des francais d'aujourd'hui.
                    (رأيي صحيح يحتمل الخطأ، ورأي غيري خطأ يحتمل الصواب (الامام الشافعي

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                    • Hakkim, je trouve ton attaque un peu naïve. Tu me diabolise en me parlant de discours colonial et de mepris de ton pays. Tout ça c'est dans ta tête, je ne méprise rien du tout, et cette fois je te contredis avec certitude. Et je ne glorifie pas la France colonial, je lui rend ce qui est à elle, la verité.
                      Zwina,la france n'as peut être pas révoqué tout les défenseurs du régime de Vichy, ce qui est sur, c'est que les révocations au titre de "vichyste" ont permis d'éliminer tout les gens "gênants" et d'asseoir une domination. C'est la que le Communisme à montré le bout de son nez pour mettre la zone. Je viens de voir le film Indigène, il m'a l'air plutot réaliste en effet, c'est un bon film pour moi.

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                      • Klod

                        Tu oublies Papon, Bousquet et bien d'autres qui ont continué à sévir avec les mêmes méthodes. Le 17 octobre 1961 c'est Papon, condamné pour ses crimes contre les juifs mais pas pour ceux perpétrés contre les algériens et pourtant la preuve est faite qu'il a agit de la même façon. Et devine quelle était sa fonction ?
                        Dernière modification par zwina, 18 juin 2009, 15h23.
                        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                        • 19 juin 1956: la France exécutait H'mida Zabana

                          Dès 1954, l'une des revendications les plus impérieuses des Européens d'Algérie est l'exécution des condamnés à mort algériens. On est loin de la revendication par la France d'aujourd'hui, du rôle positif de sa présence en Afrique du Nord, ponctuée par la loi scélérate du 23 février 2005.

                          Par leurs journaux, leurs tracts, leurs déclarations, les Européens faisaient alors pression sur le gouvernement de Paris. Robert Lacoste, à peine installé à Alger, février 1956, fait sienne cette revendication. A ses yeux, l'exécution des condamnés à mort algériens a deux avantages : le premier, faire peur aux Algériens ; le second - qui est déterminant - donner satisfaction aux Européens d'Algérie. C'est ainsi qu'il ajoutera aux pressions et menaces sa propre détermination.

                          Le président de la République française, René Coty, ayant demandé au gouvernement son avis sur ce problème, il se trouva cependant au début du mois de mars 1956 une majorité pour repousser les exécutions. Robert Lacoste justifie alors cette décision par l'appel qui est alors fait aux Algériens, le 29 février 1956, leur demandant de déposer les armes. Cet appel n'ayant aucune suite, les pressions se font fortes. Une nouvelle majorité, conduite par Robert Lacoste, le Secrétaire d'Etat aux Forces Armées, Max Lejeune et le ministre de la Guerre Maurice Bourgès-Maunoury, s'impose au Conseil des ministres. Les deux premières exécutions capitales, celles de H'mida Zabana et de Abdelkader Ferradji, ont lieu à Alger le 19 juin 1956.

                          Âgé de 30 ans, Zabana est chef d'un groupe de l'ALN. Ancien compagnon de lutte de Ben Bella, il est fait prisonnier le 8 novembre 1954 au cours d'un engagement près de Sig. Il est grièvement blessé de deux balles, l'une à la jambe et l'autre au bras gauche. Ses hommes, ne voulant pas le laisser aux mains des Français, tentèrent de l'emmener avec eux. Zabana préféra se tirer une balle dans la tempe pour mettre fin à ses jours et éviter ainsi à ses hommes d'être capturés eux aussi en tentant de l'emmener. Le laissant pour mort, ils quittèrent les lieux, mais furent arrêtés à leur tour. Interrogés, ils le chargèrent - comme c'est la règle dans ces cas là - de tout ce qu'ils avaient fait. Conduits à Barberousse, ils furent stupéfaits de le retrouver encore en vie : la balle qu'il s'était tirée dans la tête était ressortie par l'oeil gauche. Il avait survécu à ses blessures. Condamné à mort le 21 avril 1956 selon l'acte d'accusation pour avoir participé à plusieurs actions armées, il sera guillotiné le 19 juin 1956 dans la cour de la prison civile d'Alger, dite prison de Barberousse.

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                          • Avant de mourir, Zabana écrivit une lettre à ses parents qui a été reprise dans le journal « El Moudjahid » en fin juin 1954 et que nous reproduisons ci-après:

                            Prison Civile d'Alger, le 19 juin 1956 .

                            Très chers parents, chère mère,

                            Je vous écris cette lettre, je ne sais si c'est la dernière. Dieu seul le sait. Toutefois, s'il m'arrive quoi que ce soit, il ne faut pas croire que c'est fini, parce que mourir pour la cause de Dieu c'est à la vie éternelle. Et mourir pour sa patrie ce n'est qu'un devoir. Et votre devoir à vous c'est celui d'avoir sacrifié l'être qui vous est le plus cher. Il ne faut pas pleurer, mais au contraire, il faut être fiers de moi. Enfin, recevez, peut-être, le dernier bonjour du fils et frère qui vous a toujours chéris. Le bonjour à toi chère mère, à papa, à mon frère Lahouari, à toi cher frère Abdelkader ainsi qu'à tous ceux qui partageront votre peine.

                            Dieu est grand et seul juge.

                            Votre fils et frère qui vous embrasse fort. H'mida

                            Le jour même de l'exécution, le N° 7 de la revue « Conscience Maghrébine » reproduisait un rapport anonyme sur le sujet. Ce rapport disait: «Alger, le 19 juin 1956. Nous avons été avertis dans la soirée du 18. Les avocats ayant eux-mêmes été convoqués à 18 h 30 pour le lendemain. Zabana est monté à l'échafaud en héros, il a refusé le soutien des gardiens et a dit à ses camarades: «Qu'importe mon sort personnel, l'Algérie vivra libre». Aux derniers instants, il a demandé à prier, ce que les bourreaux lui refusèrent.

                            Son défenseur intervint auprès du colonel et obtint l'autorisation. Zabana fit sa prière et, se tournant vers les fenêtres de la prison, il demanda pardon à ses camarades du mal qu'il avait pu commettre, selon la tradition rituelle.

                            Puis il ajouta: «Je suis fier de monter le premier à l'échafaud. Avec nous ou sans nous, l'Algérie vivra». Les détenus répondirent des fenêtres en demandant pardon à leur frère et en criant: «Nous te suivrons sur l'échafaud, mais qu'importe, avec nous ou sans nous, l'Algérie vivra libre».

                            Puis, il se tourna vers son Conseil et lui demanda de dire à sa mère qu'il ne mourrait pas pour rien et qu'ainsi il ne mourrait pas vraiment. Il est monté à la guillotine et le couperet est tombé à trois reprises avant de le décapiter. Ces exécutions capitales qui seront bientôt suivies par d'autres, ont eu des conséquences immédiates.

                            Le soir même du 19 juin 1956, un tract est diffusé à Alger par le FLN: «Zabana et Ferradji seront vengés».

                            Deux soldats français, prisonniers de l'ALN, Aurousseau et Serreau, sont exécutés en représailles. Une série d'attentats individuels, au revolver, les premiers sont accomplis sur ordre du FLN à Alger, notamment dans le quartier de BAB-EL-OUED. Ces attentats feront 47 morts ou blessés européens. Pour y répondre, un groupe d'Européens (Kovacs, Castille, Fechoz : on trouvera certains d'entre eux, comme Philippe Castille, dans l'OAS en 1962) va faire exploser à Alger, 3, Rue de Thèbes, en juillet 1956, la première bombe, au domicile d'un fidaï. Elle fera une cinquantaine de morts algériens, femmes, enfants et vieillards.

                            Il y a eu aussi des exécutions capitales faites sur des aveux extorqués aux «suspects» par la torture. Ceci, dans le cadre de l'accélération de la justice. En effet, le juge d'instruction se contente le plus souvent de demander à celui qui se présente devant lui de confirmer les aveux passés sous la contrainte.

                            Il n'instruit pas, il avalise, devenant plus directement complice en faisant pression sur les inculpés ou en refusant de constater l'état dans lequel ils étaient. Il ne tient pas compte du droit du prévenu d'avoir l'assistance de son avocat au cours de l'instruction. Dans la presque totalité des cas, l'accusé va se retrouver face à face avec des militaires. La justice civile était désaisie.

                            En Algérie, la justice coloniale en viendra à supprimer le stade intermédiaire, celui de l'instruction. Le Tribunal Militaire juge alors sur les aveux extorqués, même si ceux-ci ont été rétractés. Et c'est pourquoi, en fin de compte, les aveux ont tant d'importance. Alors, la torture est systématiquement pratiquée et de manière odieuse et inhumaine. Ce qui a fait dire à Claude Bourdet dans son écrit paru dans France-Observateur sous le titre « Votre Gestapo d'Algérie», dans un paragraphe concernant Abdelaziz Mohamed, condamné à mort: «Le 29 décembre 1954, son avocat put voir sur son corps la trace de coups et la raclure faite par le robinet lorsqu'on le plongeait de force dans la baignoire. L'avocat voulut faire constater son état par le juge lui-même. Celui-ci refusa, accepta de commettre un médecin-légiste autre que celui qui avait « examiné » Moulay Merbah, mais un médecin de son choix et refusa une contre-expertise par un professeur de la Faculté d'Alger ».

                            Mohamed Abdelaziz dira, sur les supplices qu'il a subis: «Au cours des tortures, j'ai appris que les policiers désignaient le supplice de la baignoire par des expressions telles que «brevet de natation», «le jus», «le bain de minuit», «le bain de 4 heures». Aujourd'hui, en cette date anniversaire, nous te disons: repose en paix Cher H'mida Zabana, l'Algérie est, comme tu le voulais, libre, grâce à ton sacrifice et aux sacrifices de ceux qui t'ont suivi sur l'échafaud, et aucune loi ni aucun parlement français n'arriveront à falsifier l'Histoire pour sauver l'âme de cette France et son passé colonial.

                            Le Quotidien d'Oran

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                            • Puis il ajouta: «Je suis fier de monter le premier à l'échafaud. Avec nous ou sans nous, l'Algérie vivra». Les détenus répondirent des fenêtres en demandant pardon à leur frère et en criant: «Nous te suivrons sur l'échafaud, mais qu'importe, avec nous ou sans nous, l'Algérie vivra libre».
                              C'est ce que nul de nous ne devons oublier car ils sont montés fièrement sur l'échafaud pour que l'Algérie soit libre et elle le sera.........

                              quand à ceux qui parlent de repentance ou d'excuses et qui presque se mettraient à genoux pour les obtenir, ces hommes gardaient la tête haute même sur l'échafaud alors redressez la tête et cessez les supplications pour ne pas souiller leurs mémoires.
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                              • Ce thread est très important car il relève de la manière dont nous avons été formatés. Nous sommes un produit des différents soubresauts de nos histoires respectives. Au risque comme d'hab de chatouiller les nifs on peut relever quelques grandes étapes dans l'histoire de l'Algérie.

                                1° L'Antiquité. Les Berbères sont en contact avec les peuples commerçants du Bassin Méditerranéen : phéniciens, grecs qui établissent des comptoirs côtiers.
                                La véritable colonisation est celle des romains. Elle relève du même principe que partout ailleurs : grands domaines, cultures exportatrices, et une prospérité sans pareille. La preuve? Des restes de grandes villes modernes, et une archèologie encore balbutiante. Le Maghreb a fourni des empereurs, des chefs de guerre redoutables des hommes de lettres dont St Augustin. Avant l'épopée arabe, l'Eglise algérienne dépendait de l'Eglise d'Orient qui n'était pas très appréciée, et c'et le moins qu'on puisse dire.

                                Comme pour nous la fin de l'Empire romain a été suivi des grandes invasions barbares : les vandales, puis les arabes.

                                2° Le Haut-Moyen âge. Les vandales ne font que traverser et détruisent tout "vandalisé"
                                Les arabes : les Omeyades conduits par Abderramane calife cultivé sont à l'origine de la brillante civilisation euro-arabo-maroco-andalouse à l'origine de la spirale vertueuse qui a fait de l'Europe le leader incontestable d'un monde nouveau.

                                De l'occupation arabe on ne sait pas grand chose si ce n'est que les vestiges du passé ont eu tendance à disparaître. Effacer la mêmoire ? Les arabes ne peuvent pas coloniser : ils ne sont qu'une poignée. Aussi, ils exercent leur autorité sur les villes font payer l'impôt occupent quelques grands domaines dans les plaines fertiles, y mettent des fidèles ou des berbères soumis jouant le rôle de relais entre la population et le pouvoir central. Les berbères sont refoulés dans les montagnes inhospitalières, et conservent leurs traditions.

                                L'étendu du territoire, et l'absence d'une tribu dominante pour imposer son autorité aux autres, l'Algérie n'est pas politiquement un état, alors que religieusement elle est unie. Si vous voulez unifier le pays, et mettre fin aux guerres tribales, vous mettez le drapeau de l'Islam devant, vous désignez un ennemi que vous chargez de tous les pêchés, et tout le monde suit sans réfléchir.

                                A preuve du contraire l'Algérie sous autorité arabe n'a pas produit grand chose de marquant, tant sur le plan culturel qu'économique du fait justement de régions autarciques qui ne communiquaient que peu entre elles; rien de bien nouveau jusqu'à l'exitant. Les marchands, arabes avec le trafic d'esclaves, des métaux précieux, des épices voilà la seule traçabilité de l'économie .

                                La terrible époque turque. Les turcs occupent les grandes villes de la côte principalement Alger vivent sur le pays qu'ils épuisent d'impôts, répriment sauvagement et dans le sang les moindres velléités. Ce ne sont pas des colons. Ce qui les intéresse c'est la piraterie en Méditerranée. A cette époque l'Algérie était un repère de pirates et c'est tout. Le blé vendu au Directoire ? Des prélèvements encore plus drastiques auprès des populations locales réduites à la famine. En aucun cas c'était un excédent commercial naturel fruit d'une authentique révolution agricole.

                                La suite : le contexte de la colonisation et ses effets.

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