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La réddition de l'Emir AbdelKader

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  • #16
    bonjour.

    faut aussi savoir que l'emir a subi aussi des trahisons des membre de sa propre tribu, en plus de la trahison des tribu marocaines .... c'est tout naturellement qu'il c'est tournée vers la France, qui a l'époque et comme lui croyez au valeur de la république....

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    • #17
      L’émir chanté par les poètes.

      Victor-Hugo, Rimbaud, Kateb Yacine.

      « Le poète a toujours raison
      Il voit plus haut que l’horizon
      Et le futur est son royaume »
      écrivait Louis Aragon(1897/1982).


      Arthur Rimbaud(1854/1891), enfant terrible de la poésie française, illustre à merveille ces vers du poète considéré comme la mémoire du siècle. A 14 ans, alors qu’il est encore collégien, il écrit en latin un poème sur l’émir Abdelkader en lequel son génie précoce pressent déjà l’avenir de l’Algérie.

      «Il est né sur les monts d’Algérie un enfant peu commun»
      prophétise celui qui voit en Abdelkader l’héritier de Jugurtha et qui réduit ainsi en cendres la thèse de l’Afrique romaine et latine revenant de droit aux Français.

      «Et la brise légère l’a dit
      Jugurtha nous revient…» annonce-t-il.
      «Depuis peu s’est levé celui
      Qui bientôt deviendrait
      Pour le peuple arabe et sa patrie un nouveau Jugurtha
      Quand l’ombre de Jugurtha lui-même aux parents stupéfaits

      Apparut, penché sur leur enfant et l’ombre rapporta
      L’histoire de sa vie et se mit à conter
      Ô patrie, Ô terre défendue par ma seule vigueur».

      Inutile de souligner que ce poème découvert et traduit du latin par Jules Monquet en 1932 est royalement « ignoré » par les rimbaldiens.
      Tout comme le poème écrit par Victor-Hugo (1802/1885), sur le même sujet ne figure pas au programme d’enseignement des établissements français. Dans ce poème l’auteur des Misérables fait un parallèle entre Napoléon III, brocardé comme «l’homme louche de l’Elysée» et l’Emir. Les deux hommes ont le même âge et c’est la visite que Napoléon III rend à Abdelkader sur les lieux mêmes de sa captivité qui inspire Victor-Hugo qui qualifiait la colonisation de «civilisation de la guillotine».

      «Lui, l’homme fauve du désert
      Lui, le sultan né sous les palmes
      Le compagnon des lions roux
      Le hadj farouche aux yeux calmes
      L’Emir pensif, féroce et doux

      écrit Victor-Hugo qui met en valeur «Le beau soldat, Le beau prêtre» et rabaisse Napoléon III, dernier monarque et le premier président des Français.

      Clichés orientalistes mis à part, la personnalité de l’émir que l’historien Benjamin Stora qualifie d’ «homme de la synthèse» a profondément impressionné le plus grand des écrivains français.


      Un autre adolescent, bien algérien celui-là, tiendra une conférence sur ce sujet décidément inépuisable. Nous sommes en mai 1947 à Paris et Kateb Yacine, marqué au fer des évènements du 8 mai 1945, prononce à la Salle des Sociétés savantes une véritable profession de foi qui annonce l’homme de conviction et l’écrivain génial qu’il restera toute sa vie. Ainsi bien avant que le louent ses propres ennemis et que ne le «redécouvrent» les politiques de son pays celui qui se prévalait du hadith bien connu «L’encre des savants est plus précieuse que le sang des martyrs» était chanté par les hommes de plume dont il fût.

      Ne disait-il pas : «Le Kalam – la plume – depuis qu’il a été taillé a pour esclave le sabre depuis qu’il a été effilé».

      Karimène Toubbiya (lemidi-dz.com)

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      • #18
        pas en egypte, mais en syrie.

        Merci
        On peut nouer un fil rompu, mais il y aura toujours le noeud.

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        • #19
          @Myra21

          Je t'invite à lire l'histoire de fadhma n'soumer que tu veux présenter ici comme une femme guidée par les seules percepts de l'islam. Sait-tu au moins que cette femme a été reniée par son père ? Qu'elle a été exclue de son village ?

          Sait-tu qu'elle a été présentée comme une sorcière par toutes les zaouïas de la région ? Tout celà ne l'a pas empêché de devenir une héroïne kabyle qui a maintes fois tenu tête au généal Desmichels qui a fini par l'appeler la Jeane D'arc de Kabylie !

          Non, tu ne sais rien de tout celà, parce que la seule histoire que tu connais de fadhma est celle que racontent les syriens dans l'une de leur fanatiques séries ou la religion est le mode, la raison de vivre et une fin en soi.

          Fadhma n'est rien de tout ce que tu veux faire croire, c'était avant tout une femme insoumise avec un esprit rebelle au sein d'une région dans laquelle on s'impose par ses actes et non par sa filiation.

          Je m'excuse de t'avoir suivi sur ce terrain parce que le récent topic traitait de la reddition de l'emir abdelkader, j'aurais bien aimé que tu nous en donne ton point de vue au lieu de verser dans cette désinformation biographique.

          Si l'histoire de Fadhma N'Soumer venait à être ecrite, ce sera exclusivement par ses enfants dont je me revendique, pas par scénariste syrien en mal de repères pour glorifier l'islamisme et le panarabisme !

          Repose en paix Fadhma, nous veillons sur ta mémoire !
          Jeûner c'est bien. Manger c'est mieux.

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          • #20
            Je remercie toutes les personnes qui ont participé à ce sujet.

            J'ai été agréablement surpris par le niveau intellectuel des participants sur FA, particulièrement les interventions Massnsen.

            Massnsen : respect pour ces analyses historiques.

            Stan
            “If you think education is expensive, try ignorance”
            Derek Bok

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            • #21
              L'Emir Abdelkader et les droits de l'homme.

              L'Emir Abdelkader est à l'origine de la naissance des droits humains internationaux.
              L'Emir Abdelkader est fondateur de l'Etat algérien moderne a rappelé, hier, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, dans un message aux participants à la conférence sur le bicentenaire de la naissance de l'Emir (1808-2008).

              Bouteflika a rappelé, également que l'Emir était à l'origine de la naissance des droits humains internationaux et a appelé à faire un grand plan sur sa personnalité, sa vie et son œuvre. "Si nous avons fait de l'Emir Abdelkader l'un de nos plus grands héros nationaux, c'est parce qu'il a été le fondateur de l'État moderne algérien, tout en animant une longue et héroïque lutte contre l'invasion française. C'est dans ces deux rôles d'homme politique avisé et d'homme de guerre valeureux que l'Emir est surtout, connu, aussi bien en Algérie qu'à travers le monde. Je vous félicite, donc, pour avoir choisi de soumettre à votre étude et à vos débats, l'action de l'Émir dans le domaine humanitaire, d'abord parce que cette action est beaucoup plus importante qu'on pourrait le penser et, ensuite, parce qu'elle est moins bien connue que ses réalisations et ses prouesses politiques ou militaires", dira le président. L'Emir Abdelkader, homme de culte et de culture, mais aussi politicien et militaire a, en effet, réservé une grande importance aux droits de l'homme. Son descendant, Idriss El Djazaïri, qui est également le représentant permanent de l'Algérie, auprès des Nations unies à Genève a rappelé, dans ce sens, une date phare, 1837, l'année durant laquelle l'Emir Abdelkader a promulgué une loi sur la fondation de l'Etat algérien moderne qui interdisait de tuer tout détenu démuni de son arme et exhorté tout algérien à bien traiter le prisonnier. "Selon plusieurs témoignages concordants, l'Émir rédigea un décret national sur les méthodes de guerre. Ce décret interdisait à ses troupes de porter atteinte à la dignité des prisonniers et à leur intégrité physique. Ce règlement militaire interdisant la torture et la mise à mort des captifs ennemis, a été formalisé dans une charte, elle-même approuvée par une large assemblée des chefs de tribu et de représentants des structures de l'Etat algérien de l'époque", affirmera le président de la République. Le respect des droits humains a accompagné l'Emir dans son exil, à Damas, où il a résolu, en 1860, un grave conflit entre les chrétiens et les musulmans. Les émeutes de Damas lui fournissent l'occasion de s'illustrer comme un personnage hors pair. Il sauve des milliers de chrétiens du massacre et fait reculer les émeutiers. Plusieurs chefs d'Etat lui adressent des félicitations et des décorations, notamment ceux d'Angleterre, de Russie, de France... Célèbre et honoré, il s'éteint à Damas le 26 mai 1883. Une foule considérable assiste à ses funérailles.

              Un long métrage est prévu pour retracer justement sa vie. C'est ce qu'a déclaré la ministre de la Culture devant les députés, ce week-end, en précisant que le coût prévisionnel du film pourrait dépasser les 5 milliards de DA. Un montant qui, à première vue, paraît élevé, est en réalité infime si on le compare à d'autres productions de dimension internationale qui dépasserait ce coût par cinq fois, selon Khalida Toumi. Le projet de réalisation date de 20 ans, mais n'a pas pu voir le jour pour des raisons juridiques, notamment celles relatives à la loi des transactions publiques.

              Adnane Cherih
              Le Maghreb

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              • #22
                L'emir Abdelkader un pionnier du dialogue entre les cultures et un grand humaniste
                Voici une lettre de l'emir a Louis Antoine Octave évèque d'Alger
                "Louange à Dieu trés haut pour votre grandeur ,la lumière par laquelle on peut
                discerner les choses et distinguer par leurs causes ce qui est prejudiciable de ce qui est avantageux.
                Votre lettre éloquente et votre brillant méssage me sont bien parvenus.Ce nous avons fait de bien aux crétiens ,nous nous devions de le faire ,par fidelite à la foi musulmane et pourréspecter les droits de l'humanité .Car toutes ces créatures sont la famille de Dieu sont ceux qui sont les plus utiles a sa famille.
                Toutes les religions apportées par les prophètes depuis Adam jusqu'a Mohammad reposent sur deux principes,il n'ya que des ramifications sur lesquelles les divergences sont sans importances .
                Et la loi de Mohammad est parmis toutes les doctrines ,celle qui montre le plus d'attachement et donne le plus d'importance au respect de la compassion et de la miséricorde et tout ce qui assure la cohesion sociale et nous préserve de la dissension.
                Mais ceux qui appartiennent à la religion de Mohammad l'ont dévoyée.C'est pourquoi Dieu les à egarés.La récompence a ete de mème nature que la faute.
                Je vous remercie pour vos prières à notre intentionet votre bienveillance à mon egart .Avec mes salutations.
                Au milieu du mois de Moharem 1279(10 juillet 1862)
                Abdelkader ben Mahieddine.
                Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                Gödel

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                • #23
                  D'une manière ou d'une autre:
                  L'Emir Abdelkader était considéré par le monde entier
                  comme faisant partie de l'un des trois hommes les plus importants en ce milieue du 19em.
                  Et méme le plus impôrtant que la planète comptait comme homme.
                  Bref : Ils étaient trois et tous étaient MUSULMANS.
                  Abdelkader, Chamaïv, Mustapha Pacha.
                  L'Algerien , Le Tchétchène, et l'Egyptien..............
                  Maintenant si certains font tous pour le discrediter ?
                  Je leurs diraient ce n'est pas se que pense les grands de ce monde et encore moins ceux de son siècle.

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                  • #24
                    il menait un combat sur 2 fronts.

                    (Au jour fixé, ils se rassemblèrent dans la plaine d'Eghris. Pas un seul ne savait, ou ne devinait quelles devaient être la nature et la direction de l'expédition. C'était le plein hiver. Chaque homme avait reçu l'ordre de se munir d'un sac de blé et d'un sac d'orge, et rien de plus. Au coucher de soleil, Abdel Kader apparut, sauta en selle, et prenant un trot allongé, emmena ses hommes vers le Nord-Ouest.

                    Il fit bientôt nuit. En avant, quatre hommes portaient des lanternes fixées à la pointe de leurs lances Les lanternes, allumées, étaient voilées par devant, mais à l'arrière, leur lueur se distinguait au loin jusqu'aux derniers rangs de la chevauchée.

                    Soudain l'ordre fut donné d'une contremarche, et le détachement prit la direction du Sud-est. La première direction n'avait été qu'une feinte. A minuit, la colonne atteignit un ruisseau. Tout le monde mit pied à terre. On donna à manger aux chevaux. Abdel Kader et ses hommes écrasèrent leur grain du mieux qu'il purent entre des pierres, firent une pâte de farine et d'eau, et se restaurèrent. Après cette halte de trois heures, les troupes reçurent l'ordre de se remettre en selle. De nouveau, et jusqu'au milieu de la journée, ils marchèrent d'un trot rapide, qui de temps en temps, s'accélérait jusqu'au galop. Une courte halte fut faite à nouveau, et l'expédition repartit à la même allure jusqu'aux approches de minuit. Seulement alors, on mangea et se reposa. Ils poursuivirent ainsi leur course quatre jours et quatre nuits.

                    Lorsque l'aube se leva sur le matin du cinquième jour les immenses campements des Beni Arash se découvrirent soudain à leurs yeux, s'étalant au loin vers l'horizon. Plus de dix mille tentes couvraient les plaines. Les Arabes dormaient. Une clameur sauvage, interminable, les arracha à leur sommeil. Ils se précipitèrent pour voir ce qui se passait, et virent avec terreur une masse de cavalerie fondre sur eux comme l ouragan.

                    Les cris délirants de: " Abdel Kader ! Abdel Kader ! " emplissaient l'air de tous côtés. Les femmes et les enfants se précipitaient dans toutes les directions en poussant des hurlements. Décontenancés, stupéfiés, les hommes semblaient avoir perdu leurs sens: Les uns, d'instinct, couraient vers leurs armes d'autres sautaient sur leurs chevaux. Mais avant qu'ils n'aient pu se remettre et se rassembler, la tempête était sur eux. " Epargnez les harems, s'écria Abdel Kader, tout en menant l'assaut, mais pour ce qui est de ces chiens, traitez-les comme ils le méritent ".

                    Refoulant les Beni Arash devant eux comme un troupeau de moutons, les chargeant, les chassant dans toutes les directions, Abdel Kader et sa cavalerie eurent tôt fait de s'assurer de la personne des principaux cheikhs. Emu par leurs pitoyables supplications et leurs assurances solennelles de se bien conduire dans l'avenir, Abdel Kader leur épargna généreusement la peine capitale. Mais les tribus furent tenues de payer, sur le champ, cinq années d'arriérés sur l'Ashur et la Zekka, et de fournir une contribution de 4.000 chameaux et 30.000 moutons. Instruits par cette leçon, les Beni Arash devinrent désormais les plus fidèles partisans d'Abdel Kader, et le demeurèrent jusqu'à la dernière heure.)
                    .....................Extraits de La vie d'Abd-El-Kader de Charles-Henry Churchill
                    عيناك نهر من جنون... عيناك أرض لا تخون

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                    • #25
                      Au TITTERY aussi

                      Dans les parties méridionales de la province du Tittery, ses demandes pour des contributions régulières furent catégoriquement repoussées, et un parti se forma pour résister à leur perception, parti mené par un certain Mochtar, chef Saharien des environs de Boghar; les Beni Mochtar, les Beni Nail, les Beni Mousa, les Beni Abid, les Zenekara, formaient une redoutable confédération. Abdel Kader vit qu'il n'avait pas un instant à perdre, qu'il devait écraser l'opposition sans délai, ou renoncer à son sceptre.

                      Il rassembla des contingents levés dans les tribus fidèles de la province d'Oran, ce qui lui fournit une force effective de 8.000 cavaliers et 1.000 fantassins, puis il donna l'ordre à Ibn Allal, son Khalifa à Miliana, de le rejoindre dans la région des Zenekara avec tous ceux, réguliers et irréguliers, qu'il avait sous ses ordres. La totalité de la force ainsi rassemblée représentait 12.000 cavaliers et 2.000 fantassins avec quelques pièces de canon.

                      Dans sa marche vers le point de ralliement, il passa par Mascara. Sa femme, qui ne l'avait pas vu depuis de nombreux mois, lui envoya des messagers pour le supplier de faire un détour, ne fût-ce que d'une journée. Stoïque, il répondit qu'il avait épousé sa patrie et poursuivit sa route. Telles étaient la ferveur de sa détermination et l'obsession de son exclusive soumission à son devoir, que plus de deux mois s'écoulèrent avant qu'il ne se donnât le loisir d'aller voir sa famille.

                      Avant de recourir à la force, Abdel Kader essaya de la persuasion. Il écrivit aux tribus rebelles, les conjurant au nom du Prophète, d'obéir à la loi, d'imiter la discipline du Nord et de l'Ouest, et de prendre garde aux pernicieux conseils des intrigants. En même temps, il promettait d'oublier le passé si, revenant à de meilleurs sentiments, ils venaient se présenter à lui avec " des chevaux de soumission ".

                      " Ne vous fiez pas au nombre de vos guerriers, concluait-il, car seraient-ils deux fois plus nombreux que je les réduirais; Dieu est avec moi et c'est à Lui que j'obéis. Ne vous flattez pas de pouvoir m'échapper. Je vous jure que pour moi vous n'êtes pas plus qu'un verre d'eau entre les mains d'un homme mourant de soif ".

                      La lettre ne produisit aucun effet, et Abdel Kader passa à l'attaque. La bataille dura trois jours. Finalement les rebelles cédèrent, et se dispersèrent. Les Beni Antar tinrent quelques jours derrière des retranchements, qu'ils avaient aménagés sur ce qu'ils s'imaginaient être des hauteurs imprenables, dans les réduits montagneux qui entourent Boghar; mais ils furent réduits à leur tour. Ibn Mochtar se rendit, et vint en personne implorer le pardon du Sultan. Non seulement il obtint sa grâce, mais à sa surprise, il fut nommé Khalifa du Sultan pour les tribus soumises. Il ne cessa d'être un des partisans les plus fidèles d'Abdel Kader.
                      ...............Extraits de La vie d'Abd-El-Kader de Charles-Henry Churchill
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                      • #26
                        El Hadj Mohammed Ibn Salem El Tejini, refusait obstinément d'admettre l'idée de la nécessité d'un Sultan Arabe dans le pays. Il laissait ainsi toutes les lettres d'Abdel Kader sans réponse, sans même daigner entendre les ordres qu'il donnait pour la remise des contributions exigées par la loi à son représentant. Se croyant à l'abri, grâce à sa citadelle et aux sables de son désert, des entreprises d'Abdel Kader, il se raidissait dans son attitude de défi. En outre, sa confiance était entretenue par le fait qu'il était en possession d'une ville -Ain Maadi- solidement fortifiée selon l'usage des Arabes.
                        Le 12 juin 1838, il se mit en marche vers Ain Maadi, à la tête de 6.000 cavaliers, 3.000 fantassins, 6 mortiers et trois pièces de campagne. La place fut atteinte après 10 journées de marche pénible à travers d'immenses déserts sablonneux. Tedjini, surpris, n'avait fait aucune préparation pour soutenir un siège. Il eut à peine le temps de fermer les portes, et de mobiliser tant bien que mal les 600 Arabes qui se trouvaient alors à l'intérieur des murs. Pendant quelques temps, il essaya de défendre les jardins avec des francs-tireurs qui, en opérant des sorties nocturnes, étaient à même, par leur connaissance des lieux, de harceler l'ennemi dans ses avant-postes. Mais i! dut y renoncer progressivement, et les assiégés furent bloqués à l'intérieur de leurs remparts.Le quinzième jour, Abdel Kader lança un défi à Tedjini lui proposant de sortir de ses murs et de le combattre sur le front des deux armées, alignées pour assister à la rencontre.
                        Le sort de la place, suggéra-t-il, dépendait de l'issue de ce duel. En dépit de sa jeunesse et de sa bravoure, Tedjini se refusa, prudemment, à cette épreuve.
                        Le siège se prolongea ainsi pendant des mois; entre-temps, les braves défenseurs survivaient péniblement à l'aide des petites provisions de blé et d'orge, qui suffisaient à peine à les empêcher de mourir de faim. De leur côté, les assiégeants dépendaient, pour leur ravitaillement, de convois venant du Nord, convois qui menaçaient d'ailleurs d'être interceptés. Plus de deux mille cavaliers s'employaient constamment à les protéger à travers le Sahara. El Hadj ne rendit pas le moindre service, révélant ainsi ce qu'il était: un imposteur.

                        Finalement, les deux camps étaient en train de périr d'épuisement pur et simple. Leurs munitions étaient pratiquement épuisées. L'anxiété d'Abdel Kader était extrême. Il s était déjà souvent trouvé dans des situations angoissantes et difficiles; mais il ne s'était encore jamais vu engagé dans une lutte susceptible d'entraîner d'aussi graves conséquences. Il n'ignorait pas que, s'il avouait son échec en levant le siège, il aurait tout le Sahara sur les bras; et il déclara qu'il mourrait sur les lieux plutôt que de renoncer.
                        Tedjini se rendit. Le 17 novembre 1838, il signa avec Mustapha Ibn Thamy, le beau-frère du Sultan, un traité par lequel il s'engageait à évacuer Ain Maadi dans les huit jours, et à se retirer à Laghouat avec sa famille et ses compagnons les plus dévoués. Son fils aîné resterait en otage, dans le camp du Sultan. A l'expiration du délai, Abdel Kader rasa la ville.
                        ......Extraits de La vie d'Abd-El-Kader de Charles-Henry Churchill (1ère édition 1867)
                        Dernière modification par Chegevara, 08 mars 2009, 20h31.
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                        • #27
                          le Général Bugeaud rencontre l'emir Abdel Kader

                          Le 31 mai 1837, le Général, suivi de six bataillons, de toute son artillerie et de toute sa cavalerie, parvint à l'endroit désigné pour le rendez-vous. Abdel Kader n'y était point encore. Cinq heures se passèrent à l'attendre; et personne ne se présentait. Finalement, vers deux heures, plusieurs Arabes survinrent, l'un après l'autre, apportant des excuses diverses: Le Sultan avait été indisposé.... Il s'était mis en route avec quelque retard.... Il songeait à remettre l'entrevue au lendemain.... Il n'était plus très loin.... Il arrivait bientôt....

                          C'est alors qu'un cavalier apparut, qui demanda au Général de pousser un peu plus loin: Ce ne serait plus long: Le Sultan était tout proche Il se faisait tard, et le Général, qui désirait ramener ses troupes avant la nuit, reprit sa marche en avant. Après un parcours de plus d'une heure, il tomba enfin sur l'armée arabe, qui se composait de plus de 15.000 cavaliers, alignés dans un ordre relatif, au milieu d'une plaine légèrement vallonnée. A ce moment, Bou Hamedi galopa vers lui et lui montra, de la main, sur une colline voisine, le point où se tenait le Sultan, entouré dune importante escorte.

                          Quelques minutes plus tard, on vit Abdel Kader et cette escorte s'avancer vers le Général. Le spectacle était imposant Près de deux cents chefs arabes, caracolant sur leurs chevaux de guerre, se pressaient autour du Sultan, dont la sobre tenue offrait un contraste frappant avec leurs superbes équipements, leurs armes fourbies de neuf, qui brillaient et étincelaient au soleil. Abdel Kader galopait quelques pas en avant, montant un magnifique coursier noir, qu'il maniait avec une extraordinaire dextérité, le faisant tantôt bondir des quatre fers, tantôt marcher en se cabrant, cherchant manifestement, par ces courbettes et cabrioles, à en imposer par sa maîtrise dans l'art de l'équitation. Quelques Arabes couraient à ses côtés, tenant ses étriers, et les pans de son burnous.

                          A cet instant, le Général Bugeaud s'élança vers lui en plein galop, s'arrêta, lui serra la main. L'un et l'autre mirent pied à terre, et s'asseyant sur l'herbe, engagèrent la conversation.
                          ......Extraits de La vie d'Abd-El-Kader de Charles-Henry Churchill
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                          • #28
                            L'emir Abdelkader et le maroc 1832-1847
                            Si l'on aborde des rapports algero-marocains…par autre voie que celle du sentiment,il convient d'ecarter des clichestraditionnels sur la fraternitemaghrebine,source de solidarite en cas d'agression étrangere…
                            Le moment etait venu de mettre a l'epreuve la solidarite marocained'autant que l'emiretait convaicu que,le maroc n'echaperait pas a la conquete coloniale.C'est pourquoi,il adjura le sultan de se joindre à lui et d'engager toutes ces forces dans la bataille pour le salut commun.
                            Avec l'evolution de la uerre,le roleobjecyif du Maroc s'accrut.L'emir croyait y disposer d'un sanctuaire ,d’où il s'elançait à l'interieur de l'Algerie pour frapper avec la rapidite de la foudre .
                            Mais avec la defaite (du sultan) à la bataille d'isly (11 mai 1844) et la signature de l'infame traite de tanger(1844),scellant l'allliance du maroc et de la France contre l'emir Abdelkader,(celui-ci) etait hors la loi sur les territoires marocains et algeriens….Pliant devant les exigences françaises ,le sultan somma l'emir de quitter immediatement le tarritoire marocain.jettant la masque,il se decida à attaquer directement les forces de l'emir .Ilmit sur pied plus de 50 000 hommes répartis en trois divisions sous le commendement de l'un de ses neveux.Que pouvait faire Abdelkader avec ses 2000 fantassins et cavaliers contre une telle force ?Et pourtant ,une nuit dans le riff il réussit à culbuter et a mettre en deroute deux de ses division marocaines ,grace à la fougue de ses combattants et à son genie militaire ,usant d'un stratageme digne des plus grands généraux del'antiquite.
                            Sous le coup d'une emotion comprehensible et devant la tournure de plus en plus dramatique des evènements ,Abdelkader tenta une derniere fois de faire appel à la raison et à la conscience du sultan.Il envoya donc en mission à fes Bou hmidi ,un de ses meilleurs Khalifas .Ce futen vain : Bouhmidi fut jete dans un cachot pour y mourir ….Fidele a son pacte …avec les français , le sultan Abderrahman …adressa à l'emir l'ultimarum suivant:Abdelkader doit se rendre par lui-meme,au sultan marocain ,ou s'en retourner au sahara algérien…
                            L'etau franco-marocain se resserait autour de la petite armee des combattants de la liberte…Le denouement de l'epope etait proche commencée 1832.

                            Notes:
                            1)D'apres ismail hamet, le gouvernement marocain et la conquete d'alger"le sultan estime la defaite de son armee plus grave que celle d'isly"
                            2)Churchill decrit ainsi le stratageme :"Entirement couverts d'alfa ….qu'on avait plonge dans la poix et le goudron,deux chameaux furent pousses en tete de la petite colonne ( celle de l'emir) ..et on mit le feu à l'alfades chameauw qui affoles ;se lancerent aun galop furieux …les hommes (marocains) se bousculerent dans toutes les directions …
                            Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                            Gödel

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                            • #29
                              Cependant le gouvernement marocain n'en avait pas fini avec les français ,qui devaient faire face aux exigences de ses administres ,du sud de du royaume ,alors que ceux de la partie orientale ,par leur incontance ,une vigilance incessante et qu'Abdelkader lui inspirait des craintes de plus en plus justifiees .La lettre cherifienne du 16 moharam 1262(14 janvier 1846)
                              ,atteste en effet , les difficultes qu'eprouve le pouvoir central à maintenir les habitants des provinces extemes dans l'obeissance ,les mesures qu'il est tenu de prendre ….Le sultan ecrit:
                              "L'affaire Abdelkader est bien plus grave et bien plus urgente à examiner ,car sa haine pour le gouvernement est averee et son activite s'exerce de telle sorte que l'on ne peut fermer les yeux sur ses agissements dont l'effet se fait sentir parmi les tribus au-delà de Taza ,chez les krarma et en deça .Il séduit les gens par ses flatteries et allume chez eux la convoitise,;il attire les hommes du peuple en recouvrant du manteau de la religion des appetits purement materiels et les appelle a la guerre sainte".
                              La situation dont se plaint le sultan est imputable au succes des français ,à la presence de l'emir Abdelkader ,mais aussi à l'incorrigible inconstance des tribus ,et meme à leur indifference vis-a-vis de l'autorite spirituelle du sultan comme "Emir el Mouminin"
                              Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                              Gödel

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                              • #30
                                Le sultan ne pouvait ,sans compromettre son prestige ,faire appel,contre
                                bdelkader,à l'aide française .Les français n'ayants pas les memes scrupules ,tenterent d'agir en liaison avec la makhzen par une voie detournee.Nous en trouvons la preuve dans une lettre de M.de chasteau du 19 djoumada 1er 1263(5mai 1847) ,adresse au caid Mohamed El –Ahmer ,envoye dans le Riff par le sultan pour reduire Abdelkader et ses partisans .Dans cette lettre ,le chef de la mission de France au Maroc offre au caid de lui fournir des subsides pour l'aider a accomplir sa mission et ramener les rebelles marocains à la soumission au sultan ;car, ajoute la lettre ,nous avons le plus gand interet à l'expultion du Maroc de l'Emir Abdelkader et sommes decides tout ce qui est en notre pouvoir pour y parvenir.
                                Mais voici l'echec du Makhzen, souligné par le roi à son fils dans une lettre du 2 radjab 1263(18 juin 1847)marque toute l'importance; on y voit les suites d'une attaque bien conduite par Abdelkader et cette deroute y est jugée comme plus grave que celle de la bataille d'isly .Il ya la sur ce dernier desastre ,une appreciation que nous n'avons pas trouvé ailleurs :"Nous avons reçu,dit Moulay Aderahman , votre lettre et celles qui l'accompagnaient ,nous fesant connaître la façon dont s'est comporte le traitre Abdelkader en attaquant de nuit ,avec ses partisans des tribus rifaines ,l'armee que vous aviez envoyer,dans le Riff .Dieu veuille que cet evenement soit le terme de nos epreuves.
                                Voyez ,ajoute-t-il ,Abdelkader avec le petit nombre d'hommes dont il dispose ,dans un pays qui n'est pas le sien , quels resultats il obtient ,grace a son esprit délie ,à ses habiles stratagemes et à sa politique avisée !...alors que nous les obtenons pas,nous qui avons le nombre ,mais nous manquons d'habilete politique!..il nous faut desormais ,deployer avec les tribus rifaines une grande fermete allies a une bonne politique et a une administration saine ;cela est indispensable por les ramener dans le devoir.
                                La lecture des lettres du sultan Moulay Abderahman ,en meme temps quelles nous eclaire sur l'etat interieur du royaume sous son regne le révele comme un prince habile ,plein de sagesse et d'une prevoyance qu'il déploya largement et qui lui font honneur à ses talents ,si l'on considere si l'on considere ses moyens et le peu de consistance de ses sujets.
                                Nous savions que l'emir ,a la fin de sa carriere s'etait trouve accule sur le frontiere maroco-oranaise entre la mer et la basse moloya ,traque d'un cote par l'armee cherifienne et de l'autre par l'armee francaise eton avait,par une forte image ,comparé cette situation désésperee à celle du lion encercle ,dont les rugissements font retentir les echos des montagnes .
                                Les détails de cette luttr epique ,telles que rapporte les lettres cherifiennes ,justifient ce qui a ete dit des talents de l'emir Abdelkader ,de son habilete politique et de sa trempe exeptionnelle….
                                Dernière modification par djet 7, 08 mars 2009, 21h00.
                                Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

                                Gödel

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